samedi 25 juillet 2015

SHADOWS FALL - The Art Of Balance

S'il est un album thrash metal facile d'accès, c'est bien The Art Of Balance du groupe américain Shadows Fall. Cet album paru en 2002 s'inspire grandement du thrash metal des années '80 mais aussi du hardcore mélodique. Ce tiraillement continuel entre le heavy metal et le punk est fort réussi et me plaît tout particulièrement. Cette fusion intéressante de thrash metal et de hardcore qu'effectue Shadows Fall demeure tout le temps très mélodique et accrocheur, si bien qu'il s'agit d'un album idéal pour s'initier au style metal. Il n'y a rien d’ésotérique ou de hermétique avec The Art Of Balance. C'est un album bien moins agressif que ceux de Hatebreed par exemple, un autre groupe de hardcore dont j'ai fait la critique de son album Perseverance la semaine dernière (voir ma critique de Perseverance du 18 juillet 2015). Il est également plus mélodique. Mais ce qui fait le véritable intérêt de The Art Of Balance par nos amis de Shadows Fall, ce sont les thèmes, les idées musicales, bref les flashs qu'ils ont souvent et qui rendent l'album incomparable à nul autre. Shadows Fall maîtrise très bien son style très personnel mi-thrash mi-hardcore et ses flashs sont franchement savoureux, très éloquents pour établir son style unique. Les mélodies sont catchy, les solos sont remarquables et The Art Of Balance porte décidément très bien son nom puisqu'on y retrouve un sens de l'équilibre, un "art de la balance" comme dirait Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et qui est visible grâce aux structures des chansons solidement charpentées, alternant refrains et couplets de façon plutôt traditionnelle mais très professionnelle. Certes, voici un album excellent même s'il n'a pas la démence d'un autre album thrash des années 2000 que j'adore: Death Magnetic de Metallica... Le classicisme, le côté propret de The Art Of Balance l'empêchent de se mesurer à un album aussi diaboliquement fou que Death Magnetic (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). The Art Of Balance paraît bien sage en comparaison, voire scolaire. Imaginez, il y a même une ballade sur l'album! Je parle bien sûr de la pièce-titre. Il n'empêche que l'album The Art Of Balance de Shadows Fall est un parmi les meilleurs de la formation et s'avère être un incontournable du heavy metal des années 2000, même s'il présente un aspect vintage assez évident. L'album comporte onze titres mais il y a deux courts interludes instrumentaux à la guitare acoustique, Casting Shade ainsi que Prelude To Disaster. De plus, la toute dernière pièce intitulée Welcome To The Machine est en réalité une reprise d'une chanson de Pink Floyd. Je ne connais pas la version originale de Pink Floyd mais celle de Shadows Fall est superbe et termine l'album de belle façon, même si elle s'écarte évidemment du reste de l'album d'un point de vue purement stylistique. Néanmoins, ceci fait en sorte qu'il n'y a donc que huit chansons originales sur The Art Of Balance, ce qui est peut-être le principal défaut de cet album. On aimerait en avoir plus. Oui, plus de chansons mais aussi plus de folie, de fantaisie, d'adrénaline. C'est ce qui empêche à mon avis l'album d'obtenir une meilleure cote de ma part, même si les critiques sont généralement dithyrambiques pour cet opus de Shadows Fall. Ça ne devrait toutefois pas vous empêcher de vous le procurer si vous aimez le metal mélodique, accrocheur et finement exécuté, si vous ne connaissez pas le genre et souhaitez vous familiariser avec le style ou encore si vous êtes nostalgique des années '80. Les flashs sont extraordinaires et inimitables ici, alors pourquoi s'en priver?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 18 juillet 2015

HATEBREED - Perseverance

La semaine dernière, j'ai critiqué vertement un album de cette bande de chiffes molles qu'est Five Finger Death Punch, à savoir The Way Of The Fist (voir ma critique de The Way Of The Fist du 11 juillet 2015). Ça ne risque pas d'arriver cette semaine car Hatebreed est un groupe avec des couilles. Le titre de son album Perseverance paru en 2002 veut tout dire: malgré les aléas de la vie et les embûches sur notre route, on peut vaincre si l'on persévère. Et pour réussir, Hatebreed réussit admirablement à passer son message de persévérance avec son album. En fait, si l'on écoute attentivement les paroles qui nous sont jetées violemment au visage, on dirait que le chanteur agit comme une sorte de coach qui veut nous motiver à reprendre notre vie en main. Hatebreed s'adresse à tous ceux que la vie a déçus, à tous les déshérités du monde. C'est un puissant message d'espoir et de motivation qui sied lorsque le moral se fait bas. La musique agressive est là pour nous fouetter à se lever debout et à se rebeller contre l'autorité ou l'ennemi, ce qui n'est guère le cas avec The Way Of The Fist. Le style de Hatebreed est un mélange de punk et de metal, de metalcore et de hardcore. Les pièces sont généralement metal mais l'influence punk n'est jamais bien loin comme c'est particulièrement évident avec les chansons les plus rapides. C'est ce qui fait en sorte que la plupart des chansons sont très courtes, ne dépassant presque jamais les trois minutes. Le dernier titre de l'album ne dure que 38 secondes! Cette ultime pièce, intitulée simplement Outro, est en réalité l'introduction de la pièce d'ouverture intitulée Tear It Down de l'album suivant de Hatebreed, The Rise Of Brutality. Néanmoins, le tempo des pièces de l'album Perseverance fluctue grandement d'une chanson à l'autre, prodiguant une certaine variété à l'ensemble. Cependant, le chanteur crie toujours sur le même ton, ce qui devient vite monotone, lassant et redondant. Il n'est pas facile de créer du hardcore qui soit diversifié car ce style oblige à crier sans cesse et à jouer bruyamment tous les riffs de guitare par-dessus une batterie de bûcheron. C'est agressant mais curieusement endormant à la longue. J'aime bien écouter Perseverance de Hatebreed pour m'endormir, le soir. Il suffit pour cela que le volume demeure constant, ce qui est le cas de Perseverance où tous les boutons des amplis sont réglés au maximum. Je n'ai qu'à baisser le son pour obtenir un son confortable et uniforme. Il y a bien pourtant un titre qui fait bande à part sur Perseverance, la pièce Bloodsoaked Memories qui marque un temps d'arrêt sur un album où tout est autrement brutal ou effréné. Également exceptionnelle est la chanson Final Prayer où le guitariste invité de Slayer, le très sympathique Kerry King, accepte de faire honneur à Hatebreed en exécutant le seul solo de tout l'album. Malheureusement, son solo sonne sans particularité, j'ai déjà entendu de meilleurs solos. En somme, Perseverance de Hatebreed est un album correct mais il m'a un peu déçu de la part d'un groupe-phare de la scène hardcore américaine, surtout à cause de la voix monotone du chanteur qui crie son texte sans mélodie. Ce n'est pas à ma guise comme on dit mais ce n'est peut-être qu'une question de goût. Je reconnais néanmoins la qualité des compositions de cet album. Après tout, Perseverance vaut trois fois mieux que n'importe quel album de Five Finger Death Punch! Les gars de Hatebreed nous délivrent ici une bonne dose d'adrénaline et il est clair que le fan de hardcore voudra se le procurer sans faute. Perseverance est un album violent, hargneux et infernal: que demander de plus à un groupe de hardcore?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 11 juillet 2015

FIVE FINGER DEATH PUNCH - The Way Of The Fist

C'est la misère... Encore une fois, je dois critiquer un album de heavy metal complètement idiot. Cette semaine, mon dévolu est jeté sur The Way Of The Fist, le premier album studio du groupe américain Five Finger Death Punch paru en 2007. En fait, je possède la version avec quatorze titres dont les quatre derniers titres sont des bonus, c'est-à-dire les deux pièces Never Enough et Stranger Than Fiction ainsi qu'une version acoustique pour The Bleeding et enfin une version live pour The Devil's Own. Il n'est fait mention nulle part de l'année de parution de cette réédition par Five Finger Death Punch mais la version originale de dix titres remonte à 2007. Il est cependant probable que la version que je possède date de 2008 ou même 2009. Je ne suis pas en mesure de préciser la date de l'album que je vais critiquer car Five Finger Death Punch n'a pas pris la peine de spécifier l'information à l'intérieur du livret. Par ailleurs, c'est un livret différent de la version d'origine car on aperçoit sur ma version cinq crânes en forme de croix comme le montre ici l'illustration de la couverture. Ce plagiat pur et simple de la couverture de Appetite For Destruction de Guns N'Roses indique bien le manque d'originalité de Five Finger Death Punch. Le style de l'album The Way Of The Fist peut faire vaguement penser à du Slipknot en plus mélodique et commercial dont on aurait expurgé toute l'originalité. Cela est assez évident dans les premières chansons de l'album mais par la suite, Five Finger Death Punch emprunte la rhétorique post-grunge de bien des groupes nü metal composée de clichés du genre de "ma vie est merdique"... On dénote par ailleurs quelques jurons bien évidemment, comme la phrase qui rime avec "one two fuck you" dans la pièce-titre de The Way Of The Fist. C'est sur ces belles paroles hautement philosophiques que Five Finger Death Punch met la table pour son heavy metal traditionnel et sans surprise. Dans la chanson Salvation, le groupe y va de son message anticonformiste de rigueur: "you monkey see, you monkey do / you're always doing what they tell you to / you're such a puppet on a string / you don't get it"! Pourtant, s'il est un groupe obéissant aux diktats de l'industrie musicale et de la société individualiste telle qu'imposée par l'élite, c'est bien Five Finger Death Punch. Les membres du groupe doivent se penser très rebelles mais ne font qu'emmerder l'auditeur avec des clichés et des stupidités. C'est le résultat de cette bande de pédés qui n'ont à nous livrer que du nü metal commercial dépassé et supposément agressif mais qui n'ont pas les couilles de chanter du black metal ou tout autre genre de metal capable de sonner vraiment progressif. Five Finger Death Punch ne sonnera jamais ni comme du Dimmu Borgir, ni comme du Queens Of The Stone Age dont je préfère nettement l'album Rated R à The Way Of The Fist (voir ma critique de Rated R du 18 avril 2015). The Way Of The Fist est à ce titre remarquable de médiocrité. On n'a pas souvent un album aussi arriéré entre les mains et il est important de clamer haut et fort la profonde imbécillité de cet album exécrable. Five Finger Death Punch, il va sans dire, a connu beaucoup de succès grâce à sa démarche démagogique et a encore la cote aujourd'hui. C'est un autre groupe à la mode parmi les jeunes adolescents en quête d'une rébellion confortable et pas trop dérangeante, et le seul nom très en vogue de Five Finger Death Punch suffit à évoquer pour certains un heavy metal archétypique chez nos chers amis les rednecks américains. Pour moi, Five Finger Death Punch n'est que de la merde. Point final.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 11/20

samedi 4 juillet 2015

GODSMACK - IV

IV, comme son titre peu recherché l'indique avec évidence, est bien le quatrième album du groupe heavy metal américain Godsmack. Je dis que Godsmack est une formation heavy metal mais si on veut être précis et parler franchement, j'appellerais ça plutôt du mauvais post-grunge réactionnaire. Le style de l'album IV de Godsmack se situe quelque part entre Alice In Chains et Creed, mais en plus prévisible si cela est possible. Je possède plusieurs albums de Godsmack dans ma collection de CD mais cela ne veut pas dire pour autant que je sois un grand fan de la première heure. Je suis simplement un collectionneur invétéré. Non, au contraire, le style très formaté et commercial de IV ou de toute l'oeuvre de Godsmack a quelque chose pour moi d'abrutissant, voire d'aliénant. C'est du hard rock conventionnel qui ne recherche surtout pas à réinventer la roue mais plutôt à s'adresser à notre cerveau reptilien. Même quand Godsmack exprime des émotions (c'est un groupe post-grunge après tout), on se sent devenir moins intelligent. En ce sens, je suis obligé de dire que IV est un album encore plus stupide et balisé que Faceless, l'album qui le précède et que j'avais critiqué jadis dans les premiers mois d'existence de ce blog (voir ma critique de Faceless du 4 février 2012). Ceci explique par ailleurs que je réserve une cote moindre à IV qu'à Faceless. Car IV ne renferme absolument rien d'original, ni par rapport à Faceless, ni par rapport à la scène musicale de l'époque où IV est paru, au printemps de 2006. Godsmack se contente avec IV de se contraindre aux sentiers déjà battus par lui-même en tant que formation assez peu édifiante. On a donc droit à du hard rock musclé sans surprise où les chansons rythmées alternent avec les moments "profonds" ou "émotifs" dans le plus pur ramassis de clichés de ce que le mauvais post-grunge a à offrir... Ce qui est dommage, c'est que cela satisfait bien des oreilles d'adolescents qui parfois ne connaissent même pas l'excellente formation Alice In Chains puisqu'ils n'étaient pas encore nés au moment où le grunge sévissait aux débuts des années '90. Godsmack nous livre des pièces bien "senties" comme la pièce d'ouverture Livin In Sin, le duo prétendument poignant du chanteur de Godsmack avec la chanteuse Lisa Guyer que je ne connais absolument pas et que je n'ai surtout pas envie de connaître sur le morceau Hollow, ou encore le comble du cliché avec le son de la pluie sur la pièce finale One Rainy Day, un morceau de près de sept minutes et demie. Rassurez-vous toutefois, cette longue durée inhabituelle pour une chanson de rock commercial n'est pas le résultat d'hypothétiques expérimentations de la part de Godsmack mais plutôt du fait que One Rainy Day se termine avec près de deux minutes avec seulement le bruit de la pluie... J'en frissonne de voir l'originalité et l'inventivité de ce groupe audacieux...! Je fais dans le sarcasme mais c'est parce qu'il y en a marre de la connerie de ce groupe de rednecks américains. Je préfère Björk et Miles Davis. Le comble de l'incapacité de Godsmack à avancer musicalement est cependant atteint avec la pièce Voodoo Too où le groupe croit bien faire en nous infligeant d'endurer une suite à sa pièce Voodoo qu'on retrouvait sur le premier album homonyme de la formation et qui est peut-être son plus grand succès en carrière. Il est clair que Godsmack ait voulu, avec son très ennuyant album IV, se cantonner dans des sonorités déjà éprouvées et surtout pas du tout innovatrices, avec un style confortable et pas compliqué mais fort lucratif. Si vous recherchez un bon somnifère, j'ai un CD pour vous à vous proposer...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20