samedi 19 janvier 2013

INTERPOL - Turn On The Bright Lights

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Turn On The Bright Lights n'est pas un album qui s'adresse au fan moyen typique de Good Charlotte et de Simple Plan! C'est un album plutôt reservé aux intellos et aux fins connaisseurs de musique rock. Moi-même, j'aime bien la musique de certains albums de Good Charlotte et de Simple Plan mais j'apprécie pourtant aussi Interpol. J'en déduis que je ne suis décidément pas le fan typique...! La musique de l'album Turn On The Bright Lights paru en 2002 par Interpol m'a beaucoup impressionné quand je l'ai écouté pour la première fois. Je ressens de l'angoisse et du stress chaque fois que je l'écoute. Cet album a pour effet sur moi que je deviens à la fois crispé et tendu comme une barre de fer. La musique d'Interpol nous fait passer par toute la gamme des sentiments, du désespoir à la sérénité en passant par la mélancolie et le sentiment d'urgence. Il y a des moments plus sereins comme la chanson NYC ou Leif Erikson mais en général, Interpol crée une musique intense aux atmosphères étranges et aux accents paranoïdes et tordus. On le sent notamment dans la façon de chanter de Paul Banks, fort robotique et déshumanisée comme sur Obstacle 1, et le jeu de guitare très typé de Daniel Kessler. On y dénote l'emploi de notes répétées comme on en trouve notamment sur l'album Is This It par The Strokes (voir ma critique de Is This It du 7 janvier 2012). Le meilleur exemple de ce que je veux dire est la chanson PDA Interpol construit sa chanson avec des notes répétées très caractéristiques de son style. Sur la chanson The New, après un moment d'attente insoutenable avec un accompagnement de guitares qui tournent en rond, une guitare électrique éclate avec un "bending" sur la note répétée qui produit un effet à vous glacer le sang. Interpol est vraiment un groupe de malades mentaux... Pourtant, la musique de l'album Turn On The Bright Lights est inspirée de groupes reconnus du rock alternatif comme Joy Division et Sonic Youth. Personnellement, la chanson Stella Was A Diver And She Was Always Down me fait penser à Frank Black et ses acolytes de Pixies. Turn On The Bright Lights est un album où chaque chanson est intéressante et différente des autres, avec de la variété dans le style des chansons. Les seules pièces qui ressemblent à des chansons normales seraient peut-être Say Hello To The Angels ou encore Obstacle 2. Les autres sont plutôt expérimentales ou atmosphériques. Il y a onze chansons mais la première, intitulée Untitled, donc sans titre, n'est qu'une introduction à l'album en tant que tel. Ma préférée est certainement The New mais j'adore aussi Hands Away avec bien sûr les deux principales chansons extraites de l'album, Obstacle 1 et PDA. Je trouve que Turn On The Bright Lights est un album plutôt intimidant à l'écoute. Il n'est pas facile d'approche et peut désorienter le mélomane moyen ou non averti. Toutefois, si on persévère à l'écoute, on est grandement récompensé. Avec un son original et audacieux, Interpol a marqué les années 2000 comme aucun autre groupe de la scène new-yorkaise d'avant-garde. Turn On The Bright Lights se classe aisément dans le Top 20 des meilleurs albums de la décennie, avec ces autres classiques que sont Elephant par The White Stripes et l'excellent Is This It par The Strokes (deux albums que j'ai d'ailleurs critiqués précédemment). C'est un véritable exploit pour un album aussi hermétique et peu commercial que Turn On The Bright Lights. Écouter cet album, c'est accéder à un nouveau monde.

 COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 19/20

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