samedi 25 août 2012

FRANZ FERDINAND - Franz Ferdinand

La formation écossaise Franz Ferdinand a lancé son album homonyme en 2004 et depuis, le succès de l'album ne s'est pas démenti. L'extrait Take Me Out a rendu la formation très populaire grâce à son rythme contagieux et sa mélodie facile à mémoriser. C'est d'ailleurs le secret du succès de Franz Ferdinand: les chansons sont amusantes, très accrocheuses et faciles à saisir. Pourtant, la structure des chansons ne respectent pas toujours l'alternance habituelle d'un couplet suivi d'un refrain. Franz Ferdinand se permet des libertés qui rendent son album intègre artistiquement bien qu'exploitable commercialement. Ceci s'explique en partie parce que les influences de Franz Ferdinand proviennent du punk et de la new wave de la fin des années '70 alors que la musique était à la fois expérimentale et accrocheuse. Ce n'est toutefois pas du new wave aux synthétiseurs comme le fait notamment The Bravery sur son album homonyme (voir ma critique de The Bravery du 24 mars 2012). Personnellement, je décèle également l'influence du britpop des années '90 car par exemple, Auf Achse est une chanson qui me rappelle le groupe Pulp et Michael sonne un peu comme du Elastica. C'est vrai que Elastica, sur son propre album homonyme, était un groupe qui s'inspirait lui-même de la fin des années '70 (voir ma critique de Elastica du 3 décembre 2011). Mais c'est surtout le côté pop de Franz Ferdinand qui retient l'attention car on peut même danser sur certaines chansons de son album. Il serait difficile pour moi d'identifier quelles sont les meilleurs chansons de l'album car elles sont toutes très bonnes. Que ce soit Take Me Out, This Fire, Darts Of Pleasure ou bien encore 40' (on doit prononcer "40 feet"), on ne peut s'empêcher de hocher la tête et de taper du pied. Il faut savoir cependant que Franz Ferdinand n'est pas le nom du chanteur. En fait, c'est le nom de l'homme dont le meurtre a déclenché la Première Guerre Mondiale. Ainsi, Franz Ferdinand se pose en groupe qui veut faire la révolution musicale...! En effet, au milieu de la décennie 2000, la musique de Franz Ferdinand a été un vrai vent de fraîcheur sur l'industrie musicale de l'époque. Non, le nom du chanteur est plutôt Alex Kapranos et sa voix est sexy comme ses chansons. Oui, il faut absolument avoir écouté Alex Kapranos chanter Michael avec ses paroles drôles et sexy pour s'en convaincre. Franz Ferdinand est un groupe à la fois pop et rock, post-punk et new wave, britpop et dance, j'en passe et des meilleurs... En ce sens, l'album Franz Ferdinand est universel et peut plaire à un vaste public. La qualité des chansons, le sens du style, le "groove" irrésistible de sa musique font en sorte que cet album peut être d'ores et déjà considéré comme un classique de la décennie.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 18 août 2012

THE STROKES - Room On Fire

J'ai réécouté mon vieil album Room On Fire des Strokes dernièrement (ça faisait longtemps que je ne l'avait pas écouté) et je me suis rendu compte que la musique des Strokes me manquait et que c'était donc bon... Quelle belle occasion pour en faire une critique sur mon blog! Room On Fire est dans la suite logique de Is This It, leur album précédent. Il lui ressemble un peu mais il introduit un brin de new wave avec les chansons 12:51, le succès extrait de Room On Fire, ainsi que The End Has No End. En effet, on y entend des sons qui nous font demander s'il s'agit d'une guitare ou d'un synthétiseur. En outre, il introduit aussi de la musique soul avec Under Control. C'est un album qui parvient à ressembler à Is This It sans pour autant se répéter. On a toujours la voix rauque et écorchée de Julian Casablancas, le chanteur et compositeur du groupe, qui fait merveille sur toutes les chansons de l'album. Julian Casablancas chante de façon désinvolte comme un rockeur qui connaît la "hype". Il est vrai que The Strokes sont un groupe qui était très en vogue à cette époque. Is This It les a propulsés au sommet de la gloire et Room On Fire a ensuite confirmé l'excellence de cette formation new-yorkaise très "trendy". Pour Room On Fire, The Strokes n'ont simplement eu qu'à surfer sur la vague de succès remporté par Is This It (voir ma critique de Is This It du 7 janvier 2012). Le succès 12:51 est une chanson très pop si on fait abstraction des arrangements. Les compositions de Room On Fire sont d'ailleurs très solides, ce qui fait en sorte que l'album soit aussi accrocheur. Les chansons sont courtes (l'album entier ne dure à peine que 33 minutes) mais efficaces. Il est toutefois un fait assez curieux, c'est que chaque chanson est séparée par une pause de plusieurs secondes de silence. Ceci produit un effet bizarre comme à la fin de The End Has No End qui termine abruptement par des notes de guitare déconcertantes qui semblent se résoudre quelques secondes plus tard par l'accord d'ouverture de la chanson suivante, I Can't Win. Malgré ses mélodies "catchy" qu'on a envie de fredonner un peu comme du punk, The Strokes sonnent de façon indubitablement originale et je ne peux les comparer à personne d'autre. Il me serait difficile de décrire le style de The Strokes, très posé et maniéré. Les meilleurs chansons de l'album se situent au début et à la fin mais l'intérêt ne faiblit jamais cependant. J'adore toutes les chansons de l'album Room On Fire et je ne puis nommer celles que je préfère tant chaque chanson a sa place sur l'album et parvient à ravir l'auditeur. Que ce soit What Ever Happened?, Reptilia, 12:51 ou I Can't Win, on ne sait plus où donner de la tête pour savourer les chansons. Sans égaler Is This It qui était absolument génial, Room On Fire est certainement un des meilleurs albums de 2003 et un incontournable de la décennie.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 11 août 2012

THE VINES - Winning Days

Suite au succès remarquable remporté par Highly Evolved, le groupe rock australien The Vines récidivait en 2004 avec son album Winning Days. Le son de Winning Days n'est pas très différent de celui de Highly Evolved, le groupe pratiquant un rock sale aux couleurs du post-grunge et plus particulièrement près du son de Nirvana. En fait, il y a deux grands pôles musicaux sur Winning Days: des chansons nostalgiques des années '60 aux allures hippies comme Rainfall et des pièces nostalgiques des années '90 aux allures grunge comme Evil Town. D'un côté, The Vines copient Nirvana sur Animal Machine et de l'autre, ils plagient The Beatles sur She's Got Something To Say To Me. Il semble que Craig Nicholls, le chanteur et compositeur de The Vines, ait une conception manichéenne de la musique: les pièces rock sont toujours tournées vers Nirvana et les ballades sont toujours tournées vers les "sixties". Ceci limite l'originalité stylistique de The Vines qui apparaissent plus que jamais comme des pilleurs du répertoire de la pop music des cinquante dernières années. Bien sûr, Ride est une chanson rock énergique, accrocheuse et diablement efficace, Autumn Shade II est la suite logique de Autumn Shade de l'album Highly Evolved bien que les mélodies soient différentes et Evil Town est un morceau noir et dramatique à souhait. De plus, il n'y a pas de pitreries comme Factory (une autre chanson de Highly Evolved) sur Winning Days, à part peut-être F.T.W.Craig Nicholls crie "fuck the world" comme un malade mental...! Et Sun Child semble être inspirée par l'Extrême-Orient. Il y a donc de l'espoir sur Winning Days que le célèbre groupe originaire d'Australie soit capable de transcender ses sources d'inspiration habituelles. À vrai dire, je trouve même que Winning Days est plus réussi que Highly Evolved (voir ma critique de Highly Evolved du 21 avril 2012) car les chansons sont plus accrocheuses et l'expression musicale semble plus caractérisée. Je sais que la plupart des critiques de rock ont détesté Winning Days à sa sortie mais je persiste et signe en avouant que pour moi, c'est Highly Evolved qui m'avait bien plus déçu. Winning Days est un album de plagiat, je suis d'accord, mais il n'est vraiment pas inférieur à Highly Evolved pour autant. Mes chansons préférées de Winning Days sont donc Animal Machine, Autumn Shade II, Evil Town et Rainfall, celles qui sont les plus typiques du style (ou du manque de style?) de The Vines. En conclusion, Winning Days poursuit dans la lignée de Highly Evolved et je ne comprends toujours pas pourquoi les critiques ont aimé le plagiat fait sur Highly Evolved et pas sur Winning Days... Pour ma part, je m'en fiche comme d'une guigne et oui, j'aime écouter Winning Days à l'occasion, quand je me sens plutôt "flower power"...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 4 août 2012

WEEZER - Make Believe

L'année 2005 a vu la parution de l'album Make Believe de Weezer avec son succès irrésistible Beverly Hills dont le vidéoclip a été tourné au manoir Playboy avec la participation de quelques Playmates. Pourtant, le clip n'est pas sexy pour autant, évitant de tomber dans le cliché du sexe pour faire vendre l'album. Au lieu d'images érotiques, Weezer se concentre ici plutôt sur le rythme tellement accrocheur de Beverly Hills qui a contribué à sa popularité. Ce n'est pourtant pas la meilleure chanson de Make Believe et je dois dire que je préfère We Are All On Drugs ainsi que Freak Me Out, mais surtout l'incroyable finale Haunt You Every Day qui effectivement, comme le titre l'indique, résonne dans la mémoire et vous hante une fois l'album terminé. Haunt You Every Day est une pièce intense émotionnellement et conclut à merveille cet album plutôt personnel de Rivers Cuomo (le chanteur et compositeur de Weezer). Make Believe est un album où Rivers Cuomo semble vouloir exorciser ses démons, même dans des pièces plutôt joyeuses comme Beverly Hills. Il suffit pour cela d'écouter les paroles où Rivers Cuomo se plaint de n'être qu'un moins que rien et désire vivre comme les stars qui habitent à Beverly Hills. Malheureusement, cette volonté de faire un album plus personnel et expressif est gâchée par la réalisation musicale de l'album. Les gars de Weezer ont engagé le célèbre Rick Rubin qui a travaillé avec maints artistes de renom pour réaliser leur album et le son très léché et professionnel qui en résulte tend à rendre le tout trop lisse et homogène au point d'en devenir inconsistant. Weezer s'écarte ainsi du son garage de certains de ses albums précédents. C'est particulièrement évident dans des pièces comme This Is Such A Pity ou bien encore The Damage In Your Heart Weezer semble avoir enclenché le pilote automatique pour interpréter les compositions... Le résultat est un album frustrant où certaines pièces sont bizarrement très touchantes et ennuyeuses à la fois. En conséquence, Make Believe n'est certes point un grand album de Weezer et ne saurait en aucun cas faire oublier des chefs-d'oeuvre comme Pinkerton ou le mythique album bleu intitulé simplement Weezer (comme plusieurs autres albums du groupe). Make Believe est un album qui nous laisse sur notre appétit, malgré des titres comme Haunt You Every Day. Ce n'est pas un mauvais album, mais ce n'est pas non plus un excellent album du genre qui s'impose à l'auditeur. Il s'adresse surtout aux fans qui apprécieront les tergiversations existentielles de Rivers Cuomo et qui ne voudront pas manquer la chance d'avoir le titre Beverly Hills en leur possession. Pour les autres, je conseillerais plutôt d'acquérir le premier album de Weezer, le fameux album bleu...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20