samedi 26 mai 2018

IMAGINE DRAGONS - Evolve

J'aurais pu inclure cet album dans ma rétrospective que j'ai fait au mois de janvier puisque Evolve est paru l'année dernière, en 2017. Qu'à cela ne tienne, je peux critiquer Evolve même si on est rendu au mois de mai, d'autant plus qu'il s'agit d'un autre album excellent de la part de la formation américaine Imagine Dragons, comme c'est le cas d'ailleurs de tous leurs albums. Imagine Dragons est en effet un de mes groupes préférés de ces dernières années et je n'ai pas été du tout déçu avec l'album Evolve. On y retrouve toujours le même style unique et original qui a fait le succès du groupe, du rock moderne avec l'ajout de sons électroniques à l'occasion. Imagine Dragons démarre son album avec ce qui est peut-être la meilleure chanson sur Evolve, une pièce intitulée I Don't Know Why. On est immédiatement captivé par la redoutable capacité d'Imagine Dragons à composer des refrains accrocheurs et expressifs. Le groupe enchaîne tout de suite non pas un mais deux succès radiophoniques avec Whatever It Takes ainsi que Believer! On peut dire qu'il s'agit d'un départ fulgurant pour cet album d'Imagine Dragons et on est alors conquis. Les chansons qui suivent sont aussi intéressantes malgré un fléchissement de l'intérêt vers le milieu de l'album, I'll Make It Up To You semblant un peu moins inspirée mais surtout Yesterday qui est carrément mauvaise. Rien n'est parfait et il est dommage que Yesterday vienne gâcher un album qui semblait promis à être extraordinaire. Yesterday ne cadre pas avec le reste de l'album, non seulement cette chanson est horripilante à écouter mais elle brise l'unité de l'ensemble et n'a juste aucun rapport avec le reste de l'album Evolve. Heureusement, Imagine Dragons se ressaisit et revient au sommet avec la fin de son album, les trois dernières pièces enfilant une à la suite de l'autre le tube Thunder au succès bien mérité, Start Over à l'émotion poignante et finalement Dancing In The Dark qui n'a rien à voir avec Bruce Springsteen mais qui permet au chanteur Dan Reynolds de s'amuser à trafiquer sa voix en créant ainsi une pièce originale dont le style s'écarte du reste de l'album tout en demeurant logique et conséquente avec le style général de Evolve, contrairement à la pièce Yesterday. Bref, Evolve est un album accrocheur, c'est une évidence, mais aussi original et surtout très beau à écouter. Si on le compare avec un autre album similaire comme In A Tidal Wave Of Mystery de Capital Cities (voir ma critique de In A Tidal Wave Of Mystery du 24 février 2018), on est frappé par la différence de qualité entre les deux albums. Alors que Evolve représente très bien son époque tout en ayant un style raffiné et esthétiquement beau, In A Tidal Wave Of Mystery arbore quant à lui un style démodé mais surtout très laid, avec de gros sons laids et grossiers. Imagine Dragons a le sens du beau, de la finesse qui fait cruellement défaut à Capital Cities. Pour se procurer un album de pop dansante, je recommande Evolve bien avant celui raté de Capital Cities. La justesse de l'expression, le sens du style et la classe des auteurs de Evolve les placent dans une catégorie à part... Il est manifeste que les membres d'Imagine Dragons font ici office de champions dans leur domaine. Et Evolve n'est pourtant même pas leur meilleur album! Je décernerais bien la cote de 17/20 à Evolve mais en raison du faux pas artistique que représente Yesterday, je dois me contenter de 16/20 (c'est tout de même une bonne cote). Evolve de la formation Imagine Dragons, paru récemment en 2017, mérite que vous achetiez l'album si vous ne connaissez pas encore très bien ce groupe qui joue pourtant souvent à la radio. C'est un album excellent qui nous fait dire qu'il existe encore de la bonne musique sur le marché, fort heureusement...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 19 mai 2018

KINGS OF LEON - Only By The Night

J'ai écouté dans ma vie presque tous les albums de Kings Of Leon (j'en ai fait quatre pour être précis) et Only By The Night est le moins bon de la formation américaine. Cet album essaie de s'écarter du rock sudiste qui caractérise les premiers albums du groupe mais sans parvenir à un style véritablement concluant. Les albums qui suivront Only By The Night sont quant à eux plus convaincants et réussissent enfin à cibler un style de rock alternatif qui sied à Kings Of Leon. C'est vraiment Only By The Night qui est le problème dans la discographie du groupe. C'est aussi paradoxalement cet album qui a connu le plus de succès radiophonique puisque l'on y retrouve Sex On Fire ainsi que Use Somebody qui ont beaucoup tourné à la radio. Ce sont là deux chansons magnifiques mais qui ne représentent pas du tout le reste de l'album. En fait, il n'y a véritablement que trois excellentes chansons de Kings Of Leon sur l'album, soient les deux que je viens de citer en plus de Crawl, un rock musclé vraiment émoustillant. Le morceau d'introduction à l'album qui précède Crawl et qui s'intitule Closer n'est pas très réussi, de même que les quatre derniers titres de Only By The Night. Entre le début et la fin, il y a tout de même trois chansons qui meublent le milieu de l'album de manière somme toute adéquate: ManhattanRevelry et 17. Bref, on voit bien que Only By The Night est un album fort inégal, dont la qualité de l'inspiration varie grandement d'une chanson à l'autre. En général, la première moitié de l'album de Kings Of Leon est meilleure que la dernière, exception faite de Closer qui est franchement ratée avec ses notes de guitare répétées en delay mal fichues! La chanson la plus lamentable serait toutefois peut-être I Want You, une longue procession de plus de cinq minutes avec une section rythmique amusante mais qui, en étant trop répétitive, finit par lasser à la longue. Be Somebody (à ne pas confondre avec Use Somebody sur le même disque) est aussi assez horripilante. Mais Sex On Fire est si bonne qu'on pardonne ces incartades à Kings Of Leon. Si vous aimez comme moi Sex On Fire, vous savez qu'il n'est pas nécessaire de vous procurer tout l'album pour un achat sur l'Internet. Pensez tout de même à télécharger Crawl, moins connue mais pourtant jouissive. Il est en effet malheureux que la formation Kings Of Leon ne soit célébrée que pour Sex On Fire, un peu comme un "one hit wonder" en jargon musical. Gotye et fun. dont je critiquais respectivement les albums Making Mirrors et Some Nights les deux semaines dernières (voir ma critique de Making Mirrors du 5 mai 2018 et ma critique de Some Nights du 12 mai 2018) sont également des artistes fort intéressants en dépit de leurs statuts de "one hit wonder", hélas! C'est là tout le problème de la radio qui, voulant créer des tubes à tout prix, néglige certaines autres chansons admirables pour n'en mousser qu'une quantité réduite. Il faut respecter les artistes et leurs œuvres en prenant le temps de bien suivre le parcours artistique et découvrir de petites perles, comme Crawl. L'album Only By The Night de Kings Of Leon, paru en 2008, est un album décevant en regard de la production musicale passée du groupe, aussi allez suivre le parcours artistique de cette formation en commençant avec Youth And Young Manhood, leur premier et excellent album que je recommande fortement...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 12 mai 2018

FUN. - Some Nights

Ce n'est pas la première fois que je parle de la formation fun. sur ce blog car j'avais critiqué à l'époque l'album The Truth About Love de P!nk sur lequel on retrouve la chanson Just Give Me A Reason en duo avec Nate Ruess, le chanteur de fun., tube qui avait d'ailleurs fait un tabac et connu un retentissant succès dans les palmarès mondiaux (voir ma critique de The Truth About Love du 14 décembre 2013). Mais c'est avec la pièce We Are Young, en duo cette fois-ci avec la pétillante Janelle Monáe dont l'excellent album Dirty Computer vient en fait tout juste de paraître (allez écouter ça, c'est du bonbon) que fun. a d'abord connu la gloire partout sur la planète. We Are Young est une chanson extraordinaire issue de l'album Some Nights paru en 2012. Contrairement à Gotye dont je critiquais l'album Making Mirrors la semaine dernière et dont le succès Somebody That I Used To Know n'a pratiquement eu aucune influence sur ses contemporains ou successeurs (voir ma critique de Making Mirrors du 5 mai 2018), fun. a influencé la musique qui a suivi et est assez typique du style que l'on retrouve un peu partout dans les années 2010. Pourtant, les sources d'influence de fun. se retrouvent plutôt dans la décennie précédente, Some Nights ayant quelque chose évoquant pour moi le style emo de Fall Out Boy, Panic! At The Disco et surtout My Chemical Romance (avec notamment son album The Black Parade) de par la complexité de leurs mélodies et l'allure théâtrale, voire histrionique, de leurs musiques élitistes (voir ma critique de The Black Parade du 8 juillet 2017). En fait, Some Nights est bien meilleur que The Black Parade puisqu'il est plus original. Toutes les chansons sur Some Nights sont intéressantes, sauf peut-être All Alright dont l'inspiration est moins créative, mais dans l'ensemble se sont des morceaux parfaitement accrocheurs qui forment un tout très cohérent, même quand fun. se met à déconner sur sa pièce It Gets Better ou encore One Foot dont la trompette ajoute un petit quelque chose de martial. Et que dire de Stars? Cette chanson de près de sept minutes où Nate Ruess déconne avec son auto-tune est tout à fait grisante. Il est remarquable que des chansons aussi différentes présentent malgré tout une forte cohésion et une unité de style qui font de Some Nights un album vraiment réussi. On dénote aussi l'influence de Queen mais Some Nights ne sonne jamais comme un album des années '70. C'est bien aux années 2010 auxquelles Some Nights réfère en s'imposant comme une œuvre d'art de notre temps. Il est seulement malheureux que fun. n'ait pas réussi à recréer son exploit et que We Are Young demeure le seul succès de la formation. C'est un "one hit wonder", un artiste n'ayant connu qu'un seul succès en carrière, tout comme Gotye. On peut dire néanmoins que Some Nights est plus qu'une curiosité, en tout cas c'est un album dont je recommande l'achat. C'est un album que j'aime réécouter de temps en temps. Some Nights de fun. est un album qui a certainement marqué une époque et qui résistera, du moins je l'espère, au passage du temps. Le jeu de mots est facile, mais fun. est sûrement un groupe accrocheur qui procure beaucoup de "fun"!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 5 mai 2018

GOTYE - Making Mirrors

Voici un album qui m'a fait tomber sur le cul lorsque je l'ai écouté pour la première fois. Il faut dire que je ne m'attendais à rien de particulier pour l'album Making Mirrors de Gotye paru en 2011. Je connaissais bien pourtant le succès Somebody That I Used To Know qui passait en boucle à la radio à l'époque, une excellente chanson dont je ne me lassais point. Il aurait fallu alors que je m'attende à un standard de qualité élevé. Car disons-le franchement, Making Mirrors est un album bien plus raffiné que la pop commerciale qui sévissait alors au début de la décennie. D'ailleurs, l'album de Gotye se démarque drastiquement de la mode du jour et ne s'inscrit pas dans la mouvance pop des années 2010. Non, c'est un album à la fois personnel et original qui ne trouve d'équivalent nulle part. On y retrouve des compositions à la fois accrocheuses et exigeantes musicalement. En ce sens, des pièces comme Somebody That I Used To Know bien sûr, mais aussi Smoke And Mirrors ou encore State Of The Art, sont autant de remarquables sommets musicaux. Wally De Backer, le cerveau qui se cache derrière Gotye, a une maîtrise des arrangements sonores qui rehaussent beaucoup le niveau de ses chansons. Chaque pièce est unique et le résultat montre toute la diversité de l'inspiration de Wally De Backer. En quelque sorte, on visite un univers différent à chaque numéro et l'album agit comme une suite de vignettes, de petits tableautins singuliers et divertissants. Par exemple, le morceau State Of The Art est un genre de reggae sophistiqué avec effets spéciaux aux synthétiseurs tandis que I Feel Better plonge dans la musique soul des années '60 dans le genre de Uptight par Stevie Wonder ou encore des chansons à succès de Diana Ross and The Supremes. En passant, j'ai également critiqué l'album de Noël de Diana Ross intitulé Christmas In Vienna sur ce blog (voir ma critique de Christmas In Vienna du 22 décembre 2012). Il y a aussi des instruments acoustiques, notamment sur la pièce In Your Light où la guitare sèche se fait aller pas à peu près! Les percussions sont admirables dans la chanson Smoke And Mirrors, etc... Mais la meilleure chanson de l'album demeure malgré tout Somebody That I Used To Know pour son indéniable originalité avec son petit son de xylophone inattendu! Il y aurait tant à dire sur Making Mirrors de Gotye qu'il vaut encore mieux vous inviter simplement à aller écouter l'album. Pour sa musicalité, son originalité, son professionnalisme, sa diversité, Making Mirrors de Gotye mérite certainement une place parmi les meilleurs albums de la première moitié des années 2010, rien de moins. Certes, rien n'est parfait et l'exception qui confirme la règle serait peut-être la chanson I Feel Better qui, par la simplicité de la composition et son léger manque d'inspiration, s'avère la moins intéressante du lot. Mais elle demeure malgré tout charmante et surtout elle reste essentielle à la construction de l'album, en solidifiant l'unité de l'ensemble. Je ne peux pas vraiment dire du mal de cette chanson et de cet album, Making Mirrors de Gotye apportant un vent de fraîcheur dans la pop commerciale de notre temps. En étant réfractaire à la tendance générale tout en s'inscrivant malgré tout dans les palmarès mondiaux avec Somebody That I Used To Know, il est certain que Gotye s'impose comme un artiste indéniablement respectable, talentueux et digne d'intérêt...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20