samedi 28 novembre 2015

RHAPSODY OF FIRE - Triumph Or Agony

Rhapsody Of Fire, c'est bien sûr le nouveau nom de l'ancienne formation de symphonic metal originaire de l'Italie qui s'appelait auparavant simplement Rhapsody. On peut également qualifier Rhapsody Of Fire de groupe power metal, tant ce style est présent sur leur album qui combine en fait la musique classique avec le heavy metal tout court. L'album Triumph Or Agony, paru en septembre 2006, ne fait pas exception à la règle, même malgré le changement de nom. Un orchestre philharmonique tchèque accompagne le groupe sur plusieurs chansons, de même qu'une formation de musique de chambre baroque sur la simple mais splendide pièce Old Age Of Wonders, tandis que l'instrumentation baroque se retrouve également sur d'autres morceaux de cet album de Rhapsody Of Fire. Le post-romantisme côtoie ainsi la musique de l'époque baroque tout au long de l'album Triumph Or Agony et le résultat, aussi curieux qu'il puisse être, a de quoi agréablement surprendre. Ce que Triumph Or Agony perd en unité et cohérence, il le gagne en diversité et originalité. Le début de cet opus ambitieux de Rhapsody Of Fire est véritablement magnifique, commençant avec des murmures mystérieux et envoûtants par une voix féminine, faisant penser un peu à un groupe comme Nightwish que j'affectionne particulièrement. Triumph Or Agony est par ailleurs quasiment aussi éclaté que l'album Once de Nightwish (voir ma critique de Once du 10 janvier 2015). Au-delà de la musique purement classique, Rhapsody Of Fire combine aussi son power metal avec la chanson italienne, comme c'est ingénieusement le cas pour Il Canto Del Vento, une oeuvre composée spécialement par Fabio Lione, le chanteur de Rhapsody Of Fire dont c'est la première participation à titre de compositeur au sein de la formation. Mais la portion la plus originale de Triumph Or Agony demeure cependant la très longue pièce de seize minutes et demie intitulée The Mystic Prophecy Of The Demonknight qui est subdivisée en cinq parties enchaînées. Le traitement audio qu'en fait Rhapsody Of Fire est hautement cinématographique, nous donnant vraiment l'impression d'écouter la trame sonore d'un film fantastique. On note d'ailleurs la présence parmi les narrateurs de... Christopher Lee! Cette légende du cinéma, qui par malheur nous a quittés récemment le 7 juin 2015, donne véritablement une atmosphère dramatique et théâtrale réussie au texte qu'il sert. D'autre part, la première des cinq sections pour The Mystic Prophecy Of The Demonknight et qui s'intitule A New Saga Begins est reprise par Rhapsody Of Fire à la fin de Triumph Or Agony dans une version plus radiophonique. Elle figure avec la pièce Defenders Of Gaia en tant que bonus, portant cet album originalement de onze pistes à un total de treize. Avec onze pièces, Triumph Or Agony dépasse l'heure mais les deux pistes en bonus portent finalement le compte à 71 minutes et demie, ce qui est certes un peu long mais qui est néanmoins normal pour un album-concept de power metal standard. On ne se plaindra quand même pas que la mariée est trop belle ou que l'album est trop long. Au contraire, comme un opéra, Triumph Or Agony de Rhapsody Of Fire s'étale dans le temps et l'espace avec assurance et prend bien le temps d'installer l'action qu'il raconte. Peu importe qu'il s'agisse de musique philharmonique post-romantique, de folklore italien, de heavy metal, de trame sonore cinématographique ou de musique baroque, Rhapsody Of Fire nous fait passer un excellent moment en sa compagnie et réussit la gageure de nous concocter une histoire qui tient debout malgré la variété des styles musicaux par lesquels il passe avec désinvolture. De toute évidence, il y a énormément de travail derrière cet opus enthousiasmant de Rhapsody Of Fire et Triumph Or Agony est un excellent album à recommander sans faute. Viva l'Italia!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 21 novembre 2015

HAMMERFALL - Threshold

J'aime le power metal. Comme on peut dire qu'il n'y a pas plus typiquement power metal que HammerFall, j'avoue donc que j'aime HammerFall. J'aime le power metal parce qu'il me rappelle mes années '80 avec des groupes comme Accept, Helix, Judas Priest ou Iron Maiden et avec HammerFall, en particulier son album Threshold paru le jour de l'Halloween de l'an 2006 ici en Amérique (ça ne s'invente pas), je suis servi à souhait. Il y a en effet une bonne dose de nostalgie sur Threshold et l'album débute comme tout bon disque de power metal avec les riffs de la guitare électrique et la voix puissante en vibrato du chanteur. Le début de Threshold n'est pas extrêmement original mais il est typique d'un bon groupe power metal et sert surtout à mettre la table à ce qui va suivre. HammerFall nous réserve quelques petites surprises, comme le refrain original et accrocheur de Shadow Empire ou le début de Genocide évoquant la musique classique. Quant à Reign Of The Hammer, il s'agit d'un morceau entièrement instrumental de moins de trois minutes. D'ailleurs, il figure parmi mes préférés sur Threshold, de même que Shadow Empire, ainsi que les chansons lentes et pesantes Rebel Inside et Dark Wings, Dark Words ou encore la pièce-titre d'introduction à l'album de HammerFall. Tout ceci fait donc un album qui, malgré l'absence d'une évolution majeure pour le power metal ou le heavy metal tout court, n'en est pas moins intéressant pour autant. J'aime le power metal et HammerFall est capable de livrer la marchandise. Ne cherchons donc pas des choses là où il n'y en a pas. Threshold réussit tout de même à ne pas ennuyer comme c'était le cas de l'album The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2 du groupe Iced Earth dont j'ai fait la critique le jour de l'Halloween de l'an 2015 ici en Amérique (ça ne s'invente pas ça non plus). Iced Earth est un groupe tout aussi respectable que HammerFall, sinon plus, mais disons qu'il avait échappé le ballon pour cet album-là (voir ma critique de The Crucible Of Man: Something Wicked Part 2 du 31 octobre 2015). C'est notamment ce qui explique que j'accorde une cote plus élevée à Threshold qu'à l'album de Iced Earth. J'ai beaucoup de sympathie pour HammerFall parce que le groupe ne triche pas, on sent son intégrité artistique sur des pièces comme Howlin' With The 'Pac qui ressemble à un hommage à Accept avec son succès Balls To The Wall ou bien la chanson finale Titan qui est pesante et caverneuse comme un monolithe du Moyen-Âge. Le chœur fait résonner le mot "titan" avec tout le poids de la Préhistoire... En fait, HammerFall n'est qu'un autre groupe metal excellent à nous provenir de la Scandinavie comme il y en a tant depuis le début du siècle. C'est à se demander qu'est-ce que ce peuple d'Europe septentrionale peut bien manger pour nous pondre cette pléthore de groupes rock et metal. Bref, ces Suédois de HammerFall font revivre pour moi le metal de l'âge d'or des années '80 d'une si belle façon qu'elle ne peut que donner l'envie de replonger dans cette musique du passé ou de faire découvrir cette ère musicale bénie des dieux à toute une nouvelle génération trop jeune pour avoir connu les sources d'influence de HammerFall. Bien que le metal se porte bien depuis sa résurgence au début du siècle, ce n'est point le genre de musique que les radios commerciales diffusent, alors que MTV a cessé de faire tourner des vidéoclips. Il est donc important de souligner le fait que HammerFall permet le rayonnement de la musique metal, et plus spécifiquement power metal, malgré le peu de médiatisation que cette musique reçoit. C'est également la raison pour laquelle j'en fais la promotion sur mon blog. Si vous aimez le heavy metal, vous vous devez de connaître HammerFall qui est une des formations du genre les plus populaires de nos jours.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 14 novembre 2015

AMON AMARTH - Deceiver Of The Gods

C'est en 2013 que la formation metal suédoise Amon Amarth a fait paraître son album Deceiver Of The Gods mais il aurait pu voir le jour à peu près n'importe quand. En fait, il aurait pu apparaître au dixième siècle, à l'époque où les vikings ont traversé le nord de l'océan Atlantique pour se retrouver en Amérique, bien avant Christophe Colomb. En effet, Amon Amarth a rejoint le continent américain en 2013, apportant avec lui son lot de mélodies power metal et de chant caverneux et guttural typique au death metal. Il y a certes de la nostalgie pour le Moyen-Âge dans Deceiver Of The Gods, surtout au niveau des paroles bien entendu. Musicalement, cet autre opus par Amon Amarth, son neuvième pour être exact si on exclut la compilation de 2010, est diablement efficace et accrocheur en employant une économie de moyens peu commune. Les motifs thématiques sont utilisés judicieusement avec parcimonie et contribuent à rendre le propos clair et net. Les mélodies sont omniprésentes et éloignent Deceiver Of The Gods du death metal mais permettent de présenter l'histoire que nous raconte Amon Amarth avec une simplicité tout bonnement désarmante. C'est la force de cet album: il se déploie sans faire de chichis et va plutôt droit à l'essentiel du message un tantinet malicieux véhiculé par Amon Amarth sur les batailles de guerriers et les dieux. On peut évidemment sourire devant ces récits naïfs mais Amon Amarth est si convaincu de son propos qu'il nous accroche et nous attrape dans son filet. On se laisse avoir par ces chansons épiques à la puissance d'évocation étonnante et on retient notre souffle jusqu'à la pièce finale. Mes chansons favorites sur l'album Deceiver Of The Gods sont Coming Of The Tide et Hel (avec un seul "L") mais elles sont toutes excellentes et surtout indispensables à la progression dramatique de l'album. Chaque chanson contribue à faire avancer l'action et il n'y a donc aucune pièce superflue de remplissage. Au contraire, l'ensemble présente une grande unité, une forte cohésion remarquable tant au niveau des textes que de la musique. Bien sûr, il n'y a que dix chansons sur cet album que nous a concocté Amon Amarth mais certaines d'entre elles sont assez longues, par exemple Under Siege fait plus de six minutes tandis que Warriors Of The North dépasse allègrement les huit minutes. On pourra arguer que Deceiver Of The Gods n'est en fait qu'un autre album typique du viking metal et qu'il n'y a rien là de bien nouveau sous le soleil. Il y a également des groupes de power metal qui sont bien plus raffinés que Amon Amarth, notamment Kamelot dont l'incroyable album The Black Halo m'avait jeté par terre (voir ma critique de The Black Halo du 6 décembre 2014). Qu'importe: Amon Amarth réussit néanmoins son pari de nous captiver et de nous faire passer un satané beau moment en sa compagnie. Il est inutile de vouloir faire dire à Amon Amarth autre chose que ce dont pourquoi il est fait, c'est-à-dire de nous divertir avant tout, et je dois dire qu'il le fait d'une fort belle façon. Ce sont là des héros dans ce domaine et Deceiver Of The Gods, loin de les en empêcher, prouve plutôt qu'ils méritent leur place au sein du metal scandinave fort prolifique il est vrai. Laissez-vous donc tenter par l'album Deceiver Of The Gods de nos amis de la formation Amon Amarth, vous ne le regretterez absolument pas!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 7 novembre 2015

3 INCHES OF BLOOD - Advance And Vanquish

Avec 3 Inches Of Blood comme nom de groupe, on s'attendrait à du death metal pesant et corrosif. Il n'en est rien. La formation canadienne heavy metal 3 Inches Of Blood, avec son album Advance And Vanquish qu'elle a fait paraître en 2004, se cantonne plutôt dans le metal très léger, un genre de power metal très superficiel qui n'est pas sans rappeler les années '80. En fait, pour définir le son de 3 Inches Of Blood, je dirais que ça sonne comme du très mauvais Judas Priest avec des paroles remplies de clichés sur les orques, les châteaux, les pirates et les batailles médiévales. J'aime beaucoup Judas Priest et Ronnie James Dio mais ce qu'en fait 3 Inches Of Blood est indigne de ses sources d'inspiration. Rien ne se démarque sur l'album Advance And Vanquish et les chansons interchangeables, à la limite du remplissage, n'ont rien pour accrocher l'oreille. Il n'y a rien d'accrocheur sur cet album parce que les structures formelles des pièces musicales sont pratiquement inexistantes, détruisant le concept du refrain qui se détache du couplet. Cette absence de contraste nous donne un album qui n'a plus rien d'excitant et qui devient vite redondant. Comme toutes les chansons sont pareilles, on se lasse très rapidement. Advance et Vanquish est un album linéaire, prévisible, monotone. Il ne m'a pas été donné souvent d'entendre un album aussi ennuyant et raté. C'est exécrable. Le pire, c'est que le chanteur principal de 3 Inches Of Blood a une toute petite voix fatigante dans l'aigu qui n'est pas sans rappeler celle du controversé Axl Rose en moins bon. L'autre chanteur de 3 Inches Of Blood est là pour donner un peu de mordant avec ses vociférations monstrueuses mais ce n'est pas particulièrement original. La seule chanson qui se démarque et qui s'avérerait être l'exception qui confirme la règle serait peut-être Wykydtron, une sorte de récit de science-fiction qui nous transporte ailleurs que dans les lieux couramment visités par les autres formations de "viking metal". Musicalement, Wykydtron échoue néanmoins à se faire remarquer par le mélomane. Non, cet album de 3 Inches Of Blood est vraiment décevant, il n'y a rien de bon à en tirer, avec sa rythmique égale du début à la fin et ses progressions harmoniques sans saveur, sans odeur et sans goût. Les accords n'ont qu'un simple rôle fonctionnel et font tapisserie. Il est quand même incroyable que toutes les pièces de Advance And Vanquish soient sur le même tempo, évitant même l'habituelle ballade qui donnerait pourtant ici un peu de variété. Tout l'album a été conçu sur le pilote automatique, sans aucune surprise à nous offrir. Il devient même agaçant à écouter et pénible à endurer avec son chanteur peu brillant qui nous exaspère et nous tape sur les nerfs. Le style général est petit et mesquin, terne et même laid d'une certaine façon. Ce n'est pas le genre de heavy metal qui me plaît et même si je l'ai acheté à l'aveugle et qu'il figure donc dans ma discothèque personnelle, cela ne veut pas dire que je sois fan de 3 Inches Of Blood pour autant. Au contraire, ce groupe canadien me donnerait plutôt honte d'être né au Canada! Advance And Vanquish ressemble à une mauvaise farce, un peu comme c'était le cas de l'infâme album Feel The Steel de Steel Panther que j'ai démoli à coups de hache (voir ma critique de Feel The Steel du 13 juin 2015), sauf que 3 Inches Of Blood ne fait pas ça pour être drôle. D'ailleurs, on rit jaune car ce n'est pas drôle. Bref, les riffs sont nuls, les solos sont nuls, les mélodies sont nulles, les rythmes sont nuls, les accords sont nuls, la musique est nulle, le groupe est nul, tout est nul. Vous pouvez alors jeter sans hésiter l'album Advance And Vanquish de 3 Inches Of Blood à la poubelle. Bon débarras!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 11/20