samedi 6 juin 2015

AIRBOURNE - Runnin' Wild

Il n'est pas clair quand l'album Runnin' Wild de AC/DC est arrivé chez les disquaires. Il semble qu'il soit paru au début de l'été 2007 dans son pays d'origine, soit l'Australie, mais qu'il n'ait été disponible qu'au commencement de 2008 au Québec. Vous vous dites que j'ai fait une erreur en attribuant cet album à AC/DC. Mais c'est parce que la ressemblance est si frappante qu'on peut quasiment confondre Airbourne avec AC/DC... À vrai dire, l'album Runnin' Wild ressemble tellement à du AC/DC que même AC/DC n'aurait pas fait un album comme Runnin' Wild. C'est une sorte de caricature de ce qu'est AC/DC en tant que groupe rock de party, une imitation qui, à force de vouloir ressembler à son modèle, rate le coche et finit même par exaspérer, sinon à tout le moins à ennuyer. Il y a quelque chose de trop systématique dans la façon dont les chansons sont composées et elles deviennent vite prévisibles et ce, malgré les fréquents changements de tempo d'une pièce à l'autre. Si on compare avec l'album Black Ice de AC/DC paru à la même époque que Runnin' Wild, on s'aperçoit que AC/DC est bien plus subtil, nuancé et sophistiqué que Airbourne (voir ma critique de Black Ice du 1er mars 2014). La copie ne surclasse pas l'original et bien sûr, Black Ice est un meilleur album que Runnin' Wild. Mais l'intention des gars de Airbourne n'est pas là; c'est leur premier album et ils n'ont pas une kyrielle d'albums à leur actif comme AC/DC; ils sont encore candides vis-à-vis du monde du rock'n'roll et ils souhaitaient manifestement sortir un album destiné avant tout à la fête et à la beuverie. Dès la première chanson, le solo énergique de la guitare, qui nous vomit une véritable diarrhée sonore et semble ainsi tout droit sorti de l'album Nevermind The Bollocks des Sex Pistols, ne laisse aucun doute sur la volonté de Airbourne de nous jouer du putain de rock'n'roll, point final. Les chansons de Airbourne s'enfilent les unes après les autres en ne laissant que peu de répit pour l'auditeur, le tempo étant souvent effréné, les guitares électriques ayant le volume au maximum et les refrains accrocheurs étant diablement efficaces pour faire lever n'importe quel party. À ce titre, mes chansons préférées ne sont pas forcément les plus agressives mais celles qui sont les plus mémorables, comme par exemple la pièce-titre Runnin' Wild, l'irrésistible Fat City ou la très excellente Heartbreaker. Toutefois, Cheap Wine & Cheaper Women m'apparaît moins inspirée et superflue sur cet album malgré tout redoutable de Airbourne de onze chansons (l'album termine avec Hellfire qui semble un peu à part sur l'album à cause du jeu de guitare un peu sale dans l'intro). Mais le reste est tout de même stupéfiant de justesse quand vient le temps de plagier le style de AC/DC, avec la batterie, la basse et la guitare qui restituent avec perfection tous les clichés qu'on retrouve chez AC/DC où seule la voix du chanteur de Airbourne ne parvient point à simuler celle de Brian Johnson, très caractéristique il est vrai. Car c'est bien de cela dont il s'agit: Airbourne ne fait ici que du plagiat, même s'il s'agit d'un étonnant tour de force, et ne se gêne pas pour piller la musique de son jumeau australien. Les limites de l'art de Airbourne apparaissent alors cruellement à l'auditeur, qui peut certes taper du pied mais qui repassera pour ce qui est de l'originalité. Pour cette raison, je me vois dans l'obligation de n'octroyer qu'une cote misérable à cet album de hard rock pourtant incroyablement catchy et redoutablement efficace, car on ne peut pas comme ça voler le style de n'importe qui en toute impunité. Vous n'apprendrez rien de nouveau à écouter Runnin' Wild mais si vous avez envie d'une forte dose de rock'n'roll, Airbourne remplit fort bien son rôle en proposant un album encore plus décapant que ce dont nous a habitué AC/DC par le passé. De là à dire que Airbourne va remplacer AC/DC quand le fameux groupe rock cessera ses activités, je ne suis pas près de l'affirmer...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 11/20

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