samedi 28 juillet 2018

UNDEROATH - Icon

La collection Icon propose à petits prix des rétrospectives parfois étonnantes de la carrière de groupes. C'est le cas avec Underoath dont Icon recense ici les principaux albums qui s'étalent sur près d'une décennie, couvrant ainsi les années 2000 qui furent fameuses pour leur metalcore intense empreint de douleur et de confusion. Cette compilation Icon est parue au début de 2014 mais s'arrête au plus récent album de Underoath qui remontait alors en 2010. Plus de la moitié des titres proviennent des deux albums (They're Only Chasing Safety) ainsi que Lost / In / The / Sound / Of / Separation. Je possède bien entendu ces deux albums de Underoath mais je ne les ai pas encore écoutés. Je n'ai pas que ça à faire! J'ai plusieurs piles de CD en attente d'être écoutés et Underoath doit être dans une de ces piles. Qu'à cela ne tienne, j'ai au moins pu entendre les deux albums Define The Great Line que j'ai d'ailleurs déjà critiqué (voir ma critique de Define The Great Line du 13 mai 2017) et Ø (Disambiguation) qui n'a pas encore fait l'objet d'une critique. Ce sont de bons albums mais Icon ne reprend que deux chansons de chacun de ces deux albums et on se demande pourquoi. Je n'aime pas tellement la série Icon parce que le nombre de pièces qu'elle offre est rarement très généreux. Avec cette compilation de Underoath, on n'a droit qu'à onze chansons, ce qui est fort maigre... On aurait pu facilement ajouter cinq ou six morceaux. En outre, Icon ne respecte pas la chronologie des chansons, ce qui fait en sorte que la compilation se termine avec une pièce de l'album The Changing Of Times de 2002 alors que Underoath n'avait pas encore atteint la maturité. On constate, certes, toute l'évolution que le groupe a parcouru mais When The Sun Sleeps paraît bien primitive. Il aurait fallu débuter avec cette chanson plutôt que de conclure. Pour une première approche du groupe toutefois, Icon est un album qui montre bien de quoi est capable Underoath, avec ses riffs sauvages et brutaux et ses parties vocales attestant de la désolation qui inspira la fameuse formation de post-hardcore américaine durant la première décennie de ce siècle! Si vous ne connaissez rien de Underoath, dont par ailleurs le nom s'écrit aussi Underøath, vous pourrez apprécier leur musique avec cette compilation Icon, mais je ne serais pas tenté de la conseiller en raison bien sûr de la façon parcimonieuse qu'a Icon de choisir ses pièces... Je crois même qu'il existe d'autres compilations de Underoath qui seraient peut-être préférables. Je parle de Icon simplement parce que c'est la seule compilation du groupe que je possède dans ma vaste collection d'albums. C'est à vous de voir, partez à la recherche d'une meilleure compilation si cela est possible mais sachez que Icon présente tout de même du matériel musical de bon acabit. Ce n'est donc pas forcément un mauvais choix s'il n'y a pas d'autres compilations disponibles. Achetez les albums originaux de Underoath, voilà ce qui serait certainement ma suggestion...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 21 juillet 2018

SHADOWS FALL - Seeking The Way: The Greatest Hits

L'album Seeking The Way: The Greatest Hits tire son titre des paroles de la chanson Thoughts Without Words que l'on retrouve sur l'album et peut-être aussi un peu de Inspiration On Demand. Il s'agit évidemment d'une compilation parue en 2007 des meilleures chansons du groupe thrash metal américain Shadows Fall. À tout le moins, c'est ce que le titre prétend mais je n'en suis pas très convaincu. À mon humble avis, les meilleures chansons de Seeking The Way: The Greatest Hits se retrouvent dans la première moitié de cet album, c'est-à-dire les plus anciennes du groupe puisque les chansons sont ordonnées par ordre chronologique de parution sur la compilation. Shadows Fall fait toujours du bon travail mais la seconde moitié de l'album est passablement moins intéressante que la première. Par exemple, la pièce The Idiot Box qui débute la seconde moitié de Seeking The Way: The Greatest Hits (c'est la huitième de quatorze pièces) et qui est tirée de l'album The Art Of Balance de Shadows Fall est la moins bonne de cet album. Shadows Fall aurait facilement pu en choisir une autre que The Idiot Box provenant de The Art Of Balance. De même, Enlightened By The Cold qui suit immédiatement The Idiot Box semble avoir été mal enregistrée, en tous cas le son de guitare n'est pas très beau. À noter que la version que je possède et que je critique donc ici ne contient pas la pièce The Light That Blinds qui figure sur certaines autres versions. Les meilleures chansons de la compilation de Shadows Fall que je possède sont donc malgré tout extraites de l'album The Art Of Balance dont j'ai déjà fait la critique précédemment (voir ma critique de The Art Of Balance du 25 juillet 2015). Malheureusement, elles ne sont pas ordonnées pareillement sur la compilation que sur The Art Of Balance et on sait bien que parfois, une chanson est meilleure parce qu'elle est placée à tel endroit sur un album plutôt qu'à tel autre. Dans le livret qui accompagne la compilation, Shadows Fall indique que la pièce Stepping Outside The Circle provient d'un EP paru au Japon et qui s'intitule Deadworld mais on retrouve aussi ce morceau sur The Art Of Balance. Cela fait donc en tout quatre pièces de Seeking The Way: The Greatest Hits qui sont sur The Art Of Balance, ce qui est pour moi un peu redondant quand on possède comme moi les deux albums. Il vaut donc mieux se procurer les albums originaux du groupe, d'autant plus que le choix des chansons sur la compilation laisse à désirer. Peu importe, cette compilation de Shadows Fall est tout de même écoutable, ce n'est rien de génial mais c'est un album potable pour le néophyte. Seeking The Way: The Greatest Hits est un album correct, sans plus. Il est loin d'être indispensable mais il est agréable d'écoute, ce qui explique que je l'aie dans ma collection d'albums metal. Il faut aimer comme moi le thrash metal des années '80 pour apprécier Shadows Fall, même si le groupe appartient aux années 2000. Ma chanson favorite sur Seeking The Way: The Greatest Hits est Deadworld parce qu'il semble que Shadows Fall ait pris davantage de risques avec les Japonais qu'avec ce que fait le groupe pour les Américains. Ce n'est rien de très expérimental mais Deadworld a tout de même un petit quelque chose de différent qui fait en sorte qu'elle se démarque sur la compilation. Shadows Fall n'est peut-être pas le groupe metal le plus génial aux États-Unis mais il saura plaire à l'amateur moyen de thrash metal. Je suis donc plutôt enclin à conseiller sa compilation si on veut se faire une première idée du groupe. Je préfère tout de même Slayer ou Metallica...

COTE D'APPRÉCIATION PRESONNELLE: 14/20

samedi 14 juillet 2018

FUNERAL FOR A FRIEND - Your History Is Mine: 2002-2009

Your History Is Mine: 2002-2009 est bien entendu une compilation de chansons de Funeral For A Friend retraçant la carrière du groupe durant la première décennie de ce siècle. C'est un album double qui est paru en 2009, le premier disque reprenant les plus grands succès de Funeral For A Friend tandis que le second disque compile des raretés ou des trucs difficiles à trouver. Le titre de la compilation provient des paroles de la chanson History que l'on retrouve sur le premier des deux disques et qui figurait à l'origine sur l'album Hours de Funeral For A Friend. Tout d'abord, le premier disque renferme seize chansons dont quatre nouvelles pièces nouvellement enregistrées: No Honour Among Thieves, Built To Last, Wrench et Captains Of Industry. Le choix des douze premières chansons, que l'on peut retrouver sur les précédents albums de Funeral For A Friend, est pertinent et judicieux, étant donné que ce sont aussi souvent mes préférées du groupe. Pour quelqu'un qui ne connaît pas le groupe, ce peut être une bonne initiation au style post-hardcore que nous livre généralement Funeral For A Friend. Il est cependant plutôt curieux qu'il ne figure que deux chansons de l'album Tales Don't Tell Themselves, c'est-à-dire Into Oblivion (Reunion) ainsi que Walk Away, car c'est le meilleur album du groupe et il aurait été facile de choisir encore plus de chansons pour ce disque qui totalise tout de même plus d'une heure de musique. Quant au deuxième disque de cette compilation, Funeral For A Friend nous offre une véritable boîte à surprises. On y retrouve vingt titres dont des B-sides et des reprises telles que Sunday Bloody Sunday de U2 ou bien The Boys Are Back In Town de Thin Lizzy par exemple, mais ce ne sont pas dans les reprises que Funeral For A Friend excelle le plus. Sa version du succès de U2 notamment n'est pas vraiment réussie, l'originale étant évidemment bien meilleure, mais s'attaquer à un tel classique est en soi un acte de bravoure tout à l'honneur de Funeral For A Friend. En outre, le groupe reprend aussi ses propres chansons en version acoustique, comme c'est le cas pour The Art Of American Football que je possède dans sa version originale sur mon EP Seven Ways To Scream Your Name, ou électronique avec une version étonnante remixée en musique techno de la pièce Into Oblivion dont je parlais un peu plus tôt sur le premier disque. La variété des sources d'où proviennent les pièces sur le deuxième disque démontre une vaste palette d'émotions et de style divers, d'où mon appellation de "boîte à surprises". Effectivement, il y a des morceaux qui cognent alors que d'autres sont d'une douceur ineffable, comme la version acoustique de la jolie pièce Drive mais surtout This Letter, et le disque semble vouloir aller dans toutes les directions. Le premier disque est certes intéressant (surtout si vous ne connaissez pas déjà les albums antérieurs de Funeral For A Friend) mais le second disque, d'une durée approximative d'une heure et quart, en vaut le détour et justifie certainement l'achat par les fans, sans même mentionner les quatre nouvelles chansons sur le premier disque. Bien sûr, cela peut faire bien des doublons si on possède les anciens albums de Funeral For A Friend (par exemple, toutes les chansons du fameux album Seven Ways To Scream Your Name sont sur la compilation sauf Kiss And Makeup, ce qui peut être fâcheux si on possède le fameux EP comme moi (voir ma critique de Seven Ways To Scream Your Name du 3 juin 2017)) mais il y a suffisamment de stock nouveau et de trouvailles que chacun peut y trouver son compte. La compilation va de U2 à la musique techno en passant par la ballade acoustique et le punk pur et dur, faisant en sorte que l'ensemble est finalement assez impressionnant de la part de Funeral For A Friend qui signe ici un album double attachant et excitant à écouter.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 7 juillet 2018

SUM 41 - Go Chuck Yourself

S'il est un groupe de punk rock canadien dont il est franchement marrant d'écouter les albums, c'est bien Sum 41! C'est en fouillant dans mes innombrables piles de CD à la maison que j'ai retrouvé cet album live paru en 2006. Je croyais avoir critiqué tous les albums de la formation mais j'avais oublié leur album live. Je me suis dit qu'il fallait donc que je le critique aussi, pour que ce soit complet. Go Chuck Yourself a été enregistré au printemps 2005 dans le John Labatt Centre de la ville de London en Ontario. Sum 41 nous a offert vingt chansons durant son concert et il est à noter que la piste intitulée I Have A Question n'est pas une chanson. Par contre, l'album nous permet de découvrir Moron qui ne figure sur aucun des albums de Sum 41. Le reste est toutefois bien connu des fans puisque ce sont des chansons qui figurent sur les albums précédents du groupe. En un sens, cet album live agit un peu comme une compilation puisque à peu près toutes les chansons importantes de Sum 41 s'y retrouvent. C'est d'autant plus vrai que Sum 41 n'avait alors pas encore de Best Of ou de Greatest Hits. Le novice désireux de partir à la découverte du groupe pourra donc, dans un premier temps, se procurer Go Chuck Yourself au lieu d'acheter les quatre albums précédents et ainsi prendre la mesure de ce que ce groupe déchaîné et inspiré par Satan est capable de livrer en concert (on retrouve de nombreuses références au Diable et à l'Enfer sur le disque maudit)... Avec plus de 67 minutes de musique, il en aura vraiment pour son argent. On y trouve autant les premiers succès de Sum 41 que les chansons plus récentes, notamment celles issues de l'album Chuck, plus audacieux musicalement. C'est d'ailleurs en référence à l'album Chuck que Sum 41 a trouvé le titre pour son album live (voir ma critique de Chuck du 20 septembre 2014). Le concert qui nous est livré avec l'album Go Chuck Yourself est tantôt énergique, tantôt plus introspectif, mais dans l'ensemble, il est assez cool et sympa à écouter. Il est parsemé de commentaires plutôt drôles destinés à établir un climat de fête, à l'image de la désopilante formation canadienne. Il n'y a rien de bien profond ici mais c'est bien sûr du pop punk qui raviront les adolescents. Sum 41 est un peu notre blink-182 au Canada en raison de leurs clips facétieux, à la différence que Sum 41 fait de la bonne musique. Je ne me suis pas gêné par le passé pour dire tout le mal que je pense de blink-182 et les curieux pourront aller lire mes critiques de leurs albums. La musique de Sum 41 ressemble davantage à celle de Green Day sans en avoir l'envergure néanmoins. L'apport du metal et même du rapcore à la musique de Sum 41, avec la chanson à succès Fat Lip, leur donne un peu d'originalité. C'est d'ailleurs avec Fat Lip, suivie par l'inévitable Pain For Pleasure comme dans leur clip tordant qu'il faut absolument avoir vu au moins une fois, que Sum 41 conclut son spectacle durant le rappel. Enfin, mentionnons en terminant que le logo Parental Advisory que la couverture de l'album arbore n'est pas gratuit puisque Sum 41 utilise souvent des mots grossiers durant le concert en s'adressant à la foule, tels que "motherfucker" ou le mot "fucking" à répétition. La pièce Anna Nicole Smith Is A Fucking Cunt, rebaptisée A.N.I.C. pour des raisons de censure, en est aussi un exemple assez probant. Les oreilles chastes devront donc s'abstenir d'entendre les propos orduriers du groupe. Mais quand Sum 41 demande à la foule en délire s'y elle trouve que George W. Bush est un "fucking moron", je peux vous dire qu'il s'agit d'un véritable plaisir pour l'ouïe. C'est qu'il était alors impensable à l'époque qu'un président encore pire puisse devenir le locataire désigné de la Maison-Blanche. Un président comme Donald Trump, par exemple...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20