samedi 19 novembre 2016

THE (INTERNATIONAL) NOISE CONSPIRACY - The First Conspiracy

Après la séparation du groupe Refused qui nous avait offert l'inconcevable The Shape Of Punk To Come en 1998 (voir ma critique de The Shape Of Punk To Come du 6 août 2016), voici le chanteur de Refused, le controversé Dennis Lyxzén, qui nous présente en 1999 son nouveau groupe The (International) Noise Conspiracy avec le premier album de la formation au titre logique, The First Conspiracy. En réalité, The First Conspiracy est une compilation de 45-tours parus en Europe quelques mois plus tôt. Cela fait en sorte que cet album est presque un EP puisqu'il ne contient que 27 minutes et demie de musique pour douze chansons. C'est dire que la plupart des chansons font à peine deux minutes, ce qui va dans le sens de la philosophie punk de l'album. Bien que cet opus par The (International) Noise Conspiracy s'oriente plutôt vers le rock garage et les sixties, il a beaucoup en commun avec le style punk: même brièveté des chansons, même simplicité harmonique, même rhétorique antisociale... De fait, The First Conspiracy est un album redoutablement efficace, qui va droit au but et qui s'entoure d'un aura mystérieux évoquant cette fameuse conspiration dont se revendique le groupe et qui donne son nom aussi à l'album. The (International) Noise Conspiracy apparaît alors comme une bande de cinq conspirationnistes révolutionnaires qui entendent libérer le prolétariat et annihiler le labeur du travail imposé par le système capitaliste... Les propos de la formation suédoise sont absolument jusqu'au-boutistes, extrêmement radicaux et certainement insurrectionnels. L'idéologie ultra-gauchiste révolutionnaire de The (International) Noise Conspiracy ferait passer le communisme marxiste et léniniste pour une doctrine de la droite! On n'est pas forcé d'adhérer au discours unilatéral du groupe, fort heureusement, pour en apprécier la musique. On peut notamment remarquer la ligne mélodieuse de la basse qui se détache du tissu musical ainsi que la présence de l'orgue tenu par la musicienne Sara Almgren qui rappelle rien de moins que The Doors. Dans un style aussi stéréotypé que celui perpétré par The (International) Noise Conspiracy, il est pratiquement un tour de force d'en renouveler l'intérêt sur douze chansons, ce que parvient à faire la formation rock scandinave. Un morceau comme T.I.M.E.B.O.M.B. par exemple adopte un ton plus intimiste que le reste de l'album assez extraverti, tandis que The Blast-Off s'élance dans un tempo rapide et contrastant qui induit de la variété à l'ensemble. Mais c'est surtout le style inimitable de la formation qui attire notre attention, nos amis révoltés parvenant à recréer le climat protestataire des années '60 avec une relative économie de moyens. Bref, The First Conspiracy par le groupe The (International) Noise Conspiracy, paru en 1999, n'est évidemment pas pour le premier quidam venu, tant le propos extrémiste et radical peut dérouter et la musique maniérée et stylisée s'avère tout-à-fait anti-commerciale. Néanmoins, il fait du bien d'entendre cet album à l'orée de l'ère républicaine d'un populiste comme Donald Trump aux États-Unis, puisque l'on se dit que la gauche des altermondialistes n'est finalement peut-être pas encore morte...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

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