samedi 26 avril 2014

ANDREW W.K. - I Get Wet

Voulez-vous faire le party? Alors ça vous prend absolument l'album I Get Wet de Andrew W.K.! Cet album a causé toute une surprise lors de sa parution en 2001 et même maintenant, il n'a pas pris une ride. I Get Wet est une collection de chansons de collégiens parfaite pour faire la fête et déconner. La surprise vient du fait que toutes les chansons sont excessives et terriblement efficaces. I Get Wet combine l'énergie du punk avec des parties de guitare électrique très carrées (sauts de quarte et de quinte, accords majeurs plaqués avec force) avec des mélodies faciles à mémoriser et des paroles simplistes qui nous ordonnent de faire le party. Dans le genre de la musique punk de party, I Get Wet de Andrew W.K. est encore plus axé sur le party que l'est par exemple l'album Does This Look Infected? de Sum 41 (voir ma critique de Does This Look Infected? du 27 octobre 2012). En fait, Andrew W.K. agit sur son album comme un coach de sport, un entraîneur qui veut nous motiver à la fête. Pour lui, la fête est un véritable sport extrême qui doit être pris au sérieux. Son album semble s'adresser avant tout aux étudiants qui font partie d'une équipe de football (en France, ils appellent ça du rugby) sur les campus des universités américaines. Andrew W.K. offre en effet à ces hordes de jeunes en délire une musique idéale pour s'adonner à des beuveries... C'est que ce motivateur complètement cinglé n'arrête pas de nous crier par la tête de faire la fête avec des chansons extrêmement positives et énergiques comme dans le vidéoclip Party Hard. Avec des espadrilles de course, des jeans et un T-shirt blanc crotté, Andrew W.K. apparaît à nous comme un colosse grand de 1m90 aux longs cheveux sales. Sur la couverture de sa pochette d'album que l'on aperçoit ici, Andrew W.K. projette une image très forte avec ses cheveux mouillés et le sang qui coule du nez jusqu'au menton. Le comble de l'horreur est atteint avec la chanson Party Til You Puke (en anglais, ça signifie de faire le party jusqu'à en vomir) qui est une obsession totale pour le party. On ne sait pas si Andrew W.K. souffre d'un trouble obsessionnel compulsif pour le party ou s'il ne fait ça que pour plaisanter, mais une chose est sûre, c'est que I Get Wet est un album qui ne laisse pas indifférent. Il est impossible de rester de glace en entendant les chansons qui célèbrent le party avec tant d'aplomb que cela en devient vraiment ridicule. Ce faisant, Andrew W.K. invente un nouveau genre, le party hard rock. Andrew W.K. fait le party et ça s'entend. Est-ce que je vous ai dit que I Get Wet est un album de party? Andrew W.K. le répète constamment comme une litanie... La répétition de ce message pourrait devenir ennuyeuse à la longue mais il y a tant de conviction et d'énergie dans son album qu'il est impossible de s'ennuyer. De toute façon, parce que les chansons sont brèves comme le veut le style punk, l'album entier dure un peu moins de 36 minutes pour douze chansons! Cela ne fait même pas trois minutes par chanson. Il est vrai que la première pièce et la dernière pièce sont un peu comme une intro et une conclusion respectivement, ne durant même pas deux minutes chacune. Bien sûr, I Get Wet de Andrew W.K. est un album complètement idiot mais c'est fait avec tant de fraîcheur et de sincérité que cela en est vraiment désarmant. Ces chansons sont de véritables petits bijoux de musique pop accrocheuse de par leur construction et leur évidence. Andrew W.K. a du talent, c'est ce qui sauve I Get Wet de l'infâmie. Et c'est pourquoi je lui accorde une cote aussi élevée, même si c'est un album délibérément stupide et ridicule. À vos marques, prêt, party!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 19 avril 2014

QUEENS OF THE STONE AGE - Queens Of The Stone Age

Bien avant Songs For The Deaf, il y avait d'autres albums de Queens Of The Stone Age sur le marché. Comme c'est le cas pour bien d'autres groupes, le premier album de Queens Of The Stone Age a été un album homonyme. Il n'a pas été toujours disponible mais moi j'ai la chance de posséder un exemplaire original remontant à la première impression de l'album. La version que je détiens (et que je vais donc critiquer ici) est paru en 1998 et comporte onze chansons, avec du texte en espagnol à l'intérieur de la pochette. Elle ne contient pas les paroles des chansons. L'album débute avec quelques chansons vraiment très simples, avec des riffs minimalistes et peu de variété. Quel chemin parcouru pour Queens Of The Stone Age entre l'album Queens Of The Stone Age de 1998 et l'album ...Like Clockwork de 2013! Alors que ...Like Clockwork était un album difficile à écouter, plein de tension et présentant des riffs alambiqués (voir ma critique de ...Like Clockwork du 4 janvier 2014), Queens Of The Stone Age est un album simpliste et facile à avaler parce qu'il n'y a que peu d'éléments musicaux à la fois à comprendre. Cela ne veut pas dire qu'il s'agisse d'un mauvais album, bien au contraire. L'album dure environ 47 minutes mais on ne voit pas le temps passer et il semble même trop court. La griffe personnelle de Josh Homme, le chanteur de la formation, est perceptible dès ce premier album, démontrant avec éloquence sa forte personnalité, et on y sent cette même volonté de mystifier l'auditeur. Queens Of The Stone Age est tout bonnement un album un peu amateur, sympathique mais étrange aussi. En un sens, Queens Of The Stone Age me fait penser à White Blood Cells, le fameux album que The White Stripes ont lancé en 2001 (voir ma critique de White Blood Cells du 2 février 2013). On y retrouve un amateurisme similaire, une sorte de plaisir à surprendre l'auditeur qui ne sait pas où s'en va l'album qu'il est en train d'écouter. Par exemple, la rythmique saccadée de Walkin On The Sidewalks, la quatrième chanson de Queens Of The Stone Age, semble avoir inspiré The White Stripes pour la pièce Expecting que l'on retrouve sur l'album White Blood Cells. Cependant, contrairement à Expecting qui s'en tient à son rythme claudicant, Walkin On The Sidewalks tombe sur un riff répétitif avec d'imperceptibles changements auditifs, un peu comme de la musique minimaliste. Le morceau I Was A Teenage Hand Model est assez expérimental, tout comme la pièce instrumentale Hispanic Impressions Josh Homme se met à déconner avec sa guitare, faisant un pied de nez à la musique commerciale. Quant à You Can't Quit Me Baby, la musique s'emballe vers la fin en accélérant jusqu'à imploser d'elle-même dans une grande cacophonie sonore. Tout cela est fait avec des moyens très simples, pour ne pas dire évidents. Bien sûr, Queens Of The Stone Age est un album qui ne peut concurrencer White Blood Cells en termes de surprises, ce qui explique ma cote moins élevée pour l'album de Queens Of The Stone Age, mais l'originalité est la même. Ce n'est certes pas un grand album pour la formation de Josh Homme, du genre de Songs For The Deaf, mais c'est tout de même amusant à écouter et je serais donc plutôt tenté de le conseiller si vous êtes un fan de Queens Of The Stone Age. C'est un album qui permet de comprendre d'où vient Queens Of The Stone Age, après l'ère de Kyuss.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 12 avril 2014

DROWNING POOL - Desensitized

Si on ne se fiait uniquement qu'à la jolie blonde en bikini qui orne le dessus de la pochette de cet album illustré ici, on pourrait croire qu'il s'agit de la couverture d'un magazine pour hommes. Mais c'est pourtant bel et bien de l'album Desensitized paru en 2004 du groupe américain Drowning Pool qu'il s'agit. Le contenant va avec le contenu, c'est-à-dire qu'on a droit avec Desensitized à du rock musclé et viril orienté vers un public typiquement masculin. En fait, il s'agit de heavy metal assez primaire, avec des chansons formatées et sans originalité ni fantaisie, qui se préoccupe plutôt d'être bruyant pour impressionner les adolescents, ou alors les mâles adultes qui sont restés adolescents dans la tête. Du point de vue du style, Drowning Pool sonne ici comme du Disturbed et du Godsmack, des groupes metal qui ne sont pas réputés pour faire de la musique particulièrement avant-gardiste. J'ai d'ailleurs déjà critiqué l'album Faceless de Godsmack et je pourrais à peu près dire la même chose pour ce qui est de Desensitized (voir ma critique de Faceless du 4 février 2012). Dans le genre stupide, ils sont à peu près équivalents. On peut intervertir les deux albums sans que l'auditeur ne s'en rende compte. En fait, je trouve que Desensitized est pire que Faceless, ce qui n'est pas peu dire quand on pense à la débilité de l'album de Godsmack. C'est ce qui explique la note plus faible que je dois accorder à Desensitized. On retrouve bien aussi quelques autres influences sur l'album de Drowning Pool, comme par exemple celle de Slipknot sur Cast Me Aside ou encore celle du groupe metal Entombed sur la pièce Hate qui conclut l'album. Mais dans l'ensemble, Desensitized est un album peu intéressant du point de vue du style, ne parvenant pas à se démarquer de quelque façon que ce soit. Il y a un peu de néo-grunge sur Desensitized mais je ne qualifierais pas cet album de nü metal. Drowning Pool nous offre en effet un album qui est trop insignifiant pour cela. Non, Desensitized est vraiment un album qui se veut commercial et qui s'efforce d'être le moins original que possible pour ne pas déplaire à personne. Malheureusement, c'est justement cela qui est déplaisant. Écouter Desensitized de Drowning Pool revient à recevoir une brique par la tête. Il n'y a aucune ballade et les seules pièces avec un tempo modéré comme This Life ou encore Love And War n'épargnent pas les oreilles en décibels. Bien sûr, si c'est ce que l'on cherche, on est servi par l'album de Drowning Pool mais on peut aussi attendre mieux de la part d'un groupe metal des années 2000. Desensitized n'est évidemment pas un album marquant de l'année 2004 et il existe des dizaines d'albums parus durant cette année à préférer avant celui-ci. Vous pouvez même explorer les albums de 2004 dont j'ai déjà fait la critique sur ce blog. Ai-je besoin de le dire? Je déconseille l'achat de cet album idiot de Drowning Pool.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 5 avril 2014

HINDER - Extreme Behavior

La seule raison pour laquelle j'ai acheté cet album, c'est la jolie fille sexy que l'on aperçoit sur la couverture de la pochette qui est illustrée ici. Je ne connaissais pas le groupe et j'ignorais à quel genre de musique cela correspondait. Maintenant que j'ai bien écouté l'album, je peux en faire la critique pour vous. Malheureusement, ce n'est pas un bon album. Paru en 2005, Extreme Behavior n'a rien d'extrême, quoiqu'en dise son titre. Hinder nous joue un ramassis de clichés musicaux dans un style tout ce qu'il y a de plus commercial pour les radios. J'aurais dû m'en douter, avec une image sur la pochette aussi racoleuse. Hinder n'a pas vraiment de style qui lui est propre et semble plutôt déterminé à être assez aseptisé pour ne pas déplaire à personne. Les gars de Hinder visent le succès facile et sont prêts à sacrifier leur intégrité artistique à n'importe quel prix, c'est évident. C'est du rock pour les radios vraiment très générique, sans grand intérêt. J'appellerais cela du pop rock, à cause du soin porté aux mélodies accrocheuses et très passe-partout. À ne pas confondre le pop rock avec le soft rock, ce n'est pas la même chose. Il y a plusieurs ballades sur Extreme Behavior mais les guitares électriques sont toujours bien présentes. La pièce la plus "extrême" serait peut-être Room 21 qui jure avec le reste de cet album de Hinder aux arrangements léchés et proprets. Mais même là, Hinder a beau monter le volume d'un cran et se précipiter dans un rock endiablé, il n'empêche que le style demeure prévisible et sans surprise. La seule chanson digne d'intérêt est la dernière de l'album, intitulée Shoulda. Elle présente un peu d'originalité par rapport à la compote uniforme de cet album insipide. Le seul point positif de cet album de Hinder serait qu'il n'y a que dix chansons pour une durée d'environ 38 minutes, ce qui fait en sorte qu'on ne s'ennuie pas trop longtemps. Extreme Behavior est un album tellement mauvais que je le trouve encore pire que les albums de Simple Plan. En fait, Simple Plan fait du pop punk tandis que Hinder fait du pop rock, mais les deux formations font de la musique tellement mièvre et édulcorée qu'elles sont comparables. Faites le test et comparez Extreme Behavior avec Still Not Getting Any... par exemple (voir ma critique de Still Not Getting Any... du 18 mai 2013). C'est ce qui explique la note minable que j'accorde à ce chef-d'oeuvre de Hinder (constatez mon ironie un rien méchante). Je ne veux pas dire du mal d'un groupe rock comme Hinder qui est très apprécié aux États-Unis par un certain genre de clientèle pour ce type de musique, mais franchement, pour peu qu'on s'intéresse vraiment à la musique et qu'on ait déjà écouté du rock dans sa vie, il est difficile de trouver de réelles qualités à cet album parfaitement superflu. N'importe quoi serait plus original que Extreme Behavior, même un album de Cinderella (vous souvenez-vous de ce groupe hair metal des années '80?) qui n'est certainement pas le groupe le plus marquant de l'Histoire du rock'n'roll. Bref, c'est tellement mauvais que je ne sais pas quoi rajouter, peut-être parce qu'il n'y a rien à rajouter. On ne peut spéculer sur le vide. Cela m'apprendra d'acheter des albums uniquement sur la présentation d'une belle pochette seyante à regarder. Au moins, je peux admirer l'image à défaut d'admirer la musique...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 11/20