samedi 17 septembre 2016

NORMA JEAN - Norma Jean Vs. The Anti Mother

Le titre exact de cet album paru en 2008 du groupe metal Norma Jean, originaire de la région d'Atlanta en Géorgie, est Norma Jean Vs. The Anti Mother mais comme on l'appelle plus communément et simplement The Anti Mother, c'est ce titre plus commode que j'utiliserai pour me référer à l'album que j'ai décidé de critiquer cette semaine. Le nom Norma Jean provient du nom véritable de naissance de Marilyn Monroe qui a aussi inspiré le nom d'emprunt de Marilyn Manson. Pour moi, Norma Jean est un groupe difficile à classifier pour mes oreilles, aussi je considère plus généralement qu'il s'agit ici d'un groupe d'extreme metal en raison du caractère extrême et jusqu'au-boutiste de sa musique. C'est suffisamment barbare, c'est du metal sauvage et agressif où le chanteur passe son temps à crier et où les mélodies se font rares parmi tout ce boucan. En vérité, la plus mélodique des chansons de cet album The Anti Mother serait peut-être Robots 3 Humans 0. Même là, la mélodie est décadente à souhait, ce n'est pas parce que c'est mélodique que ça en fait une chanson de musique pop! On est bien loin de Britney Spears. Le style de Norma Jean cumule diverses influences dont le sludge metal, le metalcore, le grunge, le post-hardcore et le nü metal. Il me fait même penser au style anarchique de Despised Icon et son album épouvantable The Healing Process (voir ma critique de The Healing Process du 9 avril 2016). The Anti Mother est bruyant, cacophonique, désespéré, violent et complètement chaotique. Même les titres funestes des chansons sont révélateurs de la musique: on n'a qu'à penser à Murphy Was An Optimist...! Ce n'est pas jojo, ce tintamarre. Écoutez la bestialité d'un morceau aussi brutal et effréné que Birth Of The Anti Mother par exemple, vous m'en direz des nouvelles. Pour ce qui est de hurler et de faire du tapage, The Anti Mother de Norma Jean vous satisfera absolument. Cela n'empêche pas que tout ce chaos infernal de décibels est en fait très structuré. C'est ainsi que Birth Of The Anti Mother a sa réponse deux chansons plus loin avec Death Of The Anti Mother et que Surrender Your Sons... se poursuit trois chansons après avec ...Discipline Your Daughters. La dernière chanson, quant à elle, dure près de neuf minutes et demie mais la deuxième moitié de la chanson se fait presque silencieuse, avec une petite musique douce et triste au loin pour décanter ce que l'on vient d'entendre. Par ailleurs, Norma Jean a des invités de marque sur son album-concept, comme Page Hamilton du groupe Helmet mais surtout Chino Moreno du groupe Deftones que l'on peut entendre sur Surrender Your Sons... et qui apporte avec lui ses perturbations mentales que l'on retrouvait sur l'album White Pony, un petit chef d’œuvre qui m'avait à l'époque laissé carrément pantois (voir ma critique de White Pony du 11 février 2012). On constate alors que la voix de Chino Moreno est beaucoup plus intéressante que celle de Cory Brandan, chanteur de Norma Jean. En fait, il est difficile de surpasser Deftones alors la comparaison est un peu injuste puisque Cory Brandan a quand même beaucoup d'intensité dans sa voix. Sans être aussi génial que White Pony, l'opus The Anti Mother de Norma Jean est donc assez intéressant pour justifier que j'en fasse mention sur ce blog. Il est paru sur l'étiquette Solid State Records basée à Seattle, ville du grunge, alors que des chansons issues de The Anti Mother évoquent ce style, comme par exemple Death Of The Anti Mother qui débute un peu comme du Alice In Chains. En résumé, The Anti Mother est un album certes difficile d'accès pour le mélomane mais sa charge émotionnelle fait en sorte qu'on ne peut l'ignorer. Quiconque aime le son cru des guitares et les voix torturées se doit de découvrir ou de connaître Norma Jean et son album The Anti Mother, un album résolument anti-commercial...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

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