samedi 30 janvier 2016

ESCAPE THE FATE - Dying Is Your Latest Fashion

Si on ne se fiait qu'au vidéoclip misogyne du groupe Escape The Fate pour la chanson Situations que l'on peut apercevoir sur YouTube, on croirait qu'il s'agit d'un groupe de hair metal tout droit sorti des années '80. Il ne faut donc pas prendre très au sérieux l'imagerie adolescente du groupe, d'autant plus que Escape The Fate se cantonne plutôt dans le post-hardcore et le style emo. En fait, pour décrire le style de leur album Dying Is Your Latest Fashion, on pourrait dire que ça ressemble à du Yellowcard avec du emo en plus, chose particulièrement évidente sur un titre comme Not Good Enough For Truth In Cliche par exemple. J'aime beaucoup Yellowcard, particulièrement l'album Ocean Avenue paru en 2003 (voir ma critique de Ocean Avenue du 6 avril 2013), alors il n'est pas étonnant que j'ai aussi aimé tout de suite Dying Is Your Latest Fashion. L'album de Escape The Fate est paru trois ans après Ocean Avenue, soit en 2006, et il est évident qu'il sonne un peu plus moderne que Ocean Avenue, surtout à cause de son style emo. J'ai donc adoré Dying Is Your Latest Fashion avec ses paroles sur la mort et le rouge à lèvres, où le chanteur utilise sa voix claire et clean tandis qu'il est accompagné par la voix monstrueuse de ses acolytes, mais surtout avec ses mélodies spontanément accrocheuses et expressives (c'est du emo après tout). Il n'y a aucune chanson ennuyante sur cet opus de Escape The Fate, et certains moments sont véritablement réussis, comme la chanson Situations dont je parlais un peu plus haut et dont est d'ailleurs extraite la phrase servant au titre de l'album, l'excellente The Guillotine qui se divise en deux sections et dont la dernière, au tempo lent et étiré, est superbement mise en valeur avec les grognements de la voix monstrueuse, la ballade emo Cellar Door aux sentiments tellement épiques, la pièce Not Good Enough For Truth In Cliche qui se démarque du lot et bien sûr la très poignante The Day I Left The Womb qui conclut l'album avec le chanteur accompagné uniquement par la guitare acoustique et qui se présente comme une lettre émouvante adressée à sa petite famille dysfonctionnelle. Cependant, toutes les autres chansons de l'album sont également intéressantes et je m'en veux de ne pas passer au crible chacun des morceaux qu'on retrouve sur Dying Is Your Latest Fashion. Allez écouter cet album du groupe Escape The Fate si vous aimez le punk, le metalcore ou simplement Yellowcard, vous allez vous délecter de ce petit bijou dans le genre emo qui touche un peu à tous ces styles. Il s'agit d'ailleurs du meilleur album par Escape The Fate, ce qui est dommage car le chanteur quittera la formation après celui-ci alors que pourtant sa voix très particulière et caractéristique est parfaitement adaptée au style qu'il chante. C'est donc l'album que je recommande en priorité pour découvrir l'art de cette formation originaire de Las Vegas et qui a été dépêché pour l'anecdote par l'étiquette Epitaph réputée pour avoir signé des groupes punk fameux tels que Rancid, Bad Religion et Pennywise, et qui témoigne sans ambages de la qualité du emo dont font preuve nos amis d'Escape The Fate. En fait, je dirais presque que Dying Is Your Latest Fashion est un classique du genre, ce qui en dit long sur le bien que je pense d'un tel album. Je dois tout de même me retenir un peu et rester lucide, puis le classer dans la moyenne des groupes rock accrocheurs que j'aime, car il serait exagéré de prétendre qu'il s'agit ici d'un album digne du génie, certes, mais quand même un sapristi de bon album avec des refrains rassembleurs et une sensibilité emo sans aucune faute de goût. Dying Is Your Latest Fashion par Escape The Fate figure certainement parmi mes albums classiques personnels que j'aime le plus écouter.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 23 janvier 2016

BRING ME THE HORIZON - There Is A Hell Believe Me Ive Seen It. There Is A Heaven Lets Keep It A Secret

Le titre complet de cet album de Bring Me The Horizon est There Is A Hell Believe Me Ive Seen It. There Is A Heaven Lets Keep It A Secret mais pour des raisons faciles à comprendre, je me bornerai à n'utiliser que le diminutif There Is A Hell quand je me référerai à cet album. Le titre est extrait des paroles chantées par l'artiste invitée canadienne Lights dans la chanson d'ouverture de There Is A Hell, la pièce Crucify Me. Sa jolie voix enfantine donne un petit quelque chose de sexy à l'album de Bring Me The Horizon et d'ailleurs, j'aime bien les voix féminines dans le metal (on n'a qu'à penser à Kittie, Evanescence et Nightwish, tous des groupes metal dont j'ai déjà fait la critique de leurs albums par le passé). Pourtant, je n'ai pas été immédiatement séduit par l'album de Bring Me The Horizon qui nous occupe ici. Lorsque j'ai entendu There Is A Hell pour la première fois, je me suis retourné et je me suis dit: "mais c'est quoi cette merde que je viens d'écouter?"... Le chanteur, avec sa jolie voix d'écorché vif, crie comme si le son qu'il produit avec sa gorge était tout droit sorti d'un sac à ordures. Comme si ce n'était pas assez, Bring Me The Horizon a eu l'idée saugrenue de trafiquer la voix de Lights comme si le CD sautait dans le lecteur par-dessus le rythme instable et imprévisible d'une tonitruante guitare apocalyptique. Cela est même dangereux car il y a un risque sérieux à endommager vos haut-parleurs...! Tout ceci est pour montrer comme au théâtre la souffrance d'une âme en peine d'adolescents perturbés qui veulent à mettre plein la vue à d'autres adolescents perturbés. C'est violent, romantique et cauchemardesque comme de la musique emo qu'on aurait gonflée au bruit épouvantable de guitares assassines. Souvent, c'est une véritable agression sonore mais Bring Me The Horizon sait aussi se faire doux et calme comme cet interlude instrumental intitulé Memorial qui permet de varier la sauce et de reprendre avec encore plus de punch. C'est donc du metalcore brutal mais il y a en effet aussi l'influence du emo sur There Is A Hell, même si on est loin de l'un des pionniers du genre, le groupe Box Car Racer par exemple (voir ma critique de Box Car Racer du 21 juin 2014). En fait, There Is A Hell me fait plutôt penser à We Don't Need To Whisper de l'autre groupe de Tom DeLonge pour la volonté manifeste à révolutionner le rock'n'roll, les prétentieux Angels & Airwaves (voir ma critique de We Don't Need To Whisper du 15 juin 2013). Ce sont de petits freluquets avec le nombril encore humide qui s'imaginent qu'ils vont réinventer le rock avec leur style supposément torturé, mature et révolutionnaire. Le chanteur à la voix éraillée de Bring Me The Horizon se prend peut-être pour feu Lemmy Kilmister (1945-2015) et croit naïvement qu'il peut "rocker" la place mais la démarche artistique prisée par son groupe Bring Me The Horizon empêche There Is A Hell de n'être autre chose que la saveur du mois. Pourtant, en le réécoutant au péril de mon système de son, j'ai éprouvé un malicieux plaisir coupable à écouter ses petits jeunes tourmentés nous balancer leur fiel entre les oreilles. C'est en tous cas bien moins ennuyant que Angels & Airwaves et le côté dangereux de Bring Me The Horizon, même s'il y a une bonne dose de candeur dans la volonté de ces adolescents de simuler l'Armageddon à chaque chanson, vaut mieux que la platitude de bien des groupes emo. Peu importe qu'on l'adore ou qu'on le déteste (ou qu'on adore le détester), There Is A Hell est un album qui ne laisse pas indifférent et uniquement pour cette raison, il mérite une cote plus élevée que les douteux Angels & Airwaves. There Is A Hell Believe Me Ive Seen It. There Is A Heaven Lets Keep It A Secret de Bring Me The Horizon est paru en 2010 et semble bien daté de nos jours mais même s'il tombera dans l'oubli quand la mode sera passée et qu'il est difficile à prendre au sérieux, c'est un album étonnant qui mérite qu'on lui accorde une oreille attentive, histoire de savoir ce qui intéresse la nouvelle génération montante de musiciens dans le merveilleux monde du metal. Cet album n'est certes qu'une cochonnerie, mais c'est une bien belle cochonnerie.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 16 janvier 2016

BULLET FOR MY VALENTINE - Venom

J'ai acheté ce nouvel album de Bullet For My Valentine dès sa parution en août 2015 et depuis, je ne l'ai toujours pas regretté. À vrai dire, ce n'est pas tout à fait exact: je regrette de l'avoir acheté au détriment de la version deluxe. Je ne sais pas pourquoi j'ai acheté la version standard de Venom, d'autant plus que je suis collectionneur. J'aurais eu droit à quelques chansons supplémentaires pour un coût relativement minime. Je m'en veux mais le mal est fait: je suis pris avec mon album ordinaire de onze titres, ce qui est peu quand on aime Venom par Bullet For My Valentine, mais que cela ne me prive pas d'avoir du plaisir. Car bien entendu, j'ai tout de suite aimé Venom, même si je dois confesser qu'il s'agit avant tout d'un produit commercial avant d'être une œuvre purement artistique. Bullet For My Valentine est en effet un groupe de metalcore commercial qui n'expérimente pas beaucoup, à l'opposé par exemple de Avenged Sevenfold. Par ailleurs, le style qu'on retrouve sur Venom de Bullet For My Valentine se situe quelque part entre les albums Long Live d'Atreyu et Life Starts Now de Three Days Grace, deux opus dont j'ai déjà fait la critique par le passé (voir ma critique de Long Live du 9 janvier 2016 et ma critique de Life Starts Now du 30 mai 2015). En ce sens, ce que je pense de Venom ressemble grandement à ce que j'ai déjà écrit concernant l'album Long Live d'Atreyu que j'ai critiqué la semaine dernière, aussi je ne me répéterai point. Allez lire ma critique de Long Live pour en savoir plus. Les gars de Bullet For My Valentine ont senti le besoin de monter le volume d'un cran et Venom est l'album le plus dur du groupe gallois en dépit de nombreuses ballades racoleuses, tout comme Long Live est le plus agressif d'Atreyu. Pareillement, lisez mes écrits sur Three Days Grace si le côté émotif du metal de Bullet For My Valentine vous interpelle, puisque Venom est un album expressif dans le même genre que ceux de Three Days Grace. Avec Venom, on a donc un album qui n'est pas très original mais qui fonctionne parfaitement, ce qui est à peu près tout ce que l'on peut souhaiter d'un album de Bullet For My Valentine. C'est une œuvre très divertissante et on ne s'y ennuie pas une seconde. La première piste intitulée laconiquement V est une introduction plutôt impressionnante pour la pièce qui vient après, No Way Out. Ma préférée sur Venom est la suivante, un morceau très agressif intitulé Army Of Noise qui ne laisse aucun doute sur la volonté de Bullet For My Valentine de durcir son son. Sur l'album, on retrouve également de bonnes ballades comme Worthless, plus lente mais quand même suffisamment agressive, et surtout la pièce-titre Venom qui me rappelle par son atmosphère la "power ballad"... Love Bites de Def Leppard! C'est vrai que l'aspect commercial de Venom n'est pas sans évoquer le metal des années '80, plus spécifiquement le heavy metal du Royaume-Uni dont sont  bien sûr également originaires Bullet For My Valentine et Def Leppard. L'album de Bullet For My Valentine se termine avec un morceau plus dur, une chanson intitulée Pariah qui augmente le tempo et qui conclut l'album sur une note plus rock et dynamique. Venom est en soi un album qui sait équilibrer le doux et le fort, l'expressif et l'agressif, et se présente comme une marchandise efficace pour les fans, un produit ciselé très professionnel. Le seul défaut que l'on puisse trouver à l'album Venom de Bullet For My Valentine, outre le fait qu'il ne soit ni original ni innovateur, est sa durée pas trop généreuse de 41 minutes. Avec ses dix chansons (le premier des onze titres n'est qu'une introduction d'une minute et demie), j'aurais souhaité que le plaisir se prolonge mais pour ça, il aurait fallu que je sois moins con et que j'achète la maudite version deluxe...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 9 janvier 2016

ATREYU - Long Live

C'est au mois de septembre 2015 que la formation américaine de metalcore Atreyu fit paraître son sixième opus intitulé Long Live. Il s'agit d'un album de treize chansons incluant la pièce en bonus So Others May Live qu'on ne retrouve pas sur toutes les versions. Ce n'est pas un album live contrairement à ce que l'on pourrait croire en se fiant à son titre mais bel et bien un album studio. Atreyu n'est pas le genre de groupe à réinventer la roue; son metalcore est en effet un peu trop formaté mais il recèle tout de même de belles surprises. Long Live est un album un peu plus agressif que ce à quoi nous avait habitués Atreyu par le passé. D'ailleurs, bien qu'il ressemble à plusieurs autres groupes similaires de metalcore, je trouve que Atreyu est un peu plus dur que l'album Avenged Sevenfold du groupe du même nom, une autre formation metalcore bien connue et qui est passablement plus réservé quand vient le temps de monter le volume (je fais exception cependant de ses deux premiers excellents albums) mais qui est aussi beaucoup plus capable d'expérimenter que Atreyu (voir ma critique de Avenged Sevenfold du 14 mars 2014). Avenged Sevenfold est un groupe pour lequel j'ai énormément de respect et la comparaison est donc flatteuse. J'aime bien Atreyu, son niveau sonore est acceptable pour mes oreilles (pas trop agressif mais tout de même assez dur), mes pièces préférées de Long Live étant Cut Off The Head, la surprenante Do You Know Who You Are et la captivante Start To Break, entre autres. La plus pesante des chansons de Long Live est en fait la piste en bonus dont je parlais plus tôt et qui arrive en dernier sur l'album, terminant ainsi de belle façon cet album d'Atreyu. Dès Start To Break, on sent que l'album s'achève par l'accumulation des idées musicales et les deux pièces qui suivent et qui sont les dernières viennent clouer le cercueil, si on peut dire en référence au visuel de la couverture. Il vaut donc la peine de se procurer une version avec le ou les bonus, quoique cet album d'Atreyu pourrait aussi finir sans les deux derniers morceaux. L'ordre des chansons est en réalité crucial et Atreyu a su calculer la position de chacune des pièces de façon à créer le maximum d'effet. Par exemple, Start To Break arrive après la ballade obligée de l'album, une très bonne chanson intitulée Moments Before Dawn qui se déploie comme une lente procession hypnotique, ce qui impressionne par la technique efficace du contraste. Même chose avec Do You Know Who You Are, une étrange pièce qui débute comme le classique We Will Rock You de Queen avec son rythme scandé à la batterie mais qui bifurque rapidement vers un tout autre propos. En entendant Do You Know Who You Are pour la première fois, j'ai immédiatement pensé: "ah non, pas un autre hymne d'aréna sans originalité"! Fort heureusement, Atreyu évite de tomber dans le cliché et rend son album plus intéressant. Autre moment fort et étonnant sur Long Live, il y a la chanson Brass Balls qui s'éloigne sensiblement du metalcore et opte plutôt pour un bon rock'n'roll bien tapé dans une formule toute moderne cependant. Il est assez étrange de constater que ça marche, on ne dirait pas que Brass Balls soit déplacée dans un contexte metalcore. Toutes les chansons sont bonnes sur Long Live, c'est un album honnête et correct dans une perspective commerciale, bien que ce ne soit rien de bien nouveau ou original. L'auditeur familier au metal d'Atreyu ne sera pas dépaysé avec Long Live. Voilà un album professionnel qui sait répondre aux attentes des fans et autres amateurs de metalcore qui voudront se l'approprier fort certainement et avec raison. Vous pouvez donc y aller sans crainte et ne serez pas déçu si bien sûr vous savez à l'avance à quoi vous attendre. Moi en tous cas, je trouve ça plaisant à écouter quand je cherche quelque chose de facile, accrocheur et bien fait à me mettre entre les oreilles. Pour le travail qu'il y a derrière un tel album, je suis donc enclin à lui donner une cote moyenne mais fort honorable.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20