samedi 19 décembre 2015

SUSAN BOYLE - Home For Christmas

C'est traditionnel, Noël arrive à grands pas et il va de soi que je critique un album de Noël comme je fais à chaque fin d'année. Il y a beaucoup d'albums de Noël sur le marché et on n'a que l'embarras du choix. Parmi les albums fort populaires par les temps qui courent, il y a bien sûr ceux de Susan Boyle. J'ai déjà critiqué un album de Noël de Susan Boyle l'année dernière, à savoir The Gift paru en 2010, aussi il peut être surprenant que je choisisse encore un autre album de Susan Boyle pour cette année. Mais Home For Christmas, paru aux alentours de la fête de l'Halloween 2013 (comme quoi il pourrait peut-être faire peur aux détracteurs de Susan Boyle), était bien en avance sur le jour de Noël, ce qui paradoxalement se présente comme un album plus clair dans sa thématique et son concept de Noël que The Gift (voir ma critique de The Gift du 20 décembre 2014). En fait, Home For Christmas est d'un point de vue du style drastiquement à l'opposé de The Gift. Alors que The Gift se tournait vers les synthétiseurs et le style Nouvel Âge, l'album Home For Christmas veut recréer, de l'aveu même de Susan Boyle, le sentiment d'être dans les années '70. Je n'ai rien contre les années '70 mais le changement est ici total. Susan Boyle n'a pas voulu refaire le même album, cela est assez évident. La seule pièce de Home For Christmas qui nous rappelle par ses arrangements et son style l'album The Gift serait peut-être In The Bleak Midwinter. Cependant, quand on y regarde de plus près, il n'y a véritablement que deux chansons avec ce feeling des années '70, soient I Believe In Father Christmas ainsi que When A Child Is Born qu'elle chante en tandem avec nul autre que l'infiniment légendaire... Johnny Mathis. Quant à y être, pourquoi pas un duo avec Elvis Presley? C'est incroyable mais elle l'a fait: la première chanson de Home For Christmas, grâce à la magie de la technologie, ressuscite pour nos oreilles Elvis Presley avec le traditionnel O Come, All Ye Faithful! Pour le reste, Susan Boyle y va de façon malheureusement plus convenue avec des airs très connus sur accompagnement de cordes soyeuses et suaves comme The Christmas Song de ce cher Mel Tormé, Have Yourself A Merry Little Christmas et évidemment I'll Be Home For Christmas qui donne son titre à l'album. Les cordes sont somptueuses et magnifiques, à n'en pas douter, mais n'a-t-on pas déjà entendu cela mille fois? Quant au feeling des années '70 imaginé par Susan Boyle, c'était une bonne idée sauf que le concept ne prend pas suffisamment forme pour nous convaincre de l'originalité de Home For Christmas. À vrai dire, la direction musicale est confuse et les styles s'entrechoquent de manière pas très heureuse. Avec Hark! The Herald Angels Sing par exemple, on se retrouve subitement à l'église, ce qui vient nous confondre de bien désagréable façon. Il y a quand même de fort beaux moments, mais ils arrivent à la fin de l'album, bien après que Elvis Presley soit passé. Notamment, The Christmas Waltz est très belle, avec son rythme de valse ternaire distingué à la guitare classique qui a bien du charme. Le meilleur morceau se pointe le bout du nez toutefois en dernier: il s'agit de Miracle Hymn, un hymne qui invite à la paix intérieure et qui tranche avec ce qui précède en termes de qualité artistique. C'est une œuvre absolument édifiante et réussie qui nous fait regretter que le reste de l'album ne soit pas du même acabit. Miracle Hymn me fait même penser au splendide Requiem de Maurice Duruflé (1902-1986) dont j'admire le néo-classicisme simplement superbe. Notons également l'utilisation originale de cornemuses pour l'incontournable Little Drummer Boy. Bref, on le voit bien, Home For Christmas est en montagnes russes, avec des hauts et des bas, et il est dommage que la voix de Susan Boyle ne semble pas au sommet de sa forme et s'avère moins expressive que sur The Gift. On est assez loin de ce que peut livrer la chanteuse Adele par exemple dans le style pop vocal. Pour toutes ces raisons, je considère que Home For Christmas est moins réussi que The Gift, ce qui explique que je lui accorde une cote inférieure. C'est néanmoins un album étonnant, pour ne pas dire déroutant, malgré certains épisodes certes beaux mais très conventionnels. Autrement dit, on reste plutôt sur sa faim. Cela ne m'empêchera pas quoiqu'il en soit de passer un beau temps des Fêtes et de vous souhaiter à tous un joyeux Noël!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

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