samedi 10 septembre 2016

GALLOWS - Orchestra Of Wolves

Tandis que durant les années 2000 la plupart des groupes se cantonnaient dans le post-hardcore, le screamo ou le metalcore, nos amis de Gallows préféraient le punk revival. C'est ce que l'on constate à l'audition de l'album Orchestra Of Wolves, paru en 2006 initialement mais réédité avec des chansons en bonus à l'été 2007 sous la réputée étiquette Epitaph. Puisque c'est cette réédition que je détiens dans ma vaste collection de disques, c'est bien entendu celle-ci que je vais critiquer pour vous. La version que je possède contient quinze titres au total mais il faut savoir que la piste intitulée Last Fight For The Living Dead n'est en réalité qu'une brève introduction instrumentale d'une durée d'une minute à la pièce suivante au titre improbable et interminable Just Because You Sleep Next To Me Doesn't Mean You're Safe. Par contre, à la fin de l'album de Gallows, après la dernière chanson inscrite à l'endos qui est en réalité la fameuse reprise de Nervous Breakdown de Black Flag, on a un silence de dix minutes avant une autre reprise, celle d'un excellent morceau du groupe The Ruts qui s'intitule Staring At The Rude Bois. Ainsi, on a donc bel et bien quinze chansons sur Orchestra Of Wolves, avec en plus une plage instrumentale d'une minute si vous voulez. La durée complète de cet opus de Gallows, incluant le silence de dix minutes, dépasse l'heure. C'est certes un fort long album, ce qui est inhabituel pour un album de musique punk. Mais étant donné que la musique de Gallows est de qualité, on ne trouve pas que le temps est long. Gallows puise son inspiration dans le punk d'origine des années '70, lui ajoutant quelques jeux rythmiques occasionnels. On peut ouïr ce style délibérément rétro tout au long de l'album. Le son est plutôt cru, pas vraiment léché, et le chanteur passe son temps à crier. Ce n'est pourtant pas un album difficile, le mélomane moyen peu habitué au punk rock pouvant y trouver malgré tout son compte, pour autant qu'il soit ouvert d'esprit un tantinet. D'une certaine façon, Gallows tient la juste mesure entre punk commercial et punk pur et dur, sans sacrifier son intégrité ou son authenticité. C'est un bon album de punk comme on les aime, avec des guitares agressives mais pas trop, un chanteur qui est capable de crier dans le micro et une batterie d'enfer. Le début de l'album, avec la pièce féroce Kill The Rhythm, établit dès le départ que ce ne sera pas un album pop punk à la con comme blink-182. Au contraire, la chanson se fait violente et outrancière, exacerbée par des rythmes heurtés et une guitare presque sale. Ce n'est pas là forcément original mais au moins très efficace pour démarrer un album d'une heure de musique discordante. Gallows utilise parfois des harmonies dissonantes en plus de ses rythmes stressants, ce qui rehausse l'aspect agressif sans recourir à la vitesse ou au volume sonore. Bien sûr, on ne peut toutefois pas comparer Orchestra Of Wolves avec un album aussi original et innovateur que The Shape Of Punk To Come de Refused dont j'ai fait la critique récemment (voir ma critique de The Shape Of Punk To Come du 6 août 2016), éminemment plus hermétique et difficile d'accès, oui, presque trop élitiste. L'album de Gallows est simplement un bon album de punk comme il s'en fait peut-être malheureusement de plus en plus rarement, les groupes préférant se tourner vers des styles plus modernes de punk et de hardcore à la mode. Orchestra Of Wolves n'est pas à la mode, peut-être même un peu anachronique, mais réjouissant à entendre. Voilà un album qui mérite certainement de se faire connaître par l'amateur de punk, peu importe qu'il soit ou non un connaisseur...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

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