samedi 24 novembre 2012

BIG SUGAR - Brothers & Sisters, Are You Ready?

Voici un bel exemple de groupe rock injustement sous-estimé. La formation canadienne Big Sugar roulait pourtant sa bosse depuis de nombreuses années lorsqu'elle fit paraître son très bon album Brothers & Sisters, Are You Ready? en 2001. Sachez qu'il existe également une version en français de cet album avec les mêmes chansons traduites mais qui s'intitule Brothers & Sisters, Etes Vous Ready? car Big Sugar aime bien faire plaisir à ses fans du Québec. Toutefois, c'est la version entièrement en anglais que je vais ici critiquer car c'est celle que je possède dans ma collection de CD. Big Sugar fait des albums difficiles à décrire car ils sont très éclectiques. Par exemple, sur Brothers & Sisters, Are You Ready?, le groupe s'essaie au funk, au rock, au reggae, au blues et même à la pop (écoutez la jolie mélodie de l'excellente chanson pop rock All Hell For A Basement). Néanmoins, ce sont surtout les guitares électriques qui sont à l'avant-plan de cet album dont les chansons ont par conséquent des arrangements simples et minimalistes. C'est du moins ce qu'il semble à la première écoute mais en le réécoutant plus attentivement, on se rend compte de plein de menus détails dans l'accompagnement des chansons. Il y a notamment de l'orgue, de l'harmonica, du saxophone, des cuivres... La simplicité de l'album n'est que factice et le tout regorge d'éléments musicaux soigneux. La structure de l'album de Big Sugar adopte une construction en arche, c'est-à-dire que la fin est semblable au début, avec un milieu différent mais qui divise l'album symétriquement. Ainsi, Brothers & Sisters, Are You Ready? commence avec des chansons rock au tempo modéré mais qui accélère le pas jusqu'au sommet de l'album avec la chanson funky Butterball pour ensuite ralentir et revenir à un tempo plus posé, avec du reggae notamment. Le milieu de l'album est composé de pièces funk très rythmées et groovy qui donnent envie de danser. Ahhh...! Le funk. Ça nous rappelle qu'il y avait de la bien bonne musique dans les années '70. Le dernier morceau toutefois, un peu comme c'est le cas de l'album Elephant par The White Stripes qui adoptait lui aussi une solide structure en arche (voir ma critique de Elephant du 25 février 2012), déroge à cette structure et préfère conclure avec l'hymne national canadien! C'est avec plaisir et fierté pour le Canada que Big Sugar entonne le célèbre O Canada à la guitare électrique pour ses fans réunis pour l'écouter, un peu comme Jimi Hendrix l'avait fait à Woodstock avec l'hymne des États-Unis. Cependant, il n'a pas le même commentaire social car Big Sugar est ici plus patriotique que véritablement critique envers le Canada... La formation rock de Toronto termine alors son album Brothers & Sisters, Are You Ready? dans l'euphorie. Comme d'habitude, le site Web http://www.allmusic.com se fourvoie allègrement en n'accordant que deux étoiles et demie sur cinq au bon album de Big Sugar. Dire que cet album est génial serait exagéré mais Big Sugar a trouvé un son original qui permet de le reconnaître quand on l'entend. Big Sugar mérite d'être plus connu. Voilà pourquoi j'avais décidé d'en faire la critique sur ce blog, lui aussi par ailleurs fort éclectique...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 17 novembre 2012

FRANZ FERDINAND - You Could Have It So Much Better

La première fois que j'ai écouté You Could Have It So Much Better, l'album que les Écossais de Franz Ferdinand ont fait paraître en 2005, à peine un an et demi après leur extraordinaire et premier album homonyme Franz Ferdinand (voir ma critique de Franz Ferdinand du 25 août 2012), j'ai vraiment été impressionné, voire renversé par l'ingéniosité des morceaux et des arrangements ainsi que par la débauche de rythmes et de mélodies de cet album qui ne tarit jamais d'invention musicale. En le réécoutant toutefois, il m'a semblé moins intéressant qu'il en avait l'air à première vue. Il a un son un peu moins original que l'album homonyme Franz Ferdinand, bien que You Could Have It So Much Better soit très diversifié artistiquement et stylistiquement. Notamment, le groupe puise simplement dans le répertoire rock du passé sur Eleanor Put Your Boots On qui sonne comme un hommage aux Beatles ou encore la fort jolie pièce Fade Together qui me fait penser au groupe Queen des années '70. En outre, Franz Ferdinand reprend la même formule que sur l'album Franz Ferdinand, à savoir un rock mélodique, efficace et énergique, très accrocheur, en l'exagérant toutefois. Néanmoins, You Could Have It So Much Better est un album bien meilleur que la moyenne des albums rock des années 2000. C'est un album où les structures des chansons sont éclatées et où foisonnent les idées musicales de toutes sortes, montrant toute la créativité et le savoir-faire du groupe. Un peu plus et l'album serait disparate, un piège que Franz Ferdinand évite de justesse sur leur album. On peut d'ailleurs voir déconner les membres de Franz Ferdinand dans un musée d'art contemporain avec leur vidéoclip Do You Want To, une chanson festive et dynamique à l'extrême. Certaines chansons sont si énergiques qu'on en ressort épuisé et tout essoufflé, comme sur This Boy ou bien encore la pièce-titre You Could Have It So Much Better. La fin abrupte de This Boy est si inattendue que j'ai éclaté de rire en l'écoutant. Quant à You Could Have It So Much Better, c'est un morceau effréné à couper le souffle... Il y a bien des moments plus calmes, comme par exemple Walk Away qui survient à propos après les trois premières chansons rapides de l'album, mais dans l'ensemble, voilà un album qui donne vraiment envie de faire la fête et de danser dans son salon. J'ai failli lui donner une cote de 17/20 mais ça aurait été équivalent à ce que j'ai déjà donné au premier album original de la formation, alors je me suis retenu. Voilà pourtant enfin un album qui donne envie de crier sa joie! En tous cas, il est plus varié musicalement que Franz Ferdinand et offre une belle suite à l'album homonyme de la fameuse formation écossaise... Bravo Franz Ferdinand et vive l'Écosse!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 10 novembre 2012

THE BRAVERY - The Sun And The Moon

Les amateurs de mélodies accrocheuses devraient considérer l'album que j'ai décidé de critiquer pour vous cette semaine. Il s'agit de The Sun And The Moon par l'excellente (mais pas assez connue) formation rock new-yorkaise The Bravery, un album paru en 2007 sur étiquette Island Records. J'ai déjà fait la critique d'un autre album de The Bravery auparavant, en l'occurence leur album homonyme The Bravery (voir ma critique de The Bravery du 24 mars 2012), mais j'ai vraiment un faible pour ce groupe alors voici une nouvelle critique consacrée à ces musiciens. The Sun And The Moon est un album qui, à l'instar de son prédécesseur The Bravery, est très porté sur les mélodies accrocheuses qui se propagent dans nos cerveaux jusqu'à la contagion. Le style très cool de l'album The Bravery se présentait en une sorte de renouveau de la new wave très sucré et alléchant. The Sun And The Moon conserve son goût pour les mélodies sucrées mais se départit de ses sons électroniques qui avaient fait le succès de la formation, notamment avec la chanson An Honest Mistake. Sur The Sun And The Moon, toutes les chansons pourraient être des succès pour The Bravery tant elles sont accrocheuses. Il n'y a aucune mauvaise chanson sur cet album et cela prouve que le groupe n'a pas besoin de coller à la mode du renouveau new wave pour faire de bonnes chansons. En fait, le style moins new wave et plus pop de The Sun And The Moon permet de mettre en évidence la qualité des compositions. Ici, il n'y a que des mélodies, de superbes mélodies et l'album va droit à l'essentiel, à savoir l'émotion. Comment résister à la chanson Every Word Is A Knife In My Ear, tellement accrocheuse que cela en est ridicule, à la mélodie sifflée de Bad Sun (essayez de siffler la chanson vous aussi avec des biscuits soda dans la bouche) ou encore au souffle tragique de Tragedy Bound, une chanson toute simple à la guitare acoustique mais tellement émouvante. Il résulte de The Sun And The Moon un album diablement efficace, qui ne prend jamais de repos pour ce qui est de la qualité musicale, et qui s'écoute sans effort comme si la musique était simplement évidente, sans laisser de doute dans l'esprit de l'auditeur. L'album, avec ses onze chansons (il y a douze pistes mais la première d'entre elles n'est qu'une introduction intitulée Intro et qui ne dure que quelques secondes), dure moins de 40 minutes, mais quelles 40 minutes! J'ai failli donner une cote de 16/20 à cet album fort réussi de The Bravery mais je trouve qu'il a moins de style que son prédécesseur The Bravery auquel j'avais donné aussi 16/20 alors pour être conséquent, je dois donner une note inférieure. Mais 15/20 ne signifie nullement un mauvais album, bien au contraire! The Sun And The Moon n'est peut-être pas un album marquant des années 2000 mais il serait injuste de passer à côté d'une formation aussi talentueuse que The Bravery, ce qui explique que j'aie fait la critique de deux albums de ce groupe fort attachant. Alors allez écouter The Sun And The Moon tout de suite mais n'oubliez pas aussi de faire de même pour l'autre album The Bravery de The Bravery!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 3 novembre 2012

THE HIVES - Tyrannosaurus Hives

Il y a plusieurs styles de punk. Le punk peut être souverainement classique comme Green Day, hardcore comme Rise Against ou encore nostalgique comme The Hives. À l'écoute de Tyrannosaurus Hives, l'album que la sensation punk suédoise The Hives fit paraître en 2004, on constate en effet des réminescences du rock brut des années '60. Même la ballade Diabolic Scheme, composée cette fois-ci par le groupe (la ballade de leur album précédent était une composition de Curtis Mayfield), sonne très authentique, voire pathétique et torturée à la façon de certains groupes des années '60. Avec la pièce Dead Quote Olympics, The Hives puisent leur belle inspiration dans le punk et la new wave éclatée des années '70. Le style punk de ce groupe est plein de références et a bien meilleur goût que bien des groupes pop punk des années 2000. En outre, Tyrannosaurus Hives est un album plus complexe et élaboré que Veni Vidi Vicious, leur album précédent (voir ma critique de Veni Vidi Vicious du 28 juillet 2012). Les chansons sont plus posées mais tout aussi déjantées, ce qui est pour le moins paradoxal. Quant au succès Walk Idiot Walk extrait de Tyrannosaurus Hives, il est absolument fascinant tant il est accrocheur. On y sent toute la puissance contenue, tout en retenue par The Hives qui ne cèdent jamais à la violence. La chanson contraste avec le reste de l'album, plus débridé, mais qui présente tout de même beaucoup de style et c'est ce qui fait que Tyrannosaurus Hives a de la classe. L'imagination du groupe pour renouveler les arrangements, les mélodies et les styles est tout simplement extraordinaire. Le seul défaut de cet album est qu'il est bien trop court, on aimerait en avoir plus. L'album dure exactement une demi-heure pour douze chansons, ce qui revient à deux minutes et demie par chanson en moyenne. The Hives composent leurs albums avec parcimonie, ce qui explique que l'on ait peu de musique de la main de The Hives depuis leur premier album qui remonte aux années '90. Mais c'est typique du punk, même celui de The Hives: les chansons sont brèves, ce qui fait que les albums soient si courts. Mais il ressort de cette concision davantage de punch, de dynamisme et les chansons sont indubitablement plus efficaces que de longs babillages. Pour la variété des styles, la richesse de l'imagination débordante des chansons, l'indéniable capacité à être accrocheur et l'honnêteté de la démarche, Tyrannosaurus Hives est un album important de l'année 2004. Avec l'album Tyrannosaurus Hives, le groupe prouve qu'il est un des groupes marquants de la décennie 2000 avec The Strokes et Franz Ferdinand.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20