samedi 2 novembre 2013

PAPA ROACH - lovehatetragedy

Si on se fiait à la couverture de la pochette de l'album lovehatetragedy de Papa Roach qui est illustrée ici, on pourrait croire, à voir le bébé qui semble apprécier le rock'n'roll de cet album, qu'il s'agit d'une oeuvre amusante et ludique. Pourtant, il n'en est rien. Les chansons sont plutôt sombres et déprimantes, un peu dans le genre de Infest, l'album précédent de Papa Roach que j'avais beaucoup apprécié (voir ma critique de Infest du 6 juillet 2013). L'album lovehatetragedy (on écrit le titre en un seul mot et tout en minuscules), paru en 2002, est néanmoins fort différent de Infest parce qu'on n'y retrouve à peu près pas de rap metal. En l'an 2000, Infest de Papa Roach pouvait surfer sur la vague de rap metal qui déferlait sur l'Amérique mais en 2002, il fallait passer à autre chose et Papa Roach l'a bien compris. Pour marquer la différence entre les deux albums, le chanteur a même changé son nom, délaissant l'épithète Coby Dick pour son vrai nom, Jacoby Shaddix. La plupart des groupes rap metal n'ont pas survécu à cette mode éphémère mais la musique poignante de Papa Roach place le groupe dans une catégorie à part. En fait, la chanson la plus amusante de l'album lovehatetragedy contenant du rap est probablement She Loves Me Not mais les paroles ne sont pas gaies pour autant. Il y a aussi Code Of Energy qui a un épisode parlé en son milieu mais ce n'est pas vraiment du rap. Non, lovehatetragedy regarde ailleurs, se posant comme un album qui veut jouer du rock musclé mais très expressif. C'est un peu le genre d'album qu'on écoute en pleurant, recroquevillé sur soi-même dans le noir... De quoi plaire à tous les adolescents perturbés qu'on a délaissés lâchement. Cela n'empêche pas que les chansons de Papa Roach soient très accrocheuses, avec plein de petits détails intéressants. Par exemple, la pièce Decompression Period, avec son quintolet caractéristique qui est une métaphore musicale des irrégularités de l'âme, est troublante à souhait. La chanson Singular Indestructible Droid débute par une procession des Krishnas tandis que Black Clouds termine abruptement. À noter que l'album n'a que onze chansons mais il y a deux très bons morceaux en bonus pour un total de treize. Une de ces deux pièces, intitulée Never Said It, peut faire penser au grunge, notamment à Nirvana. Dans l'ensemble, cet album est moins apprécié des fans que Infest mais il n'y a pas de raison pour justifier cela, tant la charge émotionnelle des morceaux qui composent lovehatetragedy est convaincante. Certes, Infest était tellement bon qu'il était difficile pour Papa Roach de l'égaler mais je dois reconnaître que lovehatetragedy est légèrement supérieur à Infest. Il n'y a cependant pas suffisamment de différence de qualité pour que je lui accorde une cote différente, aussi je lui décerne la même note qu'à Infest, un beau 16/20 bien mérité. La différence réelle se situe davantage au niveau du style qu'au niveau de la qualité. À moins d'être un mordu de rap metal et d'être déçu du changement de cap qu'opère Jacoby Shaddix sur lovehatetragedy, l'amateur de hard rock contemporain devrait trouver son compte dans cet album qui a su évoluer avec le passage du temps.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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