samedi 25 octobre 2014

SYSTEM OF A DOWN - Hypnotize

Comme j'ai de la suite dans les idées, il était immanquable que je vous fasse la critique de l'album Hypnotize de System Of A Down cette semaine puisque c'était au tour de Mezmerize la semaine dernière (voir ma critique de Mezmerize du 18 octobre 2014) et que les deux albums séparés forment en réalité un diptyque, un peu comme c'est le cas des albums Use Your Illusion I & II de Guns N'Roses. Ne nous trompons pas: Mezmerize et Hypnotize ne forment qu'un seul double-album mais dont chaque disque peut être acheté séparément de l'autre. Il faut donc préférablement posséder les deux albums, surtout qu'ils sont excellents tous les deux. Évidemment, Hypnotize ressemble beaucoup à Mezmerize puisqu'ils sont parus tous les deux en 2005 à six mois d'intervalle mais on constate malgré tout que Hypnotize est sensiblement plus sérieux. System Of A Down y semble moins intéressé d'impressionner l'auditeur par des effets comiques que d'exprimer ses vrais sentiments. Et quand System Of A Down se veut être plus profond, il fait mouche à tous les coups. Toutefois, on commence à bien connaître le style de nos amis de System Of A Down et on est moins épaté par leurs trouvailles musicales. Ceci fait en sorte que le ton est convenu sur la plupart des chansons et on ne se marre pas autant que sur Mezmerize. Même les outrances de U-Fig ne font plus rire. Bien sûr, il y a bien des moments où System Of A Down déconne un brin, comme sur la pièce rigolote Vicinity Of Obscenity ou encore avec l'utilisation d'un langage cru et outrancier sur l'étrange morceau She's Like Heroin. Mais dans l'ensemble, Hypnotize est un album légèrement plus sombre que son prédécesseur et je trouve que c'est une bonne chose. La situation dans le monde est intenable et révoltante et System Of A Down ne peut nier son amertume. Sur la chanson Lonely Day, le groupe y exprime toute la solitude qui habite son homme. Ici il n'y a plus de quoi rire. Pourtant, l'album est généralement très vivant, avec des tempos rapides et des moments très dynamiques mais il laisse pour moi un sentiment de désolation. Par exemple, Hypnotize démarre avec Attack, une chanson très vive qui nous lance tout de go dans l'action de cet album énergique mais dont le propos sur la propagande de la guerre n'est guère réjouissant. System Of A Down n'hésite pas d'autre part à recourir sur la pièce Dreaming à la technique contrapuntique qui est un procédé permettant d'empiler les voix une par-dessus l'autre. Ce n'est pas le chant choral car chaque voix a sa logique interne qui lui est propre. Johann Sebastian Bach (1685-1750) se servait de cette méthode savante trop souvent délaissée dans la musique populaire. Il serait difficile de choisir lequel des deux albums de System Of A Down est mon préféré. J'adore Mezmerize et Hypnotize et je ne peux me décider. Il va de soi que je leur accorde la même cote d'appréciation personnelle. Non, tout bien réfléchi, on ne peut pas choisir un ou l'autre des deux albums alors il faut acheter les deux. D'ailleurs, Hypnotize a une palette dépliable en carton qui peut s'insérer dans Mezmerize, ne faisant qu'une seule pièce qui tient debout! Les deux albums viennent par ailleurs chacun dans un boîtier cartonné avec une couverture en relief qui procure une sensation tactile au toucher. Je suis fort heureux de pouvoir collectionner les deux albums et ils occupent une place de choix dans ma discothèque. Avec Mezmerize et Hypnotize, System Of A Down prouve qu'il est un des groupes metal les plus marquants de l'Histoire du rock avec Deep Purple, Scorpions et Pantera.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 18 octobre 2014

SYSTEM OF A DOWN - Mezmerize

Une joyeuse bande de fous. C'est ce qui ressort à l'écoute de cet album de System Of A Down, le premier d'un diptyque paru en 2005 sur étiquette American. Les deux albums sont parus à six mois d'intervalle et Mezmerize est le premier d'entre eux. System Of A Down s'était imposé avec son précédent album Toxicity comme étant un groupe metal complètement déjanté et c'est fort heureusement encore le cas ici. Il y a quelque chose qui tient de la folie sur Mezmerize et à cause des sujets parfois lourds mais de la musique totalement débridée, on ne sait trop s'il faut rire ou pleurer. Une chanson comme Cigaro par exemple est vraiment ridicule (dans le bon sens du terme) alors que d'autres pièces sont plus sérieuses comme Question! et Lost In Hollywood. En quelque sorte, Mezmerize va encore plus loin dans la satyre et la folie que Toxicity, le classique de System Of A Down que j'avais pourtant adoré (voir ma critique de Toxicity du 25 janvier 2014). Mezmerize est un album metal mais plusieurs suggèrent qu'il s'agit en fait de rock progressif. C'est ainsi qu'une pièce comme B.Y.O.B., le grand succès tiré de l'album, présente de fréquents changements de tempo, de brusques passages entre doux et fort et une invention mélodique originale. Néanmoins, même s'il emprunte des éléments caractéristiques du rock progressif, cet album de System Of A Down est bien du metal digne du 21e siècle. Les morceaux de Mezmerize sont enchaînés un à l'autre, sans transition ni silence, ce qui le fait ressembler à une unique énorme chanson de 36 minutes! Certaines chansons font à peine deux minutes alors que Lost In Hollywood dépasse les cinq minutes. Mais dans l'ensemble, on a des pièces assez courtes qui nous font passer promptement d'une idée musicale à une autre, ce qui peut être déstabilisant pour un auditeur néophyte. De plus, Serj Tankian et Daron Malakian, les deux chanteurs principaux de System Of A Down, n'y vont pas de main morte avec les paroles de leurs chansons. Ils utilisent un langage cru qui ne connaît guère la censure de la part de leurs auteurs. Cette adoption de mots choquants pourrait ne pas plaire à tous les auditeurs, aussi il faut être prévenu avant d'écouter Mezmerize. Moi ça ne me dérange pas trop parce que c'est fait avec intelligence, avec une envie de provoquer mais de façon intellectuelle. Les membres de System Of A Down veulent interpeller l'auditeur sur les sujets qui les intéressent et ce servent de propos dérangeants pour parvenir à leurs fins. La musique aussi est intellectuelle dans le sens où elle est complexe et très diversifiée. Elle peut être humoristique, c'est-à-dire loufoque et farfelue, ou sombre et intense, mais elle présente toujours une belle excentricité propre à la musique metal. En tous les cas, on a affaire ici à un autre album génial de System Of A Down, qui nous fait beaucoup espérer pour le deuxième volet de ce diptyque. System Of A Down a un style qui lui est propre et qui ne ressemble à rien d'autre, et réussit avec Mezmerize à créer un album aussi extravagant que Toxicity, sinon même encore plus, tout en évitant de refaire le même album. Il est clair que System Of A Down est pour moi le meilleur groupe metal des années 2000.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 11 octobre 2014

LINKIN PARK - Meteora

Pourquoi changer une formule qui marche? C'est ce que semble s'être dit Linkin Park lors de la confection de l'album Meteora. Le successeur tant attendu de Hybrid Theory reprend la même recette de rap metal, c'est-à-dire de grosses guitares électriques pesantes accompagnées de rythmes hip hop et de scratch, qui a fait le succès de Linkin Park au tournant du siècle. En écoutant bien cependant, l'amateur saura trouver maints nouveaux détails sur Meteora qu'on ne retrouvait pas sur le précédent album de Linkin Park. On s'aperçoit que les échantillonnages sont beaucoup plus raffinés et que les chansons ont gagné en maturité. C'est un peu normal que Linkin Park ait voulu refaire un album aussi populaire que Hybrid Theory mais en y ajoutant l'expérience acquise depuis lors. Il s'ensuit un album au son plus évolué et encore plus accrocheur que Hybrid Theory que j'avais pourtant bien aimé (voir ma critique de Hybrid Theory du 28 juin 2014). De fait, on constate avec le recul que Linkin Park fait toujours des albums de plus en plus intéressants au fur et à mesure que le groupe évolue, jusqu'à A Thousand Suns qui sera un sommet dans la carrière de nos amis de Linkin Park (voir ma critique de A Thousand Suns du 13 juillet 2013). Meteora est meilleur que Hybrid Theory, même s'il lui ressemble beaucoup. C'est d'ailleurs parce qu'ils se ressemblent que je leur accorde la même cote d'appréciation, même si je préfère Meteora encore plus. Linkin Park garde tout son impact avec des chansons qui cognent dur et qui frappent fort comme Lying From You, possiblement la plus agressive de tout l'album de Linkin Park, mais est également capable de moments plus doux et sensibles comme par exemple Easier To Run ou encore Breaking The Habit. À vrai dire, Meteora est un album moins enragé et bien plus décontracté, ce qui me plaît assez. Sur Meteora, la musique respire alors que Hybrid Theory était claustrophobique. De plus, Linkin Park expérimente davantage comme c'est le cas de Nobody's Listening qui utilise un son de shakuhachi, une sorte de flûte exotique employée dans la musique traditionnelle nippone. Quant à Session, il s'agit d'une pièce entièrement instrumentale dans le style rap et électro. L'album conclut avec Numb, un autre grand succès du groupe qui sera reprise plus tard en tandem avec Jay-Z! Du début à la fin, Meteora est une parfaite réussite qui devrait plaire aux fans de Linkin Park dont je n'ai pas honte d'avouer que je fais partie. Il y a en tout 13 pistes mais Foreword n'est qu'une intro de 13 secondes, ce qui fait en sorte qu'il n'y a que 12 chansons sur Meteora, incluant l'instrumentale Session, pour une durée inférieure à seulement 37 minutes de musique, ce qui est encore plus concis que Hybrid Theory. Cela montre qu'avec des chansons sur Meteora ne durant en moyenne que trois minutes, ça évite les longueurs et rend l'album de Linkin Park plus vivant. On ne s'ennuie jamais avec Meteora alors procurez-vous le au plus vite. En terminant, je m'en voudrais de ne pas mentionner ici le documentaire intitulé "The Art Of Meteora" qui figure sur la portion multimédia du CD que je possède. Il explique le parcours artistique de Linkin Park pendant la création de Meteora et s'avère instructif et fort intéressant. En combinant peinture et musique, les membres de Linkin Park se positionnent ainsi en tant qu'artistes multidisciplinaires. En plus, il y a toutes sortes de gadgets multimédia sur cet album qui remonte à 2003, ce qui ravira le collectionneur. Bien sûr, Meteora demeure un album plutôt orienté vers un marché d'adolescents mais je l'écoute encore malgré mon âge. Ce n'est peut-être pas de mon âge mais je m'assume...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 4 octobre 2014

BLINK-182 - Take Off Your Pants And Jacket

Take Off Your Pants And Jacket, paru au début du siècle en 2001, est le tout dernier album de blink-182 dans le créneau pop punk. En effet, blink-182 se mettra à expérimenter après cet album avec le nouveau millénaire, que ce soit au sein même de blink-182 ou dans d'innombrables autres projets parallèles dont j'ai d'ailleurs déjà critiqué l'interminable nomenclature d'albums. Vous pouvez immédiatement aller consulter ces critiques sur ce blog. Pourtant, je ne suis pas un fan de blink-182, loin de là. En fait, c'est justement quand blink-182 se décidera enfin à évoluer musicalement que j'ai commencé à les apprécier. Mais puisque Take Off Your Pants And Jacket appartient au premier style du groupe, je suis obligé d'avouer que je n'aime pas tellement cet album. Take Off Your Pants And Jacket de blink-182 se situe dans la même lignée que les albums qui le précèdent, en particulier Enema Of The State que j'ai trouvé tout simplement consternant (voir ma critique de Enema Of The State du 13 octobre 2012). Take Off Your Pants And Jacket est musicalement aussi médiocre que Enema Of The State auquel il ressemble beaucoup, pour ne pas dire trop. Il suffit donc de lire ma critique de Enema Of The State pour savoir ce que je pense de Take Off Your Pants And Jacket. Tout de même, il y a deux ou trois chansons que je peux presque supporter sur Take Off Your Pants And Jacket, comme The Rock Show ou alors Stay Together For The Kids. Sur d'autres chansons, on sent même en gestation le futur style de blink-182 qu'on retrouvera par exemple sur l'album Neighborhoods (voir ma critique de Neighborhoods du 14 septembre 2013), ce qui fait que je pourrais préférer Take Off Your Pants And Jacket à Enema Of The State. Malheureusement, le travail de blink-182 semble moins abouti sur Take Off Your Pants And Jacket, ce qui revient alors vraiment au même. Pour cette raison, je dois donc accorder à Take Off Your Pants And Jacket une cote d'appréciation équivalente. Les fans de blink-182 aimeront sans doute Take Off Your Pants And Jacket mais moi, je déteste les deux albums également. En les circonstances, ma cote est donc très clémente, désireux que je suis de ne pas trop vouloir froisser ici les susceptibilités... Ma chanson favorite sur Take Off Your Pants And Jacket est Happy Holidays, You Bastard car elle ne dure que 42 secondes! J'aime le punk qui va droit au but, concis et rapide. De plus, ça fait moins long à endurer pour cette chanson de blink-182. D'ailleurs, tout l'album ne dure que 39 minutes pour 13 pistes, ce qui est sa principale qualité. Je n'y peux rien, désolé mais la musique de blink-182 est juste mauvaise à mes oreilles, aussi originale et distinctive qu'elle puisse être par rapport à celle des autres formations pop punk. Par contre, j'aime bien les vidéoclips marrants du groupe. Il faut avoir vu au moins une fois le vidéoclip pour la pièce First Date, c'est du blink-182 tout craché. Le concept de la chanson The Rock Show est aussi bien trouvé, les gars de blink-182 s'amusant à dépenser un chèque remis par la compagnie de disques de toutes les façons inimaginables... Il n'y a donc pas que du mal à dire de Take Off Your Pants And Jacket mais il est évident qu'il faudra attendre l'album suivant pour que j'y aille d'éloges bien sentis. À suivre...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20