samedi 22 décembre 2012

DIANA ROSS - Christmas In Vienna

Noël approche à grands pas et j'ai décidé qu'à partir de maintenant, je ferais la critique d'un album de Noël de ma collection personnelle à chaque fin d'année pour le temps des Fêtes. Quoi de mieux que de fêter Noël avec un concert live de musique lyrique dans la splendide cité de Vienne? L'album Christmas In Vienna adopte la formule de réunir sur une même scène des musiciens classiques avec des artistes de la chanson populaire. On y retrouve Diana Ross, la très fameuse star de la musique soul des années '60 avec son groupe The Supremes, flanquée des meilleurs ténors du moment, Plácido Domingo et José Carreras. Il ne manque plus que le gros Pavarotti. Notons que les solistes sont accompagnés par l'Orchestre symphonique de Vienne sous la baguette de maestro Vjekoslav Šutej. Un choeur d'enfants s'ajoute à l'ensemble. L'enregistrement en public a eu lieu le 23 décembre 1992 et la parution de l'album a suivi en 1993. Précisons tout de suite que je n'ai pas l'habitude de critiquer de la musique classique mais on peut bien faire une exception pour le temps des Fêtes. J'adore le punk et le country, mais aussi l'opéra. Comme vous pouvez le figurer, j'ai des goûts absolument éclectiques. Avec des noms aussi aguerris de l'art lyrique, Diana Ross ne peut rivaliser avec sa voix pure et angélique. Elle essaie donc d'apporter sa touche personnelle à ce pot-pourri d'airs traditionnels, d'oeuvres classiques et de chansons de Noël. En ce sens, elle oppose sa douceur à la puissance des voix des deux ténors, sa fantaisie à leur solennité, sa fragilité à la force. Il faut reconnaître cependant que ses prestations s'intègrent parfois mal à l'ensemble. Les styles sont trop dissemblables pour pouvoir assurer l'unité de l'album. En plus, le mariage des voix n'est pas toujours parfait, comme dans Carol Of The Drum où la voix de José Carreras ressort plus distinctement que celle de Diana Ross qu'il est supposé accompagner. Dans The Gift Of Love, la voix tonitruante de Plácido Domingo contraste fortement avec le petit filet de voix chevrotante d'un garçon soliste... Aussi charmante et attendrissante soit la voix du garçonnet, on ne peut nier qu'il y a déséquilibre des voix! En général, je préfère les interventions de José Carreras à celles de Plácido Domingo. Sur Navidad, José Carreras est absolument bouleversant. Quant à Diana Ross, que l'on entend même rigoler à un certain moment, elle chante la plupart des airs légers de Noël, les deux chanteurs d'opéra se réservant des pièces plus classiques et formelles. Notamment, ils chantent des Ave Maria, José Carreras entonnant celui de Franz Schubert (1797-1828) tandis que Plácido Domingo s'occupe de celui de Pietro Mascagni (1863-1945). Plácido Domingo interprète également la célèbre berceuse de Johannes Brahms (1833-1897). En outre, il y a aussi des clins d’œil à Haendel et J.S. Bach. Mais Diana Ross est capable de chanter des pièces plus sérieuses elle aussi, comme c'est le cas de la pièce Amazing Grace qui débute tout doucement mais qui prend de l'ampleur au fur et à mesure que Diana Ross monte la voix, ou encore If We Hold On Together qui est très belle aussi. Vers la fin de l'album, il y a un medley de chansons de Noël où les trois protagonistes mélangent leurs voix pour le plus grand bonheur des mélomanes dans la salle. Alors qu'on entend sur Christmas In Vienna les applaudissements des spectateurs entre chaque numéro, ils restent silencieux durant toute la durée du medley, comme suspendus aux lèvres des interprètes. On entend par ailleurs les instruments de l'orchestre qui s'accordent lorsque le public enthousiaste applaudit. Notons que l'album bénéficie de l'apport du célèbre compositeur et arrangeur Lalo Schifrin qui a écrit la musique de plusieurs trames sonores de film et qui a arrangé et adapté ici la musique absolument magnifique de Christmas In Vienna. Avec un minutage généreux de plus d'une heure de musique, Christmas In Vienna nous en donne pour notre argent. L'album est une vraie oeuvre polyglotte puisque les ténors chantent en italien, en allemand, en espagnol, en anglais, en latin et même en français avec le célèbre Minuit, chrétiens. Il ne manque que le vietnamien, le serbo-croate et le zoulou. Diana Ross, pour des raisons faciles à comprendre, s'en tient seulement à l'anglais. Bien qu'enregistré en Autriche, l'album Christmas In Vienna nous invite donc à un Noël international où s'échange l'amour entre les peuples. Voilà un album à recommander et qui sait, à acheter en cadeau de Noël à un être cher?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

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