samedi 25 mars 2017

CHILDREN OF BODOM - Something Wild

C'est en 1998 que la formation finlandaise de heavy metal Children Of Bodom lança son album Something Wild au Canada mais c'est moins clair pour ce qui a trait à l'édition deluxe que je possède dans ma discothèque personnelle et que je critique ici. Il semble qu'il s'agisse d'une réédition des sept chansons originales avec en plus les reprises de Silent Scream de Slayer ainsi que Don't Stop At The Top de Scorpions. Notez aussi qu'une partie du CD est consacrée à des fichiers comme le clip pour la pièce Deadnight Warrior, des photographies du groupe et les paroles des chansons, entre autres... Le clip n'est pas très bon, on voit les membres du groupe en action mais c'est tout et en plus, la chanson est mauvaise. Car il faut bien le dire, Something Wild de Children Of Bodom ne figure pas parmi mes albums préférés de heavy metal. Les morceaux sont souvent décousus, passant d'une idée musicale à l'autre sans logique et gaspillant ses mélodies sans les organiser ou les développer davantage. À vrai dire, pour apprécier Something Wild, il vaut mieux ne pas prendre cet album trop au sérieux. Ça ressemble à une farce bien plus qu'à un vrai album de heavy metal. Children Of Bodom semble tout content de pouvoir jouer de la musique comme le faisaient les grands compositeurs de musique classique. D'ailleurs, il y a sur l'album plusieurs emprunts à des chefs-d’œuvre qui sont intégrés aux chansons de Children Of Bodom. Sans les identifier tous, mentionnons tout de même une Invention de Johann Sebastian Bach (1685-1750) et le Requiem de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) dans le diptyque Red Light In My Eyes, pt. I & II. Je crois même qu'il y a citation d'un extrait de sa Symphonie no. 25 en sol mineur. Dans The Nail, on entend quelques notes de la Toccata & Fugue en ré mineur de Johann Sebastian Bach, etc...  En entendant Children Of Bodom repiquer leur musique, Bach et Mozart doivent se retourner dans leur tombe! Une autre influence majeur de Children Of Bodom semble être celle de l'album Angels Fall First de Nightwish qui a marqué les imaginaires dans les années '90... Il n'y a pas de folk metal sur Something Wild mais beaucoup de claviers (on reconnaît notamment le son désuet appelé "Orchestra Hit") et le style évoque la belle époque de Nightwish (voir ma critique de Angels Fall First du 5 décembre 2015). Something Wild aurait pu être un vrai album intéressant si Children Of Bodom n'avait pas été à l'époque qu'une bande de jeunes freluquets qui venaient tout juste de découvrir les joies de la musique et heureux de pouvoir montrer leur savoir-faire. Il y a donc une sorte d'ingénuité qui rend malgré tout l'album sympathique même s'il est raté. Les deux reprises sont en outre satisfaisantes, celle de Slayer étant la plus difficile à jouer (les reprises de Slayer sont généralement calamiteuses) et celle de Scorpions présentant quelque chose de comique avec la voix de gargouille qui chante les paroles avec entrain. En fin de compte, Something Wild de Children Of Bodom est assez marrant, c'est un album qui donne envie de sourire et même si l'on doit le prendre à la légère, il n'en atteint pas moins sa cible qui est de divertir sans s'emmêler les bretelles.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 18 mars 2017

DIMMU BORGIR - Death Cult Armageddon

Précisons d'emblée qu'il existe d'innombrables versions de cet album de Dimmu Borgir, aussi soyez prudents au moment de l'achat. Moi je possède la version de deux disques avec l'album Death Cult Armageddon proprement dit sur le premier disque et des reprises de Bathory et de Twisted Sister sur le second. L'album original était un album simple paru en 2003 sur Nuclear Blast tandis que ma version est parue en 2004 et le boîtier de plastique vient dans un étui cartonné avec le dessus illustré ici. Les reprises de chansons par Dimmu Borgir ne sont pas vraiment intéressantes, en particulier Burn In Hell de Twisted Sister qui n'est même pas au même niveau sonore que le reste du disque, ce qui est plutôt assez moche. De toute façon, c'est une très mauvaise reprise. Par contre, et c'est là où ça devient intéressant, le deuxième disque contient des versions orchestrales de Progenies Of The Great Apocalypse ainsi que Eradication Instincts Defined (à noter qu'il y a une faute d'orthographe pour ce disque où il est écrit "Definied"). Je ne sais pas où Dimmu Borgir a puisé pour son budget d'album de symphonic metal mais on a droit grâce à lui à du grand piano de concert, un chœur somptueux, des cuivres et rien de moins que le Philharmonique de Prague au grand complet! Comme j'adore la musique classique, j'ai été copieusement servi par ces fresques musicales hollywoodiennes. Le style se rapproche en effet de la musique de films et s'avère tout à fait captivant. Sur ce disque, on retrouve également la pièce Devil's Path, des photographies artistiques du groupe metal et le clip pour la pièce Progenies Of The Great Apocalypse. Malheureusement, je n'ai pas été capable de lire le fichier sur l'ordinateur car c'est un vieux fichier QuickTime. Peu importe, on peut aller voir le clip de Dimmu Borgir sur YouTube et c'est franchement impressionnant. Le mélange de la musique symphonique avec le black metal est franchement réussi et les images grandioses contribuent à créer le style unique de Dimmu Borgir. On retrouve l'Orchestre Philharmonique de Prague sur plusieurs morceaux du premier disque, notamment Allegiance ou bien Blood Hunger Doctrine. C'est un disque qui nous tient carrément en haleine dès le début, ne prenant jamais de pause d'une pièce à l'autre, enchaînant les hymnes rassembleurs, voire accrocheurs, ce qui est étonnant pour du black metal. Lepers Among Us flirte avec le metal industriel tandis que Vredesbyrd (là encore, il y a une faute car en fait il est écrit "Uredesbyrd") nous propulse dans l'action avec frénésie. Plus tard, Cataclysm Children retrouvera ce tempo d'enfer effréné qui n'est pas sans évoquer le speed metal. Il est seulement dommage que quelques longueurs se retrouvent vers la fin du disque (Unorthodox Manifesto fait presque neuf minutes mais semble s'éterniser), ce qui prive cet album de Dimmu Borgir de rééditer son exploit de l'album Enthrone Darkness Triumphant, un classique indémodable du black metal très différent de Death Cult Armageddon (voir ma critique de Enthrone Darkness Triumphant du 5 mars 2016). C'est ce qui explique que ma cote pour Death Cult Armageddon soit inférieure à celle de Enthone Darkness Triumphant. Mais sérieusement, c'est un détail, il est assez évident que Death Cult Armageddon soit un album tout simplement passionnant qu'il faut avoir écouté si l'on s'intéresse au black metal, au symphonic metal, ou bien sûr au satanic metal. Allez écouter le début de Unorthodox Manifesto où l'on retrouve la désolation d'un champ de bataille avec des voix tordues qui scandent "Hail Satan"...! Si vous aimez Satan, vous devez acheter cet album.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 11 mars 2017

BEHEMOTH - Evangelion

Evangelion de Behemoth est un impressionnant album double de black metal satanique paru chez Metal Blade en 2009. Il suffit de constater la qualité de l'objet, luxueusement présenté, pour se rendre compte du caractère ambitieux de la chose... En réalité, l'album contient deux disques dont un DVD qui raconte la production de Evangelion. Je ne suis pas calé en metal polonais et je ne suis pas féru de chansons aux paroles sataniques mais Behemoth est l'exception qui confirme la règle. Evangelion est mon album favori de Behemoth. Je ne possède pas tous les albums de Behemoth mais il demeure mon préféré parmi ceux que j'ai en ma possession. Cela tient à deux choses: tout d'abord, la voix du chanteur n'est pas ennuyante comme sur Demigod, l'autre album de Behemoth que j'ai critiqué sur ce blog (voir ma critique de Demigod du 7 mai 2016). C'est une grande différence qui fait en sorte que Evangelion est davantage agréable à écouter. Ensuite, Evangelion est peut-être le plus accessible des albums de Behemoth, malgré ses thèmes obscurs ou métaphysiques tournant autour de Dieu et du Diable. On peut faire fi de ce propos théologique bien singulier et ne se concentrer que sur la musique comme moi. Je ne crois pas à l'existence de Satan et même si j'y croyais, je ne lui accorderais sûrement pas toute ma dévotion comme le font les satanistes de Behemoth. Bien sûr, tout ce verbiage que l'on retrouve sur les chansons de l'album vise avant tout à faire peur et se donner de petits frissons... En ce sens, Evangelion est un album réussi et parvient à effrayer comme tout bon album de black metal devrait le faire. Malgré tout, ce n'est rien d'aussi intimidant que le thrash metal de Slayer, un des rares groupes que j'ai de la difficulté à écouter tant leur musique est dérangeante et possédée par le démon. Behemoth, en particulier sur leur album Evangelion, utilise tout de même des effets sonores effrayants, par-dessus un mur de guitares électriques pesantes et la voix terrifiante du chanteur. Certains riffs d'accompagnement ne sont pas sans évoquer Enthrone Darkness Triumphant de Dimmu Borgir, un album que j'avais adoré (voir ma critique de Enthrone Darkness Triumphant du 5 mars 2016). Les solos chez Behemoth sont rares mais ils sont quand même imaginatifs. La pièce la plus originale de l'album demeure incontestablement Lucifer, la dernière sur Evangelion, qui dure plus de huit minutes et qui explore la musique de films d'horreur avec variété et de manière fort efficace. Lorsque vint le temps de visionner le DVD, je m'attendais à faire la connaissance d'illuminés de Lucifer... Il n'en fut rien. Les membres de Behemoth se présentent de façon bien civilisée, en tant que musiciens sérieux et très terre à terre. Le côté démoniaque et sensationnaliste du groupe semble n'être qu'une question de marketing. Bref, j'ai bien aimé cet album de Behemoth, quoique le contenu de Evangelion demeure toutefois un peu trop linéaire pour figurer parmi mes albums d'épouvante préférés. Il n'empêche que le tout devrait ravir les fans de ce genre de musique dont je ne fais pas partie, n'ayant pas d'atomes crochus pour la chose satanique. Je me dois cependant de reconnaître la somme de travail et le professionnalisme de ce groupe qui pèse de tout son poids dans l'univers trouble du black metal polonais et international...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 4 mars 2017

CHIMAIRA - Crown Of Phantoms

Bon sang que j'aime le death metal...! J'apprécie le black, le doom, le thrash et même parfois le nü metal mais le death, je ne sais guère pourquoi, est mon style préféré de heavy metal. L'album Crown Of Phantoms du groupe Chimaira est le genre d'album qui me plaît tout particulièrement. Je ne suis pourtant pas un expert de ce style puisque je mange à tous les râteliers, écoutant aussi des styles qui n'ont absolument rien à voir avec le heavy metal. Je ne connais aucun style de manière très approfondie mais j'en connais par contre un peu de chaque style qui existe, que ce soit la musique classique, pop, jazz ou punk. Certains diront donc que Chimaira est un groupe de groove metal et à vrai dire, je ne sais pas car je ne suis pas féru de ce style et en plus, Crown Of Phantoms est le seul album que je connaisse de ce groupe. Peut-être ont-ils changé de style depuis leur début qui remonte au tournant du siècle. Quoi qu'il en soit, on sent aussi l'influence du hardcore et du nü metal sur les dernières pièces de cet album de Chimaira où la formation américaine se laisse un peu plus aller à expérimenter. Les premières chansons de Crown Of Phantoms sont plus classiques, influencées par le death metal des années '90. En ce sens, on peut dire que l'album de Chimaira a deux sections séparées par la pièce instrumentale The Transmigration en plein milieu du disque. The Transmigration comporte, en dépit de sa relative brièveté, une instrumentation riche et fournie, incluant entre autres de la guitare acoustique, un chœur et des sons électroniques sur un rythme doux et modéré. Après cette pause musicale, le vacarme reprend néanmoins de plus belle avec la pièce-titre Crown Of Phantoms, la plus violente de tout l'album de Chimaira. La pièce suivante, Spineless, ne nous laisse pas en reste avec son côté agressif, surtout du point de vue des paroles. C'est cependant le morceau suivant, une merveille intitulée Kings Of The Shadow World, qui est ma préférée de Chimaira, quoique les deux chansons qui suivent et qui terminent l'album, Wrapped In Violence ainsi que Love Soaked Death, s'écartent du death metal pour aller avec bonheur vers des influences différentes et de l'expérimentation sonore qui me ravissent parfaitement. Certes, ce n'est rien de très sophistiqué ou original mais c'est bien fait, finement exécuté de la part de Chimaira. Crown Of Phantoms ne va pas révolutionner le metal, c'est certain, mais j'aime les artisans qui peaufinent la musique avec amour. Voilà du travail bien fait! Pour l'anecdote, on remarquera en passant la couverture de l'album qui est très inspirée par la société secrète des Illuminati avec son œil trônant au sommet d'un triangle formé par des perches. Voilà qui devrait faire jaser, espérons-le. J'aime vous présenter de temps en temps des formations un peu moins connues comme Chimaira ou carrément obscures comme Iscariot, un groupe inconnu dont j'avais fait la critique de son album Lifeless Design dans l'espoir un rien naïf de le faire découvrir au reste du monde entier (voir ma critique de Lifeless Design du 19 septembre 2015). Il n'y a pas que Cannibal Corpse, bordel! Tiens, c'est un autre groupe dont j'avais parlé sur mon blog... En tous cas, l'album Crown Of Phantoms, lancé en 2013 par le groupe metal très professionnel Chimaira, est certes un peu convenu et n'offre rien de nouveau sous le soleil mais comme on ne se lasse pas de ce genre de musique (je parle surtout pour moi), il mérite amplement que j'en fasse mention sur mon blog, tout comme Iscariot et Cannibal Corpse, deux autres groupes aux succès très différents mais tout aussi intéressants...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20