samedi 25 juin 2016

COHEED AND CAMBRIA - In Keeping Secrets Of Silent Earth:3

Punk ou metal? Le dilemme se pose toujours quand vient le temps d'écouter de la musique, c'est du moins mon cas. Alors pourquoi ne point rétorquer qu'on choisit les deux? C'est ce que semble s'être dits les membres de Coheed and Cambria avec leur deuxième opus (et non pas troisième comme pourrait le suggérer le titre de l'album-concept) intitulé In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 paru en l'an de grâce 2003. Coheed and Cambria offre en réalité un curieux mélange de pop punk et de metal progressif, avec la voix très particulière du chanteur Claudio Sanchez qui n'est pas sans évoquer Fall Out Boy ou encore mieux, Alien Ant Farm dont j'avais cordialement détesté l'album ANThology (voir ma critique de ANThology du 5 juillet 2014). Je dois dire que je le regrette quelque peu puisque avec le recul, ANThology n'était pas si mauvais en fin de compte. En tous cas, In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 m'a plu davantage, peut-être parce qu'il est plus pop et accessible que l'album de Alien Ant Farm. Ceci n'empêche pas qu'il y a une recherche sonore évidente sur l'album de Coheed and Cambria, comme le prouve notamment dès le départ la première chanson (qui est également la pièce-titre de l'album In Keeping Secrets Of Silent Earth:3) avec ses figures rythmiques complexes dans une mesure en 3/4 assez rare dans le rock. Notez si vous le voulez bien que l'album débute en fait avec The Ring In Return mais il ne s'agit pas d'une vraie chanson puisque ce n'est qu'une simple et brève introduction instrumentale. Il y a onze titres inscrits à l'endos de l'album de Coheed and Cambria mais comme la première piste audio est The Ring In Return, cela ne fait que dix morceaux. Par contre, après les onze pistes, il s'ajoute onze autres pistes de pur silence d'une durée de quelques secondes chacune avant qu'une chanson en bonus démarre à la vingt-troisième piste. Intitulée 21:13 mais faisant un peu moins de dix minutes, cette ultime et onzième pièce est également la plus longue de tout l'album. Ce n'est toutefois pas la seule de Coheed and Cambria à afficher une durée aussi longue car The Light & The Glass, la dernière avant les mystérieuses pistes silencieuses, a une durée approximative s'approchant de celle de 21:13 tandis que la pièce-titre, quant à elle, dépasse allègrement les huit minutes! C'est le côté progressif de Coheed and Cambria qui ressort sur ces morceaux fort longs, on en conviendra. D'ailleurs, l'album dans son intégralité est très généreux en minutage, pour ne pas dire carrément interminable, dépassant les soixante-dix minutes! C'est à mon sens le principal point faible de cet album de Coheed and Cambria, c'est qu'il étire peut-être la sauce un peu trop longtemps et gagnerait à présenter davantage de concision. In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 est un album bavard, avec beaucoup de texte à déclamer par Claudio Sanchez, ce qui tempère un peu mon engouement pour un album pareil. Les paroles sont chantées en évitant d'être trop mélodique, se rapprochant de la prose parlée comme celle de Monsieur Jourdain! C'est presque du récitatif comme dans les cantates de Johann Sebastian Bach (1685-1750)! Je déconne mais c'est vrai que la manière de chanter de Claudio Sanchez est assez singulière, pour ne pas dire pittoresque. C'est un véritable moulin à paroles, ma parole! Quant à la guitare qui accompagne le chanteur fameux, elle est le plus souvent créative et originale, nettement sous-estimée en termes d'inventivité puisqu'il s'agit de se réinventer constamment sans trop détourner l'attention de la ligne de chant. C'est là possiblement que l'épithète de metal progressif prend tout son sens pour Coheed and Cambria. On pourra noter par ailleurs que le groupe varie les tempos et le ton général de chacune des chansons, passant par exemple du ton badin assez joyeux de Blood Red Summer à celui d'autres pièces plus introspectives. Bref, il y a du négatif et du positif mais à coup sûr, c'est un album qui n'a pas peur d'être différent et cela, c'est très important. L'album In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 de Coheed and Cambria ne plaira pas à tout le monde mais si vous êtes ouvert d'esprit, il saura vous plaire et vous charmer.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 18 juin 2016

HAWTHORNE HEIGHTS - If Only You Were Lonely

Je croyais que c'était une erreur: le DVD promotionnel qui accompagne le CD de Hawthorne Heights semble indiquer qu'il s'agit d'un disque du groupe Atreyu. Mais non, ce n'est que de la publicité trompeuse (je blague) puisqu'il s'agit en fait d'un DVD faisant la promotion de divers groupes de la maison de disques Victory Records dont Atreyu et bien sûr Hawthorne Heights. C'est donc quasiment un album double, puisqu'on a l'album If Only You Were Lonely proprement dit accompagné du DVD d'une heure et demie de vidéoclips de groupes intéressants de la compagnie de disques, présenté par J.T. Woodruff, chanteur de Hawthorne Heights. Le choix des groupes est vaste, allant du heavy metal corsé de The Autumn Offering jusqu'à l'indie rock de Action Action. Bien sûr, il ne s'agit que d'une tactique marketing mais c'est toujours plaisant de regarder des clips. On a entre autres une version live de la pièce This Is Who We Are de Hawthorne Heights qui s'ajoute donc au CD audio qui débute justement avec la version studio de This Is Who We Are. J'aime tous les clips du DVD, particulièrement celui de The Autumn Offering parce qu'il est plein de danseuses érotiques mais celui de Bayside avec les nonnes sexy est pas mal non plus. Ce DVD vient joliment agrémenter un album excellent par le groupe pop punk Hawthorne Heights. Ce n'est pas compliqué, toutes les chansons de If Only You Were Lonely sont remarquables, tant les refrains sont accrocheurs à l'extrême et les mélodies soignées et finement ciselées. La première moitié de l'album contient les meilleurs morceaux et culmine avec Dead In The Water, la plus originale et ma favorite. La chanson la moins intéressante serait peut-être Cross Me Off Your List qui survient dans la seconde partie, même si elle est bonne malgré tout. If Only You Were Lonely se termine avec une ballade qui n'a plus rien de punk, la très belle Decembers. Hawthorne Heights n'est d'ailleurs jamais trop agressif, les épisodes en screamo se faisant assez rares et la voix principale adoptant souvent un ton doux qui n'est pas sans rappeler Mark Hoppus de blink-182 et +44. J'avais apprécié +44 à l'époque, même si c'est un peu trop commercial pour mes goûts. L'album When Your Heart Stops Beating de +44 est en effet plus léger et moins accrocheur que If Only You Were Lonely de Hawthorne Heights (voir ma critique de When Your Heart Stops Beating du 27 avril 2013). Il n'empêche que le pop punk peut être intelligent comme le confirme ces deux albums que je compare. Il y a une fragilité sur les deux opus qu'on ne retrouve pas toujours chez des groupes similaires qui passent leur temps à crier sur leurs chansons. Hawthorne Heights est capable de douceur, surtout dans les couplets, tandis que le son se durcit pour les refrains. C'est une méthode certes souvent utilisée mais il appert que Hawthorne Heights soit passé maître dans cet art raffiné du contraste. C'est le clair-obscur, comme dirait Le Caravage (1571-1610)! Bref, l'album double (un CD audio plus un DVD) If Only You Were Lonely de Hawthorne Heights est à se procurer absolument, tant le côté pop accrocheur et le côté rock qui donne du mordant à l'ensemble font bon ménage et prouvent que le groupe mérite d'être découvert. Je ne connais pas tous les albums de Hawthorne Heights mais celui-ci est mon préféré de la formation et je crois que c'est possiblement le meilleur que le groupe ait produit. Il n'y a donc pas à hésiter. L'album double indique à son endos qu'il est paru en 2005 mais il semble en réalité que sa parution remonte plutôt à février 2006. Peu importe, il représente bien son époque, offrant la quintessence de ce que le punk commercial avait alors à offrir...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 11 juin 2016

AVENGED SEVENFOLD - Nightmare

Avenged Sevenfold, ou A7X pour les intimes, est une formation heavy metal dont je ne me cache pas d'être fan, au regard de la qualité dont fait montre le fameux et désormais célèbre groupe américain dans ses compositions musicales soignées et souvent recherchées. J'étais donc impatient d'écouter Nightmare, l'album que Avenged Sevenfold a fait paraître en 2010, un certain mardi 27 juillet. Je n'ai pas été déçu mais quand même, Nightmare n'est pas le meilleur album de ces bons héros d'Avenged Sevenfold. À vrai dire, il s'agit possiblement de l'album le plus ambitieux de la formation mais il n'est pas superlatif. Comme je dis, c'est un album qui ne déçoit pas réellement, on retrouve les mêmes progressions harmoniques imaginatives (écoutez le début de la chanson Danger Line par exemple), le même brassage d'idées et mélange de styles hétéroclites que sur leurs autres albums, surtout le très bon album homonyme (voir ma critique de Avenged Sevenfold du 14 mars 2015). Cela est manifeste quand sur So Far Away, Avenged Sevenfold se plaît à nous interpréter de la musique country et passe sans ambages au thrash metal de Slayer ou Metallica avec la pièce suivante intitulée God Hates Us avant de poursuivre avec un brin de nostalgie pour leur morceau Victim qui rappelle, à cause de la somptueuse chanteuse invitée, rien de moins que l'album classique The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd!! Pourtant, il n'y a en fait véritablement rien de neuf sur Nightmare, et le produit final est légèrement inférieur à un excellent album comme Avenged Sevenfold (pas assez néanmoins pour que ma cote de Nightmare soit plus basse que celle pour Avenged Sevenfold). Probablement que le décès inopiné du batteur The Rev en 2009, un certain lundi 28 décembre, a déconcerté nos amis d'Avenged Sevenfold, peu avant qu'ils ne procèdent à l'enregistrement de Nightmare. Quoi qu'il en soit, on ne comprend pas toujours quelle est l'intention du groupe avec ce cinquième opus, puisque la direction artistique semble ici hésiter et vaciller, nous prodiguant un album plutôt mi-figue, mi-raisin. Il n'y a pas vraiment de succès accrocheur avec un grand potentiel commercial, ni de pièce révolutionnaire qui puisse repousser les limites de l'art d'Avenged Sevenfold. Tout ce que fait le groupe ici a déjà été fait par tel ou tel autre groupe, ce qui nous donne un album faussement innovateur. Pourtant, on sent que Avenged Sevenfold cherche ici à expérimenter ou du moins, à pousser encore plus loin les idées développées avec la pièce A Little Piece Of Heaven qui figurait sur le précédent album Avenged Sevenfold. Le groupe californien semble marcher sur des œufs, cherchant à ne pas reproduire un de leurs albums du passé tout en conservant l'identité de la formation. Pour être franc, ça manque de nerfs tout ça! Nightmare est un album assez doux pour Avenged Sevenfold, en dépit de quelques rares éruptions d'agressivité très contrôlées, ce qui a tout pour s'aliéner une partie de leurs fans dont je suis un fan qui en fait partie. En fait, les chansons d'Avenged Sevenfold qui décoiffent le plus sont Natural Born Killer, dont le titre rappelle le film ultra-violent d'Oliver Stone, ainsi que la pièce God Hates Us, mais c'est bien peu. De plus, Nightmare est un album fort long avec ses soixante-sept minutes pour seulement onze chansons, ce qui revient à une moyenne de plus de six minutes par chanson! Victim fait sept minutes et demie tandis que Save Me, la chanson qui termine l'album d'Avenged Sevenfold, semble interminable avec ses onze minutes. Il y a cependant ici un professionnalisme évident et certain de la part de nos rockeurs tant adorés et je dois dire que Nightmare ne déshonore point le groupe qui jouit, on le sait, du statut appréciable de compositeurs chevronnés et prodigues. Bref, mes chansons favorites sur cet album malgré tout intéressant par Avenged Sevenfold sont la pièce-titre qui sert d'introduction à l'album, les pièces Danger Line et So Far Away sus-mentionnées, et peut-être aussi Fiction pour son aura surréaliste avec ses accords magnifiques et audacieux. Définitivement, ma chanson préférée est Fiction. Bien que Nightmare par Avenged Sevenfold soit un album assez convenu de la part du groupe, il n'en demeure pas moins qu'il reste au-dessus de la moyenne des albums de heavy metal commercial et grand public en ce qui a trait à l'originalité, la complexité et la puissance d'expression. Il est remarquable qu'on puisse encore oser dans les années 2010 tout en étant un groupe éminemment commercial...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 4 juin 2016

CHILDREN OF BODOM - Follow The Reaper

J'aime mon heavy metal quand il est complexe et très technique et avec l'album Follow The Reaper par ces Finlandais cinglés de Children Of Bodom, je suis servi à satiété! Follow The Reaper est un album enthousiasmant à cause de ses incroyables solos de guitare virtuoses et de son souffle épique qui ne sont pas sans rappeler DragonForce, rien de moins! En fait, cet autre album réussi de Children Of Bodom se situe quelque part entre DragonForce et Nightwish, exprimant bien le style du groupe que l'on retrouve sur la plupart de leurs albums. Follow The Reaper se rapproche de DragonForce par la virtuosité insensée des guitares mais aussi des claviers, ainsi que par le style un peu geek de son metal technique que l'on retrouve sur Inhuman Rampage (voir ma critique de Inhuman Rampage du 13 février 2016). C'est d'ailleurs quelque chose que Children Of Bodom se débarrassera sur ses albums subséquents, chose qui est assurément pour le mieux. Follow The Reaper se rapproche également de Nightwish à cause de la sonorité de ses claviers, évoquant un album comme Angels Fall First par exemple (voir ma critique de Angels Fall First du 5 décembre 2015). Malgré tout, on reconnaît Children Of Bodom même si son style évoluera vers une plus grande maturité à partir de Hate Crew Deathroll que j'avais bien aimé et surtout Are You Dead Yet? qui est mon album favori de Children Of Bodom (voir ma critique de Hate Crew Deathroll du 27 février 2016 et de Are you Dead Yet? du 25 avril 2015). Sur Follow The Reaper, le style du groupe est encore un peu rudimentaire, puisant autant dans le death metal très mélodique que dans le power metal, avec une prédilection certaine pour les solos qui désarçonnent. Attention car écouter ces solos peut faire en sorte que vous en ressortirez avec les cheveux ébouriffés! Mes chansons préférées sur cet autre album que j'apprécie néanmoins par Children Of Bodom sont Children Of Decadence ainsi que Mask Of Sanity et Northern Comfort parce qu'ils semblent être plus inspirés et présentent davantage d'originalité, surtout Mask Of Sanity. À noter que l'album en tant que tel a neuf titres mais une dixième piste en bonus sur la version que je possède s'ajoute à l'ensemble. Il s'agit de Hellion, une reprise du célébrissime groupe W.A.S.P. qui est ici très bien exécutée par les membres de Children Of Bodom. Puisqu'elle dure trois minutes et que l'album fait 41 minutes et quart (soyons précis), il n'y a donc que 38 minutes et quart de matériel original de la part de Children Of Bodom. Ne soyons pas chagrins, cela est tristement la norme sur les albums du groupe scandinave, les albums sont toujours trop courts et on en veut toujours plus. Qu'à cela ne tienne Étienne, il suffit de se procurer la collection complète des albums du groupe, chose que je suis près de réaliser dans ma vaste discothèque personnelle où je puise les albums qui servent à faire les critiques dont vous me savez gré de façon hebdomadaire, j'en suis fort aise. Vous n'avez donc pas fini d'entendre parler de Children Of Bodom de ma part, d'autant plus que j'affectionne particulièrement cette formation parmi bien d'autres. Children Of Bodom est plus crédible que DragonForce et plus technique que Nightwish, c'est donc le calibrage idéal au sein des groupes metal provenant d'Europe. Bref, l'album Follow The Reaper du groupe finlandais Children Of Bodom est paru en 2001 et inaugure de belle façon un nouveau millénaire de musique!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20