samedi 25 février 2012

THE WHITE STRIPES - Elephant

Je ne suis peut-être pas le plus grand fan du groupe américain The White Stripes mais quand j'ai un chef-d'oeuvre entre les mains, je sais le reconnaître. The White Stripes, avec leur album Elephant, se hissèrent au niveau des plus grands créateurs de toute l'Histoire de la musique rock. Non seulement Elephant est le meilleur album par The White Stripes mais il se présente comme un des meilleurs albums des années 2000. À part peut-être Kid A de Radiohead ou quelques albums de Björk et c'est à peu près tout, je ne vois pas vraiment d'albums qui pourraient battre Elephant durant cette décennie. Elephant est paru en 2003 et dure exactement 50 minutes. L'album débute avec l'incroyable Seven Nation Army dont la puissance d'évocation en fit le plus grand succès de The White Stripes à ce jour. Avec cette chanson, on dirait vraiment qu'une armée est prête à nous envahir. C'est renversant. Les deux morceaux qui suivent sont absolument sublimes et font office d'introduction à l'album. Avec un tel début pour Elephant, on a vraiment l'impression d'entendre un classique de la musique rock indémodable. Après ce début très rock'n'roll, la musique s'adoucit afin de laisser place à l'émotion. Le classique de Burt Bacharach I Just Don't Know What To Do With Myself reçoit sans doute la meilleure interprétation de tous les temps par Jack White, le chanteur du groupe. L'interprétation est hallucinante par son intensité et sa douleur. Le vidéoclip de la chanson nous présente une danse érotique par la très sexy Kate Moss et étonnamment, les images collent parfaitement avec la musique. Puis on a In The Cold, Cold, Night qui est chanté doucement par Meg White, l'autre membre de The White Stripes qui joue de la batterie en temps normal. Les morceaux qui suivent sont également plus calmes et on peut noter l'extrême douceur de You've Got Her In Your Pocket qui passe du mode majeur au mode mineur avec subtilité. Puis vient un blues de plus de 7 minutes avec Ball And Biscuit, montrant par là que The White Stripes sont toujours bien un groupe de blues rock avant tout. Ensuite, on a droit au succès planétaire The Hardest Button To Button dont le vidéoclip réalisé par le génial Michel Gondry a contribué à sa popularité. Puis après le rock reprend le dessus avec les dernières pièces, établissant une sorte de construction en arche pour tout l'album. En effet, le début et la fin de Elephant sont rock tandis que le milieu est plus doux, faisant en sorte que l'album est symétrique du début à la fin. Les dernières chansons augmentent le tempo pour signifier que la fin approche. Toutefois, la toute dernière pièce de l'album, Well It's True That We Love One Another, se dérobe à cette construction en une forme d'aparté à Elephant puisqu'il s'agit d'un échange plutôt amusant accompagné à la guitare acoustique où Jack, Meg et Holly Golightly se répondent l'un l'autre mutuellement. Cette chanson conclut cet album étonnant sur un ton léger et badin. Que dire de plus sur Elephant? Non seulement l'album sonne comme un classique mais chaque chanson semble avoir été placée exactement à la bonne place, comme si The White Stripes avaient calculé précisément chaque morceau pour qu'il s'intègre parfaitement à la structure d'ensemble et produise l'effet recherché. Avec ElephantJack White nous dévoile tous les aspects de son génie et signe une oeuvre majeure de ce début de siècle. À se procurer absolument.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 19/20

samedi 18 février 2012

ARTISTES VARIÉS - Punk Rock Is Your Friend 5

Cet album n'est pas un vrai album. En réalité, Punk Rock Is Your Friend 5 est un échantillon d'artistes variés soutenus par la maison de disques Kung Fu Records. Comme son titre l'indique, il s'agit de la cinquième compilation, parue en 2004. Il contient 29 pistes audio mais en fait il n'y a que 20 chansons car le reste est constitué d'extraits sonores tirés du film Cakeboy. Il y a cependant 5 vidéoclips en bonus sur l'album. Punk Rock Is Your Friend 5 vient avec un joli boîtier jaune transparent. La pochette illustrée ici est blanche mais elle paraît jaune à cause du boîtier. Bien s'assurer d'avoir la version jaune car c'est bien plus joli. L'album regorge de chansons punk de qualité en présentant une large brochette de styles allant du punk pop de Antifreeze au post-hardcore de Underminded. Il y a des groupes assez obscurs mais aussi des noms un peu plus connus comme The Vandals, Guttermouth et No Use For A Name. Il y a même un clip de Goldfinger sur la portion vidéo du CD. Mentionnons aussi une version live de Creatures par le groupe punk légendaire Adolescents. Le but d'un album de ce genre est bien sûr de faire connaître de nouveaux artistes et des artistes déjà établis. Évidemment, tout l'album n'est pas de la même qualité et l'intérêt varie d'un groupe à l'autre. À mon avis, les meilleurs groupes qu'on retrouve sur cette super compilation sont Audio Karate et Stiff Little Fingers, des groupes à découvrir absolument. Par contre, Pistol Grip et The Matches sont moins intéressants. Il y a également l'artiste japonais Shingo qui s'amuse à remixer des chansons de Tsunami Bomb et The Vandals. Les pièces musicales qui en résultent sont excellentes, très folles et éclatées. Néanmoins, on se demande qu'est-ce que ces étranges morceaux électroniques font sur une compilation punk, quand bien même que les pièces d'origine étaient punk. Ce n'est toutefois pas la seule présence du Japon sur cet album car on a aussi Ozma qui nous interprète Utsukushii Shibuya dans sa version japonaise. Encore une fois, cette chanson détonne sur un album punk. Néanmoins, c'est un album fort agréable à écouter, les intermèdes du film Cakeboy dynamisant l'ensemble par leur humour. On s'aperçoit ainsi que la maison Kung Fu Records recèle des petits trésors dans son catalogue musical et nous donne envie de découvrir ses artistes, ce qui était l'objectif de la démarche de la maison de disques alternative.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 11 février 2012

DEFTONES - White Pony

Au tournant du siècle, les États-Unis assistèrent au renouveau du métal grâce à l'émergence d'artistes tels que KoRn, System Of A Down et Slipknot. Hé! bien, le groupe Deftones est un de ceux-là. Cette formation dirigée par le chanteur Chino Moreno avait déjà précédemment connu du succès avec son album Around The Fur mais c'est l'album White Pony paru en l'an 2000 qui consolida la réputation du groupe. Il existe différentes versions de White Pony, alors bien s'assurer d'avoir la version de douze chansons qui commence avec Back To School (Mini Maggit) et qui termine par Pink Maggit (voir la pochette illustrée ici). Les deux extraits les plus connus de l'album sont Back To School (Mini Maggit) et l'avant-dernière chanson Change (In The House Of Flies). Les vidéoclips associés à ces deux chansons ont beaucoup tourné en Amérique du Nord. Dans Back To School (Mini Maggit), on voit Chino Moreno incarner un adolescent perturbé qui prend le contrôle de son école en y semant l'anarchie! Et pour Change (In The House Of Flies), ce sont des images bizarroïdes prises dans une maison où sont réunis des gens désorientés. Chino Moreno aime ne pas laisser le spectateur indifférent. D'ailleurs, ça s'entend dans sa façon particulière de chanter. On ne sait pas trop s'il souffre ou s'il est simplement égaré dans sa tête. En tous cas, il semble profondément perturbé. C'est évident par exemple sur la chanson Street Carp où il tente de livrer son adresse mais ne parvient qu'à nous donner des numéros erronés... White Pony s'adresse à l'adolescent mentalement dérangé ou qui a simplement le mal de vivre comme c'est le cas pour un bon nombre d'adolescents. La musique est certes volontairement bruyante mais sait aussi exprimer les tourments de l'âme avec moins de décibels. Les chansons des Deftones peuvent cogner très fort comme c'est le cas pour Elite ou emprunter des émotions plus intimes comme on peut l'entendre sur Digital Bath et sur Teenager mais peu importe, Chino Moreno chante comme s'il était atteint de maladie mentale. Que ce soit dans les paroles, la musique ou même dans les images des vidéoclips, tout concourt à l'expression du trouble adolescent. On pourrait reprocher aux Deftones cette approche un peu démagogique. Mais le style qui combine le métal avec le rock alternatif et le chant troublant de Chino Moreno est parfaitement réussi. Le groupe a ainsi trouvé un style original. Même si je ne suis plus adolescent, le son pesant et glauque des Deftones, tout comme celui de ses confrères KoRn et autres créatures du nouveau métal américain du tournant du siècle, a su trouver en moi un fan enthousiaste. Si vous aimez le métal alternatif, vous devez vous procurer White Pony tout de suite.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 4 février 2012

GODSMACK - Faceless

Le heavy metal n'est pas mort. C'est du moins ce que l'on se dit à l'écoute de l'album Faceless paru en 2003 par le groupe américain Godsmack. Les guitares électriques sont saturées au maximum et les décibels ne manquent pas. Le son du groupe est cru mais les chansons sont pourtant accrocheuses, en raison du soin apporté aux jolies mélodies du chanteur. Ce hard rock mélodique n'empêche pas que la musique soit tonitruante, peu raffinée et porteuse d'une grande tension. Ce sont des chansons simples et bruyantes et on se dit qu'on aurait pu laisser son cerveau au vestiaire. Mais ça fait parfois du bien de recevoir une bonne dose brute de heavy metal par la tête. Ceci est d'autant plus vrai que les influences de Godsmack sont fort respectables. Tous les experts et critiques de rock vous diront que le son du groupe est passablement inspiré par Alice In Chains et par le grunge des années '90. Personnellement, je dénote aussi l'influence du dieu du heavy metal, l'ex-chanteur de Black Sabbath, le grand et unique Ozzy Osbourne. Avec de telles références, on peut dire qu'on est en affaires et Godsmack ne lésine pas sur les décibels pour nous le faire savoir. Pourtant, l'ensemble donne quand même la fâcheuse impression d'être édulcoré et trop commercial... Par exemple, sur la chanson I F****** Hate You (oui, le titre est censuré), le chanteur exprime sa haine mais le tout semble bien inoffensif si on compare avec cette éruption de haine qu'est la chanson Irresponsible Hate Anthem de Marilyn Manson. Faceless est un album qui vise certainement un public-cible d'adolescents qui aiment le rock formaté et le son commercial du néo-grunge réactionnaire. Ici, on ne se casse pas la tête et on aime un heavy metal pas trop dérangeant. Faceless ne fait pas avancer le heavy metal mais permet de passer un bon moment. C'est l'essentiel et ça suffit parfois à nos attentes. Faceless est agressif, bruyant, viril et puissant. Que demander de mieux à un groupe de heavy metal? Si vous aimez des artistes comme Ozzy Osbourne, KoRn et Alice In Chains, vous devriez probablement aimer Faceless de Godsmack.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20