mercredi 23 décembre 2015

Ayez un cœur pour Noël!

C'est Noël qui s'en vient à toute vapeur et tout ce que je peux souhaiter de bon, c'est que nous ayons un cœur pour Noël. La haine, la guerre, la mort, tout cela devrait nous faire réfléchir et nous donner envie de s'embrasser et de se prendre dans les bras... Que la paix règne sur la Terre et que l'amour triomphe! J'aimerais vous souhaiter un Noël rempli de bonheur et un cœur rempli d'amour, ainsi qu'une nouvelle année faite de ce que l'humain sait faire de mieux, c'est-à-dire aimer son prochain. Je ne serai pas disponible durant le temps des Fêtes pour de nouvelles critiques de musique puisque je serai en vacances mais sachez que je serai de retour dès le deuxième samedi de janvier. Bien sûr, mes anciennes critiques resteront accessibles si le cœur vous en dit d'y jeter un coup d’œil. Comme la musique demeure un excellent moyen d'apaiser les mœurs, même lorsqu'il s'agit de heavy metal, j'espère que mes anciennes critiques sauront vous inciter à découvrir de nouveaux groupes ou de nouveaux albums de musique. Quoiqu'il en soit, je m'en voudrais de ne pas vous souhaiter un Noël plus que joyeux et une nouvelle année extraordinaire! Et que vive la musique, pardi!

UN TRÈS JOYEUX NOËL & UNE BONNE ANNÉE 2016!

samedi 19 décembre 2015

SUSAN BOYLE - Home For Christmas

C'est traditionnel, Noël arrive à grands pas et il va de soi que je critique un album de Noël comme je fais à chaque fin d'année. Il y a beaucoup d'albums de Noël sur le marché et on n'a que l'embarras du choix. Parmi les albums fort populaires par les temps qui courent, il y a bien sûr ceux de Susan Boyle. J'ai déjà critiqué un album de Noël de Susan Boyle l'année dernière, à savoir The Gift paru en 2010, aussi il peut être surprenant que je choisisse encore un autre album de Susan Boyle pour cette année. Mais Home For Christmas, paru aux alentours de la fête de l'Halloween 2013 (comme quoi il pourrait peut-être faire peur aux détracteurs de Susan Boyle), était bien en avance sur le jour de Noël, ce qui paradoxalement se présente comme un album plus clair dans sa thématique et son concept de Noël que The Gift (voir ma critique de The Gift du 20 décembre 2014). En fait, Home For Christmas est d'un point de vue du style drastiquement à l'opposé de The Gift. Alors que The Gift se tournait vers les synthétiseurs et le style Nouvel Âge, l'album Home For Christmas veut recréer, de l'aveu même de Susan Boyle, le sentiment d'être dans les années '70. Je n'ai rien contre les années '70 mais le changement est ici total. Susan Boyle n'a pas voulu refaire le même album, cela est assez évident. La seule pièce de Home For Christmas qui nous rappelle par ses arrangements et son style l'album The Gift serait peut-être In The Bleak Midwinter. Cependant, quand on y regarde de plus près, il n'y a véritablement que deux chansons avec ce feeling des années '70, soient I Believe In Father Christmas ainsi que When A Child Is Born qu'elle chante en tandem avec nul autre que l'infiniment légendaire... Johnny Mathis. Quant à y être, pourquoi pas un duo avec Elvis Presley? C'est incroyable mais elle l'a fait: la première chanson de Home For Christmas, grâce à la magie de la technologie, ressuscite pour nos oreilles Elvis Presley avec le traditionnel O Come, All Ye Faithful! Pour le reste, Susan Boyle y va de façon malheureusement plus convenue avec des airs très connus sur accompagnement de cordes soyeuses et suaves comme The Christmas Song de ce cher Mel Tormé, Have Yourself A Merry Little Christmas et évidemment I'll Be Home For Christmas qui donne son titre à l'album. Les cordes sont somptueuses et magnifiques, à n'en pas douter, mais n'a-t-on pas déjà entendu cela mille fois? Quant au feeling des années '70 imaginé par Susan Boyle, c'était une bonne idée sauf que le concept ne prend pas suffisamment forme pour nous convaincre de l'originalité de Home For Christmas. À vrai dire, la direction musicale est confuse et les styles s'entrechoquent de manière pas très heureuse. Avec Hark! The Herald Angels Sing par exemple, on se retrouve subitement à l'église, ce qui vient nous confondre de bien désagréable façon. Il y a quand même de fort beaux moments, mais ils arrivent à la fin de l'album, bien après que Elvis Presley soit passé. Notamment, The Christmas Waltz est très belle, avec son rythme de valse ternaire distingué à la guitare classique qui a bien du charme. Le meilleur morceau se pointe le bout du nez toutefois en dernier: il s'agit de Miracle Hymn, un hymne qui invite à la paix intérieure et qui tranche avec ce qui précède en termes de qualité artistique. C'est une œuvre absolument édifiante et réussie qui nous fait regretter que le reste de l'album ne soit pas du même acabit. Miracle Hymn me fait même penser au splendide Requiem de Maurice Duruflé (1902-1986) dont j'admire le néo-classicisme simplement superbe. Notons également l'utilisation originale de cornemuses pour l'incontournable Little Drummer Boy. Bref, on le voit bien, Home For Christmas est en montagnes russes, avec des hauts et des bas, et il est dommage que la voix de Susan Boyle ne semble pas au sommet de sa forme et s'avère moins expressive que sur The Gift. On est assez loin de ce que peut livrer la chanteuse Adele par exemple dans le style pop vocal. Pour toutes ces raisons, je considère que Home For Christmas est moins réussi que The Gift, ce qui explique que je lui accorde une cote inférieure. C'est néanmoins un album étonnant, pour ne pas dire déroutant, malgré certains épisodes certes beaux mais très conventionnels. Autrement dit, on reste plutôt sur sa faim. Cela ne m'empêchera pas quoiqu'il en soit de passer un beau temps des Fêtes et de vous souhaiter à tous un joyeux Noël!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 12 décembre 2015

LACUNA COIL - Unleashed Memories

Quand on pense à la musique heavy metal du nouveau millénaire, on pense tout de suite à la Scandinavie. Il ne faudrait cependant point oublier la "botte de l'Europe", j'ai nommé ici l'Italie! Je critiquais d'ailleurs récemment un excellent album de metal italien, à savoir Triumph Or Agony de la prolifique formation Rhapsody Of Fire (voir ma critique de Triumph Or Agony du 28 novembre 2015). Cette semaine, j'ai donc un autre album metal italien à se mettre sous la dent, soit Unleashed Memories de Lacuna Coil, et je dois dire que j'ai un faible pour les groupes menés par des femmes, ce qui est évidemment le cas de Lacuna Coil avec sa jolie chanteuse Cristina Scabbia. Il y a certes aussi Andrea Ferro, second chanteur de Lacuna Coil, mais ses interventions furtives ne remettent pas en question que Lacuna Coil soit un groupe avec une femme en tant que leader. Elle écrit d'ailleurs à peu près toutes les paroles du groupe bien que ce soit le bassiste qui compose la musique. On décrit souvent le style de Unleashed Memories comme étant du metal gothique mais c'est en réalité plus complexe que cela. Il serait assez difficile de décrire le style de Lacuna Coil qu'on retrouve sur Unleashed Memories alors moi j'appelle ça du metal alternatif, ce qui est une appellation plutôt commode pour ne pas se mouiller sur une définition du style de Lacuna Coil. En fait, pour plaisanter, je pourrais dire que Unleashed Memories se situe quelque part entre les albums Oracle de Kittie (voir ma critique de Oracle du 1er juin 2013) et Seeing Red de LiveonRelease (il faudrait que je critique Seeing Red un de ces jours pour ceux qui se rappellent de cet album rigolo qui s'en prenait malicieusement à Britney Spears), deux albums de rock féminin parus d'ailleurs la même année que Unleashed Memories, en 2001. À cela, vous ajoutez une pincée de Staind et vous obtenez Unleashed Memories! Je crois qu'il y a un peu de l'album Dysfunction de Staind sur Unleashed Memories parce que la guitare sert un accompagnement similaire (voir ma critique de Dysfunction du 21 mars 2015) mais les sources d'influence de Unleashed Memories sont en réalité très diversifiées, comme c'est le cas notamment pour la pièce Stars qui clôture l'album et qui est en fait une reprise de l'unique succès du groupe de dream pop britannique Dubstar. Cette chanson n'est disponible toutefois que sur l'édition de Unleashed Memories qui inclut le EP de Lacuna Coil intitulé Halflife en raison de la première pièce du EP qui porte ce titre. La version normale de Unleashed Memories comporte donc dix chansons pour une durée de près de cinquante minutes mais bien sûr, moi j'ai l'édition spéciale avec le EP en bonus de quatre chansons en plus d'une introduction instrumentale de deux minutes intitulée Trance Awake à la pièce suivante Senzafine qui est une chanson en italien et la seule qui ne soit pas en anglais mais que l'on retrouve déjà en double sur la version normale de Unleashed Memories... vous suivez? Je rigole mais ça vaut la peine de se procurer l'édition spéciale pour obtenir le EP d'une vingtaine de minutes en prime car c'est un très bon EP, en plus de nous faire découvrir Dubstar. J'adore l'interprétation de Lacuna Coil presque autant que la version originale de Dubstar car la dream pop va bien au metal gothique de Lacuna Coil. Quand Lacuna Coil adopte un style plus électronique, comme sur les chansons Senzafine et Cold Heritage par exemple, son style gothique devient encore plus évident. Cela tient aussi à la manière bien particulière de chanter de Cristina Scabbia qui ne prononce pas toujours les consonnes et qui laisse traîner les mots dans des phrases mélodiques qui s'étirent longuement comme la musique baroque... Il y a curieusement quelque chose de plaintif et d'incantatoire au chant envoûtant de Cristina Scabbia qui n'est pas sans évoquer une certaine Amy LeeUnleashed Memories est un album vraiment étonnant, qu'il faut découvrir et qui fait honneur à l'Italie. En somme, Unleashed Memories de Lacuna Coil, d'une durée totale dépassant généreusement les soixante-dix minutes, est un album que j'ai bien aimé et si vous êtes réticent au style plus commercial qu'a malheureusement adopté Lacuna Coil dernièrement comme c'est le cas de l'album Dark Adrenaline dont j'avais fait une critique passablement mitigée (voir ma critique de Dark Adrenaline du 31 janvier 2015), vous devriez absolument découvrir Unleashed Memories qui vous surprendra agréablement!

COTE D'APPRÉCITAION PERSONNELLE: 15/20

samedi 5 décembre 2015

NIGHTWISH - Angels Fall First

Le premier album d'un nouvel artiste est souvent son meilleur. C'est habituellement celui qui est le plus original alors que les albums subséquents adoptent par la suite un son bien plus sage et commercialement exploitable. Il est vrai aussi qu'un artiste a toute sa vie pour y penser, tandis qu'il n'a que quelques mois ou années pour son second album. Dans le cas du groupe finlandais Nightwish, la question se pose de manière différente puisque son premier album, intitulé Angels Fall First, est en fait un démo. Pour cette raison, bien qu'il soit exact de dire que Angels Fall First est le plus original de Nightwish, je ne prétendrais pas qu'il soit son meilleur. C'est en tous cas celui qui se démarque le plus de la production de Nightwish, parce que son heavy metal aux accents folk et gothique à la fois ne se retrouve sur aucun autre de ses albums. Il est assez périlleux de décrire le style adopté par Nightwish sur Angels Fall First tant l'originalité est manifeste. On note des influences de la musique classique et de la musique Nouvel Âge, tandis que la chanteuse Tarja Turunen a une voix très travaillée nettement tournée vers l'opéra. Il y a sur Angels Fall First beaucoup de claviers et de guitares acoustiques avec de la flûte, ce qui l'éloigne de la définition habituelle qu'on se fait du heavy metal. C'est un album inclassable, qu'il faut absolument écouter au moins une fois dans sa vie. Certaines chansons de Angels Fall First font merveille et mes préférées, celles qui sont à tout le moins les plus accrocheuses comme Beauty And The Beast, Astral Romance, Tutankhamen et même l'étrange Lappi (Lapland), alternent avec des pièces plus subtiles comme Elvenpath et The Carpenter. Si on prend Astral Romance par exemple, son riff de guitare est aussi marquant que celui de Back In Black de AC/DC ou Enter Sandman de Metallica! Par ailleurs, si on prend Beauty And The Beast, on constate que son discours musical est passablement imprévisible. On pourra trouver que le fil conducteur en est particulièrement décousu ou bien que l'invention mélodique est stupéfiante. C'est encore plus vrai pour Lappi (Lapland) qui est constituée de quatre sections enchaînées (Erämaajärvi, Witchdrums, This Moment Is Eternity et Etiäinen) complètement différentes les unes par rapport aux autres. Etiäinen est en passant la conclusion rêvée pour un album envoûtant comme Angels Fall First. Malheureusement, puisqu'il ne s'agit que d'un démo, plusieurs défauts apparaissent et entachent la qualité artistique de cet album. La réalisation en est vraiment pauvre et déficiente, exacerbant cruellement l'amateurisme compréhensible de Nightwish sur Angels Fall First. Dans un style totalement différent, l'album White Blood Cells par The White Stripes avait lui aussi le défaut d'amateurisme qui me déplaît grandement chez certains lorsqu'ils s'improvisent artistes. Ce qui est bizarre car en peinture, mon artiste préféré est Vincent van Gogh (1853-1890) alors qu'il n'avait rien du tout du peintre académique. C'est souvent le cas chez les amateurs dont l'originalité n'a pas été encore gâchée par le professionnalisme. Je n'avais quoiqu'il en soit pas été enthousiasmé par White Blood Cells dans ma critique de l'époque (voir ma critique de White Blood Cells du 2 février 2013). Mais ce n'est pas tout. La chanteuse Tarja Turunen, dont la voix est fréquemment dédoublée au point de croire qu'elles sont plusieurs, a une voix de soprano dans l'aigu que certains pourraient trouver agaçante tandis qu'à l'extrême opposé, le chanteur Tuomas Holopainen ne sait carrément pas chanter juste, il fausse les notes de ses mélodies pourries. Le titre de chanteur est vraiment exagéré et prétentieux dans son cas particulier et d'ailleurs, il abandonnera le chant sur les albums suivants de Nightwish. Par contre, avec sa voix d'opéra qui tape royalement sur les nerfs si on n'aime pas l'opéra, Tarja Turunen me fait beaucoup trop penser à la Castafiore des aventures de Tintin! Est-ce que l'idée d'utiliser une cantatrice pour chanter du heavy metal n'était bonne que sur le papier? Cela dépend des goûts mais l'originalité de la démarche artistique de Nigthwish demeure. Tant qu'à y être, j'ajouterais qu'il y a quelques modulations de la tonalité qui sont brusques, maladroites et peu subtiles. On constate l'utilisation d'harmonies modales qui donnent néanmoins un aspect irréel à la musique de Nightwish. Comme on le voit, Angels Fall First est finalement un album frustrant, parce que le meilleur y côtoie le pire et qu'on aurait souhaité entendre ce que Nightwish aurait pu en faire dans des conditions optimales. Si on prend un autre album de Nightwish dont la maturité technique est manifeste comme Once par exemple, on voit que le potentiel qu'on constate sur Angels Fall First portera fruit (voir ma critique de Once du 10 janvier 2015). En terminant, je me dois de préciser que bien que Angels Fall First de Nightwish soit un album paru initialement en 1997, je possède la version rééditée de 2007 avec quatre pistes en bonus, c'est-à-dire la pièce A Return To The Sea ainsi que des versions en démo pour les morceaux Nightwish, The Forever Moments et une reprise de Etiäinen qui termine cet album de treize titres de façon absolument admirable. C'est ce qui explique que deux années de parution différentes figurent pour ce seul album. Bien que son degré d'amateurisme me gêne passablement, je trouve néanmoins que Angels Fall First est plus original et intéressant que White Blood Cells, ce qui fait en sorte que la note de 17/20 que je lui décerne soit plus élevée. Angels Fall First est un album certes imparfait mais c'est curieusement cette imperfection qui lui donne son charme si particulier. Il est sûr et certain que si Angels Fall First de Nightwish avait été autre chose qu'un démo, il aurait même obtenu une meilleure cote!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20