samedi 31 mai 2014

DISTURBED - Believe

Le heavy metal se décline en plusieurs genres: c'est ainsi qu'il y a le black metal, le rap metal, le speed metal, le symphonic metal etc... Disturbed, avec son album Believe paru en 2002, se cantonne dans le nü metal. En effet, Believe amorce un virage par rapport au style éclaté de l'album précédent de Disturbed. Certains pensent que le nü metal est du rap metal mais ce n'est pas exactement le cas. Le nü metal peut être du rap metal mais ce n'est pas obligatoirement le cas. En fait, à peu près n'importe quel groupe metal du début du millénaire pourrait revendiquer le terme tellement le style nü metal ne veut rien dire. Disturbed fait du metal alternatif dans le même genre éculé que Godsmack (voir ma critique de Faceless du 4 février 2012) et que Drowning Pool (voir ma critique de Desensitized du 12 avril 2014). C'est du metal qui sonne comme au 21e siècle mais qui demeure malgré tout assez générique. Aussi bien le dire, je ne suis pas un grand fan de Disturbed. De plus, Believe est l'album le moins intéressant des albums de Disturbed que je connaisse. C'est donc plutôt mal parti pour ma critique de l'album de Disturbed... Le chanteur n'exprime pas une grande palette d'émotions et les chansons se ressemblent sans grande surprise. La musique se veut très précise, avec des jeux rythmiques comme sur les pièces Remember et Breathe. Le rythme occupe d'ailleurs une grande place dans la musique du groupe, davantage que les mélodies. Notamment, le chant de David Draiman, chanteur de Disturbed, utilise un style nerveux qui convient bien à la musique de Disturbed. Il pousse parfois des petits cris qui peuvent s'apparenter à des sortes d'onomatopées, comme c'est le cas sur Liberate, sur Awaken et aussi sur Intoxication, mais il en use avec parcimonie. C'est devenu la marque de commerce de Disturbed de le faire alors David Draiman pourrait en faire trop mais il se retient et se contente de petits cris judicieusement bien placés. Cela fait néanmoins partie du style de Disturbed en se voulant immédiatement reconnaissable, donnant une touche de metal lourd avec la voix sans être agressif. Car il faut le dire, Disturbed est un groupe éminemment commercial, n'étant jamais agressif mais proposant un style qui convient bien aux radios américaines. De toute évidence, il vise un public masculin avec un son très américain, mature et sérieux. Disturbed est de la musique pour homme blanc qui aime le rock solide et bien charpenté. C'est le genre de musique que les filles vont fuir mais qui plaît aux gars. Cela n'exclut pas cependant l'incontournable "power ballad" qui termine l'album. Intitulée Darkness, cette ballade est possiblement une des meilleures pièces de l'album Believe, bien qu'elle n'ait rien de bien particulier. Notons tout de même l'emploi d'instruments inhabituels pour Disturbed, comme de la guitare acoustique, du piano et du violoncelle, qui donnent de la couleur à Darkness alors que le reste de l'album Believe, plutôt terne et linéaire, en aurait bien besoin. Fait cocasse, toutes les titres des chansons de l'album Believe ne sont composés que d'un mot, incluant la pièce-titre Believe! Bref, cet album de Disturbed n'est pas vraiment mauvais mais il n'a rien de bien spécial à nous proposer. Believe est un album moyen, sans plus. Il ne déçoit pas mais n'enthousiasme pas non plus. Il y a d'autres albums de Disturbed plus intéressants mais je ne le déconseille pas pour autant, sans le conseiller non plus. C'est un album mi-figue, mi-raisin. Mais l'histoire ne dit pas s'il s'agit d'un raisin sec...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 24 mai 2014

SLIPKNOT - Iowa

Votre écran d'ordinateur, aussi performant soit-il, ne peut rendre toute la beauté de la couverture du livret de l'album Iowa de Slipknot. Voici une superbe tête de bouc qui se détache sur un fond argenté. Quand on regarde le fond argenté, on se rend compte qu'il s'agit en fait d'une surface qui reflète votre image comme un miroir. Vous pouvez vous admirer avec le bouc. J'adore cette couverture d'album mais la musique est aussi excellente. Après leur album homonyme qui aimait expérimenter avec le bruit (voir ma critique de Slipknot du 16 novembre 2013), les membres de Slipknot ont changé de direction musicale avec l'album Iowa paru en 2001. L'album aurait pu s'appeler Utah ou Ohio mais Iowa est l'état américain d'où Slipknot est originaire et qui a servi d'inspiration pour ce nouvel album. La direction est différente car bien que le style soit toujours nü metal, Slipknot expérimente moins mais réussit à être encore plus agressif. Écouter Iowa revient à recevoir une brique par la tête. Le style peut faire penser à celui très violent de groupes extrêmes comme Brutal Truth. En effet, le son est dense, à couper au couteau, en raison de la saturation des guitares électriques et le chanteur n'arrête pas de crier. En fait, ce n'est même pas un chanteur mais plutôt quelqu'un qui crie. Il y a très peu de place pour la mélodie sur cet album de Slipknot et on ne trouve que rarement de vraies mélodies chantées comme sur My Plague ou encore Left Behind par exemple. Le plus souvent, ce n'est qu'une agression sonore, une manifestation violente et bruyante de l'attitude rebelle de Slipknot. Avec Iowa, il est clair que Slipknot recherche l'affrontement et la confrontation. Les paroles des chansons sont belliqueuses, voire controversées (écoutez People = Shit dont le titre haineux dit tout ou alors The Heretic Anthem Slipknot se définit par le Nombre du Mal, celui du dieu Satan). Il y a beaucoup de jurons comme "motherfucker" etc... Il est surprenant que le célèbre logo Parental Advisory n'apparaisse pas sur la couverture de l'album Iowa. Bien que très cru et brutal, cet opus de Slipknot est cependant plus convenu que le précédent album parce qu'il est moins expérimental. Sachons toutefois que le dernier numéro de Iowa, intitulé simplement Iowa, est une longue procession d'une durée d'un quart d'heure avec des crescendos et des decrescendos comme dans les montagnes russes. Il est évident que Slipknot se fout d'être commercial ou de passer à la radio avec cette chanson-titre. La première pièce de l'album, intitulée mystérieusement (515), est aussi étonnante, ne durant qu'une minute et introduisant Iowa d'une façon vraiment bizarre. Mais pour ce qui est du reste de l'album, on a droit à des morceaux relativement standards, très agressifs et plaçant Slipknot parmi les groupes metal les plus fameux de la planète. Tout compte fait, c'est l'album que devaient faire les gars de Slipknot à ce stade-ci de leur carrière: un album avec des compositions solides qui livrent la marchandise, démontrant que Slipknot est capable de faire des chansons qui tiennent debout et qui attaquent directement le nerf auditif. Bref, Slipknot vient de nous pondre avec Iowa un autre album excellent...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 17 mai 2014

AVENGED SEVENFOLD - Waking The Fallen

Attention! L'image illustrée ici figurant une tête de mort ailée sur fond noir se retrouve sur la couverture de l'étui de carton qui renferme le boîtier du CD proprement dit. Ce n'est donc pas l'image sur la couverture du livret qui vient à l'intérieur du boîtier et qui présente plutôt une femme tendant le bras vers la droite. La tête de mort sur l'étui de carton, symbole officiel de Avenged Sevenfold (ou A7X pour les intimes), est pratiquement invisible car elle est noire elle aussi, un peu comme le serpent sur l'album homonyme de Metallica. Cette précision est importante si vous recherchez l'album dans les magasins de disques usagés. Ceci étant dit, on peut passer maintenant à la critique. L'album Waking The Fallen du groupe californien Avenged Sevenfold est paru à l'été 2003. Il renferme douze titres mais il faut savoir que la première pièce intitulée simplement Waking The Fallen n'est en fait qu'une brève introduction à l'album, ce qui fait en réalité onze chansons. Il possède un style metalcore très mélodique et ambitieux car Avenged Sevenfold a senti le besoin d'essayer plusieurs idées différentes sur son album. Les structures de chanson sont complexes et élaborées, ce qui fait en sorte que les pièces sont très longues et durent souvent plus de cinq ou six minutes. La durée totale de l'album atteint presque 69 minutes, ce qui est typique de nos amis de Avenged Sevenfold. Ils ne peuvent tout simplement pas faire des albums courts puisque la plupart de leurs disques dépassent l'heure! Ceci témoigne de la capacité d'être inventif et généreux musicalement. Waking The Fallen a un style metalcore comme l'album We Stitch These Wounds de Black Veil Brides (voir ma critique de We Stitch These Wounds du 10 mai 2014) mais il est beaucoup plus mature et évolué et ne peut pas se comparer à un album sympathique mais convenu tel que We Stitch These Wounds. En fait, la complexité des chansons sur Waking The Fallen peut même faire penser à la musique de Metallica, sans adopter ce style comme tel. Avenged Sevenfold utilise le procédé de l'ostinato mélodique et harmonique sur certaines chansons, comme sur Second Heartbeat qui ressemble à un hymne entonné par M. Shadows, chanteur de Avenged Sevenfold, et qui produit un effet saisissant lorsque le chant cesse et que la musique tombe instrumentale au milieu du morceau. Mais l'emploi d'un ostinato est surtout audible sur la superbe pièce I Won't See You Tonight, part 1, longue procession musicale de neuf minutes qui est soutenu par une basse continue, une technique de la musique baroque. Un parfait exemple de basse continue serait la Passacaille et Fugue en ut mineur pour orgue de Johann Sebastian Bach (1685-1750). Les liens entre heavy metal et musique classique sont d'ailleurs bien connus des vrais mélomanes. Quant à I Won't See You Tonight, part 2 qui suit immédiatement après, c'est un morceau dans un style complètement différent. La facilité avec laquelle Avenged Sevenfold trouve ses mélodies, ses riffs de guitares et ses styles sur Waking The Fallen est remarquable. Il y a alternance entre l'utilisation de la voix normale et d'une grosse voix monstrueuse dans le plus pur style screamo mais cela ne sonne jamais trop agressif. À la fin de la chanson Remenissions, la grosse voix monstrueuse du chanteur sonne plutôt comme celle d'un petit diablotin mignon... La balance générale entre un son hard et extrême avec un son plus mélodique et commercial est très bien dosée et s'avère particulièrement réussie. Il n'est pas étonnant que cet album véritablement excellent ait beaucoup contribué à faire connaître la formation, même si ce n'est pas le plus populaire du groupe. Quoiqu'il en soit, Waking The Fallen est personnellement mon album préféré de Avenged Sevenfold. Bien que datant de l'époque underground du groupe, Waking The Fallen de Avenged Sevenfold peut être considéré comme un album majeur de la musique metal des années 2000 qu'il faut se procurer sans faute.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 18/20

samedi 10 mai 2014

BLACK VEIL BRIDES - We Stitch These Wounds

Il ne faut jamais avoir des préjugés. Avant d'écouter cet album par la formation Black Veil Brides, je croyais que ce groupe n'était qu'une réunion de teen idols de musique rock sans intérêt. Aussi quelle ne fut pas ma surprise en entendant pour la première fois We Stitch These Wounds! Voilà contre toute attente un groupe metal crédible et même rafraîchissant. C'est avec cet opus que je les ai d'abord aimés et j'en suis fort heureux. Cet album, le premier de Black Veil Brides si on ne compte pas un EP paru quelques années auparavant, nous est arrivé en 2010 et présente douze titres fort intéressants. En fait, je devrais dire onze titres puisque la première pièce intitulée The Outcasts (Call To Arms) n'est en réalité qu'une brève introduction de quelques secondes à l'album comme tel. Le style général est metalcore (certains diraient screamo) mais se veut très mélodique. L'alternance de la voix d'Andy Six, chanteur de Black Veil Brides, entre voix normal et grosse voix monstrueuse, sonne malgré tout très mignon. Les détracteurs de la formation vous diront qu'ils n'aiment pas la voix normal de l'ami Andy Six mais moi je trouve qu'elle est très bien adaptée au style que veut faire Black Veil Brides et qui ne cherche pas à choquer inutilement. Ainsi, il n'y a rien qui agresse l'oreille sur cet album accrocheur de Black Veil Brides. En effet, il procure une écoute plutôt confortable et agréable, peut-être un peu trop commercial mais toujours accessible. En fait, Black Veil Brides me font même penser à des groupes pop punk comme Yellowcard et Paramore, des artistes dont j'ai déjà critiqué les albums sur ce blog (voir mes critiques de Yellowcard et Paramore pour de plus amples explications). Il est vrai que la ligne est parfois mince entre punk et metal depuis l'arrivée du 21e siècle. Le genre metal de l'album We Stitch These Wounds est de surcroît influencé par la musique classique, plus spécifiquement le style baroque. Cela est présent sur des titres comme Perfect Weapon ou alors Heaven's Calling de par les progressions harmoniques et mélodiques qu'emploient Black Veil Brides. Ça devient même évident dans le milieu de la chanson Beautiful Remains qui utilise une transcription à la guitare électrique d'un court extrait de prélude pour clavecin de Johann Sebastian Bach (1685-1750). Black Veil Brides sont de très bons musiciens et le groupe présente un professionnalisme certain. Tout l'album est très musical, avec des solos virtuoses mais toujours bien dosés et disciplinés. Les meilleures chansons se retrouvent au début et à la fin, comme la pièce-titre We Stitch These Wounds, Sweet Blasphemy et Carolyn qui figurent parmi mes préférées. Carolyn en particulier, dernière chanson de We Stitch These Wounds, n'est pas sans me rappeler l'album The Sun And The Moon du groupe The Bravery que j'adore (voir ma critique de The Sun And The Moon du 10 novembre 2012). Quant à la seule ballade acoustique de l'album, The Mortician's Daughter, c'est une bonne chanson mais elle semble un peu déplacée sur cet album metalcore de par sa simplicité et sa sagesse. Qu'à cela ne tienne, il ne faut ici surtout pas bouder son plaisir. Certes, l'album We Stitch These Wounds de Black Veil Brides ne révolutionnera pas le genre mais c'est tellement bien fait qu'il nous permet de passer un très bon moment en sa compagnie. Aussi ne craignez point de vous départir de vos préjugés et laissez une chance aux musiciens de Black Veil Brides de vous prouver de quoi ils sont capables. Même si l'orientation du groupe vise surtout un public adolescent, il peut charmer des vieux adultes comme moi. We Stitch These Wounds n'est même pas un plaisir coupable mais simplement un bon album dont je ne regrette pas du tout l'achat.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 3 mai 2014

EVANESCENCE - Anywhere But Home

Peu après la sortie de son album Fallen (2003), le groupe de metal alternatif Evanescence lançait à la fin de 2004 un album live enregistré lors d'un concert à Paris, en France, et intitulé Anywhere But Home. Le triomphe incroyable de l'album Fallen aura finalement convaincu la formation de capitaliser sur son succès avant de faire paraître un nouvel album de chansons inédites. C'est un peu dommage car avec Anywhere But Home, on n'a rien de bien neuf à se mettre sous la dent. L'album de Evanescence contient quatorze chansons dont la plupart ne sont qu'une variante live de l'album Fallen (voir ma critique de Fallen du 27 juillet 2013). En fait, à part la pièce Thoughtless qui est une reprise d'une chanson de KoRn que l'on peut trouver sur l'album Untouchables (je n'ai pas encore critiqué Untouchables mais ce devrait être fait avant la fin de l'année, ce n'est pas de ma faute s'il y a tant d'albums dont je veux faire la critique pour vous), et une étrange chanson touchante enregistrée en studio avec des nappes de synthétiseurs et intitulée Missing, Evanescence n'offre que deux nouvelles chansons, c'est-à-dire Farther Away qui ressemble étrangement à Thoughtless ainsi que Breathe No More qui est une ballade dans le genre de My Immortal. L'album Anywhere But Home reprend donc la quasi-totalité de l'album Fallen en version live, ce qui est malheureusement un peu redondant. En fait, il ne manque que la chanson Hello pour avoir une copie intégrale de Fallen. Si Evanescence avait sorti son album live après deux ou trois albums de chansons originales, il y aurait plus de variété sur Anywere But Home mais ce n'est pas le cas ici. La qualité de Anywhere But Home n'est pas à blâmer, c'est un album très bien enregistré avec une belle qualité sonore pour un album live. Le DVD qui vient en prime (Anywhere But Home est en effet un album double) et qui permet de voir le concert de Evanescence est très dynamique et visuellement intéressant. Non, le problème vient plutôt du fait que si on possède déjà l'album Fallen, il devient un peu superflu d'acheter l'album Anywhere But Home. La seule raison pour laquelle on veuille acheter l'album live de Evanescence est le DVD du spectacle parisien. Si on était présent lors de cet excellent concert, il est vrai que cela peut nous rappeler de bons souvenirs. La voix de la belle Amy Lee, chanteuse de rêve dans le groupe Evanescence, est souvent très expressive même si elle n'est pas toujours parfaite, mais c'est normal dans un concert rock. Il est vrai que sa voix sait se faire tantôt sublime, tantôt plaintive, et c'est sans doute la plus belle qualité de cet album double de Evanescence. Elle est en tous cas plus crédible que le moron de chanteur qui l'accompagne dans la chanson Bring Me To Life et qui semble s'adresser au public comme s'il était composé d'enfants de 8 ans d'âge mental. À noter enfin qu'il y a une erreur à l'intérieur du livret puisque la chanson Missing, la seule pièce enregistrée en studio, est malencontreusement inscrite entre les pièces Farther Away et Breathe No More au lieu de se retrouver à la fin comme il se devrait. Qu'à cela ne tienne, si vous voulez voir de quoi à l'air le groupe Evanescence en spectacle, l'album double Anywhere But Home peut être à considérer pour un achat, sinon il n'est pas indispensable de le posséder si on a déjà l'album Fallen.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20