samedi 9 février 2019

DEFTONES - Gore

Voici un album qui ne passera pas à la radio. Gore de Deftones est un album intègre et difficile, loin des sottises que la radio débite en permanence. Il est paru en 2016 et je l'écoute encore sans m'en lasser. C'est un album glauque, intense et cathartique, comme c'est souvent le cas avec Deftones. J'avais bien aimé jadis leur album White Pony qui d'ailleurs peut être maintenant considéré comme un classique du metal alternatif, même si je l'avais trouvé peut-être un petit peu trop adolescent (voir ma critique de White Pony du 11 février 2012). Avec Gore, cette impression a complètement disparu. On sent que Deftones a atteint l'âge de la maturité artistique et la musique vous prend directement aux tripes. La première moitié de l'album cogne fort et est émotionnellement violente, avant que la poussière ne retombe un peu avec Hearts/Wires au centre de l'album. La musique de Deftones est sombre, pour ne pas dire parfois carrément noir, mais il y a heureusement des rayons de lumière qui apparaissent dans la seconde moitié de l'album. L'avant-dernière pièce intitulée Phantom Bride passerait quasiment pour une chanson optimiste et aurait très bien terminé l'album mais Deftones a souhaité ajouter un dernier morceau, Rubicon. Toutes les chansons de Gore sont excellentes. C'est un album parfaitement artistique dans tous les sens du terme, il ne vise pas le commerce comme c'était le cas avec Disobey du groupe metal Bad Wolves que j'ai critiqué la semaine dernière (voir ma critique de Disobey du 2 février 2019). Ça n'a pourtant pas empêché Deftones de l'écouler en grande quantité, tant la réputation du groupe mené par Chino Moreno n'est plus à faire. Son style inimitable et qui échappe à toutes tentatives de classification est prisé par les amateurs de metal de par le monde, moi y compris. Il peut en effet plaire autant aux fans de Cannibal Corpse que d'Interpol, en passant bien sûr par Alice In Chains dont le guitariste Jerry Cantrell vient d'ailleurs faire son petit tour. Deftones est un des rares groupes à avoir survécu à la mode passagère du nü metal de la fin des années '90, KoRn excepté. C'est un de mes groupes favoris des vingt dernières années avec AFI et System Of A Down, et je ne saurais trop le recommander tant il est viscéralement poignant. Gore est tout simplement beau, pas dans le sens de "décoratif et joli" mais plutôt dans le sens que Charles Baudelaire (1821-1867) l'entendait, lui qui disait que la "beauté est toujours bizarre"... Gore de Deftones est un album merveilleux, superbe, grandiose, pour ne pas dire vertigineux... Les mots me manquent pour décrire ce chef-d’œuvre! J'espère ainsi vous avoir convaincu de l'acheter et de l'ouïr sans préjugé, même s'il peut sembler rebutant lors d'une première écoute. Il s'adresse sûrement aux personnes ouvertes d'esprit, aux mélomanes qui apprécient l'art avant tout.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

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