samedi 30 mars 2019

MY CHEMICAL ROMANCE - Danger Days: The True Lives Of The Fabulous Killjoys

My Chemical Romance est incapable de nous faire un mauvais album. Encore une fois, avec l'album Danger Days (le titre réel est bien plus long mais je vais abréger) paru en 2010, le groupe vise en plein dans le mille avec des compositions solides et efficaces et ça cogne fort. C'est un peu le mélange de leurs deux albums précédents, avec le rock déchaîné de Three Cheers For Sweet Revenge et celui plus posé de The Black Parade (voir mes critiques de Three Cheers For Sweet Revenge du 29 septembre 2018 et de The Black Parade du 8 juillet 2017). Ici avec Danger Days, My Chemical Romance nous raconte une histoire abracadabrante mettant en vedette les "killjoys" qui se battent contre une entreprise californienne en 2019. Puisque nous sommes maintenant en 2019, il serait judicieux que je développe davantage l'histoire de Danger Days mais à vrai dire, cela m'intéresse peu. Ce qui m'interpelle, c'est bien plus la musique que la thématique de l'album, peut-être parce que je ne pige par très bien l'anglais, ou peut-être parce que la musique est tellement bonne... My Chemical Romance incorpore pour la première fois des claviers et des sons électroniques à certaines chansons, comme Planetary (Go!), Summertime ou The Kids From Yesterday. Mais qu'on se le tienne pour dit, Danger Days est malgré tout un album résolument rock'n'roll, s'inspirant notamment du "classic rock". Cela est perceptible par exemple sur la pièce S/C/A/R/E/C/R/O/W qui évoque The Beatles ou encore Summertime qui s'inspire visiblement du groupe The Cure. En outre, l'excellente pièce Save Yourself, I'll Hold Them Back fait un clin d'œil au glam rock des années '70. En fait, Danger Days agit un peu comme une suite ininterrompue de pastiches sur le passé de rock. My Chemical Romance incorpore ces sources d'influence disparates pour recréer une nouvelle œuvre d'art qui leur appartient en propre. On ne peut pas leur reprocher de plagier le passé car leur musique est si remarquable et si bien intégrée à leur vision artistique qu'elle transcende la simple copie. Il est par ailleurs bien difficile de rester de marbre tant la conviction de My Chemical Romance pour sa musique parvient à nous convaincre nous-mêmes. C'est tellement bien ficelé qu'on ne peut qu'être transporté... Danger Days comporte quinze pistes mais sachez que Look Alive, Sunshine n'est pas une chanson mais une introduction à l'album tandis que Jet-Star And The Kobra Kid/Traffic Report est un interlude et que Goodnite, Dr. Death, avec son hymne américain, est le mot de la fin... avant que My Chemical Romance nous entame un dernier et ultime rock'n'roll bien tapé et vénéneux avec Vampire Money! Cela nous fait donc seulement douze chansons mais quelles excellentes chansons! Il est dommage qu'il n'y ait pas eu d'autres albums de la part de My Chemical Romance après cet opus de 2010, aussi il faut posséder les trois albums du groupe (j'omets un obscur premier album tombé dans l'oubli avant que le groupe ne connaisse la gloire) qui sont absolument fascinants. Na Na Na (Na Na Na Na Na Na Na Na Na)!!!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 23 mars 2019

THE USED - In Love And Death

Un peu comme The Tea Party dans les années '90, The Used est un groupe des années 2000 qui a connu une diffusion de masse mais dont la musique est aujourd'hui tombée un peu en désuétude. Je me souviens que leurs clips jouaient sans cesse à la chaîne MusiquePlus, l'équivalent de MTV au Québec. On était inondé de clips de la formation The Used comme s'il s'agissait alors du plus important groupe rock de l'époque chez les adolescents... Bon Dieu que ça jouait souvent. In Love And Death, paru en 2004 au début de la vague emo, est l'album qui les a fait connaître d'un large public. C'est leur second album et on peut le considérer d'ores et déjà comme étant un classique de la musique emo. Dès la première chanson qui ouvre l'album, Take It Away, on voit que The Used veut cogner très fort. L'agressivité de cette pièce donne le ton pour le reste de l'album, quoique The Used soit aussi capable de moments plus doux, presque tendres, comme c'est le cas de ballades telles que Yesterday's Feelings ou encore Hard To Say. D'ailleurs, Hard To Say suit immédiatement après Sound Effects And Overdramatics, un autre morceau de hardcore déchaîné, et contraste tout à fait de par sa douceur. En fait, le véritable intérêt d'un album comme In Love And Death réside dans cet amalgame hétéroclite de chansons douces et fortes, une sorte de mélange assez curieux de mignardise et de brutalité. Le plus bizarre des morceaux qui composent cet opus de The Used est certainement Lunacy Fringe avec ses pizzicatos de cordes et sa batterie jazz... The Used est donc un groupe infiniment plus original et violent que Fall Out Boy par exemple, pour ne nommer que ce groupe de prédilection des amateurs du style emo. In Love And Death est paru un an avant From Under The Cork Tree, l'album qui a fait connaître Fall Out Boy (voir ma critique de From Under The Cork Tree du 15 septembre 2018), et montre qu'il s'agit peut-être en effet du plus important groupe rock de cette époque pour les adolescents... En tous cas, The Used est beaucoup plus recommandable que Good Charlotte ou Limp Bizkit, pour ne nommer que ces idoles adolescentes du début des années 2000... Le pop punk, le rap metal et l'emo sont tous des genres qui sont fort heureusement tombés en désuétude, alors espérons ardemment que cela ne revienne jamais à la mode! Parmi les trois, je préfère l'emo lorsqu'il est de la même trempe et de la même qualité que In Love And Death. Je le conseille-t-il? Je ne sais point. Je suis pourtant obligé de lui décerner une cote assez élevée, parce que cet album est précurseur de ce qui allait venir dans cette décennie, aussi parce qu'il fait preuve d'originalité et qu'il innovait encore à cette époque ma foi révolue...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 16 mars 2019

BILLY TALENT - Billy Talent III

Bien sûr, vous avez deviné que Billy Talent III est le troisième album studio de Billy Talent. Mais saviez-vous qu'il conclut aussi une trilogie en même temps qu'il met un terme aux années 2000? En effet, Billy Talent III est paru en 2009, à la fin de la décennie et après les albums Billy Talent et Billy Talent II. Le rock commençait à s'essoufler à la fin des années 2000, avant de pratiquement disparaître dans les années 2010, aussi il est remarquable que Billy Talent veillait encore au grain en proposant un album aussi pertinent. Billy Talent III est d'ailleurs mon album préféré de Billy Talent, même si les autres sont également excellents. Les compositions des chansons, toutes aussi accrocheuses les unes que les autres, sont vraiment solides et pourraient faire l'objet d'un clip. La première moitié de l'album est typique de ce que l'on s'attend de Billy Talent mais il ouvre de nouveaux horizons dans la deuxième. Le fameux quatuor canadien, mené par l'increvable Ben Kowalewicz, s'aventure alors dans des contrées insoupçonnées pour Billy Talent, avec des pièces comme The Dead Can't Testify où l'on imagine facilement défiler l'armée russe au grand complet, Turn Your Back qui est totalement enlevante ou encore Sudden Movements, simplement merveilleuse... Billy Talent III n'a cependant pas l'aura des deux autres albums qui précèdent, ce qui est vraiment dommage. Il est vrai que les autres albums de la formation sont également fantastiques. Il est rare d'avoir du punk aussi mélodique et accessible, énergique mais pas agressif, aussi faut-il rendre à ce cher Jules César ce qui lui appartient. Billy Talent est pour moi un des meilleurs groupes punk canadiens et mériterait d'être mieux connu. Il y a des groupes punk minables comme Rise Against et Strung Out, puis il y a des groupes punk extraordinaires comme Green Day et Sum 41 (j'ai en passant déjà critiqué des albums de chacune de ces formations alors n'hésitez pas à faire une recherche sur mon blog). Billy Talent III me fait d'ailleurs penser à l'album Chuck de Sum 41: tout d'abord parce que ce sont deux groupes punk canadiens que j'aime beaucoup, ensuite parce que Chuck essayait des trucs nouveaux lui aussi (voir ma critique de Chuck du 20 septembre 2014). Toutefois, Billy Talent III est beaucoup plus sérieux que Sum 41 avec ses paroles et sa musique. En quelque sorte, Billy Talent III est possiblement le plus sombre des albums de Billy Talent. Ma chanson favorite sur l'album est certainement Diamond On A Landmine, avec cette guitare qui évoque The Police... Bref, j'ai adoré Billy Talent III et je le recommande absolument. C'est un album intelligent et sérieux mais pas austère, qui demeure encore pertinent une décennie plus tard et qui ne se démodera pas. Si vous aimez vous aussi cet album, alors il faudra penser à aller écouter les deux autres qui viennent avant...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 9 mars 2019

AGAINST ME! - New Wave

Comme son titre ne l'indique pas, New Wave est un album punk. On cherchera donc en vain quelque trace de musique new wave sur cet album du groupe Against Me! paru en 2007, il y a déjà une douzaine d'années mais tout de même bien après les années '80. Against Me! n'est pas Duran Duran tout de même! Bien qu'il soit punk, certains fans du groupe n'ont pas aimé le changement de style qu'emprunte Against Me! avec cet album, certes plus commercial que ses précédents opus il est vrai, dont par exemple l'album The Eternal Cowboy que j'ai eu notamment l'occasion de critiquer sur ce blog (voir ma critique de The Eternal Cowboy du 19 août 2017). Against Me! n'est pas Coldplay tout de même! C'est quoi, cette attitude à rebrousse-poil? Non, on constate sur New Wave la même rhétorique originale et protestataire à laquelle Against Me! nous a habitués, seulement un changement musical pour quelque chose de différent, quelque chose de surprenant de la part de la fameuse formation de la Floride. Il y a des morceaux très dansants, je pense par exemple à Stop! qui a une batterie évoquant le disco et un rythme contagieux qui nous donne spontanément de danser. On voit aussi le changement par la collaboration d'une des membres de Tegan and Sara, groupe très en vue au succès commercial évident, avec Against Me! sur la pièce Borne On The FM Waves Of The Heart. Mais la véritable nouveauté de New Wave, c'est bien sûr qu'il a été réalisé par nul autre que Butch Vig, membre de Garbage mais surtout l'homme à penser derrière Nevermind, l'album mythique de Nirvana (voir ma critique de Nevermind du 15 octobre 2011). Le son de New Wave est donc très clean, lui donnant un petit quelque chose de post-punk dans les guitares. Il n'y a rien de véritablement agressif sur New Wave, Against Me! laissant cela aux puristes du hardcore. Les mélodies de New Wave sont faciles et on veut les fredonner. On peut donc comprendre qu'il en a choqué dans le monde underground, alors que pourtant on puisse dire la même chose de Nevermind... En fait, New Wave est simplement plus accrocheur, ce qui ne veut pas dire qu'il soit meilleur. Against Me! veut rejoindre un nouveau public, une audience plus vaste, sans sacrifier ses textes contestataires pour autant et dans ce sens, on peut dire que c'est mission réussie. New Wave n'est peut-être pas un grand album, mais il est attachant et j'apprécie la démarche artistique de Tom Gabel (c'était le nom du leader de la formation avant qu'il ne change de sexe). La sincérité, la pertinence et l'intelligence du propos de cet artiste qu'il faut respecter le placent à part dans l'industrie musicale, cela est manifeste. Bref, il fait du bien d'avoir un album aussi accessible et grand public dans le giron de la musique rebelle en tous genres, nous faisant espérer que cette masse endormie dans la populace se réveille un jour et s'oppose enfin à ce système débilitant qui nous opprime...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 2 mars 2019

ALEXISONFIRE - Old Crows/Young Cardinals

Old Crows/Young Cardinals est un album dont le titre est tiré de ses deux premières chansons. La première chanson s'appelle Old Crows et la deuxième, vous l'avez deviné, s'intitule Young Cardinals. C'est un album post-hardcore plus accessible que ce dont nous avait habitués la formation Alexisonfire précédemment. En ce sens, c'est un peu une déception: on ne retrouve pas sur Old Crows/Young Cardinals la même folie expérimentale que sur les premiers albums du groupe. Il semble que Alexisonfire se soit calmé au point d'annoncer les couleurs du projet parallèle de Dallas Green, le groupe City And Colour (remarquez le jeu de mots), même si l'album Old Crows/Young Cardinals est assez énergique avec des tempos rapides. Le titre de la cinquième chanson, No Rest, exprime d'ailleurs bien l'allure générale de l'album d'Alexisonfire, car il n'y a pas de temps morts et la musique avance rondement. Il faut attendre The Northern pour que le tempo ralentisse, et la chanson la plus lente est Burial, la dernière de l'album. Pour le reste, Old Crows/Young Cardinals est allègre et vigoureux, avec des mélodies accrocheuses et rien de bizarre ou d'hermétique comme sur les albums précédents du groupe. On voyait déjà la tendance à devenir plus commercial pour Alexisonfire avec son opus Crisis (voir ma critique de Crisis du 12 août 2017) mais Old Crows/Young Cardinals, paru en 2009 et donc le dernier de la série d'albums lancée par le groupe, est possiblement leur album le plus ouvertement commercial. Je dirais même que Alexisonfire semble avoir pris le groupe pop punk ridicule Rise Against comme modèle car son album me fait irrésistiblement penser à Appeal To Reason (voir ma critique de Appeal To Reason du 29 avril 2017). Le prototype même de la musique punk commerciale qu'est Rise Against, une bande de pleutres et de lavettes que je ne puis blairer, est une honte pour ce genre qui devrait pourtant être aussi anticonformiste que l'album "Watch Out!" d'Alexisonfire... Bref, je n'aime pas Rise Against et je n'aime pas beaucoup Old Crows/Young Cardinals non plus. Encore là, l'album d'Alexisonfire n'est pas complètement pourri, il est même supérieur à Appeal To Reason car plus original, quoique linéaire et un peu trop léché, mais il est malheureusement aussi le moins intéressant de la discographie de la désormais fameuse formation canadienne des années 2000 que sont nos amis d'Alexisonfire. Si vous ne voulez pas choquer vos oreilles, vous pouvez toujours aller écouter leurs deux derniers albums mais moi, je suis déçu. C'est ce qui explique ma cote assez moyenne pour Old Crows/Young Cardinals, plus élevée que celle de Appeal To Reason mais en recul par rapport à celles des autres albums d'Alexisonfire. Tant qu'à faire, allez-y franchement dans le "easy listening" et écoutez donc City And Colour pendant qu'on y est...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20