samedi 29 novembre 2014

JAKALOPE - Born 4

J'aime Jakalope. Est-ce à cause de la voix enfantine et charmante de la chanteuse Katie B., du style industriel qu'emprunte le groupe sur ses albums ou tout simplement de l'atmosphère envoûtante de la musique en général? C'est probablement un peu tout ça. Avec Born 4 paru en 2006 (il n'est pas clair si le titre de l'album s'écrit born4 ou Born 4 alors je vais utiliser la seconde des possibilités), la petite formation canadienne Jakalope continue son exploration de la musique vers de nouvelles contrées sauvages. Dès le début de l'album, avec l'intro Anthem 2 et la pièce Instigator, on se dit qu'on aura droit à un deuxième album palpitant de Jakalope. J'ai effectivement bien apprécié le premier opus de la formation intitulé It Dreams et j'en ai même fait la critique sur ce blog (voir ma critique de It Dreams du 20 juillet 2013), alors la suite laissait présager que du bonheur. Malheureusement, après un excellent début, Born 4 se met à nous décevoir. D'abord, Jakalope troque son style industriel que j'adorais pour un salmigondis de morceaux rock et pop commercial sans véritable personnalité. Bien sûr, la voix adorable de Katie B. est toujours là et les chansons sont généralement accrocheuses mais le style de l'ensemble est disparate et la direction musicale de l'album est confuse. Il y a plusieurs styles différents, voire opposés, sur Born 4 et le groupe s'éloigne beaucoup trop du son industriel de son premier album qui nous avait tant ravis. Les sons électroniques sont mis pêle-mêle avec les sonorités acoustiques de la guitare et on aboutit même à de la véritable musique folk avec Unsaid, une pièce chantée en duo avec Jeremy Fisher, originaire de Hamilton en Ontario. On se croirait dans une chanson interprétée par The Wallflowers! Mais où est donc passé le son à la Nine Inch Nails qui m'avait si séduit sur It Dreams? Dans ces conditions, il est difficile de croire que Trent Reznor ait participé au projet. Il faut attendre la toute dernière et ultime pièce intitulée Something New pour réentendre une forte présence de la musique électronique mais la chanson n'est pas bonne. Le rock semble dominer sur cet album ennuyant de Jakalope avec des morceaux agréables mais un peu anodins comme Upside Down (remarquez les "clap hands" du refrain) et Digging Deep, les meilleures chansons tirées de l'album. J'avoue tout de même aimer aussi Star 24 (No Apologies). Mais on a tout de même la fâcheuse impression que Born 4 est davantage une collection d'exercices de style davantage que d'un véritable album rock qui se tient debout. Je comprends que Jakalope n'ait pas voulu se répéter avec Born 4 et je leur accorde le droit d'essayer autre chose mais c'est tout de même désappointant de se retrouver avec un album aussi éparpillé et sans colonne vertébrale. Ce n'est pas un album pourri mais il est simplement décevant par rapport à It Dreams. Si vous voulez découvrir Jakalope (le groupe mérite tout de même une écoute), je recommande donc en priorité le premier et véritable album à succès de Jakalope, à savoir It Dreams, bien avant celui-ci. L'album Born 4 ne devrait être réservé qu'aux fans endurcis de Katie B. ou de Trent Reznor...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 22 novembre 2014

DISTURBED - The Sickness

The Sickness est le grand album dans le genre metal industriel de Disturbed. En effet, Disturbed abandonnera ce style sur les albums subséquents. Parler de "grand" pour qualifier cet album ne veut pas dire qu'il soit très génial mais plutôt qu'il s'agit du classique de Disturbed, l'album à se procurer en priorité si on s'intéresse à ce groupe. L'adjectif ne doit pas nous leurrer sur le contenu réel de l'album The Sickness: c'est en fait un album de nü metal très moyen. On ne retrouve véritablement le style industriel que sur deux chansons, c'est-à-dire The Game ainsi que la dernière pièce Meaning Of Life. Avec ses douze chansons issues de ce premier album, Disturbed lorgne même vers le hip hop avec la pièce Droppin' Plates, imitant ce que faisaient les autres formations nü metal de cet époque (The Sickness est effectivement paru en l'an 2000). On se retrouve alors avec une certaine diversité de styles, faisant en sorte que Disturbed se situe ici quelque part entre Rage Against The Machine et Sevendust...! Il y a en tous cas plus de variété sur The Sickness que sur Believe, l'album suivant de Disturbed dont j'ai déjà fait une critique négative sur ce blog (voir ma critique de Believe du 31 mai 2014). C'est la raison pour laquelle ma cote d'appréciation pour The Sickness est également supérieure à Believe. Il est vrai que le style naturel de Disturbed soit assez formaté, aussi je dois constater que The Sickness est le plus original et le meilleur, d'où l'appellation de "classique" pour parler de cet album. L'intérêt des albums de Disturbed, dont The Sickness, réside dans le style de David Draiman, chanteur de Disturbed, qui a une manière très rythmique de chanter, privilégiant le rythme à la mélodie. La musique de Disturbed n'est pas mélodique du tout et la pièce la plus mélodieuse est peut-être la chanson à succès Down With The Sickness qui donne son nom au titre de l'album. C'est curieusement aussi celle où David Draiman utilise le plus les petits cris caractéristiques de sa façon de chanter. Sans ce type de chant caractéristique, Disturbed ne serait rien, pas même un bon groupe nü metal, déjà que le nü metal n'est pas toujours très bon. C'est le chant qui fait la différence avec les autres groupes. Au milieu de Down With The Sickness, le rythme déconne avec par-dessus une sorte de chant hystérique qui a contribué à la popularité de la chanson en se faisant ainsi remarquer. C'est la même chose pour la pièce Fear dont le thème heurté du début de la chanson de Disturbed attire immédiatement l'attention. Il y a également quelque chose de dur avec la répétition rythmique du mot "enemy" de la pièce Conflict. Bref, pour un amoureux des belles mélodies comme moi (je suis d'ailleurs un amateur du bel canto de Vincenzo Bellini (1801-1835)), le choix artistique de Disturbed pour un metal rythmique qui n'est pas sans rappeler Pantera et Rage Against The Machine doit se faire d'abord apprivoiser. C'est en réécoutant l'album plusieurs fois qu'on parvient à l'apprécier à sa juste valeur. Il y a même des moments plus doux, comme Numb qui exprime son titre en débutant avec lenteur. Signalons enfin la pièce Shout 2000 qui est en réalité une reprise de la chanson à succès Shout des années '80 du groupe Tears For Fears. C'est une belle version, Disturbed parvenant à bien s'approprier la chanson et à la dompter à son style propre. Bref, The Sickness n'est pas mauvais en fin de compte, quoiqu'on ne puisse évidemment pas crier au génie. C'est donc un album moyen qui s'adresse probablement au fan moyen de nü metal. Je préfère quand même KoRn.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 15 novembre 2014

DROWNING POOL - Sinner

Si on se souvient de Drowning Pool aujourd'hui, c'est surtout à cause de la chanson à succès Bodies que l'on retrouve sur l'album Sinner paru au milieu de l'année 2001. Pour une raison que j'ignore, la mention de 2004 apparaît à l'endos de l'album que j'ai en ma possession mais l'album original remonte bien à 2001. Bodies est une chanson amusante, avec un refrain accrocheur et facile à mémoriser, ce qui explique grandement sa popularité. D'ailleurs, les autres chansons de cet album de Drowning Pool sont un peu dans le même genre, avec un très grand potentiel commercial et des mélodies simples et évidentes. Les chansons sont structurées de manière très pop et il n'y a pas de solo. En tous cas, s'il y a des solos de guitare, ils sont très courts et composés de peu de notes de musique. Il y a en fait beaucoup de répétition sur cet album de Drowning Pool et certaines chansons sont interchangeables. Sinner n'a pas beaucoup de variété entre les chansons et une fois qu'on a compris son style, c'est un album sans surprise. Il n'en demeure pas moins que Sinner est un album agréable et facile d'écoute. Rien d'agressif ne vient perturber cet album de metal commercial. Pour définir le style qu'emprunte Drowning Pool avec Sinner, on pourrait parler de post-grunge gothico-metal etc... Moi, j'appelle ça tout simplement du rock. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? C'est à tout le moins ce que semblent s'être dits les membres de Drowning Pool lors de la création de leur album. Il ne faut donc pas se casser la tête avec un album aussi linéaire et simpliste que Sinner. C'est un album certes un peu trop simple pour le genre de metal que j'écoute habituellement mais je ne peux dénier que les chansons sont efficaces et que l'album est bien fait. En tous cas, Sinner est un album de Drowning Pool beaucoup plus intéressant par son style que ce que sera l'album suivant intitulé Desensitized dont j'ai déjà fait la critique mais que je n'avais pas finalement tellement apprécié (voir ma critique de Desensitized du 12 avril 2014). Sinner est paradoxalement à la fois sombre et ludique, avec de la guitare bruyante et tout ce qu'il faut pour obtenir du succès. Sinner ressemble ainsi à du Godsmack qui pour une fois aurait été inspiré et qui aurait enfin produit un bon album... Bien sûr, on ne parle pas ici de génie mais plutôt d'un album qui fait consensus. Sinner est le genre d'album metal qui peut plaire à tous, même aux mélomanes que le metal rebute. En ce sens, le plus grand défaut de Sinner est sa trop brève durée de trente-sept minutes et demie. Certaines chansons ne font même pas trois minutes. Comme il n'y a pas de solo et que les chansons sont construites dans une formule pop pour passer à la radio, cela explique que Sinner soit un très court album pour Drowning Pool. Il n'empêche que Sinner soit un album que je pourrais conseiller à tous, surtout aux néophytes désireux de s'approprier le style metal pour une première fois. C'est un album de débutant, très loin de ce que le death metal peut produire par exemple. En somme, si on devait se procurer un seul album de Drowning Pool, ce serait assurément celui-ci.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 8 novembre 2014

KORN - See You On The Other Side

Précisons d'emblée que je critique ici pour vous le double album See You On The Other Side paru en 2005 et non pas l'album simple original de KoRn. En réalité, le second disque de la version de See You On The Other Side que je possède dans ma discothèque personnelle est plutôt un EP qui ne dure même pas 24 minutes de musique réparties sur cinq chansons mais qui contient en plus deux vidéoclips live de KoRn dans la capitale russe pour les chansons Twisted Transistor et Hypocrites. Les pistes audio comprennent It's Me Again qui n'est pas du meilleur KoRn, Eaten Up Inside qui est la plus intéressante du lot et Last Legal Drug (Le Petit Mort) en plus de deux versions remixées du succès Twisted Transistor. Ce ne sont pas vraiment des versions pour les planchers de danse très pertinentes mais on connaît le goût de KoRn pour la musique dance. Il suffit de se rappeler le remix dance du succès Here To Stay qui apparaissait à la fin de l'album Untouchables de KoRn (voir ma critique de Untouchables du 13 septembre 2014). On ne peut s'empêcher de penser que KoRn est tout de même capable de mieux... Ce n'est donc pas un bonus indispensable même si c'est celui que j'ai acheté parce que je suis un maniaque de musique. En fait, ce deuxième disque gâche un peu la sauce puisque le disque principal, qui contient quatorze titres dont bien sûr Twisted Transistor et Hypocrites dans leurs versions originales, est pourtant fort réussi et intéressant. Sur See You On The Other Side, KoRn poursuit encore et toujours son périple au sein de la musique metal dans la lignée de Issues et de Untouchables. L'album commence en force avec Twisted Transistor qui indique que KoRn est encore capable de pondre des succès sur les palmarès mondiaux et dont le vidéoclip hallucinant montre des rappeurs noirs fameux remplacer les membres de KoRn! Après quelques chansons, l'intérêt baisse d'un cran mais demeure tout de même assez élevé pour ne pas départir cet album avec des chansons de remplissage. Au contraire, toutes les chansons sont bonnes ici et il faut attendre la fin du disque pour que l'intérêt remonte encore plus haut et atteigne son paroxysme avec Seen It All et surtout Tearjerker qui nous présente Jonathan Davis, chanteur de KoRn, avec sa voix étranglée par l'émotion. À mon avis, Tearjerker est la meilleure chanson de See You On The Other Side et la plus bouleversante aussi. En somme, cet autre excellent opus par nos amis de KoRn ne réinvente pas la roue mais peaufine un style qui n'a désormais plus aucun secret pour la célèbre formation nü metal. En particulier, les mélodies sont extrêmement travaillées avec un soin presque maniaque et les structures de chansons faciles à saisir, ce qui confère à l'album un côté pop accrocheur malgré les guitares pesantes et le style metal, presque industriel. Les timbres sonores sont aussi à admirer car plus que jamais pour KoRn, la réalisation musicale est tout simplement impeccable et digne de mention, vraiment originale et on ne peut qu'admirer tant de raffinement sonore. Il y a notamment quelques interludes musicaux sur See You On The Other Side qui donne à l'album un aspect mystérieux et avant-gardiste: on en trouve après les chansons 10 Or A 2-Way, Open Up, Liar et Seen It All. C'est fou à dire mais ces interludes sont quasiment meilleurs que les chansons! Jonathan Davis en profite pour y jouer de la cornemuse et on sait la passion qu'il entretient pour cet instrument. Enfin, mentionnons que le double album que je possède vient dans un boîtier cartonné mais avec un étui en plastique transparent présentant l'enfant que l'on aperçoit sur la couverture illustrée ici dessinée à même l'étui et non pas sur le boîtier, signe qu'il s'agit de la version deluxe. Malgré tout, je ne peux conseiller d'acheter la version deluxe car le deuxième disque est superflu. Je voulais donner 17/20 à cet album mais en raison du deuxième disque auquel je n'accorderais que 14/20 comme cote d'appréciation, je suis obligé de trancher avec une cote moyenne de 16/20 pour le double album dans son ensemble. Vaut donc mieux se procurer la version simple et rechercher plutôt Eaten Up Inside sur l'Internet en téléchargement. Comme le disque principale dure plus d'une heure, il était impossible de tout mettre les bonus et l'album sur un seul disque car cela aurait dépassé les 80 minutes. Au moins, on voit que KoRn a une bonne excuse...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 1 novembre 2014

SEVENDUST - Animosity

Je n'ai pas l'habitude de faire la critique d'albums de metal industriel. Le seul exemple d'album qui se rapprocherait de ce genre et que j'ai critiqué jusqu'à présent serait peut-être In Dreams de Jakalope auquel avait participé Trent Reznor de Nine Inch Nails (voir ma critique de In Dreams du 20 juillet 2013). C'est pourtant un style que j'affectionne beaucoup et dont je ne parle pas suffisamment. C'est parce que j'essaie de critiquer des albums plus récents alors que le metal industriel a surtout connu ses heures de gloire dans les années '80 et '90 avec des groupes fameux comme Ministry, Nine Inch Nails et Skinny Puppy. Pour ce qui est de l'album Animosity de Sevendust qui nous occupe ici, il est paru en l'an 2001 alors que le style metal industriel s'essoufflait. C'est fort dommage que de nos jours, le style soit devenu moribond. On le sent d'ailleurs avec l'album Animosity, où les membres de Sevendust semblent se chercher et ne trouvent pas grand-chose. Pourtant, l'album débute de façon superbe avec des pièces excellentes comme T.O.A.B. (ce qui signifie Tits On A Boar) et Trust qui sont mes préférées. Sevendust a vraiment le sens harmonique développé et je sais l'apprécier. Malheureusement, Animosity s'embourbe dans la merde au fur et à mesure que l'album avance et le comble de l'ennui est atteint avec des pièces totalement soporifique comme Live Again et Beautiful vers la fin de l'album. Sevendust semble être complètement en panne d'inspiration et n'être capable que de composer ici que des chansons anodines dépourvues d'intérêt. Tout n'est pas pourri sur Animosity mais les ballades (parce qu'il y en a hélas!) et même les formules typiques de metal industriel sont parfois inintéressantes. Certaines chansons tournent en rond et sont plus près de la musique pop sentimentale que du metal... La fin de l'album se rattrape un brin et sauve un peu Animosity du désastre. Malgré tous ces commentaires négatifs, je suis d'avis que cet album de Sevendust est un album potable parce qu'il y a de très bonnes chansons. C'est simplement un album inégal, dont la qualité de l'inspiration varie beaucoup d'une pièce à l'autre. Sans les chansons ennuyantes et superflues (l'album dure près de 56 minutes, ce qui est plutôt long), cet opus metal industriel de Sevendust serait un excellent album auquel je n'hésiterais pas à accorder 17/20 comme cote d'appréciation. À cause de ces morceaux qui déparent Animosity, ma cote est réduite à 15/20 et c'est donc une cote moyenne pour un album dans l'ensemble moyen. Animosity est moins lassant à écouter que MACHINA/The Machines Of God par les Smashing Pumpkins par exemple (voir ma critique de MACHINA/The Machines Of God du 28 janvier 2012), donc il mérite une cote supérieure à cet album. Il est difficile de sélectionner la cote appropriée à un album, surtout quand il est inégal avec de très bons moments et d'autres moins intéressants. Si le style metal industriel revenait à la mode, je suis sûr que Sevendust serait en mesure de nous offrir un bien meilleur album car l'inspiration serait là. En attendant, on peut toujours réécouter T.O.A.B. que j'adore ou bien alors tous les succès de KMFDM...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20