samedi 8 février 2014

WOLFMOTHER - Wolfmother

On ne peut pas dire vraiment que Wolfmother est un album très original. Les sonorités de cet album sont bien connues, on les a déjà entendues maintes fois auparavant. Wolfmother, le groupe rock australien à l'origine de cet album (il s'agit en effet d'un album homonyme), semble s'être donné pour mission de ressusciter les styles à la mode aux alentours de 1970 (un peu avant ou un peu après), et sonne comme la rencontre improbable mais intéressante de Blue Cheer, The White Stripes et Jethro Tull. Des chansons comme Apple Tree ainsi que Joker & The Thief imitent très bien le style blues rock popularisé par The White Stripes, un groupe des années 2000 mais qui emprunte beaucoup au passé (il suffit pour s'en convaincre d'écouter par exemple son album White Blood Cells dont j'ai déjà fait la critique sur ce blog (voir ma critique de White Blood Cells du 2 février 2013)), tandis que Wolfmother semble avoir volé la flûte de Jethro Tull pour la pièce Witchcraft. On retrouve également des sonorités d'orgue vintage et de percussions endiablées, la réalisation sonore étant à ce niveau fort réussie. Certaines chansons sur l'album Wolfmother font également penser à des groupes influents comme The Beatles et Led Zeppelin. Le style de Wolfmother, comme son homologue The White Stripes, joue beaucoup avec la gamme blues et les tonalités diatoniques ou chromatiques associées à cette gamme dont le rock a abusé dans les années '60 et '70. On ne peut donc pas dire que ce que Wolfmother a à proposer avec son album Wolfmother soit bien nouveau, même si le succès de la chanson Woman dans la seconde moitié des années 2000 a permis au groupe de se faire connaître du public et de réaliser d'intéressantes ventes d'albums. Comment expliquer un tel phénomène? D'abord, le public est friand de ce genre de rock. Il aime retrouver ce qu'il connaît déjà et la nostalgie autour du hard rock naissant du début des années '70 (Led Zeppelin, Black Sabbath, Jethro Tull) a joué en faveur de Wolfmother, ça c'est certain. Mais il y a plus. C'est que les compositions de Wolfmother, à la structure libre mais bien organisée, avec un sens musical certain pour les riffs accrocheurs de la guitare électrique tonitruante, sont très réussies et parviennent à nous faire succomber au charme d'un tel programme musical. Même si on a entendu ces sons des milliers de fois, on se fait avoir à l'usure et on finit par en redemander! Voici un album des années 2000 prouvant qu'on n'a pas besoin de remonter jusqu'aux années '70 pour apprécier ce genre de son anachronique de nos jours. Pour être exact, l'album Wolfmother est paru en 2006 en Amérique du Nord alors qu'il était déjà disponible en 2005 dans le pays d'origine de Wolfmother avec un programme de chansons dans un ordre différent. Comme je possède la version nord-américaine avec treize chansons, c'est celle-ci que je critique. Quoiqu'il en soit, Wolfmother a connu un certain succès dans la seconde moitié de la décennie et a grandement participé au retour de ce type de sonorité avec par exemple The White Stripes et Jet, un autre groupe originaire de l'Australie. D'ailleurs, il semble que l'Australie soit un terreau fertile pour ce genre d'opération à la nostalgie ostentatoire puisque The Vines nous jouaient du rock copié sur Nirvana et sur les années '60 avec leur album Winning Days (voir ma critique de Winning Days du 11 août 2012). Comme tout porte à croire que c'était là l'objectif premier de Wolfmother avec son premier album studio, on peut dire que c'est mission accomplie pour nos amis rockeurs australiens. Pour son imagination à faire sonner comme neuf un style vieux comme le rock en employant une grande variété d'idées musicales, pour la fraîcheur qu'il a su apporter au milieu des années 2000 avec des mélodies festives et réjouissantes, je recommande l'achat de cet album en dépit d'un sentiment évident de déjà vu (ou de déjà entendu)...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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