samedi 7 mai 2016

BEHEMOTH - Demigod

J'ai plusieurs albums de Behemoth dans ma vaste collection de disques mais je ne suis pas un fan pour autant. Je m'intéresse au black metal moins qu'au thrash metal, au metalcore ou au power metal par exemple, aussi je dois dire que Demigod est un album qui ne me touche pas vraiment. Je dois reconnaître que cet énième opus de Behemoth est vraiment bien fait et qu'il est à la hauteur de la réputation du désormais fameux groupe polonais mais les conneries à propos des dieux et des démons et la vieille rhétorique nietzschéenne sacrilège que Dieu n'existe pas (ça remonte au 19e siècle, ne pourrait-on pas passer à autre chose?) ne m'impressionnent vraiment pas du tout. Je n'ai rien contre le satanisme quand c'est drôle mais hey, Behemoth se prend un peu trop au sérieux pour que je leur accorde du sérieux justement. J'imagine que ça doit donner des frissons aux âmes faibles mais pour un agnostique comme moi qui en a vu d'autres, seule la musique de Behemoth serait susceptible de m'intéresser. Malheureusement, la musique de l'album Demigod ne tombe pas non plus dans mes goûts. Les riffs de guitares chez Behemoth sont à peine corrects, sans plus, et l'absence quasi généralisée de mélodies à la partie vocale fait en sorte qu'aucune pièce n'est véritablement accrocheuse. Les chansons sont répétitives une par rapport à l'autre et rien n'émerge réellement de cet album linéaire, sauf peut-être la dernière intitulée The Reign Ov Shemsu-Hor, d'une durée de près de huit minutes et demie, c'est-à-dire plus longue comme le veut la tradition dans le style metal. De surcroît, la voix absurde du chanteur Nergal, le maître d’œuvre véritable chez Behemoth, est volontairement trafiquée pour que les paroles soient inaudibles, comme si le son était bouché de par en dedans, de sorte que ça devienne lassant, voire désagréable à écouter. Curieusement, pour une raison que j'ignore, ça me fait penser à la voix de la chanteuse de Arch Enemy sur l'album Khaos Legions (voir ma critique de Khaos Legions du 17 octobre 2015). Pourtant les voix ne se comparent pas réellement et j'aime Arch Enemy, aussi je dois sûrement délirer... Il semble en effet que la Suède, patrie de Arch Enemy et de maintes formations metal célèbres, soit plus attirante que la Pologne. Mais encore là, je me souviens d'avoir fait la critique d'un obscur groupe polonais à découvrir sur ce blog, Artrosis. Certes, il est peut-être vrai que Fetish, l'album gothique d'Artrosis que j'avais analysé avec un certain enthousiasme (voir ma critique de Fetish du 19 mars 2016), ne dise rien à bien du monde alors que Behemoth a une réputation planétaire incontestable mais si j'avais à choisir entre les deux, je préférerais Artrosis. J'ai bien peu d'affinités avec Behemoth, je n'y peux rien. Pourtant, j'entends bien qu'il y a de la substance et de la subtilité dans son art, Nergal étant un être fort cultivé et intelligent. Behemoth me fait penser un peu à un tableau de Véronèse (1528-1588) ou plutôt de Nicolas Poussin (1594-1665), c'est raffiné et le style est assez recherché mais je préfère la verdeur du clair-obscur chez Le Caravage (1571-1610). Il faut savoir que Nicolas Poussin détestait Le Caravage, l'accusant de vouloir détruire l'art de la peinture. Bref, pour revenir au propos qui nous occupe ici, Demigod aborde des thèmes littéraires complexes et savants allant de pair avec sa musique mais on ne comprend pas ce que dit Nergal. Heureusement qu'on a le livret avec les paroles à l'intérieur. Par ailleurs, cet album qui dépasse à peine les quarante minutes a la particularité d'avoir en bonus le clip de la chanson Conquer All qui se retrouve également dans la liste des pistes audio du disque. Demigod de Behemoth, paru en 2005 en Amérique du Nord, n'est donc pas un album qui retient mon attention mais si Satan est un personnage qui vous impressionne encore à votre âge, peut-être que vous aimerez le discours impie et païen de cet album de metal extrême, mais moi je trouve cela extrêmement ennuyant. Dans le genre black metal, je préfère nettement Dimmu Borgir! Je lui accorde cependant une cote appréciable car je respecte Behemoth ainsi que le goût de tous et chacun. À ce qu'on dit, il paraît que tous les goûts sont dans la nature, n'est-il pas?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

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