samedi 22 septembre 2012

YELLOWCARD - Paper Walls

Il est de bon ton, dans certains cercles spécialisés, de faire la fine bouche sur la musique de Yellowcard. Ces snobs associent le groupe avec des entités pop punk comme Simple Plan, Paramore et Avril Lavigne. Tout d'abord, je dois ici personnellement dire qu'il n'y a rien de honteux à écouter Simple Plan et Paramore... Ce ne sont peut-être pas de grands artistes comme Paul McCartney et Tori Amos mais ils font leur petite affaire et c'est bien correct. Mais surtout, Yellowcard n'a que peu à voir avec ces "entités pop punk". C'est vrai, on peut qualifier la musique de Yellowcard de pop punk, puisque les mélodies sont bien travaillées au-dessus d'un accompagnement de guitares tout à fait punk. Sauf que Yellowcard est tout de même plus pesant que la moyenne des groupes pop punk, et leur engagement artistique est beaucoup plus crédible que les groupes pop punk de musique commerciale pour adolescents. En fait, si j'avais un adolescent, je préférerais qu'il écoute Yellowcard, et en particulier l'album Paper Walls, paru en 2007. Cet album est très solide au point de vue des compositions et bénéficie, comme sur les albums précédents du groupe, de l'apport du violoniste Sean Mackin et du chanteur Ryan Key. La caractéristique principale de Yellowcard, c'est bien sûr le violon qui donne un style pittoresque à la musique du groupe. Toutefois, le violon est assez discret en général et on entend d'autres instruments, notamment du violoncelle sur leur succès Light Up The Sky. L'album est très bien équilibré entre le côté plus pesant de Yellowcard et les ballades émouvantes. Dès le début de Paper Walls, on est catapulté dans l'univers musical de Yellowcard avec une pièce à l'élan irrésistible, The Takedown. S'enchaînent alors différentes pièces enjouées et dynamiques qui démontrent que Yellowcard a bien l'intention de nous jouer du rock qui déménage. The Takedown et Five Becomes Four sont parmi les plus décapantes. Il y a toutefois les ballades, comme Shadows And Regrets qui débute à la guitare acoustique et You And Me And One Spotlight qui agit comme une grande procession. Malheureusement, certaines ballades sont parfois un peu empruntées, c'est-à-dire que Yellowcard semble être sur le pilote automatique et préfère s'en tenir à des formules creuses plutôt que d'exprimer vraiment les émotions. Je fais néanmoins exception de Dear Bobbie, un hommage à la vieillesse tout à fait touchant et sincère. C'est seulement dommage que grand-père vienne se rappeler ses souvenirs des années '40 avec sa grosse voix horrible... C'est que pépé a une voix vraiment insupportable, on dirait qu'il déglutit dans le micro, c'est franchement pénible à endurer. Sinon il y a aussi la chanson-titre Paper Walls qui est très bonne, placée en dernière position et concluant l'album sur une note spéciale avec son choeur d'enfants en introduction et son émotion retenue. Encore une fois, Yellowcard vient gâcher la sauce au centre de la chanson avec des airs empruntés à l'émotion factice. On sait que Yellowcard est un groupe avec du métier et un savoir-faire professionnel irréprochable. C'est seulement dommage que le groupe ne fasse pas toujours la distinction entre sincérité et musique préfabriquée. Le résultat pourtant très accrocheur est d'une grande beauté et on s'y laisse prendre. Malgré ces quelques réserves, je suis donc d'avis que Paper Walls est un bon album, ne renouvelant certes pas la roue, mais très divertissant et honnête. Le consommateur ne se fera pas rouler s'il se procure cet album. Voilà du punk moderne qui sait faire la part des choses entre produit commercial et intégrité artistique. Ce n'est évidemment pas un album de la trempe de l'impressionnant album 21st Century Breakdown de Green Day, autrement plus crédible et expressif (voir ma critique de 21st Century Breakdown du 1er septembre 2012), mais Paper Walls tient le juste milieu entre les deux extrêmes du commerce et de l'art et procure satisfaction à l'auditeur amateur de punk bien dosé et de ballades assurées...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

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