samedi 30 juin 2012

LEANN RIMES - This Woman

Au milieu des années '90, une chanson interprétée par une gamine de 13 ans fit immédiatement sensation dans le milieu de la musique country auprès des nostalgiques de feue Patsy Cline... Cette chanson s'appelait Blue et la jolie fillette qui l'interprétait s'appelait LeAnn Rimes. Près d'une décennie plus tard, en 2005, LeAnn Rimes se présentait en tant que femme à part entière avec son album This Woman (on peut s'en rendre compte à la pochette de cet album illustrée ici). En effet, les chansons de This Woman se cantonnent dans le registre de la musique country pop adulte. LeAnn Rimes n'est plus une ado (en fait, elle avait 22 ans à la sortie de l'album) et veut nous le faire savoir. On a donc droit à des ballades country et des chansons formatées pour plaire aux radios de musique country. Pour être au goût du jour, LeAnn Rimes chante ici du country pop, c'est-à-dire de la musique pop teintée de country. Il faut savoir que le country pur et dur est un genre qui a beaucoup reculé depuis plusieurs années au profit d'un style plus "mainstream", donc capable de plaire à un plus grand public. This Woman est donc un album qui souffre de ce même syndrôme, celui d'être plus générique afin de gagner en popularité mais de perdre en intérêt artistique. De fait, l'album semble manquer de profondeur malgré des ballades sentimentales et une bonne dose d'émotion dans les chansons. Par exemple, la pièce I Dare You est typique de toute la routine dont l'industrie de la musique country américaine est capable dans l'écriture de ballades en série. Il y a aussi des pièces plus mouvementées sur This Woman, des chansons plus proches du rock comme Won't Be Lonely Long ou encore I Got It Bad sur lesquelles LeAnn Rimes peut s'égosiller. Mais c'est sur la jolie pièce When This Woman Loves A ManLeAnn Rimes pousse sa voix le plus. Les capacités vocales de LeAnn Rimes sont relativement limitées comparativement à celles de "chanteuses à voix" bien connues mais elle parvient quand même à bien tirer son épingle du jeu. Le vrai problème est plutôt que This Woman manque d'originalité comme d'ailleurs plein d'autres albums d'interprètes de musique country dans le même style. On est loin de la qualité artistique des albums des Dixie Chicks par exemple. C'est ce qui explique la faible cote d'appréciation personnelle que j'attribue à This Woman. J'admets que c'est une note assez basse mais je considère que This Woman est moins bon que l'album Cry de la chanteuse country Faith Hill auquel j'avais donné seulement 14/20 (voir ma critique de Cry du 23 juin 2012). Alors si je veux être conséquent et logique, je dois donc octroyer une note moins généreuse. This Woman n'est pas un mauvais album et arrive malgré tout à divertir l'auditeur pendant près de trois quarts d'heure. Au lieu de s'ennuyer à regarder le plafond et à se tourner les pouces, c'est plus agréable d'écouter This Woman de LeAnn Rimes. C'est presque un compliment. Je ne recommande pas vraiment l'achat de cet album, aussi si vous voulez un bon album de LeAnn Rimes, je vous conseille plutôt d'acquérir l'album Blue sur lequel figure la chanson-titre Blue qui a propulsé LeAnn Rimes dans la stratosphère de l'industrie musicale, avec raison d'ailleurs. Mais pour ce qui est de This Woman, cet album est trop générique pour s'y attarder plus qu'il n'en faut. C'est du moins mon humble opinion de critique musical...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 23 juin 2012

FAITH HILL - Cry

La chanteuse pop américaine Faith Hill est une très belle femme, comme le prouve la pochette sulfureuse illustrée ici de son album Cry paru en 2002 sur étiquette Warner. Ceci ne doit cependant pas nous faire oublier sa belle voix exceptionnelle qu'elle met au service de chansons riches en émotions. De fait, Faith Hill peut être considérée comme une "chanteuse à voix" comme c'est le cas de Celine Dion, Whitney Houston (malheureusement décédée en février 2012) et Mariah Carey. Non pas que Faith Hill ait l'étendue vocale de Mariah Carey mais sa voix puissante et bien travaillée est toujours chargée d'émotion. C'est d'ailleurs ce que l'on constate à l'écoute de son album Cry. La musique de Faith Hill est très professionnelle, très adulte et sérieuse. Il y a peu de place pour l'innovation et la fantaisie. Le "métier" est assez évident sur les quatorze titres qui composent Cry. Ce n'est toutefois pas un album routinier et Faith Hill parvient toujours à toucher à l'essentiel, c'est-à-dire à l'émotion. Bien sûr, il y a beaucoup de ballades sur Cry, et sans les énumérer toutes, disons simplement que c'est un album qui prend son temps. L'album dure une bonne heure mais on n'a pas l'impression qu'il s'agit d'un album trop long. En fait, il n'y a aucune mauvaise chanson sur Cry, aucune chanson de remplissage. Précisons quand même qu'il faut aimer ce style très adulte, qui laisse toute la place à la voix superbe de Faith Hill. Personnellement, j'avoue que les chansons de Cry me touchent et je le confesse comme s'il s'agissait d'un "guilty pleasure" comme on dit en anglais, une sorte de plaisir coupable. L'originalité n'est certes pas au rendez-vous de cet album mature et prévisible et c'est d'ailleurs ce qui explique ma cote d'appréciation personnelle un peu basse que je donne à cet album. J'ai failli donner plus mais je trouve qu'il est moins original que l'album White Lilies Island de Natalie Imbruglia dont j'ai parlé dernièrement (voir ma critique de White Lilies Island du 16 juin 2012). Néanmoins, je considère que Cry est un album où le manque d'originalité et de fantaisie est compensé par la sincérité et le sérieux. Il y a tellement de chansons sottes et insipides qui sortent à tous les mois qu'on se dit qu'il devrait vraiment y avoir plus de chansons poignantes et bien senties comme celles que l'on retrouve sur Cry. Si vous aimez des chanteuses comme Barbra Streisand et Celine Dion, ou si vous connaissez bien Faith Hill et que vous avez aimé son album Breathe (1999), je ne vois pas pourquoi vous n'apprécieriez pas l'album Cry de Faith Hill à sa juste valeur. Alors ne vous fiez pas trop à ma cote de 14/20 et allez simplement vous procurer cet album. Vous ne serez pas déçu, j'en fais la promesse solennelle!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 16 juin 2012

NATALIE IMBRUGLIA - White Lilies Island

Suite au succès planétaire remporté par sa chanson Torn extraite de Left Of The Middle, son album précédent, la jolie chanteuse australienne Natalie Imbruglia avait beaucoup de pression pour accoucher d'un album à succès aussi éclatant. Elle nous revenait donc en 2001 avec son album White Lilies Island et la chanson Wrong Impression. Ce morceau est un digne successeur de Torn tout en étant assez dissemblable et bien qu'il ait connu un peu moins de succès que Torn (mais c'était difficile de faire mieux), il n'en reste pas moins que Wrong Impression a toutes les qualités d'une chanson à succès. En fait, l'album White Lilies Island de Natalie Imbruglia est très différent de Left Of The Middle. Sur White Lilies Island, on trouve un mélange très réussi de sons organiques et électroniques qui donne à l'album une texture très moderne. Les chansons sont toutes différentes les unes par rapport aux autres, ce qui fait qu'on a des pièces comme Satellite et Wrong Impression où Natalie Imbruglia se fait badine et charmeuse tandis que d'autres sont plus sobres et sérieuses comme Beauty On The Fire ou encore Goodbye. Natalie Imbruglia a contribué à toutes les pièces et se présente ici comme une auteure-compositrice-interprète de grand talent. White Lilies Island est un album inspiré et introspectif et comme les chansons ne se ressemblent pas, il ne faut pas se fier à Wrong Impression pour se faire une idée de l'album. Cette chanson tirée de White Lilies Island peut donner l'idée, comme c'était le cas d'ailleurs avec le vidéoclip pour Torn, que Natalie est une sorte de "girl next door", une fille mignonne et adorable qu'il ne faut pas prendre trop au sérieux. Mais White Lilies Island tend à prouver le contraire avec ses chansons pleines de profondeur. En ce sens, White Lilies Island est un album plus ambitieux, voire progressiste. Les sons électroniques se prêtent à ce dessein artistique tandis que la guitare acoustique sur Talk In Tongues prend un relief saisissant. Il y a aussi That Day, la première chanson de l'album, qui est un véritable flot de paroles visant à semer la confusion dans l'esprit de l'auditeur, une sorte de démarche artistique qui démontre que Natalie Imbruglia veut être prise au sérieux et non pas seulement comme un produit commercial. Bien sûr, cela n'empêche pas Natalie Imbruglia d'utiliser sa voix suave et grisante sur Wrong Impression et sur d'autres pièces comme Sunlight par exemple. Dans l'ensemble, White Lilies Island est un album qui se défend très bien par lui-même et qui réussit à égaler Left Of The Middle, peut-être même à le dépasser. L'Australie peut ainsi s'enorgueillir d'avoir une chanteuse aussi inspirée et inspirante que la belle Natalie Imbruglia. White Lilies Island n'est pas un incontournable de l'an 2001 mais il est si attachant qu'il est difficile de ne pas le recommander chaudement.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 9 juin 2012

SARAH McLACHLAN - Surfacing

Le succès remporté en 1997 par l'album Surfacing de la chanteuse canadienne Sarah McLachlan est largement mérité. Il était temps que cette artiste un peu en marge connaisse un tel succès commercial. Il faut dire que Surfacing est bien plus accessible que ses précédents albums. Il est certes moins original mais tout aussi expressif et sensible. Building A Mystery, Sweet Surrender et Adia ont beaucoup aidé à propulser Surfacing dans les palmarès. Ce sont des chansons accrocheuses avec un grand potentiel commercial. Bien que Sweet Surrender soit la meilleure chanson de l'album, les autres chansons moins connues de Surfacing comme I Love You, Witness et Full Of Grace sont toutes très émotives et émouvantes. Sarah McLachlan sait nous communiquer ses émotions et nous émouvoir. Toutes les chansons sont bonnes sur cet album succinct de dix pièces dont plusieurs sont simplement des accompagnements de piano à la voix de Sarah McLachlan. Les pièces de piano ne sont pas sans nous rappeler des artistes comme Tori Amos par exemple. Mais ici le ton est moins éclaté et plutôt dédié aux seules émotions. Est-ce que je vous ai dit que cet album est plein d'émotions? Surfacing se divise en deux parties: la première avec les succès de l'album aux arrangements plus étoffés et puis la seconde avec le plus souvent un simple accompagnement de piano. C'est cette simplicité, voire cette nudité, qui rend Surfacing encore plus près des émotions. L'album est tellement dépouillé qu'il n'y a même pas de paroles sur Last Dance, la pièce qui clôt l'album. Cette pièce instrumentale sonne comme un adieu à l'auditeur. Parmi les autres chansons de Surfacing, citons I Love You qui n'est pas loin de la musique Nouvel Âge. Adia est une chanson très accrocheuse avec toutefois un petit défaut dans le refrain car il semble un peu forcé, comme s'il avait été placé dans la chanson par après. Mais cette imperfection, tout comme la nudité de certaines chansons, donne du charme aux compositions. Surfacing, en somme, est un album redoutable et efficace, conçu de telle manière qu'il est pratiquement impossible de ne pas être ému et de résister à ses chansons à succès. Il n'a peut-être pas l'originalité de Tori Amos ou des albums précédents de Sarah McLachlan mais il peut rejoindre davantage d'auditeurs grâce à la simplicité de ses arrangements, ce qui n'exclut pas des mélodies très élaborées. Surfacing n'est pas le meilleur album de Sarah McLachlan mais il est très attachant. Voilà un album intéressant à avoir marqué l'année 1997.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 2 juin 2012

TORI AMOS - Strange Little Girls

L'idée de Tori Amos, avec son album de reprises Strange Little Girls paru en 2001, est d'explorer dans la culture populaire le thème de la féminité sous tous ses angles... Il s'agit d'une approche intellectuelle de la musique, Tori Amos nous livrant son impression sur certaines chansons d'artistes célèbres en les réinterprétant à sa façon. Elle reprend notamment des pièces des Beatles, The Velvet Underground, Boomtown Rats, Tom Waits, Depeche Mode, Joe Jackson, Eminem et même Slayer! Je ne connais pas chacune des versions d'origine mais j'en sais assez pour dire que les chansons sont ici séquestrées par Tori Amos et deviennent souvent méconnaissables. La facture est très libre et seulement le titre permet d'identifier certaines chansons, tant les versions proposées par Tori Amos s'éloignent de la version d'origine. Il faut entendre ce qu'elle fait par exemple de la chanson Raining Blood de Slayer au piano pour comprendre la déconstruction musicale qu'elle applique aux chansons sur cet étonnant album de reprises. Pour la pièce '97 Bonnie & Clyde de Eminem, la chanteuse ne chante pas et adopte plutôt la prose parlée (comme c'est la cas du rap) sur un fond d'accompagnement musical. Heart Of Gold de Neil Young fait ici penser à une pièce de l'artiste québécois Champion! Il n'y a aucune chanson originale de la main de Tori Amos sur Strange Little Girls mais son empreinte sur ces oeuvres est tellement forte qu'on a droit carrément à de nouveaux morceaux. Cependant, à force de vouloir faire des interprétations bizarres éloignées du son original, Tori Amos rate malheureusement parfois sa cible. Par exemple, la chanson I'm Not In Love de 10cc, avec son accompagnement minimaliste de percussions, est tellement dépaysant qu'elle frôle la mystification. N'ayons pas peur de le dire, l'interprétation qu'en fait ici Tori Amos est complètement ratée. En ce sens, les chansons les plus réussies sont celles qui respectent la structure initiale des pièces et adoptent des performances plus traditionnelles. Je pense ici par exemple aux chansons Strange Little Girl par The Stranglers, Rattlesnakes par Lloyd Cole et Real Men de Joe Jackson. Les interprétations que fait Tori Amos pour ces chansons sont absolument extraordinaires et prouvent qu'elle est une artiste tout à fait géniale. Pour la plupart des autres, on regrette une recherche de la bizarrerie pour la bizarrerie qui dessert la fonction originelle des oeuvres. L'album Strange Little Girls de Tori Amos est donc un disque très inégal, avec des moments forts souvent époustouflants mais aussi des ratages regrettables. C'est ce qui explique la note très moyenne de 15/20 que j'accorde à cet album plutôt décevant de Tori Amos, une artiste que je respecte beaucoup et que je trouve habituellement absolument géniale. Sachez donc que Strange Little Girls est destiné aux fans invétérés de la chanteuse (comme c'est précisément mon cas), les autres pouvant se contenter de ses autres albums originaux. À noter qu'il existe différentes pochettes pour cet album, moi je possède la version illustrée ici. Je suis la carrière de Tori Amos depuis ses débuts en 1992 avec l'excellent album Little Earthquakes (voir ma critique de Little Earthquakes du 1er octobre 2011). Elle ne m'a que rarement déçu et je lui pardonne pour l'album Strange Little Girls qui n'est finalement pas si mauvais que ça...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20