samedi 18 janvier 2014

THE KILLERS - Day & Age

D'album en album, The Killers finissent toujours par nous étonner. C'est ainsi qu'après un premier album inspiré par la new wave des années '80 qui avait charmé le monde entier, une influence pour bien des musiciens de la génération de Brandon Flowers, leader de la formation The Killers, et suite à un second album intitulé Sam's Town complètement différent qui lorgnait vers le rock de Bruce Springsteen, voici le troisième opus par The Killers qui change encore totalement de direction. En effet, cet album intitulé Day & Age, paru en 2008, explore des avenues radicalement étrangères à ce qu'on pourrait s'attendre de cette formation insaisissable. Tandis que la pièce Human a été un énorme succès de dance music à la fin des années 2000 avec sa mélodie accrocheuse et ses paroles bizarroïdes (je sais que c'est de la poésie mais pourquoi Brandon Flowers se questionne à savoir si on est humain ou... danseur?), le reste de Day & Age emprunte autant de styles différents qu'il y a de chansons: Joy Ride ravive à notre mémoire le style de David Bowie de la fin des années '70, I Can't Stay s'amuse avec un rythme exotique de bossa nova, The World We Live In ressemble à un succès disco de 1981... faisant en sorte qu'on vient tout étourdi à l'écoute de cet album étonnant par The Killers! Dans l'ensemble, Day & Age est beaucoup plus diversifié que les précédents albums de la formation. Comme il y avait surtout des claviers sur Hot Fuss (voir ma critique de Hot Fuss du 16 février 2013) et de la guitare électrique sur Sam's Town (voir ma critique de Sam's Town du 14 juillet 2012), on est surpris par le son du saxophone et la facture plus pop de Day & Age. Le changement est radical et The Killers semblent vouloir nous mystifier avant tout, à tel point qu'on reste perplexe devant ce qui ressemble davantage à des exercices de style qu'à un vrai album qui se tient debout par lui-même. Néanmoins, on ne peut nier que les compositions sont solides et les arrangements subtils et colorés, forçant ainsi l'admiration de l'auditeur. Comment résister au ton badin et amusé du couplet de Spaceman par exemple? Tout l'album est extrêmement accrocheur, sauf peut-être vers le milieu où l'intérêt faiblit un peu, surtout avec la pièce A Dustland Fairytale qui aurait pu aller plus en profondeur et qui laisse un peu sur notre appétit. Heureusement, The Killers se reprendront à la fin de l'album avec Goodnight, Travel Well, un long morceau tragique et intense de sept minutes qui n'a pas peur d'aller au fond des choses et de mettre les émotions sur la table. Toutefois, on se demande ce que fait cette pièce sombre sur un album aussi léger et dansant que Day & Age. Certaines chansons ont des mélodies tortueuses et alambiquées, avec des accords inattendus et complexes, comme par exemple Neon Tiger ou encore le début de The World We Live In. Cela passe pourtant comme une lettre à la poste, attestant l'oreille fine dont fait montre The Killers sur un album aussi éminemment riche en subtilités et évolué en musicalité que Day & Age. Pour toutes ces raisons, je suis donc plutôt tenté de conseiller l'acquisition de cet album, ne serait-ce que pour mesurer l'ampleur de la folie créatrice qui s'est emparée de The Killers avec cet album. Day & Age par The Killers, c'est un album original et imprévisible, voire curieux mais néanmoins fort bien produit et réalisé. Day & Age n'est peut-être qu'une curiosité, mais quelle curiosité! Laissez-vous désemparer par Day & Age, vous ne le regretterez pas!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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