samedi 28 septembre 2013

KORN - KoRn III: Remember Who You Are

Ne vous fiez pas au titre trompeur de cet album de KoRn. Il ne s'agit pas du troisième opus de la formation nü metal mais plutôt le neuvième si on ne compte que les albums studio. C'est donc dire que KoRn a un long passé à traîner derrière lui et ça s'entend sur KoRn III: Remember Who You Are qui nous est apparu en 2010. Afin de casser une séquence d'albums qui devenaient répétitifs, KoRn a décidé sur cet album de revenir à la source première de son inspiration. C'est donc à l'album homonyme KoRn, l'album initial du groupe, que KoRn III: Remember Who You Are fait penser. Bien sûr, le groupe conserve le style qu'il a mis au point depuis Follow The Leader et Issues mais le marie avec l'album KoRn, faisant en sorte que le son de KoRn III: Remember Who You Are est bien plus cru et agressif que Issues. C'est donc un album bien différent des autres albums plutôt homogènes qui ont suivi Issues, comme par exemple Take A Look In The Mirror que j'ai déjà critiqué auparavant (voir ma critique de Take A Look In The Mirror du 29 juin 2013). KoRn III: Remember Who You Are est donc un album de KoRn qui mélange les styles des albums KoRn et Issues, tout en poussant toujours plus loin le paroxysme des affects et des passions de l'âme humaine. On peut ainsi entendre Jonathan Davis, le chanteur de KoRn, gémir, délirer, pleurnicher, trépigner, geindre et se lamenter sur des chansons qui n'ont rien de drôle ni d'amusant. L'univers extrêmement torturé de cet album de KoRn n'a aucun équivalant dans le passé du groupe. La colère et la tristesse y sont exprimées avec les pleurs et les cris de Jonathan Davis de façon très perturbante pour l'auditeur. On peut se questionner sur la sincérité d'une telle décharge d'émotions, sur les larmes qu'on peut entendre notamment à la fin de la chanson Holding All These Lies de KoRn. Néanmoins, le groupe prend des risques et il faut respecter cela. Une de mes chansons préférées de KoRn III: Remember Who You Are est Lead The Parade Jonathan Davis chante complètement hors du ton, de façon presque atonale. KoRn devrait prendre ce genre de risque plus souvent car l'effet est probant et musicalement intéressant. Cela rappelle en outre l'époque où KoRn innovait dans les années '90. D'ailleurs, pour bien montrer à ses fans que le groupe est de retour avec le style du début de sa prolifique carrière, KoRn va jusqu'à inclure une version live de la pièce Blind qu'on retrouve sur l'album KoRn. Cette chanson live n'est cependant disponible que sur la version Special Edition de KoRn III: Remember Who You Are qui contient quatorze pièces avec Trapped Underneath The Stairs et aussi People Pleaser, ainsi qu'un DVD. L'image de la pochette est différente, aussi il faut se procurer l'album avec la pochette qui est illustrée ici. C'est la version que je possède dans ma collection personnelle et je trouverais cela bien fâcheux que d'en être privé. À cause de ces trois pièces supplémentaires, KoRn III: Remember Who You Are dure plus d'une heure de musique. On en a pour son argent. Il s'agit donc ici d'un album hors du commun, même pour KoRn, et je le recommande certainement à quiconque souhaite se faire secouer dans ses émotions.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 21 septembre 2013

PUDDLE OF MUDD - Come Clean

Puddle Of Mudd, c'est le groupe des petits protégés de Fred Durst, leader de la formation rap metal Limp Bizkit. C'est grâce à Fred Durst si Puddle Of Mudd a pu lancer en 2001 son premier album intitulé Come Clean sur l'étiquette Flawless Records. Pourtant, Puddle Of Mudd ne fait pas du tout de rap metal et encore moins de hip hop. Le genre que pratique Puddle Of Mudd est appelé par certains alt-metal, d'autres le définissent comme de l'indie rock etc... Moi, j'appelle cela tout simplement du grunge. Si vous voulez, on peut dire du post-grunge, mais le son daté de Puddle Of Mudd fait en sorte que bien que son album Come Clean soit paru en 2001, on dirait qu'il remonte à 1993. Le style de Puddle Of Mudd est un mélange de Nirvana, de Stone Temple Pilots et de Alice In Chains. Pour ce qui est de l'originalité, on repassera. Nevermind de Nirvana était peut-être un bon album (voir ma critique de Nevermind du 15 octobre 2011) mais ce n'était pas nécessaire d'en faire une copie moins bonne et édulcorée... La voix de Wesley Scantlin, chanteur de Puddle Of Mudd, imite très bien celle de Kurt Cobain, le défunt génie de Nirvana, au point où ça en est presque gênant. Mais la comparaison s'arrête là car du génie, il n'y en n'a pas beaucoup sur Come Clean. Cet album est un parfait exemple du son très commercial prisé par les Américains dans les radios formatées de rock FM qui au lieu de faire jouer Journey et les Eagles, ce sont mis au goût du jour et diffusent du post-grunge comme Creed et Nickelback. Mais Puddle Of Mudd est encore plus grunge que tous ces groupes, c'est-à-dire possiblement encore moins original. En fait, les pièces qui se démarquent le plus sur Come Clean sont She Hates Me, une chanson humoristique qui détonne sur l'album, ou encore Piss It All Away avec son aspect incantatoire à la fin du disque. Il y a cependant aussi Blurry, le plus grand succès extrait de l'album et aussi le plus grand succès du groupe. On y sent la sincérité de Wesley Scantlin et je dois tout de même reconnaître qu'il s'agit d'une très bonne chanson. Le reste de l'album est évidemment accrocheur mais ne se démarque pas autant que Blurry. En somme, Come Clean de Puddle Of Mudd est donc un album généralement prévisible, avec son succès indispensable pour les radios, c'est-à-dire Blurry, et un son qui ne prend pas beaucoup de risque, en copiant tout simplement les grands groupes qui ont triomphé dans les années '90 et en adoptant la nouvelle formule commerciale du post-grunge qui n'a plus rien à voir avec la démarche artistique d'origine de Nirvana et de Alice In Chains. Oui, Come Clean est le meilleur album de Puddle Of Mudd. Je ne connais même pas les autres albums du groupe mais je m'en fous. Posséder l'album Come Clean est largement suffisant pour se faire une idée du son stéréotypé et réactionnaire de ce groupe sans originalité. S'il n'y avait qu'un album de Puddle Of Mudd à avoir, c'est celui-là mais ce n'est pas vraiment nécessaire d'avoir cet album.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 14 septembre 2013

BLINK-182 - Neighborhoods

J'ai déjà écrit ici sur ce blog que je n'appréciais pas beaucoup la musique de blink-182. C'était lors de ma critique de l'album Enema Of The State de blink-182 (voir ma critique de Enema Of The State du 13 octobre 2012), mais je l'ai à nouveau mentionné à quelques reprises depuis ce temps. Comme je l'ai dit déjà, je ne me suis interessé à ce groupe punk qu'à partir du moment où il a commencé à évoluer vers une plus grande maturité artistique, c'est-à-dire en fait l'album homonyme blink-182 de 2003. C'est ce qui explique mon attachement à l'album intitulé Neighborhoods qui a suivi en 2011. Après une pause de huit ans, il était temps que blink-182 sorte du nouveau matériel! J'ai tout de suite aimé Neighborhoods à mon grand étonnement. Pourtant, blink-182 n'innove pas vraiment avec Neighborhoods. L'album n'est qu'un mélange de rock et de new wave des années '80 avec les styles de Angels & Airwaves et de +44, les projets parallèles des deux membres principaux de blink-182, à savoir Tom DeLonge et Mark Hoppus respectivement. Il ne faudrait pas cependant oublier l'excellent apport du batteur Travis Barker à Neighborhoods. J'aimerais souligner ici son travail remarquable sur des titres tels que Up All Night, Heart's All Gone, Kaleidoscope ou Fighting The Gravity par exemple. Travis Barker fait montre de son savoir-faire à la batterie et prouve qu'il est un des meilleurs batteurs de sa génération. Pour ce qui est de Tom DeLonge, on perçoit tout de suite le style de son groupe Angels & Airwaves sur des chansons comme Ghost On The Dance Floor ou encore Snake Charmer. Je n'ai pas vraiment apprécié l'album We Don't Need To Whisper de Angels & Airwaves à sa parution (voir ma critique de We Don't Need To Whisper du 15 juin 2013) mais le résultat s'avère bien plus convaincant sur Neighborhoods, en partie parce que le son est plus rock, mélodique et moins atmosphérique. La même chose est à spécifier pour Mark Hoppus où on entend le son de l'album When Your Heart Stops Beating de son groupe +44 (voir ma critique de When Your Heart Stops Beating du 27 avril 2013) sur des pièces telles que Kaleidoscope ou MH 4.18.2011 par exemple (le titre de MH 4.18.2011 signifie Mark Hoppus: April 18th, 2011). Malgré cette difficulté de s'affranchir du son de leurs groupes respectifs, le plus surprenant est que le mélange des styles pourtant opposés fonctionne sur Neighborhoods à merveille. La balance entre les styles est idéal et donne un résultat probant contre toute attente. Les trois membres de blink-182 ont réussi à faire un album qui soit cohérent, original et intéressant malgré la divergence des points de vue. Bien sûr, il est un peu fâcheux de pouvoir identifier Angels & Airwaves ou +44 sur tel ou tel morceau; mais n'est-ce pas aussi le cas de John Lennon et de Paul McCartney sur les derniers albums des Beatles? En ce sens, ce défaut est pardonnable quoiqu'il fasse craindre pour la suite des choses avec blink-182. Il faut que les trois membres de blink-182 s'ouvrent à des influences extérieures, comme par exemple ils le font avec le début de la chanson Natives qui rappelle la pièce Thunderstruck de AC/DC...! Mais somme toute, j'ai bien aimé Neighborhoods et je me demandais même si je ne devais pas jusqu'à oser donner une cote de 17/20 à cet album. Mais la redondance avec les anciens styles des membres de blink-182 a retenu mon ardeur. Il est à noter que je possède la version deluxe de Neighborhoods qui contient 14 pistes au total, contrairement à la version standard de seulement 10 chansons. Je conseille vivement de se procurer la version deluxe avec les pièces Snake Charmer, Fighting The Gravity, Even If She Falls ainsi qu'un excellent interlude instrumental qui précède Heart's All Gone. Ce sont possiblement les meilleurs morceaux de l'album et s'en priver diminuerait grandement l'intérêt de Neighborhoods. N'hésitez donc pas à acheter la version deluxe, même si vous n'êtes pas des fans de blink-182. Tout ce que vous risquez, c'est d'être surpris par l'excellence et l'originalité des chansons accrocheuses de Neighborhoods! Elles vous resteront dans la tête et vous hanteront longtemps! Bravo blink-182!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 7 septembre 2013

PARAMORE - Riot!

Si on connaît Paramore aujourd'hui, c'est grâce à Riot! qu'il faut chérir et remercier. C'est en effet avec cet album paru en 2007 que la formation dirigée par Hayley Williams a réussi à percer le marché nord-américain avec sa chanson Misery Business. Ce n'est toutefois pas le premier album de Paramore mais le second. Je ne connais pas le premier album car j'ai découvert Paramore avec Riot! comme bien du monde. Mais ce que je connais de Paramore m'a séduit dès le début en dépit de mes préjugés négatifs envers le pop punk adolescent. L'album Riot! contient onze morceaux pop punk de grande qualité, comme c'est toujours le cas avec Paramore. Il est un peu superflu de vouloir critiquer Riot! car il est assez semblable à l'album suivant intitulé Brand New Eyes et que j'ai déjà critiqué (voir ma critique de Brand New Eyes du 13 avril 2013). Refaire les mêmes remarques que pour Brand New Eyes serait répétitif, inutile et fastidieux. Le style est le même, à savoir du pop punk contemporain, et l'approche artistique de Paramore par rapport à sa musique est pour ainsi dire identique. On y trouve la même finesse dans les mélodies et la même énergie juvénile. Hayley Williams explore sur Riot! le spectre des sentiments avec la même nuance et nous livre ses impressions existentielles avec intelligence et subtilité. Car il faut le dire, Paramore fait du punk bien plus intelligent que blink-182 dont l'humour douteux et la musique sans goût me répulsent et m'atterrent. Si j'avais des enfants, je préférerais qu'ils écoutent Paramore plutôt que blink-182 par exemple. De plus, le style punk de Paramore, plus moderne car plus récent, ressemble davantage à celui de Yellowcard, un groupe que je respecte et qui fait du punk digne du 21e siècle, qu'à celui de Sum 41, plus tourné vers le passé. En outre, j'ai déjà critiqué les albums de blink-182, de Yellowcard et de Sum 41, alors les habitués de mon blog savent ce que je pense de ces groupes. Vous pouvez consulter ces critiques en faisant des recherches sur mon blog. Pour ce qui est de Paramore et de son album Riot! qui est le sujet de la présente critique, il va de soi que je lui accorde la même cote que pour Brand New Eyes puisque les deux albums sont similaires. Si on aime l'un des deux albums, il faut se procurer l'autre car j'oserais presque dire qu'ils se complètent. En tous cas, on est sûr de ne pas se tromper en achetant l'autre. Le seul petit bémol que j'émettrais dans le cas de Riot! concerne l'unique ballade de l'album et qui s'intitule We Are Broken. Elle est un peu racoleuse et mielleuse et les ballades de Brand New Eyes sont meilleures. Mais ce n'est que bien peu de choses, un léger détail qui ne doit pas vous faire reculer à acquérir l'album. Car oui, disons-le en toute franchise, je veux que vous vous procuriez Riot! de Paramore tout de suite! C'est un ordre alors il n'y a pas à hésiter. Je suis persuadé que vous apprécierez bien Riot! avec ses petits bijoux bien écrits et inspirés comme Misery Business, la pièce crushcrushcrush avec son titre amusant ou alors Born For This qui conclut l'album avec aplomb. Encouragez le punk au féminin, que diable!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20