samedi 28 mars 2015

SLIPKNOT - Vol. 3: (The Subliminal Verses)

Iowa était fort bon et son successeur l'est peut-être encore plus. L'album Vol. 3: (The Subliminal Verses) de Slipknot était en effet très attendu à sa parution en 2004 et il ne déçoit aucunement le mélomane. Bien au contraire, il regorge de riffs bien saignants, pour ne pas dire sanguinolents, du bruit à profusion et un chaos pourtant étudié et bien organisé. Car il faut le dire, malgré toute l'agressivité et l'intempestivité de cet autre excellent opus de Slipknot, il semble que le groupe se soit concentré davantage pour structurer sa pensée et la suite musicale logique de son oeuvre. On y retrouve des compositions agencées de manière plus habituelle avec alternance d'un couplet et d'un refrain, ce qui ne fait qu'ajouter au caractère rassembleur de sa musique sur Vol. 3: (The Subliminal Verses). Comme son titre l'indique, il s'agit déjà du troisième album de Slipknot à voir le jour et le groupe est maintenant solidement implanté dans l'univers du nü metal, sa réputation n'est donc plus à faire. Cette fausse apparence d'assagissement est plutôt le signe d'une nouvelle maturité. Slipknot ne s'est pas assagi, en dépit de chansons plus introspectives et de structures de pièces traditionnelles. Il y a même des ballades! C'est le cas notamment de Circle qui crée la surprise car on ne pensait jamais entendre une ballade de Slipknot. Vermilion, ainsi que sa suite Vermilion Pt. 2, sont des chansons qui témoignent également d'une plus grande maturité et profondeur de la part de Slipknot. C'est tout un changement par rapport à l'album Iowa où les guitares électriques remplissaient tout l'espace et qui se présentait à nous comme un seul bloc monolithique (voir ma critique de Iowa du 24 mai 2014). Vol. 3: (The Subliminal Verses) est plus mélodique et c'est certainement le plus accessible de tous les albums du fameux groupe. Des chansons comme Duality, dont le vidéoclip est d'ailleurs très bestial et réussi, ou encore Before I Forget qui intrigue car on voit que les membres de Slipknot ont retiré leurs masques sans qu'on aperçoive leurs visages pour autant, sont accrocheuses à écouter et on peut même les fredonner! Pourtant, Before I Forget n'est pas ma préférée sur Vol. 3: (The Subliminal Verses) et Slipknot aurait pu en choisir une autre. Mais c'est peut-être la plus conventionnelle, donc la plus commerciale, ce qui expliquerait le choix de cette chanson pour le tournage du vidéoclip. D'autres morceaux sont beaucoup plus expérimentaux et d'ailleurs, l'album débute de façon très étrange avec Prelude 3.0 qui semble se poursuivre avec Danger - Keep Away, la pièce de fermeture. C'est en fait le même procédé que celui utilisé avec Iowa, c'est-à-dire un commencement et une fin atypique qui pique la curiosité de l'auditeur. Le reste de l'album nous montre que Slipknot est toujours en bonne forme avec des agressions sonores particulièrement brutales où le chanteur n'arrête pas de crier.  En les comparant plus attentivement, les deux albums de Slipknot sont donc plus ressemblants qu'il n'y paraît après la surprise d'une première écoute. Il y a néanmoins plein de menus détails dans les arrangements qui se révèlent à nous après maintes auditions, ce qui crée la richesse d'un tel album. Avec Vol. 3: (The Subliminal Verses), le groupe réussit à aller musicalement plus loin que Iowa tout en étant plus accessible et sans renier son style ou son âme. En définitive, avec plus d'une heure de musique, c'est vraiment un album superbe que tout amateur de Slipknot, voire de nü metal en général, se doit comme moi de posséder dans sa précieuse collection.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 21 mars 2015

STAIND - Dysfunction

Qui a dit que le grunge est mort avec le décès de Kurt Cobain? Certainement pas Staind qui nous offrait en 1999 son album Dysfunction. Cet album de post-grunge est apparu à la même époque où le style rap metal commençait à naître et d'ailleurs, Dysfunction a été réalisé en partie par Fred Durst, chanteur du célèbre groupe rap metal Limp Bizkit. Notons aussi la participation de DJ Lethal à l'album. En fait, il semble que les membres de Limp Bizkit apprécient le grunge car Fred Durst était aussi impliqué dans la production de l'album Come Clean de Puddle Of Mudd, lui aussi au son post-grunge, mais qui m'avait paru trop commercial (voir ma critique de Come Clean du 21 septembre 2013). Avec Dysfunction cependant, les choses sont différentes puisqu'on ne peut pas dire que l'album de Staind soit facile d'approche. Les paroles excessivement déprimantes et les guitares tantôt menaçantes, tantôt douloureuses, font de cet album un pur joyau de musique cauchemardesque. Le style sombre et dépressif de Dysfunction est un peu la rencontre de Razorblade Suitcase de Bush, groupe grunge, et de White Pony de Deftones, groupe nü metal. Le chanteur de Staind, le malheureux Aaron Lewis, est ici aussi perturbé que Chino Moreno de Deftones dont l'album White Pony m'avait vraiment fait un drôle d'effet en raison du caractère malsain des chansons (voir ma critique de White Pony du 11 février 2012). Toutefois, il semble que Dysfunction soit un album plus structuré que White Pony. Les chansons sont basées sur des motifs répétitifs tandis que le chanteur utilise parfois des cris étouffés pour déclamer son texte aux paroles suicidaires. Dysfunction est un album génial pour se suicider, il suffit d'écouter l'album et on a automatiquement envie de se trancher les veines... Certes, cette approche peut sembler quasiment caricaturale par rapport au grunge original de Nirvana et de Pearl Jam qui chantaient haut et fort le misérabilisme de leurs vies. Aaron Lewis est ici complaisant sur son malheur au point où on se demande s'il est masochiste. Néanmoins, Staind est plus original que Puddle Of Mudd et mérite qu'on s'y arrête. En fait, si on est un peu tordu comme moi, ou comme Aaron Lewis, on éprouve du plaisir à écouter cet album hermétique et angoissant, étouffant et pessimiste, qui est à cent lieues de la banalité. L'écoute n'est pas évidente, il faut se le mettre dans les oreilles plusieurs fois avant d'embarquer dans l'atmosphère bien particulière de Dysfunction. C'est un album pénible à endurer les premières fois qu'on le subit mais ensuite, une fois qu'on a appris les mélodies et les motifs à la guitare, on est emballé par toute cette douleur. En définitive, cet album de Staind, le premier qui a eu réellement un peu de succès, est destiné à ceux qui souhaite découvrir du post-grunge de qualité à une époque où les groupes de grunge mainstream s'appelaient... Creed et Nickelback. À noter que les neuf chansons de l'album de Staind sont suivies de douze minutes de silence avant qu'une ultime dixième chanson ne débute, l'intitulée Excess Baggage Aaron Lewis s'accompagne seulement d'arpèges mélancoliques à la guitare acoustique. La douce et triste atmosphère de cette pièce procure un apaisement après un album aussi angoissant et misérable que Dysfunction. C'est donc un album de dix chansons que je recommande, moi en tous cas il m'a bien plu. Je tiens ici à remercier personnellement Fred Durst de m'avoir permis de découvrir ce groupe.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 14 mars 2015

AVENGED SEVENFOLD - Avenged Sevenfold

J'adore Avenged Sevenfold, alors il va de soi que je critique les excellents albums de ce groupe heavy metal californien. Les albums d'Avenged Sevenfold ont toujours quelque chose de spécial et leur album homonyme paru en 2007 ne fait pas exception à la règle. Cette fois-ci, la surprise provient de l'avant-dernière pièce A Little Piece Of Heaven, un long morceau de huit minutes dans un style étrange, un peu comme du Mr. Bungle pour le couplet, avec des cuivres et tout le tralala. Le plus curieux est que A Little Piece Of Heaven est suivi par Dear God, une chanson de six minutes et demie complètement opposée dans le style... country! Cela est incroyable et le comble de l'étonnement est que ça marche! Malgré tous les styles variés et disparates de cet opus d'Avenged Sevenfold, l'ensemble présente une certaine unité et forme un tout qui se tient debout par lui-même. Pourtant, Avenged Sevenfold démarre de façon plutôt standard avec Critical Acclaim, la pièce la plus heavy metal de l'album en nous propulsant directement dans l'action. De fait, Avenged Sevenfold est un album fort dynamique et ne présente à peu près pas de ballades, sauf le succès Dear God. Les chansons sont inspirées et semblent souvent influencées, surtout pour les solos, par la musique classique. On remarque plein de menus détails après quelques auditions de cet autre album passionnant d'Avenged Sevenfold, comme les cordes pour la pièce Afterlife, le début à la guitare acoustique, elle aussi country, de Gunslinger, la présence d'un enfant et le piano complètement fou de Unbound (The Wild Ride), l'utilisation inattendue de l'auto-tune pour Lost, etc... Tout ceci rehausse la qualité d'un album déjà intéressant par la construction de ses chansons et l'inventivité de ses mélodies. Mes chansons préférées sont Unbound (The Wild Ride) ainsi que A Little Piece Of Heaven mais elles sont toutes excellentes, prouvant que Avenged Sevenfold est un groupe dont les années 2000 ne peuvent se passer. Pourtant, Avenged Sevenfold n'est même pas parmi les meilleurs albums du groupe et ne peut évidemment pas détrôner Waking The Fallen du sommet, un album absolument fameux et exceptionnel dont j'ai déjà fait la critique sur ce blog (voir ma critique de Waking The Fallen du 17 mai 2014). Avenged Sevenfold est un album beaucoup plus commercial que Waking The Fallen sans être pour autant moins pertinent. Avenged Sevenfold sait tenir magistralement la balance sur son album homonyme entre le heavy metal plus dur ou hermétique et le rock plus accessible et commercial grâce à des mélodies accrocheuses et des progressions harmoniques séduisantes. Je crois pour de vrai que nos amis d'Avenged Sevenfold sont parmi le peloton de tête des groupes metal des années 2000 avec Slipknot, System Of A Down, Nightwish, Dimmu Borgir, Kamelot, KoRn, etc... il y en a beaucoup. En tous cas, une chose est sûre, c'est qu'on se dit à l'écoute de Avenged Sevenfold que le metal est entre bonnes mains avec Avenged Sevenfold. Pour le néophyte désireux de s'initier à l'art d'Avenged Sevenfold, Avenged Sevenfold est un album que je pourrais conseiller car il est un des plus faciles d'approche tout en portant fièrement le sceau de qualité du groupe. Donc à se procurer sans faute... Longue vie à Avenged Sevenfold! Qu'on se le dise!!!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 7 mars 2015

BLINK-182 - blink-182

Je hais blink-182, alors pourquoi est-ce que je m'évertue à faire la critique de leurs albums? Tout d'abord, je ne peux pas écrire uniquement des critiques sur des albums que j'aime et puis il y a des gens qui s'intéressent à ce groupe contrairement à moi alors je dois en tenir compte. Ensuite, je ne hais pas tout ce que blink-182 a fait paraître dans sa carrière et son album homonyme blink-182 est un de ceux-là que j'apprécie. Paru en 2003 à la suite de Take Off Your Pants And Jacket qui était très prévisible et qui m'avait laissé indifférent (voir ma critique de Take Off Your Pants And Jacket du 4 octobre 2014), on peut dire sans se leurrer que blink-182 de blink-182 est un album déroutant et surprenant. Les membres du fameux groupe pop punk se livre à des expérimentations sonores inattendues de leur part et propose enfin un album nettement plus mature que leurs précédents opus. Cela est vrai jusqu'à temps que l'on écoute attentivement l'album pour se rendre compte qu'en enlevant l'enrobage et les effets sonores, on retrouve simplement un album pop punk comme Take Off Your Pants And Jacket. Certes, il y a une maturité nouvelle dans le punk que nous livre blink-182, comme c'est le cas de Stockholm Syndrome ou encore de Easy Target qui figurent parmi mes préférées, mais cela demeure du punk standard avant tout. Des chansons comme Down, Asthenia et surtout Always auraient pu quasiment figurer sur Take Off Your Pants And Jacket, ce qui démontre que l'album blink-182 n'est pas aussi révolutionnaire qu'il en a l'air. Bien sûr, il y a des moments étonnants sur cet album comme l'interlude instrumental intitulé The Fallen Interlude qui semble être la prolongation rythmique de la pièce Down qui le précède et qui s'écarte sensiblement du style général de l'album, quoique l'album présente une grande diversité sonore et semble parfois aller dans toutes les directions. C'est la même chose avec Easy Target qui se prolonge musicalement dans la pièce All Of This qui suit et pour laquelle les membres de blink-182 ont fait appel à l'artiste invité... Robert Smith du groupe The Cure! C'est incroyable et cela est une idée bien incongrue. C'est comme si Thom Yorke de Radiohead décidait d'aller chanter sur le nouvel album de la petite princesse de la musique pop Ke$ha... Enfin bref, blink-182 est un album qui nous réserve quelques surprises et juste ça, c'est déjà un pas dans la bonne direction. Il y a d'autres invités sur l'album et je m'en voudrais de ne pas au moins mentionner la narration faite par l'actrice Joanne Whalley en première partie de Stockholm Syndrome et qui est fort éloquente. Je me dois également de souligner le jeu de batterie remarquable de Travis Barker et je le considère comme un des batteurs punk les plus doués de sa génération. On reconnaît son style sur blink-182, tout comme on peut aisément départager les styles des deux autres membres du groupe, je parle bien sûr de Tom DeLonge et de Mark Hoppus. En quelque sorte, blink-182 est un album qui annonce certainement les futurs projets des deux comparses et qui à tout le moins amorce un virage dans la trajectoire jusque-là toute tracée du groupe. J'ai d'ailleurs fait la critique de la plupart des albums de tous ces projets parallèles, tout comme j'ai déjà critiqué plusieurs albums de blink-182 alors vous pouvez consulter ces critiques en faisant une recherche sur le blog. L'album blink-182 de blink-182 n'est pas mon album préféré de la célèbre formation punk américaine (je préfère tout de même Neighborhoods) mais je ne peux nier qu'il est important dans la carrière du groupe à cause de son changement de ton. C'est le premier album de blink-182 que j'ai aimé et j'espère même, maintenant que le nouveau son semble bien en place, que le trio nous présentera d'autres albums aussi surprenants...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20