samedi 7 décembre 2013

LINKIN PARK - Living Things

Il est de bon ton, dans certains cercles spécialisés, de rechigner devant la musique de Linkin Park. S'il est vrai que les premiers albums du groupe, de style nü metal, étaient très adolescents, il n'en va pas de même de Living Things, paru en 2012. En fait, Linkin Park a marqué un virage vers une plus grande maturité dès l'album précédent, intitulé A Thousand Suns, que j'avais tellement adoré qu'il m'était difficile de ne pas en faire une critique véritablement élogieuse (voir ma critique de A Thousand Suns du 13 juillet 2013). Et de fait, Living Things se ressent encore de l'influence de A Thousand Suns, mais avec le punch de Hybrid Theory, le premier album de Linkin Park. Living Things est donc un croisement entre A Thousand Suns et les premiers albums de la formation, mais est-il recommandable autant que ceux-ci? À mon sens, A Thousand Suns était un sommet difficile à reproduire et Living Things, bien que fort intéressant, ne peut concurrencer un tel album. Il y a pourtant de très beaux moments sur Living Things, par exemple Burn It Down que j'ai souvent en tête avec sa rythmique quasi martiale, ou encore Roads Untraveled ainsi que Skin To Bone, des compositions évoquant pour moi la musique classique à l'aube du romantisme réarrangée dans un contexte pop avec des thèmes fort bien écrits et très émouvants. Powerless, la pièce qui clôt magistralement l'album, figure également parmi mes préférées. Il y a bien pourtant quelques défauts à cet opus de Linkin Park, notamment parce qu'il retrouve certains tics malencontreux de ses premiers albums, comme celui de nous crier par la tête à la fin de la pièce Lies Greed Misery, et surtout dans la désagréable chanson Victimized, très agressive. Cela importune l'oreille inutilement. Surtout, cela manque de maturité et contrevient au nouveau style adopté par nos amis de Linkin Park. De manière plus grave, la chanson Until It Breaks s'égare dans une structure mal conçue avec des changements inattendus de style. En effet, Until It Breaks débute avec un flot de rap très cool par Mike Shinoda mais bifurque plusieurs fois de sa trajectoire lors de l'intervention plus mélodique de Chester Bennington. Néanmoins, Living Things demeure un album de bonne qualité, avec des hauts et des bas mais toujours étonnant, ce qui constitue d'ailleurs le point fort de cet album de Linkin Park. Pour analyser cet album, il convient de le diviser en deux moitiés de six morceaux chacune, pour un total de douze pièces. Les chansons sont courtes pour une durée totale d'à peine un peu plus de 37 minutes. Notons toutefois que la pièce Tinfoil, qui ne dure qu'une minute et des poussières et qui s'avère instrumentale, n'est pas vraiment une chanson mais davantage une transition entre Until It Breaks et Powerless. Ceci étant dit, on peut maintenant distinguer la première partie de Living Things, d'un style électro très branché inspiré des années '80 mais sonnant dans un style résolument contemporain, de la seconde qui se veut plus exploratoire et allant complètement ailleurs. Linkin Park s'éloigne donc encore une fois de ce qu'on pourrait s'attendre de la part de cette formation, même si des éléments de Hybrid Theory et de Minutes To Midnight refont surface dans Living Things. Ceci contribue à rendre l'expérience d'écoute de cet album de Linkin Park plutôt déroutante à un premier contact, mais qui se bonifie lors d'écoutes successives. C'est d'ailleurs le propre de Living Things que de toujours surprendre l'auditeur, laissant celui-ci à la merci de nos compères de Linkin Park. Living Things est donc un album original et imprévisible, pas autant que A Thousand Suns mais dont les défauts le rendent encore plus beau, plus vrai et plus attachant. Je le recommande donc forcément et n'écoutez pas les préjugés négatifs que certains critiques de cercles spécialisés peuvent attribuer à cet album. Living Things vaut certainement son pesant d'or et je ne saurais m'en lasser, aussi il devrait en être de même pour vous. Du moins, c'est ce que j'espère sincèrement.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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