samedi 26 septembre 2015

IMPALED NAZARENE - All That You Fear

Ce n'est pas compliqué: si vous cherchez quelque chose pour vous débarrasser des coquerelles qu'il y a dans votre appartement, ça vous prend un bon exterminateur comme Impaled Nazarene...! La musique du groupe black metal finlandais Impaled Nazarene est si corrosive qu'elle tue les coquerelles et les punaises de lit du premier coup! Je dis qu'il s'agit d'un groupe black metal mais ça paraît plus ou moins avec l'album All That You Fear. Cet album, enregistré à l'été 2003 mais paru au début de l'année 2004 en Amérique du Nord, présente certes quelques paroles dérangeantes de circonstance mais il n'y a pas de musiques atmosphériques comme on en trouve souvent dans le black metal. J'appellerais ça plutôt de l'extreme metal en raison du caractère excessivement brutal de certains morceaux. Impaled Nazarene n'y va pas de main morte avec les amplis de guitares électriques réglés au maximum et la section de percussions qui a tout pour se faire qualifier d'"extrême"... All That You Fear est un album qui ne laisse aucun répit à l'auditeur, sauf peut-être la pièce Suffer In Silence, plus réfléchie, ou alors la pièce-titre qui débute avec des carillons de cloches d'église et qui clôt cet album incroyable de treize chansons terrifiantes. Le reste est d'une bestialité et d'une sauvagerie sans nom. C'est probablement l'album le plus violent que j'ai critiqué jusqu'à présent et le seul exemple d'album qui pourrait compétitionner avec All That You Fear et qui me vienne en tête serait Death Magnetic de Metallica pour ses solos absolument infernaux (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). Toutefois, Impaled Nazarene est bien moins sophistiqué que Metallica et nous livre ici un album très cru et simpliste, où le seul objectif semble être de faire le plus de tapage possible. Et Impaled Nazarene y excelle avec son album épouvantablement bestial All That You Fear. Le vacarme étant le seul souci du groupe, on a donc affaire à un opus sans grand raffinement, ce qui l'oppose au prog metal ou au death metal de connaisseurs. Impaled Nazarene ne fait pas dans la dentelle et s'adresse plutôt à de jeunes délinquants que la musique death metal raffinée rebute... Étant ainsi moins élaboré musicalement, All That You Fear est donc un album efficace mais qui ne peut se voir accorder une cote extrêmement généreuse pour sa musique extrêmement dangereuse... Mais j'ai quand même bien aimé mon album All That You Fear par ces forcenés d'Impaled Nazarene et je dois préciser qu'il n'est pas si facile de maintenir l'attention pendant toute la durée d'un album avec ce type de musique. Quand tout est toujours aussi extrême et sans nuance, on se lasse vite mais pas avec All That You Fear. En ce sens, cet album ne mérite pas non plus une cote très basse comme j'accorde habituellement à des groupes que je trouve stupides. Il faut dire que All That You Fear dure moins de 43 minutes et que les morceaux sont relativement brefs pour un album de musique metal, ce qui lui permet de ne pas s'appesantir inutilement sur son message par ailleurs aisément compréhensible. En terminant, j'ajouterais que les pièces sont bien sûr en anglais sauf la première qui s'intitule Kohta Ei Naura Enää Jeesuskaan dans la langue natale de ce groupe violent de Finlande fort sympathique. All That You Fear d'Impaled Nazarene est bruyant et stupide, que demander de mieux?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 19 septembre 2015

ISCARIOT - Lifeless Design

Le hasard fait bien les choses. C'est en effet par pur hasard si j'ai acheté ce CD du groupe death metal Iscariot (à ne pas confondre avec le groupe de black metal américain Judas Iscariot). J'ai aperçu l'album Lifeless Design dans un bac de disques usagés et sans même connaître le groupe, j'ai pris le risque de l'acheter. Il faut dire que je ne l'ai payé que 49 cents ou 99 cents et comme je l'ai aimé tout de suite après l'avoir écouté à la maison, on peut dire qu'il s'agit d'un excellent rapport qualité/prix! Iscariot joue du death d'excellente qualité, chose un peu étonnante étant donné qu'il s'agit d'un groupe assez obscur n'ayant produit qu'un seul album selon mes sources. Lifeless Design est paru en 2006 sur la petite étiquette de disques 567 Records, étiquette que je ne connais pas davantage. Pourtant, Iscariot n'a rien à envier aux autres formations death metal dûment établies. Le chanteur pratique autant le cri que le chant guttural et le jeu des guitares est à la fois très précis et technique. C'est du death metal sophistiqué, avis aux amateurs du genre comme moi. Les chansons sont assez complexes mais facilement compréhensibles, avec comme matière sonore de petits motifs vraiment accrocheurs. La musique d'Iscariot est surtout composée de motifs musicaux davantage que de mélodies mais réussit malgré tout à être parfaitement accrocheur. Il est difficile de résister à des chansons que j'adore comme Hollowed Eyes, Carnal Shades Of Darkness ou Our Lifeless Design, la dernière sur l'album, mais elles sont toutes excellentes. Les chansons ont pour la plupart une durée standard de trois à quatre minutes, sauf la dernière qui avoisine les six minutes et quart. La première piste de l'album, The Gates Of The Flames, n'est pas vraiment une chanson mais plutôt une introduction instrumentale d'une cinquantaine de secondes seulement. Il y a en tout dix pistes mais comme The Gates Of The Flames n'est pas une chanson, on peut dire qu'il y a en fait neuf chansons véritables de la part d'Iscariot. C'est d'ailleurs le principal défaut de cet album: il est si bon qu'on regrette de n'avoir que neuf chansons à se mettre sous la dent. Avec une durée totale d'un peu plus de 36 minutes, Lifeless Design n'est toutefois pas un EP. Certains diront peut-être que la musique d'Iscariot se ressemble un peu trop d'une chanson à l'autre. Mais je considère qu'il y a suffisamment de variété dans les motifs et d'imagination pour renouveler le discours musical qu'on ne s'y ennuie pas une seconde. Iscariot a en outre la particularité de ne pas copier un autre groupe précis comme le fait Operator, un autre groupe obscur qui mériterait d'être néanmoins aussi découvert, avec son album Soulcrusher que j'ai déjà critiqué auparavant (voir ma critique de Soulcrusher du 22 août 2015). Certes, il est plutôt vrai que Iscariot ne réinvente pas le death metal et peut ressembler un peu à n'importe quel autre groupe du même genre que lui, mais c'est finement exécuté et très soigné du point de vue tant de la composition que de l'interprétation. Iscariot n'est donc pas un groupe extrêmement original mais il l'est tout de même davantage que Operator, ça c'est sûr. Iscariot ne triche pas et nous offre un album honnête, ce qui est tout à son honneur! Je crois que Iscariot, pour le soin qu'il apporte au death metal complexe qu'il joue, mérite définitivement une chance d'être découvert et le fan de ce genre de musique devrait y jeter un coup d’œil. Le fan en question, et ce pourrait être vous, n'en sera point désappointé, je vous le promets, c'est garanti!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 12 septembre 2015

EXODUS - Exhibit B: The Human Condition

Exhibit B: The Human Condition est, comme son titre le suggère, le second volet d'un diptyque par le groupe légendaire californien Exodus. Je ne connais pas le premier volet, The Atrocity Exhibition... Exhibit A, mais Exhibit B: The Human Condition est une oeuvre qui se tient debout par elle-même et on n'a pas forcément besoin d'avoir écouté le premier volet pour apprécier Exhibit B: The Human Condition. L'album propose du thrash metal classique et aurait pu voir le jour dans les années '80. Exodus a fait partie des premiers groupes thrash metal de cette décennie et reste fidèle au son typique de cette ère glorieuse du metal. Pureté, clarté, simplicité et intégrité caractérisent le style véhiculé par Exodus sur son album Exhibit B: The Human Condition. Exodus en n'a rien à foutre de se plier aux nouvelles modes et cela s'entend sur cet album. Après tout, au moment de la parution de Exhibit B: The Human Condition en 2010, cela faisait plus de trente ans que le groupe existait! Pourquoi changer une formule gagnante? Car le style d'Exodus, similaire à ceux de Slayer et autres Metallica, fait absolument merveille ici, encore une fois. Exhibit B: The Human Condition me fait beaucoup penser à Death Magnetic de Metallica paru deux ans plus tôt. Il est certes moins sauvage que Death Magnetic mais il faut dire que l'album de Metallica est dur à battre! J'avais ainsi adoré Death Magnetic et pour cause (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). Pour ce qui est d'Exodus, les riffs sont certes admirables mais les solos sont carrément furieux et virtuoses, voire diaboliques, du genre que n'aurait pas dédaigné Kirk Hammett, guitariste fou génial de Metallica. Tout compte fait, Exodus est capable d'être encore brutal et pertinent aujourd'hui malgré un son si classique. D'ailleurs, il n'y a pas que la musique puisque Exodus aborde aussi des sujets choquants sur son album, comme par exemple Class Dismissed (A Hate Primer) qui raconte la folie meurtrière d'un élève qui se venge en assassinant ses camarades de classe à son école. Quand on sait le nombre de fusillades par année sur les campus des collèges et universités aux États-Unis, on peut aisément comprendre que la chanson suscite la polémique. Ce n'est donc pas un album à mettre entre toutes les oreilles. Mes chansons préférées d'Exodus sur Exhibit B: The Human Condition sont Hammer And Life, la controversée Class Dismissed (A Hate Primer), la satyrique March Of The Sycophants ainsi que Good Riddance. La pièce instrumentale A Perpetual State Of Indifference, qui dure moins de deux minutes et demie, n'est pas vraiment une vraie pièce mais sert plutôt d'introduction pour Good Riddance, la pièce suivante et aussi la dernière sur l'album d'Exodus. C'est ce qui fait en sorte que l'album, qui compte douze chansons, ne contient en réalité que onze morceaux, mais c'est très correct car elles sont très longues. L'album entier dure près d'une heure et quart! Il faut donc dire que la plupart des chansons font six, voire sept minutes. The Sun Is My Destroyer dure plus de neuf minutes et demie! Il n'y a que deux pièces à la durée un peu plus standard de trois ou quatre minutes, Hammer And Life ainsi que Burn, Hollywood, Burn. Si vous voulez découvrir le son original du thrash metal des années '80, vous pouvez commencer par Exhibit B: The Human Condition d'Exodus même s'il est paru en 2010, et pourquoi ne pas aussi faire un détour par Death Magnetic de Metallica paru en 2008? Il se fait encore de l'excellent thrash metal de nos jours, assurément.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 5 septembre 2015

ANONYMUS - Chapter Chaos Begins

Cette semaine, j'ai pour vous un bon groupe de thrash metal québécois à vous proposer qui mériterait d'être mieux connu à l'échelle internationale, je parle bien sûr du groupe Anonymus (à ne pas confondre avec le collectif hacktiviste du même nom). On sait déjà que le Québec est une véritable pépinière de talents musicaux quand vient le temps de jouer du rock et du metal: on n'a qu'à penser par exemple à Priestess dont j'ai critiqué l'album Hello Master récemment (voir ma critique de Hello Master du 1er août 2015). Voïvod demeure néanmoins le meilleur groupe metal québécois à avoir vu le jour jusqu'à présent. Le heavy metal est un genre très prisé par les Québécois et il n'est donc pas étonnant de retrouver Anonymus dans la liste des groupes à découvrir absolument. Avec Chapter Chaos Begins paru en 2006 (certains prétendent que l'album daterait de 2007 mais je crois que c'est de la désinformation), Anonymus s'en donne à cœur joie sur la guitare électrique et nous sert une bonne portion de thrash metal saignant. Cœurs sensibles s'abstenir. On pense bien évidemment à Metallica dont l'album Death Magnetic est paru à peu près à la même époque que Chapter Chaos Begins (voir ma critique de Death Magnetic du 15 mars 2014). La comparaison est flatteuse puisque j'avais octroyé une cote de 19/20 à l'excellent album de Metallica! Pour l'anecdote, le batteur de Anonymus, qui s'appelle Carlos Araya, porte le même nom de famille que le chanteur de Slayer, le très sympathique Tom Araya! Cette coïncidence veut tout dire car Anonymus ne fait pas du tout dans la dentelle... Les meilleures chansons de Chapter Chaos Begins sont, à part la pièce-titre de plus de six minutes avec laquelle démarre l'album, I Am AddictedThis Is War et le morceau qui clôt l'album, d'une durée de plus de six minutes elle aussi, Abusive Mental Anarchy. Sur son album, Anonymus aborde des sujets variés, comme la guerre, l'envahissement de la technologie dans la société ou plus simplement l'attirance envers les jolies filles. Il y a dix chansons au total dont sept en anglais, deux en français (Fonce ou crève ainsi que Coupable) et une qui semble adopter l'espagnol pour les paroles, Terremoto (je ne pige pas cette langue mais c'est ce que j'en déduis). La pièce Fonce ou crève est animée par l'esprit de confrontation avec ses paroles savoureuses en argot québécois: "T'es là pis tu m'regardes avec ta p'tite face de morveux"... En général, je préfère quand Anonymus chante en français, c'est-à-dire en québécois, car cela lui permet de jurer (crier des "tabarnak" et des "crisse") en ajoutant une couleur locale fort pittoresque. De plus, il faut savoir que Chapter Chaos Begins est l'album qui a suivi après le départ du chanteur d'origine italienne Marco Calliari pour une carrière solo diamétralement opposée puisqu'il interprète dorénavant des chansonnettes en italien pour les personnes âgées...! Peu importe que ce soit en anglais, en français, en québécois, en espagnol ou en italien, il est évident que Anonymus est un groupe aux horizons cosmopolites et mérite une reconnaissance internationale. Son thrash metal irrésistible, précis et très technique mais sans concession avec l'agressivité, vous conquerra pour peu que vous soyez amateur de découvertes surprenantes. Si vous ne connaissez point Anonymus, il est grand temps de remédier à cette situation intenable puisque le groupe roule sa bosse depuis la fin des années '80, la belle époque du thrash metal qui a vu naître l'excellent groupe québécois Anonymus...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20