samedi 25 mai 2013

LILLIX - Falling Uphill

Encore des chanteuses canadiennes! Décidément, le Canada est un terreau fertile pour les artistes féminines canadiennes. J'ai déjà critiqué un bon nombre d'albums de chanteuses du Canada et je compte bien continuer avec cet album-ci. Intitulé Falling Uphill, paru en 2003, cet album du "girls band" Lillix me laisse songeur. Je ne sais pas trop quoi penser de cet album pop rock commercial dans la lignée de Fefe Dobson mais en moins original. Il y a les guitares rock, les mélodies pop accrocheuses et de jolies voix angéliques soutenues par les instruments que les membres de Lillix jouent elles-mêmes. En effet, les soeurs Tasha-Ray Evin et Lacey-Lee Evin, avec Louise Burns et Kim Urhahn, sont de vraies musiciennes et se démarquent du moule habituel du "girls band" comme les Spice Girls où les filles sont là davantage pour leur minois et leurs chorégraphies que pour leur musique. Les filles de Lillix, mignonnes elles aussi cependant, écrivent même leurs chansons et se réclament d'influences artistiques solides et crédibles. Mais en dépit de ce curriculum vitae enviable, Falling Uphill demeure un album sans grande profondeur, sans moment mémorable. Bien sûr, Quicksand est une très bonne chanson rock et Lost And Confused est sérieuse et touchante, quoique plutôt pathétique. Mais dans l'ensemble, malgré des qualités d'écriture manifestes, on reste un peu perplexe devant cet opus de Lillix. It's About Time, le plus grand succès de l'album de Lillix, se veut être un remake en moins bon de la chanson Complicated extraite de l'album Let Go de leur rivale Avril Lavigne (voir ma critique de Let Go du 9 mars 2013). Avec Sick, on se dit que c'est beaucoup d'agitation pour pas grand-chose et 24/7 est lassante avec sa drôle de prononciation (twenty-four seveuuuun...). Mais c'est surtout avec la drôle de façon d'utiliser leurs voix que les filles de Lillix retiennent l'attention: la pièce Invisible ressemble à une parodie de chanson R'n'B à cause de l'étrange traitement vocal, à tel point que j'ai éclaté de rire en écoutant la chanson! Par ailleurs, on se demande ce que fait cette pièce R'n'B sur cet album rock. Même chose pour la chanson rock Because Lillix semble se complaire dans des effets vocaux particuliers plus que dans l'émotion. Sur ce blog, j'ai fait la critique de Radiohead, PJ Harvey, Afghan Whigs et même Sonic Youth mais c'est Lillix que je trouve le plus bizarre. Cette assertion peut vous stupéfier mais c'est un truisme à mon entendement. Signalons néanmoins une excellente reprise de la chanson punk What I Like About You du groupe des années '80 The Romantics qui avait connu beaucoup de succès à l'époque avec leur pièce Talking In Your Sleep. Oui, Lillix peut jouer du punk et les filles le font très bien. On aimerait pouvoir aimer Lillix à cause de leurs compétences, ce sont des musiciennes aguerries qui offrent un intéressant kaléidoscope de styles et d'influences, ce qui n'est pas souvent le cas avec les "girls band". Mais la direction artistique est un peu confuse et certaines chansons sont ridicules. Cependant, si vous aimez des artistes comme Avril Lavigne et Fefe Dobson, toutes des chanteuses canadiennes, vous devriez apprécier Lillix également. Il n'en demeure pas moins que Falling Uphill reste une curiosité musicale de l'année 2003 davantage qu'un album canadien mémorable des années 2000...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 18 mai 2013

SIMPLE PLAN - Still Not Getting Any...

Cet album de Simple Plan, du moins la version que je possède dans ma discothèque, bénéficie de la technologie DualDisc, c'est-à-dire qu'une face du disque contient le CD musical proprement dit tandis que l'autre a une portion DVD avec le "making of" de l'album, des photos, les paroles des chansons et plus... Je vais toutefois me concentrer sur les onze chansons qui composent l'essentiel de l'album Still Not Getting Any... de Simple Plan paru en 2004 dont le titre est un clin d’œil au précédent album du groupe intitulé No Pads, No Helmets... Just Balls que j'ai par ailleurs déjà critiqué (voir ma critique de No Pads, No Helmets... Just Balls du 6 octobre 2012). De fait, Still Not Getting Any... se veut dans la continuité de No Pads, No Helmets... Just Balls, quoiqu'il soit un peu moins pop punk et davantage pop rock. Malheureusement, l'étincelle qui faisait de No Pads, No Helmets... Just Balls un album émoustillant a disparu de facto. Bien sûr, les chansons de Still Not Getting Any... sont toujours aussi accrocheuses et destinées à un public de jeunes adolescents mais Simple Plan ne parvient pas à recréer la belle magie de leur album précédent. Faut-il s'en étonner? C'est commun pour les groupes de produire un premier album remarquable qui est par la suite difficile à égaler. Le problème ici est que le deuxième opus de Simple Plan paraît plus que jamais limité à un public très jeune et délibérément commercial, sans véritable recherche artistique qui aurait permis à Still Not Getting Any... d'échapper à la médiocrité. Tout n'est pas noir sur cet album, mais on ne peut certainement pas crier au génie. Shut Up! est le premier extrait de l'album choisi par Simple Plan mais ce n'est pas vraiment une chanson transcendante. La pièce suivante, Welcome To My Life, est un peu mieux, avec des paroles typiquement pessimistes pour Simple Plan, mais n'a rien de punk. Perfect World est sans intérêt. Thank You est par contre une bonne chanson punk rapide et Me Against The World est également valable. Ensuite, il y a Crazy dont l'intérêt se situe surtout au niveau des paroles puisque Simple Plan reste perplexe devant l'état pitoyable de la société d'aujourd'hui, de quoi faire réfléchir les jeunes qui sont le public-cible du groupe. Cependant, Simple Plan enchaîne avec deux morceaux vides calamiteux avec Jump qui est une chanson pour enfants plutôt ridicule si on est un adulte et Everytime qui est une ballade aux clichés musicaux impardonnables. Mais Simple Plan se ressaisit pour la fin de l'album avec Promise qui est une chanson bien écrite et très efficace, One qui n'a rien à voir avec la célèbre chanson de U2 mais qui me fait plutôt penser à la pièce Are We The Waiting de Green Day parue à la même époque que Still Not Getting Any... et enfin une chanson curieusement intitulée Untitled assez touchante avec des violons. En somme, voici un album inégal, assez mièvre, très adolescent pour ne pas dire enfantin, et parfaitement insatisfaisant artistiquement. J'ai déjà écrit dans ma critique de Paper Walls de Yellowcard "qu'il n'y a rien de honteux à écouter Simple Plan" (voir ma critique de Paper Walls du 22 septembre 2012). Disons que je faisais abstraction de cet album-ci, assez honteux à écouter par un adulte comme moi...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 11 mai 2013

FEFE DOBSON - Fefe Dobson

Au milieu des années 2000, encore une autre nouvelle chanteuse canadienne s'est fait connaître avec son album homonyme. Il s'agit de la jeune Fefe Dobson âgée alors de seulement 18 ans. La première fois que j'ai écouté son album Fefe Dobson, j'ai été vraiment impressionné. En le réécoutant plus attentivement toutefois, l'album m'a paru un peu moins original qu'il en avait l'air. La véritable originalité de cet album réside plutôt dans le fait que Fefe Dobson est une chanteuse noire. Ordinairement, les Noir(e)s sont plutôt reconnu(e)s pour le R'n'B, le funk ou le hip hop. Les Noires qui chantent du rock ne sont pas légion et le seul exemple qui me vienne spontanément en tête est peut-être la chanteuse du groupe metal Skunk Anansie. La semaine passée, j'ai critiqué un album R'n'B d'une chanteuse blanche (il s'agit de Can't Take Me Home de P!nk) et cette semaine-ci, je fais la critique d'un album rock d'une chanteuse noire! Sapristi! C'est le monde à l'envers...! D'autant plus que la formule de Fefe Dobson est vraiment réussie et excessivement accrocheuse. Il s'agit de musique pop rock comme c'est le cas pour l'autre découverte canadienne de cette période, soit Avril Lavigne (son album Let Go est paru en 2002 tandis que Fefe Dobson est paru l'année suivante), sauf que Fefe Dobson est moins punk et moins folk que la petite Avril Lavigne. Fefe Dobson est un album plus commercial, plus conventionnel et plus rock que Let Go (voir ma critique de Let Go du 9 mars 2013). Paradoxalement, à la première écoute, on est séduit par le vent de fraîcheur qu'apporte Fefe Dobson avec son album. La pièce qui débute l'album, Stupid Little Love Song, est très rock avec son rythme effréné, très originale et démarre l'album en grand. Les succès Bye Bye Boyfriend et Take Me Away qui enchaînent sont tellement accrocheuses que sa rivale Avril Lavigne fait pâle figure en comparaison. Rock It Till You Drop It, qui nous présente l'ancienne vedette du rap Tone Lōc (il fallait le faire!), est également surprenante par son style unique. J'aimais bien le rappeur Tone Lōc dans le temps, ça fait du bien de voir sa réapparition. La chanson Unforgiven est plutôt éclatée tandis que We Went For A Ride est plus sérieuse, nous montrant une après l'autre les deux facettes de Fefe Dobson: le côté ludique puis le côté touchant. Il y a en tout quatorze chansons sur Fefe Dobson mais il faut posséder la version de l'album de ma discothèque avec les bonus Don't Go (Girls And Boys), une chanson dans le style new wave qui me rappelle personnellement Cyndi Lauper que j'adorais également dans l'ancien temps, ainsi que Rainbow qui est une ballade avec un orchestre à cordes à la mélodie magnifique et suave. Cette version étendue de Fefe Dobson est disponible sur la réédition de l'album de 2004, ce qui explique que je considère que cet album soit paru en 2004 et non pas en 2003, l'année de la parution originale. Par sa musicalité exceptionnelle, son inspiration inépuisable, sa façon de nous surprendre et surtout l'extraordinaire variété des styles et des chansons de son album, l'auteure-compositrice-interprète Fefe Dobson fait preuve d'un talent inestimable et signe ici une oeuvre fort intéressante qu'il ne faudrait pas négliger à être parue au Canada en 2004 (ou 2003, comme vous préférez). Il est seulement dommage que la suite de sa carrière n'ait pas connu le succès escompté car Fefe Dobson est une chanteuse malheureusement oubliée de nos jours...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 4 mai 2013

P!NK - Can't Take Me Home

Ne cherchez pas midi à quatorze heures: Can't Take Me Home EST le meilleur album de P!nk. Avec ses cheveux roses, presque rouges, la jolie chanteuse P!nk (on remplace la lettre i par un point d'exclamation pour imiter une lettre i renversée) porte bien son nom car "pink" signifie "rose" en anglais. Cet album léché est le meilleur de P!nk à mon avis mais bizarrement, c'est le seul album que P!nk ait renié. En effet, Can't Take Me Home est un album de R'n'B, un style dans lequel P!nk a prétendu se sentir mal à l'aise car elle est plutôt une rockeuse dans l'âme. Il pourrait donc être étonnant que cet album soit aussi réussi si ce n'était la signature de la réalisation sonore: LA Reid et Babyface ont grandement contribué au succès de Can't Take Me Home. Ils comprennent très bien le R'n'B contemporain et nous servent avec cet album la quintessence de leur art. À la parution de l'album en l'an 2000, il n'y avait rien d'aussi bon que P!nk dans le monde du R'n'B, à part peut-être Destiny's Child. D'ailleurs, le succès There You Go extrait de l'album me fait penser à Destiny's Child tandis que Stop Falling, une longue pièce sentimentale de près de six minutes, me rappelle Mariah Carey. Avec de telles références, P!nk gravite dans les hautes sphères du R'n'B même si elle changera radicalement de style par la suite. J'adore toutes les chansons de l'album sans exception, quoique la pièce Love Is Such A Crazy Thing débute de façon étrange avec une basse synthétique qui évoque pour moi des gargouillis d'estomac. Quand j'entends cette chanson, ça me donne faim. Je vais d'ailleurs aller manger une banane tout de suite. Plus qu'une collection de succès R'n'B, Can't Take Me Home est un album pop excellent qui a permis à P!nk de se faire connaître du public. Je n'ai pas l'habitude de critiquer des albums pop, aussi le seul exemple qui me vienne en tête pour comparer avec un album pop critiqué sur mon blog est l'album Cry de Faith Hill (voir ma critique de Cry du 23 juin 2012). Cry est un bon album pop mais il manque d'originalité. Avec Can't Take Me Home, les chansons sont aussi bonnes que celles figurant sur l'album de Faith Hill excepté que chaque pièce de l'album de P!nk est comme un exercice de style puisant dans toutes les variantes que pouvait offrir le R'n'B à la fin du siècle dernier. C'est ce qui fait en sorte que l'inspiration est renouvelée à chaque chanson. Bien sûr, le résultat sonne un peu daté aujourd'hui mais la perfection de chaque chanson est restée intacte. Il faut toutefois oublier qu'il s'agit d'un album de P!nk car en connaissant le parcours que la chanteuse rock a emprunté par la suite, on peut se sentir un peu ridicule d'écouter cet album. Disons simplement que malgré tout le talent que P!nk met au service de Can't Take Me Home, cela demeure malgré tout davantage un album de Babyface que de P!nk. Aussi cet album apparaît aujourd'hui comme un document sonore de référence du style R'n'B aux alentours de l'an 2000. P!nk fera d'autres excellents albums par la suite mais Can't Take Me Home revient toujours hanter mes pensées pour le génie indubitable de LA Reid et Babyface. Fascinant.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20