samedi 23 février 2013

WEEZER - Weezer (green album)

Weezer est un groupe qui aime les albums homonymes. De fait, Weezer a fait paraître plusieurs albums portant leur nom. Pour les différencier, on utilise alors un titre officieux basé sur la couleur de la pochette. Dans le cas qui nous intéresse ici, l'album s'appelle Weezer mais on le surnomme Weezer (green album) en raison de sa couleur verte. Par ailleurs, il n'est pas clair s'il s'agit d'un vrai album ou d'un EP. Bien que comptant dix pièces, Weezer (green album) dure moins de 29 minutes, ce qui en fait un album particulièrement court, ou un EP. Pour les besoins de simplification, je considérerai donc dans cette critique qu'il s'agit bien de l'album vert, un album de dix chansons brèves. Car Weezer (green album) est un album où Weezer a décidé de ne composer que des morceaux très courts, un peu à la manière punk, avec la formation rock de base basse-guitare-batterie. Weezer ne se casse pas trop la tête ici pour faire du rock stupide, immédiatement accrocheur, en réaction à leur précédent album Pinkerton, plus complexe et audacieux, qui avait été un échec commercial et déçu la critique. Pourtant, avec le recul du temps, on se doit de constater que Pinkerton (je n'ai pas encore fait la critique de Pinkerton mais je devrais la faire avant la fin de ce siècle quand j'aurai le temps) était et est encore aujourd'hui un album absolument magnifique, puissant et ambitieux, digne des éloges les plus méritées. Aussi, en comparaison, Weezer (green album) est un album plutôt simpliste, qui ne peut se comparer à un album de qualité comme Pinkerton. Il est même moins original que Make Believe, un autre album de Weezer que j'avais pourtant trouvé trop commercial (voir ma critique de Make Believe du 4 août 2012). Tout sur Weezer (green album) sonne pareil, sauf peut-être Hash Pipe et Island In The Sun qui ne représentent pas du tout le reste de l'album, et faire dans la simplicité ne signifie pas qu'on doive laisser de côté l'originalité ou l'effort de la composition. Pour se démarquer de Pinkerton, le fameux album vert est tellement balisé qu'il rate sa cible. La formule adoptée sur Weezer (green album) vire à la systématisation et finit par lasser rapidement. Weezer semble n'avoir pas cherché à faire beaucoup d'effort pour cet album et même la pochette de l'album n'est qu'un simple feuillet qu'on a plié en deux et pauvrement présenté. Vraiment, Weezer (green album) est un album décevant de la part de Weezer et le seul point positif que je puis trouver est qu'il est assez court pour éviter de s'y ennuyer trop longtemps... Mentionnons tout de même le sympathique vidéoclip pour la pièce Island In The Sun où on voit les membres du groupe en compagnie d'animaux mignons et charmants, un vrai petit zoo de créatures dans la nature. C'est d'ailleurs la meilleure chanson de Weezer (green album) à mon avis, mais comme cela ne représente pas l'album, c'est plus un trompe-l'oeil que d'autre chose. Donc ne vous fiez pas aux vidéoclips de Weezer pour vous faire une idée de cet album. Je l'ai trouvé particulièrement pauvre d'idées musicales et je considère qu'il est indigne d'un groupe aussi singulier que Weezer. Paru en 2001, l'année marquante de la sortie des grands albums Is This It par The Strokes et White Blood Cells par The White Stripes, Weezer (green album) est un des albums les plus décevants que j'ai eu l'occasion d'écouter. Inutile de dire qu'il s'agit du pire album de Weezer même si je ne connais pas tous leurs albums... Au lieu de Weezer (green album), je vous suggère plutôt Weezer (blue album). Oui, ça vaut la peine de changer de couleur.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 10/20 

samedi 16 février 2013

THE KILLERS - Hot Fuss

Hot Fuss est un album stupéfiant: avec un son kitsch rappelant les années '80 et ses sons de claviers à cinq sous, il est parvenu à être un des albums les plus marquants des années 2000! The Killers ont réussi ce tour de force parce que l'album est une suite ininterrompue de succès pop incroyablement catchy. Jenny Was A Friend Of Mine, Mr. Brightside, Smile Like You Mean It, Somebody Told Me, All These Things That I've Done, etc... sont toutes des chansons à succès qui s'enchaînent les unes après les autres sans répit pour l'auditeur. De fait, avec onze chansons en tout, il n'y a aucune mauvaise pièce sur Hot Fuss (il existe une autre version avec davantage de chansons mais ce n'est pas celle que je possède dans ma discothèque alors je ne peux la critiquer). Au lieu de cela, The Killers semblent être éminemment inspirés pour la composition de leurs chansons comme c'est souvent le cas avec un premier album. Hot Fuss est donc le premier et aussi le meilleur album par The Killers. Il serait difficile pour moi de choisir laquelle des chansons de Hot Fuss est ma favorite car je les adore toutes du début à la fin, mais j'opterais peut-être pour All These Things That I've Done même si c'est la moins électronique des morceaux de l'album. En vérité, cette chanson anticipe Sam's Town, l'album suivant beaucoup plus axé sur les guitares rock (voir ma critique de Sam's Town du 14 juillet 2012). Hot Fuss est extrêmement différent de Sam's Town et ressemblerait plutôt à l'album The Bravery par The Bravery pour son orientation très new wave (voir ma critique de The Bravery du 24 mars 2012). On connaissait déjà le rock garage, mais voici que The Killers ont inventé un nouveau style, la new wave garage! Même si Hot Fuss sonne comme un album à petit budget, avec des sons très kitsch de petits claviers à cinq sous, je craque et je m'en excuse. Écoutez par exemple le début de la pièce On TopThe Killers font faire des petits bruits de pets aigus à leurs claviers, comme des sons de flatulences (je ne savais pas qu'on pouvait faire péter un clavier) ou le début douteux très cheesy de la pièce Everything Will Be Alright. Ces sonorités de claviers très laides peuvent aussi faire penser à des chansons du groupe de hair metal Europe pour ceux qui se souviennent avec horreur de The Final Countdown. Mais rassurez-vous, c'est plutôt vers la new wave que les membres de The Killers semblent être attirés sur leur premier opus, comme on peut l'entendre sur Somebody Told Me, leur premier succès, ou encore Smile Like You Mean It. D'ailleurs, avec son sens du style et son goût sûr pour la mode, Brandon Flowers, le chanteur et claviériste dans The Killers, évoque l'ère glorieuse de Duran Duran. On peut également apercevoir la très seyante actrice Izabella Miko dans le vidéoclip de Mr. Brightside. Je croyais dur comme fer au début que mademoiselle Miko était en réalité Gemma Ward ou du moins qu'elle était top model car elle est vraiment craquante et drôlement jolie. Mais il semble tristement que ce ne soit guère le cas... Cela ne fait rien, Hot Fuss et sa collection de succès instantanés demeure un de mes albums préférés des années 2000 bien que je reconnaisse que ce soit avant tout un "plaisir coupable". Je considère donc que Hot Fuss est non seulement un des meilleurs albums à être parus en 2004 mais aussi un classique des années 2000 au même titre que l'album Franz Ferdinand de Franz Ferdinand ou encore American Idiot de Green Day (ce sont tous des albums marquants de l'année 2004). Si vous voulez savoir comment composer une chanson à succès, écoutez Hot Fuss.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 9 février 2013

THE STROKES - Angles

Pour plusieurs, la sortie du vidéoclip pour la chanson Under Cover Of Darkness en 2011 a rappelé que The Strokes sont un groupe rock vraiment super dont on s'ennuyait après quelques années d'absence. L'album Angles arrive donc à temps pour garder The Strokes dans toutes nos mémoires et charmer nos oreilles une fois de plus. Puisque Angles est paru en 2011, cela fait déjà une décennie depuis Is This It, le premier et meilleur album par The Strokes, paru en 2001. Pourtant, Angles me fait plutôt penser à Room On Fire (2003) à cause de ses clins d'oeil aux années '80 (voir ma critique de Room On Fire du 18 août 2012). En fait, Angles n'utilise la plupart du temps que des guitares au lieu de claviers mais certaines chansons sont indiscutablement orientées vers les eighties. Prenons par exemple le couplet de Two Kinds Of Happiness qui sonne terriblement new wave (pour mon fort bon plaisir d'ailleurs puisque j'adore les années '80)! Gratisfaction met plutôt le bon vieux rock'n'roll à l'honneur avec ses guitares festives et réjouissantes. Il faut toutefois entendre la chanson Games qui plonge résolument dans les synthétiseurs pour un détour électro-pop tellement sucré. Chaque chanson a son petit style, se différenciant des autres, ce qui fait en sorte que Under Cover Of Darkness ne peut pas représenter l'album puisque The Strokes conçoivent les chansons de leur album Angles comme des exercices de style avant tout. La chanson la plus bizarre est peut-être Call Me Back avec son accompagnement de triolets dans le refrain tandis que Julian Casablancas, le merveilleux chanteur de la formation, semble délirer. Il y a aussi les petits sons cool et amusants qui parsèment les pièces de l'album puisque The Strokes soignent les arrangements de leurs chansons avec style et talent. Cela goûte le bonbon et la barbe à papa. The Strokes tentent ici de se faire complices avec nous de leurs petites gourmandises musicales. Il en résulte un album qui pourrait être indigeste, vide et vite ennuyeux mais j'ai écouté Angles à répétition et je n'arrive pas à m'en lasser. C'est le propre des bonnes chansons pop que de maintenir l'intérêt, même après plusieurs écoutes. Pour cela, The Strokes utilisent le contraste, la diversité et surtout le second degré. Le fameux groupe new-yorkais ne se prend pas trop au sérieux mais joue le jeu quand même d'être le groupe le plus hype de la planète (il faut voir les photos des membres de la formation où ils apparaissent en rockstars à l'intérieur de l'album). Quant à la pochette de Angles illustrée ici, elle présente un escalier de Penrose sur sa couverture, c'est-à-dire un escalier qui monte à l'infini. C'est une illusion d'optique bien sûr, mais est-ce une métaphore du succès médiatique que The Strokes voudraient bien connaître..? Peu importe. Que ce soit la new wave, l'électro-pop ou le rock'n'roll, The Strokes font le bonheur des mélomanes comme moi avec leur album Angles. Avec un minutage dépassant à peine 34 minutes pour seulement dix chansons, le seul petit reproche que j'aurais personnellement à faire à Angles est de ne pas nous en donner plus. Mais l'album est concis, précis et se suffit à lui-même. Je recommande donc l'achat de cet album et j'espère qu'il suffira également pour vous.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 2 février 2013

THE WHITE STRIPES - White Blood Cells

Décidément, 2001 aura été une année marquante pour la musique rock: on a eu droit à la parution d'Amnesiac par Radiohead et de Is This It par The Strokes (deux albums que j'ai d'ailleurs déjà critiqués auparavant). C'est aussi le cas de White Blood Cells par The White Stripes, paru à l'été 2001, un an à peine après leur album De Stijl. L'album White Blood Cells est important car c'est avec lui que The White Stripes ont été révélés au grand public. Tout d'abord, White Blood Cells est un album déroutant, pour ne pas dire étrange, qui exploite toutes sortes d'idées en vrac. À vrai dire, je dois avouer ici que White Blood Cells est l'album des White Stripes que j'aime le moins, celui dont le plaisir à écouter est pour moi le moindre. C'est parce que cet album est de style "rock garage", enregistré de façon sommaire dans un garage ou je ne sais pas trop où, et joué comme si Jack White, le chanteur et guitariste de la formation, était un amateur. En effet, Jack White est passable à la guitare, médiocre au piano (écoutez The Protector, la dernière pièce de White Blood Cells). Bien sûr, cela fait partie du genre revendiqué par The White Stripes, avec un son lo-fi et quelques erreurs. Je sais que ce genre est prisé par les tenants d'une supposée vérité de l'artiste mais moi, je préfère la maîtrise technique et la qualité comme c'est le cas par exemple de Icky Thump, un album où The White Stripes démontrent enfin qu'ils ont enfin acquis une bonne maturité technique (voir ma critique de Icky Thump du 7 juillet 2012). Si ce n'était que la sonorité sale des guitares, je pourrais toujours apprécier (après tout, j'adore un autre album au son très sale et j'ai nommé ici In Utero de Nirvana). Ce qui me laisse dubitatif, c'est la pauvreté musicale de White Blood Cells. Pour quelqu'un qui a étudié la musique à l'université comme moi, je ne peux que trouver White Blood Cells musicalement rudimentaire et primitif. Par exemple, The Union Forever est une chanson très simplette construite sur deux accords séparés par l'espace d'un triton... La pièce Little Room n'est même pas une chanson, c'est juste de la prose parlée sans musique qui ne dure que quelques secondes. Encore là, c'est ce qui semble plaire à certains fans des White Stripes mais moi ça me laisse songeur. Toutefois, White Blood Cells a beaucoup d'imagination quand vient le temps de surprendre l'auditeur. C'est ce qui compense pour la pauvreté musicale et qui fait en sorte que je peux apprécier l'album malgré tout. Un peu comme In Utero de Nirvana (je n'ai pas encore critiqué cet album mais je vais le faire éventuellement avant la fin du siècle), c'est avant tout l'expression des émotions et l'invention des idées qui font de White Blood Cells un album intriguant et intéressant. D'ailleurs, les premières notes de la pièce I Can't Wait sur l'album White Blood Cells me rappellent un peu le début de Heart-Shaped Box sur l'album In Utero de Nirvana... Y aurait-il un certain lien entre les deux albums? Avec une durée d'à peine 40 minutes pour seize chansons, on a donc des pièces très courtes, ce qui rend White Blood Cells plus dynamique puisqu'on évite ainsi les longueurs. Je reconnais de surcroît qu'il y a de bonnes chansons sur White Blood Cells, comme The Same Boy You've Always Known ou encore Fell In Love With A Girl dont le vidéoclip hallucinant a été réalisé par le génial Michel Gondry avec des blocs Lego. J'aimais bien les jouets Lego quand j'étais petit alors il n'est pas étonnant que j'aime tant le vidéoclip. Mais ne me parlez pas de Dead Leaves And The Dirty Ground, ni de Hotel Yorba, les deux premières chansons de l'album... Je n'ai jamais compris pourquoi les gens raffolent de ces deux pièces que je considère plutôt insignifiantes. En somme, White Blood Cells est pour moi un album inégal, avec de très beaux moments mais aussi des pièces discutables. Malgré tout, il est assez original pour se mériter une cote appréciable de ma part même si je sais que certains lui aurait attribué une meilleure cote. Que ce soit le folk, le blues, le rock garage, le country ou même le punk (avec Fell In Love With A Girl), The White Stripes prouvent qu'ils sont des créateurs féconds et vraiment intéressants à suivre dans leurs aventures musicales.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20