samedi 27 juillet 2013

EVANESCENCE - Fallen

Parmi les artistes qui ont influencé la musique des années 2000, il faut mentionner Evanescence. Lorsque le premier album du groupe est paru en 2003, il a causé une petite commotion dans le monde très macho du heavy metal. C'est que la chanteuse est une femme, avec une voix belle et puissante d'ailleurs. Cet album, c'est Fallen et cette femme, c'est Amy Lee. L'album a connu un vif succès partout autour du monde grâce à un style metal léger et très mélodique. En quelque sorte, Fallen est l'apothéose de la musique pop goth, c'est-à-dire du goth metal tellement édulcoré qu'il ne peut déranger rien ni personne. Au lieu de miser sur l'agressivité ou sur la provocation, l'album Fallen opte plutôt pour la beauté des mélodies et la puissance des émotions. Et ce parti pris fonctionne à merveille: si je parle d'apothéose, ce n'est pas pour rien. Chaque chanson, en plus d'être extrêmement accrocheuse, s'avère particulièrement intense grâce à la voix magnifiquement émouvante d'Amy Lee. De fait, il n'y a aucune mauvaise chanson sur Fallen et chaque morceau semble bien à sa place, de sorte qu'il serait impossible d'en enlever un seul sans briser la structure et la logique implacable de l'album. Fallen débute coup sur coup par quatre succès incontournables des années 2000, à savoir dans le bon ordre Going Under, Bring Me To Life, Everybody's Fool et My Immortal. La ballade My Immortal a beaucoup joué dans les stations de radio en tous genres car c'est une chanson touchante capable de rejoindre autant les jeunes que les adultes, les fans de metal que les fans de ballades pop. Il est difficile de ne pas allumer son briquet quand on assiste à un spectacle d'EvanescenceMy Immortal est interprété. Ce n'est pas la seule ballade de l'album puisqu'on retrouve également la pièce Hello qui est aussi fort poignante. Les pièces Tourniquet et Imaginary sont enchaînées une à l'autre par un bref interlude symphonique car il faut savoir que Evanescence a parfois recours sur Fallen à un orchestre à cordes et un choeur qui ajoutent beaucoup à l'atmosphère gothique de cet album. Tout l'album semble recouvert d'un voile de mystère et d'irréalité, avec une musique qui effleure parfois le tragique, parfois le sublime... À cause de ce climat magique bien particulier, Fallen ne ressemble pas à l'album homonyme d'Evanescence que j'ai déjà critiqué antérieurement (voir ma critique de Evanescence du 8 juin 2013). Fallen est un album bien plus fascinant que Evanescence, même si les deux albums sont intéressants. Cela explique son succès populaire ainsi que son influence sur les groupes de power metal dirigés par des femmes qui ont suivi et qui le place parmi les meilleurs albums de 2003. L'album Fallen d'Evanescence peut être désormais considéré comme un classique des années 2000 au même titre que Hybrid Theory de Linkin Park ou American Idiot de Green Day. Parce qu'il est délibérément commercial et qu'il n'évite pas la facilité, Fallen n'est cependant pas aussi génial que American Idiot (voir ma critique de American Idiot du 27 août 2011). Je voulais donner une note de 15/20 à cet album d'Evanescence mais en raison de la forte réaction suscitée depuis sa parution, j'ai décidé de lui octroyer un point supplémentaire.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 20 juillet 2013

JAKALOPE - It Dreams

Le metal industriel, disons-le, est un genre en voie d'extinction. Durant ses heures de gloire dans les années '90 avec des groupes comme Ministry, Nine Inch Nails et Skinny Puppy, ce son très caractéristique était très cool. Depuis ce temps, il est passé de mode et sonne aujourd'hui plutôt daté. Qu'à cela ne tienne, il y a encore de temps en temps des artistes qui se risquent à ce genre malheureusement vétuste. C'est le cas de Jakalope. Ce projet musical qui réunissait une large variété d'artistes, une véritable kyrielle de noms plus ou moins connus à en juger par la nomenclature interminable des participants au projet de Jakalope inscrite à l'intérieur de la pochette d'album, a permis notamment la parution de quelques opus dont le premier et le plus important, à savoir It Dreams en 2004. L'album de metal industriel It Dreams par Jakalope tourne autour de la voix un peu enfantine de la chanteuse Katie B. et peut se targuer que Trent Reznor, le célèbre leader de la formation légendaire Nine Inch Nails, ait participé au projet. Le son de It Dreams rappelle d'ailleurs parfois Nine Inch Nails mais en plus pop. Car il faut savoir que It Dreams est un album qui aurait pu facilement devenir un exercice de style pour les puristes mais il en n'est rien. Au contraire, cet album de Jakalope sonne plutôt comme un exemple pour les néophytes tant il est accrocheur. Cela tient au fait que les mélodies sont mises de l'avant et si on enlève toute la production de sons électroniques et les arrangements à la sauce de metal industriel, on obtient des compositions très pop et bien écrites, vraiment accrocheuses. Les meilleures chansons se situent surtout au début et à la fin de It Dreams. Après une première chanson un peu à part intitulée Feel It, l'album entre dans le vif du sujet avec trois pièces entraînantes (Creeper (Coming For You), Pretty Life et Go Away) qui auraient pu jouer à la radio si seulement les stations de radio étaient moins frileuses quant au rock alternatif. Ce sont des chansons idéales pour s'initier au metal industriel parce qu'elles sont accessibles, vraiment pas hermétiques. Après, It Dreams ralentit la cadence et se fait plus introspectif et passe par une variété de styles et d'atmosphères. Katie B. en profite pour explorer les méandres de la psychologie et des sentiments difficiles. Elle me fait penser, d'une certaine façon, à Traci Lords et son album 1000 Fires que j'ai déjà critiqué (voir ma critique de 1000 Fires du 19 mai 2012). En effet, Katie B. et Traci Lords sont toutes les deux des chanteuses débutantes à la voix pure et innocente mais qui chantent des paroles tortueuses et malsaines avec un accompagnement branché de rythmes électroniques. Vers la fin de l'album, on a une pièce que j'adore, intitulée Nothing Nowhere, qui a une ambiance vraiment envoûtante et un peu mélancolique mais tellement grisante. Ensuite, il y a Badream (c'est-à-dire "bad dream" en un seul mot) qui est la seule chanson où Katie B. ne chante pas mais se voit remplacée par un homme que je n'ai pas réussi à identifier. Il se pourrait qu'il s'agisse de Dave Ogilvie mais cette information n'est pas confirmée. En tous cas, c'est ma chanson préférée de It Dreams mais c'est assez paradoxal car j'adore la petite voix de Katie B. et j'en suis privé avec Badream... Quant à la toute dernière pièce de l'album de Jakalope, House Of Ill Trepidation (il semble qu'il y ait une erreur à l'endos de l'album dans le titre de ce morceau), elle est positive et semble vouloir nous montrer qu'il y a de la lumière au bout du tunnel. C'est ce qui conclut l'album sur une excellente note et donc qui me donne envie de lui attribuer une excellente note, à savoir 16/20 pour son côté très accrocheur et envoûtant, voire ensorcelant. Je souhaite tant que la musique de type industriel revienne à la mode car c'était tellement bon... Si vous ne connaissez pas beaucoup le metal industriel, l'album It Dreams de Jakalope, bien que paru en 2004 et non pas dans les années '90, est une excellente introduction en douceur à ce genre. Et en plus, Jakalope est un projet musical né au Canada et vous savez sûrement (vous devez le savoir) que j'aime bien vous présenter de nouvelles chanteuses canadiennes! Si vous voulez faire une découverte, je vous conseille chaudement l'album It Dreams de l'excellente formation Jakalope!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 13 juillet 2013

LINKIN PARK - A Thousand Suns

La première fois que j'ai entendu A Thousand Suns, je suis tombé sur le cul. Était-ce bien Linkin Park que j'entendais? Qui aurait cru qu'un jour, la formation de nü metal Linkin Park pondrait un album aussi ambitieux artistiquement et réussi musicalement? L'introduction à cet album est incroyable, avec la voix du fameux physicien Oppenheimer qui a mis au point la première bombe atomique, nous dire qu'il est la Mort, le Destructeur des mondes. Le concept de l'album, car A Thousand Suns est bien un album-concept, tourne autour de l'idée de la bombe atomique et de sa puissance destructrice semblable à un millier de soleils. Mais le plus incroyable, c'est la nouvelle direction musicale que prend Linkin Park avec A Thousand Suns. Délaissant les guitares électriques au profit des synthétiseurs et des effets sonores électroniques, le groupe amorce un virage inattendu par rapport à ses albums précédents. En fait, Linkin Park explore plusieurs styles musicaux différents, que ce soit par exemple l'électro et le rock sur Burning In The Skies, la world music sur When They Come For Me, le dubstep sur Blackout ou encore le scratching hip hop à la fin de Wretches And Kings. En ce sens, on peut dire que l'album est un autre bel exemple de musique électro-world, un nouveau genre musical que j'ai identifié sur l'album Song Yet To Be Sung de Perry Farrell (voir ma critique de Song Yet To Be Sung du 17 mars 2012). Le résultat s'avère à mes yeux beaucoup plus convaincant que l'album de Perry Farrell et je suis plutôt interloqué par la critique acerbe que réserve le site Web http://www.allmusic.com à A Thousand Suns. Comme il arrive trop souvent avec ce site Web, je suis fortement en désaccord avec les inepties de leurs rédacteurs et la cote misérable de 2½ étoiles sur 5 qui est décerné à l'album de Linkin Park. Il faut être sourd pour ne pas se rendre compte de la qualité d'un tel album. Je crois plutôt que c'est du snobisme car si l'auteur de A Thousand Suns avait été Radiohead par exemple, ces rédacteurs auraient crié au génie mais comme ce n'est que Linkin Park, ils préfèrent lever le nez. Bien moi, je trouve que A Thousand Suns est aussi bon que Amnesiac de Radiohead dont j'ai déjà rédigé la critique sur ce blog alors je lui donne la même cote de 17/20 (voir ma critique de Amnesiac du 26 janvier 2013). OK, j'avoue que c'est un peu exagéré mais c'est parce que je veux que vous écoutiez l'album de Linkin Park. Par sa profondeur, son originalité, sa musicalité de tous les instants, A Thousand Suns est un joyau étonnant qui mélange les styles et les atmosphères pour notre plus grand bonheur. A Thousand Suns est mon album préféré de Linkin Park et de loin alors il n'est pas surprenant que j'aie décidé d'en faire la critique en tout premier lieu. Il y a en tout quinze titres inscrits à l'endos de l'album mais comme Linkin Park se plaît à des expérimentations musicales, plusieurs de ces titres ne sont que des interludes. J'ai dénombré en réalité seulement neuf chansons dont voici les titres: Burning In The Skies, When They Come For Me, Robot Boy, Waiting For The End, Blackout, Wretches And Kings, Iridescent, The Catalyst et The Messenger. Après maints effets sonores de voix trafiqués et de claviers électroniques, cette dernière et ultime pièce, à savoir The Messenger, termine étonnamment l'album A Thousand Suns avec Chester Bennington qui chante sans effet avec un simple accompagnement de guitare acoustique. Il s'agit ici d'un poignant cri du coeur de Chester Bennington pour l'amour et la paix. Cette chanson conclut en beauté un album marquant des années 2010 trop sous-estimé à mes yeux. Paru exactement en l'an 2010, on peut dire que A Thousand Suns commence la décennie de façon superbe pour Linkin Park dont le fameux rap metal de l'album Hybrid Theory semble définitivement très loin...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20 

samedi 6 juillet 2013

PAPA ROACH - Infest

Dans le joyeux monde du rap metal, un groupe inattendu a causé la surprise avec son premier album intitulé Infest lors de sa parution en l'an 2000. Il s'agit de Papa Roach. Cet album combinait des textes très tourmentés, balancés à la gueule de l'auditeur avec un flot de rap très caractéristique, des guitares metal solides et sans fioritures, et une attitude punk dans sa volonté de déranger et de décrire les travers de la société moderne. Car Infest est un album très sombre, malgré des refrains super accrocheurs et des rythmes vraiment entraînants, avec ses propos incendiaires et sans compromis. Qu'on se le dise, Papa Roach ne fait pas dans la dentelle. Son chanteur Coby Dick déclame ses litanies sur les familles dysfonctionnelles avec la pièce Broken Home ou critique sévèrement le capitalisme et la société de consommation avec Between Angels And Insects. Comme il le martèle dans cette pièce-ci: "fuck your money, fuck your possessions, fuck your obsession, I don't need that shit"... On a déjà entendu cela avant lui mais il le crie avec tant de conviction qu'on ne peut que reconnaître la sincérité de son cri du coeur. Avec la pièce Binge, notre pauvre ami Coby Dick traite de son problème d'alcoolisme de façon désespérée. Sur le refrain de la chanson Blood Brothers, le chanteur de Papa Roach affirme ce qui suit: "it's our nature to destroy ourselves / it's our nature to kill ourselves / it's our nature to kill each other / it's in our nature to kill, kill, kill"... Le constat de Papa Roach est ainsi toujours horriblement pessimiste. Infest est le genre d'album qui nous donne envie de nous suicider. C'est infernal. Ce qui rend malgré tout Infest attachant, c'est la qualité des compositions, l'inspiration musicale qui ne tarit jamais et qui pourrait faire de chaque chanson un succès si les paroles n'étaient pas aussi violemment déprimantes et donc peu commerciales. C'est pourtant le style de Infest, qui se veut direct et veut parler des vraies choses, qui a contribué au succès inespéré de cet album. Les adolescents perturbés ont ainsi trouvé un miroir de leurs préoccupations et de leurs problèmes. Plusieurs jeunes ne se retrouvent pas dans le monde inventé par les adultes et Papa Roach se présente à eux comme une oreille qui les comprend. La musique crue et agressive ne fait qu'ajouter à la déprime générale mais avec le côté accrocheur des chansons, on ne peut que se rallier à l'univers trouble et malsain de Papa Roach. L'album Infest est un petit chef-d'oeuvre de rap metal énergique et efficace et figure certainement parmi mes albums de rap metal préférés. Il est notamment bien préférable à l'album de rap metal Satellite par P.O.D. que j'ai critiqué il y a peu de temps mais que je n'avais pas apprécié (voir ma critique de Satellite du 22 juin 2013). À noter qu'à l'endos de l'album de Papa Roach, il y a onze chansons d'inscrites mais il y a une piste cachée sur l'album après la dernière pièce Thrown Away. Elle s'intitule Tightrope et conclut l'album sur un ton plus doux, moins stressant, comme s'il y avait finalement de la lumière au bout du tunnel. Ceci fait donc douze excellentes chansons à découvrir si vous ne connaissez pas encore Infest de Papa Roach. C'est de loin le meilleur album de Papa Roach alors si vous voulez faire la rencontre de ce groupe, c'est Infest qu'il vous faut!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20