samedi 22 juillet 2017

COHEED AND CAMBRIA - No World For Tomorrow

Pour le quidam moyen, le rock progressif évoque des figures rythmiques complexes et savantes avec des harmonies bizarroïdes et une instrumentation baroque dans des pièces expérimentales qui n'en finissent plus de finir. Ce préjugé bien ancré dans la population n'est pas sans avoir un fond de vérité, il est vrai. Mais alors qu'on écoute No World For Tomorrow de Coheed and Cambria pour s'apercevoir que ce peut être tout autre chose. En effet, cet album est progressif jusqu'au bout des ongles, ce qui ne l'empêche pas d'être absolument accessible. Les excentricités musicales de ce style sont mises au rancart au profit de la ligne mélodique, tout simplement. En réalité, Coheed and Cambria a beaucoup gagné en maturité depuis son album In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 qui était un peu déroutant (voir ma critique de In Keeping Secrets Of Silent Earth:3 du 25 juin 2016). Le style sur No World For Tomorrow est certes moins original mais il est plus mesuré, oui, plus subtil. Coheed and Cambria refuse de céder à la facilité et évite d'utiliser des effets flamboyants tape-à-l’œil qu'on retrouve parfois dans le metal progressif. Les chansons de No World For Tomorrow sont tout en finesse et on ne peut qu'admirer la probité et l'intégrité artistique d'un tel album. Il y a pourtant plusieurs sources sonores différentes, plusieurs instruments utilisés mais leur présence se veut discrète au lieu d'occuper toute la place pour épater la galerie. L'album de Coheed and Cambria débute avec The Reaping, une brève introduction d'à peine une minute et quart à la guitare acoustique avant de passer à la pièce-titre où l'album démarre vraiment. Il faut savoir que No World For Tomorrow est construit en deux parties distinctes, un premier bloc de huit morceaux, incluant The Reaping, qui démontre l'art maîtrisé et la nuance dont est capable le groupe, puis un second bloc intitulé The End Complete constitué de cinq pièces, dont la chanson The End Complete elle-même, qui renouent avec la conception populaire du rock progressif, avec davantage de recherche sonore. En quelque sorte, on assiste à une gradation des effets employés par Coheed and Cambria tout au long de l'album, pour culminer dans le second bloc et aboutir enfin à On The Brink, irrésistiblement progressive... Plusieurs chansons sont longues comme c'est la coutume dans ce style musical, par exemple Mother Superior dépasse les six minutes et demie tandis que la chanson The End Complete fait plus de sept minutes et demie et On The Brink dure plus de sept minutes. Ce n'est pourtant pas un album trop long puisqu'il fait une heure très exactement, ce qui est bien moins que les 70 ou 75 minutes qu'on retrouve souvent dans les albums interminables de metal progressif. No World For Tomorrow s'écoute comme un charme, il n'est pas abscons alors vous ne devriez pas être intimidé de l'écouter. Bien au contraire, il peut être une excellente porte d'entrée à ce style si vous êtes novice en la matière. No World For Tomorrow de Coheed and Cambria, paru en 2007 sur l'étiquette Columbia Records, deviendrait peut-être l'album de rêve pour tous ceux qui répugnent à s'exposer au rock progressif, et je le conseille bien évidemment volontiers.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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