samedi 1 février 2014

THE DARKNESS - Permission To Land

Qui a dit que le heavy metal et l'humour n'allaient pas ensemble? Il suffit de se référer au film Spinal Tap pour se convaincre du contraire. Bien sûr que le heavy metal est drôle, parlez-en à The Darkness. Avec son album à succès Permission To Land paru en 2003, The Darkness frappe dans le mille avec un humour décadent et irrésistible. Tous les clichés du heavy metal y passent pour notre plus grand plaisir. Un plaisir coupable certes, mais un plaisir tout de même. Permission To Land est ni plus ni moins du heavy metal qu'on aurait sorti des années '80 et ramené dans les années 2000 en une sorte de fête musicale qui se veut parfaitement anachronique et n'en a pas honte du tout. The Darkness peut être comparé à des groupes de hair metal tels que Quiet Riot, Bon Jovi et Poison alors que les facéties et l'extraversion du chanteur font penser à David Lee Roth dans Van Halen...! Pourquoi s'intéresser aujourd'hui à The Darkness dans ces conditions? C'est que les chansons sont tellement bien écrites et accrocheuses qu'il est impossible de rester de glace en les entendant. Les refrains sont très rassembleurs et on se surprend à les entonner avec le chanteur Justin Hawkins. Cette façon qu'a The Darkness de nous dire par exemple, avec quelques gros vilains mots à l'appui, qu'il faut croire dans l'amour (écoutez I Believe In A Thing Called Love) ou alors qu'il ne faut pas les emmerder (avec la chanson Get Your Hands Off My Woman notamment), et de passer en revue les thèmes chers au heavy metal avec une voix de castrat qu'on croirait tout droit sorti d'un opéra baroque de Nicola Porpora (1686-1768), crée un effet comique inattendu mais très réussi. Il y a aussi les incontournables ballades, fort belles et touchantes, qui viennent donner de la crédibilité à cette farce qu'est Permission To Land. Justin Hawkins croit ce qu'il chante, faisant en sorte que nous le croyons nous aussi. The Darkness ne se prend pas au sérieux mais adhère totalement à la vision du hair metal des années '80, avec sincérité. Le début de Permission To Land est époustouflant avec la pièce Black Shuck qui peut faire penser à AC/DC mais avec l'exubérance en plus. Get You Hands Off My Woman est la chanson où la voix de castrat du chanteur est mise le plus en évidence et c'est aussi une de mes préférés sur l'album. Love Is Only A Feeling est vraiment attendrissante, ainsi que Holding My Own qui termine l'album. Quant à Love On The Rocks With No Ice, c'est un long morceau de près de six minutes dont la longue durée s'explique par une finale interminable digne de Ludwig van Beethoven (1770-1827). L'aspect théâtral de Permssion To Land, qui s'accompagne d'une orgie de notes de guitare électrique, transparaît dans la musique avec une vigueur et un aplomb désarmant. Il y a d'ailleurs de la guitare électrique à profusion sur l'album, avec un son saturé au maximum et plusieurs couches de guitares qui ne parviennent pas malgré tout à enterrer Justin Hawkins qui déconne par-dessus le vacarme de ses acolytes. Permission To Land est un album spectaculaire comme le heavy metal peut l'être et comme l'est par exemple l'album Down To Earth de Ozzy Osbourne, mais à la puissance mille (voir ma critique de Down To Earth du 30 novembre 2013). L'album Permission To Land par The Darkness n'est peut-être qu'une curiosité mais il vous mettra un sourire dans le visage, c'est garanti. C'est décadent, extravagant, délirant et on aime ça. Bien sûr que The Darkness est anachronique mais on s'en fout. Permission To Land est un des albums metal les plus passionnants des années 2000 qu'il m'a été donné d'écouter, et j'en suis fort aise.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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