samedi 27 octobre 2012

SUM 41 - Does This Look Infected?

Il est difficile pour moi de choisir lequel des albums du fameux groupe punk canadien Sum 41 est mon préféré tant le groupe a de bons albums à son actif. Mon choix se porterait peut-être sur Does This Look Infected? qui est paru à l'automne 2002. Ce n'est peut-être pas leur meilleur album mais c'est celui dont j'ai le plus de plaisir à l'écoute. En effet, c'est l'album avec les chansons les plus accrocheuses et agréables à fredonner. Pourtant, avec son minutage d'à peine une demi-heure (nos amis de Sum 41 aiment bien faire des albums courts comme le veut le style punk), il faut savoir que Does This Look Infected? est un peu un album de transition entre All Killer No Filler (2001), plutôt punk et Chuck (2004), plutôt metal. L'album All Killer No Filler avait obtenu un franc succès à sa sortie au printemps 2001 au Canada et Sum 41 n'a pas perdu de temps en lançant Does This Look Infected? à peine un an et demi plus tard. Cependant, Does This Look Infected? ne ressemble pas à All Killer No Filler, quoi qu'en dise le site Web http://www.allmusic.com qui prétend que les albums de Sum 41 se ressemblent. Cela ne fait que prouver que ces soi-disant experts ne connaissent rien au punk. Moi, j'aime le punk pour de vrai alors fiez-vous plutôt à ce que je dis. Certes, il n'y a pas un schisme artistique entre All Killer No Filler et Does This Look Infected? mais Sum 41 évolue tout de même au fil des albums. Sur Does This Look Infected?, Sum 41 s'essaie à divers styles de punk et fait même une incursion timide dans le style metal. Ici, l'influence du metal n'est plus traitée de façon parodique comme sur All Killer No Filler mais est intégrée au style punk, surtout dans la seconde moitié de l'album. D'ailleurs, pour comprendre cet album, il faut le diviser en deux parties: une première partie très accrocheuse dans divers styles de punk, très efficace pour démarrer un album et une deuxième partie moins immédiatement accrocheuse mais toute aussi bonne, avec une touche un peu plus metal et hardcore. Does This Look Infected? reste quand même facile d'écoute dans la seconde partie de l'album. C'est le genre d'album rock qu'on écoute sans se casser la tête. Il ne renouvelle pas la question du punk ou du metal bien qu'on sente que Sum 41 est ici un peu plus sérieux qu'auparavant et cherche à explorer divers genres de musique. Certains comparent Sum 41 à blink-182. Personnellement, je trouve que le style de Sum 41 sur Does This Look Infected? est de bien meilleur goût que celui de blink-182 sur Enema Of The State (voir ma critique de Enema Of The State du 13 octobre 2012). Ne vous arrêtez pas à la pochette au goût douteux de Does This Look Infected? telle qu'elle est illustrée ici avec le batteur Steve Jocz maquillé en zombie de la mort, le look parfait pour l'Halloween, alors que celle de blink-182 nous présente une actrice porno. Ce qui compte, c'est la musique et les styles punk de blink-182 et de Sum 41 ne se ressemblent pas du tout, pourquoi chercher à les comparer? Sur l'album Does This Look Infected?, je décèle plutôt l'influence de Green Day et de Bad Religion. Avec de telles références, il est difficile de faire des fautes de goût. En somme, si vous cherchez un bon album avec du punk qui a du goût, je vous recommande Does This Look Infected? avec plaisir. Même si vous n'êtes pas un fan de Sum 41, cet album est si mélodique et accrocheur qu'il est bien difficile d'y rester de glace en l'entendant... Puis tant qu'à faire, achetez donc aussi All Killer No Filler, histoire d'encourager le punk canadien...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 20 octobre 2012

GOOD CHARLOTTE - Cardiology

Good Charlotte a bien changé. Du temps de leur album The Young And The Hopeless, Good Charlotte jouait du punk et dénonçait le monde du vedettariat, notamment sur leur chanson Lifestyles Of The Rich & Famous. En 2010, avec leur album Cardiology, le groupe a totalement délaissé le punk au profit d'une musique pop commerciale sur laquelle on peut danser et a vendu son âme au diable en incarnant tout ce que le monde du vedettariat représente de plus détestable. Les deux frères Madden, leaders de la formation, sont maintenant des vedettes à leur tour et ne semblent pas trop dérangés par le fait que leur musique pop leur rapporte beaucoup d'argent. On pourrait toujours leur pardonner si au moins la musique qu'ils faisaient était pertinente et intéressante. Malheureusement, avec Cardiology, on a plutôt un album inégal et visiblement très orienté vers la musique commerciale. Il y a quelques chansons ineptes de remplissage sur cet album contenant 15 pistes au total. En fait, il n'y a véritablement que 13 chansons car la première piste, intitulée Introduction To Cardiology, n'est qu'un clin d'oeil, un aperçu de la dernière chanson-titre Cardiology et la onzième piste, intitulée Interlude: The Fifth Chamber, n'est qu'un bref interlude instrumental. Pourtant, réduit à 13 chansons, l'album renferme quand même certaines insipidités dont Good Charlotte aurait pu nous épargner. Après le court aperçu en guise d'introduction, le groupe enchaîne deux chansons sans intérêt, ce qui démarre l'album plutôt mal. Cardiology ne commence à lever qu'à la quatrième piste, une chanson nostalgique du temps du cinéma en noir et blanc sur un rythme rock'n'roll évoquant les années '50 et intitulée Silver Screen Romance. La pièce qui suit, Like It's Her Birthday, est probablement la plus connue de l'album mais ce n'est pas la meilleure. Elle sert surtout à nous conduire vers la chanson suivante, Last Night, très accrocheuse avec sa petite guitare obsédante dans le refrain. Mais ma chanson préférée de Cardiology est la suivante, Sex On The Radio, peut-être le climax de l'album. Extrêmement accrocheuse, inspirée de la new wave et de la pop des années '80, Sex On The Radio a des paroles vraiment amusantes et savoureuses telles que "She sounds like sex on the radio / I love to hear her scream / And when I push play she's screaming in stereo"! Le propos de Alive, la chanson qui suit, est plus sérieux. Après cette pièce, malheureusement, le reste de l'album est de moindre intérêt. Sauvons quand même du naufrage la chanson Harlow's Song (Can't Dream Without You), inhabituellement introspective et expressive sur cet album de Good Charlotte, une jolie pièce vraiment profonde. Quant à Right Where I Belong, elle évoque pour moi le groupe alternatif Angels & Airwaves avec ses guitares atmosphériques. En définitive, Cardiology est un album très éloigné des premiers albums de Good Charlotte et il se peut sûrement que vous détestiez cet album très commercial si l'ancien style punk du groupe vous plaisait. Cardiology est une marchandise, un produit au son très léché avec des synthétiseurs destiné à faire vendre l'album. Ce n'est certes pas une grande oeuvre artistique et bien qu'il soit parfois agréable et même contagieux avec des chansons comme Last Night et Sex On The Radio, l'ensemble est fade et trop délibérément commercial pour retenir davantage l'attention. Simple Plan aussi fait de la musique commerciale, comme c'est par exemple le cas avec leur album No Pads, No Helmets... Just Balls (voir ma critique de No Pads, No Helmets... Just Balls du 6 octobre 2012) mais leur album transcendait le genre en étant animé par le souffle de la jeunesse, une magie qui fait défaut ici. L'album Cardiology de Good Charlotte, paru en 2010, essaie peut-être simplement de surfer sur la vague de la musique dance qui connaît un regain de popularité en ce début de la décennie 2010. C'est que les années 2000, fastes pour le style pop punk, sont maintenant révolues et la mode a bien changé. Comme c'est assurément le cas aussi de Good Charlotte...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 13 octobre 2012

BLINK-182 - Enema Of The State

La jolie femme que l'on aperçoit sur la couverture de la pochette de l'album Enema Of The State telle qu'illustrée ici n'est pas une vraie infirmière. En réalité, il s'agit d'une actrice porno. Voilà qui met la table à l'humour bien particulier, au goût discutable et assurément très adolescent du groupe punk blink-182 (on écrit le nom du groupe tout en minuscules). Aussi bien le dire tout de suite, je ne suis pas un fan de blink-182. Je n'aime pas trop blink-182, du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce que j'écoute leur album homonyme de 2003 où le groupe s'ouvre à l'expérimentation et à l'expression. Par contre, pour ce qui est de Enema Of The State, paru en 1999, blink-182 innove peu et poursuit dans la même veine que leur précédent album, Dude Ranch. En fait, Enema Of The State est moins immature que Dude Ranch mais il est aussi moins inventif. La seule nouveauté sur Enema Of The State est l'arrivée de Travis Braker au sein du groupe en tant que batteur où il apporte au groupe une section rythmique énergique. Mais le style de Enema Of The State, semblable à Dude Ranch, est à mon sens un manque de goût pour la musique punk. Certes, les gars de blink-182 ont un style unique et original immédiatement reconnaissable mais aussi de très mauvais goût. Bizarrement, c'est justement ce mauvais goût qui donne du style à blink-182, comme étant une partie inhérente de leur style. Enema Of The State est un album moins immature parce qu'on y retrouve des chansons plus profondes qu'à l'accoutumée pour le groupe, comme c'est le cas de What's My Age Again? ainsi que Adam's Song. Mais le reste est pour moi assez indigeste et Enema Of The State est probablement le pire album de blink-182 (je fais exception de leur album Cheshire Cat que je n'ai pas encore écouté). L'album entier dure à peine un peu plus de 35 minutes avec des chansons courtes comme le veut le style punk mais c'est déjà trop pour moi. Comment expliquer alors le succès de Enema Of The State auprès de la clientèle jeune? D'abord, l'humour du groupe qui a misé sur des vidéoclips loufoques et hilarants pour faire vendre l'album. Le clip All The Small Things est une parodie tordante des boys band de l'époque comme les Backstreet Boys et N*Sync. J'avoue que le clip est bien fait. Dans What's My Age Again?, on voit les membres du groupe nus comme des vers vagabonder dans la cité... Mais ce qui distingue l'album Enema Of The State de la production courante du punk de la fin des années '90, c'est le caractère commercial de la musique qui explique son succès monstre inhabituel pour ce genre de musique. L'album a permis une percée du punk dans la musique pop commerciale qui fait en sorte qu'on puisse dire qu'il a marqué l'Histoire de la musique. Un peu comme Nirvana l'avait fait pour le rock alternatif avec son album Nevermind (voir ma critique de Nevermind du 15 octobre 2011), blink-182 a ouvert plein de portes pour les groupes punk qui ont suivi comme Sum 41, Good Charlotte et Simple Plan. Ces groupes n'aurait peut-être pas vu le jour sans Enema Of The State. Cela n'empêche pas, à mon avis, que le vieux style de blink-182 sonne vraiment mauvais. Si vous recherchez du bon punk à écouter, je vous suggère plutôt de vous procurer une bonne compilation punk comme c'est le cas par exemple de Punk-O-Rama 8 que j'ai déjà critiqué (voir ma critique de Punk-O-Rama 8 du 15 septembre 2012). Sinon, procurez-vous les albums de blink-182 à partir de leur album homonyme blink-182, mais pas ceux avant! Mon coeur me disait de n'accorder qu'une cote de 13/20 à Enema Of The State mais en raison de l'importance historique que revêt un tel album, j'ai décidé de lui octroyer un point supplémentaire.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 6 octobre 2012

SIMPLE PLAN - No Pads, No Helmets... Just Balls

À l'écoute des paroles de certaines chansons de No Pads, No Helmets... Just Balls, l'album qui nous a fait découvrir en 2002 la jeune formation punk québécoise Simple Plan, on pourrait croire qu'il s'agit d'un album sombre, voire noir et désespéré, de musique punk. Effectivement, les thèmes des chansons sont parfois pessimistes comme c'est pas possible, du genre  "que la vie est cauchemardesque", "aujourd'hui est le pire jour de tous les temps" ou encore "Dieu doit sûrement me détester"... Pourtant, la musique de No Pads, No Helmets... Just Balls est tout le contraire. Les chansons sont ici très pop (certes punk, mais bien pop punk) et excessivement accrocheuses, joyeuses et entraînantes au point de donner le goût de danser dans son salon. Des paroles aussi déprimantes sont là pour connecter avec les adolescents, le public-cible de cet album assurément juvénile, dont on sait qu'ils traversent une des périodes les plus pénibles de la vie, à savoir l'adolescence. Quand Simple Plan se permet de faire un peu d'humour, c'est le plus souvent débilitant: la chanson My Alien, par exemple, raconte que la petite copine du chanteur est une extra-terrestre avec quatre jambes... D'un point de vue littéraire, on a déjà fait mieux! Ce qui fait le véritable intérêt de No Pads, No Helmets... Just Balls, c'est plutôt la musique. Cet album est exceptionnel parce qu'on y sent la fébrilité des gars de Simple Plan pour leurs nouvelles compositions qui sonnent ici comme des classiques du genre. Les chansons sont tellement accrocheuses et parfaitement construites qu'elles me rappellent rien de moins que The Beatles à leurs débuts...! On l'oublie parfois mais The Beatles, au commencement de leur carrière, étaient un "boys band" comme Simple Plan. La seule différence avec Simple Plan est que The Beatles ont évolué par la suite vers la musique expérimentale sur des albums-phares comme Revolver et surtout Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011). Simple Plan, sur ses albums ultérieurs, stagnera quant à lui dans le pop punk commercial en réfutant toute évolution du style. Le titre de l'album No Pads, No Helmets... Just Balls, quant à lui, me fait penser à Nevermind The Bollocks, l'album punk mythique des Sex Pistols. Il faut savoir qu'en argot britannique, "bollocks" signifie "balls", c'est-à-dire "couilles". Le parallèle est assez évident. Enfin, s'il est vrai que le Québec a produit maints artistes internationaux incontournables comme Celine Dion, Leonard Cohen et Arcade Fire, il reste que Simple Plan est malgré tout le groupe préféré de beaucoup d'adolescentes en chaleur. Pour bien des jeunes filles du Québec, 2002 est une année marquante car elle correspond tout simplement à l'année de parution de No Pads, No Helmets... Just Balls, le premier album de Simple Plan. Ce n'est d'ailleurs pas seulement leur premier album mais aussi leur meilleur. Jamais les gars de Simple Plan ne parviendront à recréer un album aussi parfait que No Pads, No Helmets... Just Balls. En ce sens, cet album est devenu un classique du mouvement pop punk du tournant du siècle et doit figurer dans toute discothèque de musique pop, qu'on soit Québécois ou non!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20