samedi 13 mai 2017

UNDEROATH - Define The Great Line

Underoath (on écrit aussi parfois Underøath mais je vais plutôt utiliser l'autre typographie pour simplifier) est un groupe de metal chrétien qui pourrait faire pâlir d'envie bien des groupes sataniques à cause de la violence de sa musique. L'album Define The Great Line, paru à l'été 2006 dans la belle vague metalcore, est en effet extrêmement brutal et bruyant, à la limite de la cacophonie. Si c'est ça la musique chrétienne d'aujourd'hui, alors bien des moines qui psalmodiaient du chant grégorien dans l'Antiquité doivent se retourner dans leurs tombes. Si vous aimez souffrir des oreilles, l'album est pour vous. Underoath ne laisse présager aucun doute dès l'introduction de son album avec la pièce In Regards To Myself. On est littéralement assailli par la guitare assassine de Underoath et ce qui suit n'est guère plus mélodieux. En fait, il y a une pause de trois petites minutes avec la pièce instrumentale intitulée Sálmarnir (cela signifie "psaume" en islandais) qui combine musique d'ambiance et prose parlée mais c'est ensuite pour mieux repartir avec l'épouvantable Returning Empty Handed, d'une sauvagerie peu commune. Puis vient une œuvre vraiment intéressante, la pièce intitulée Casting Such A Thin Shadow qui est en fin de compte le climax de l'album Define The Great Line. Underoath crée un moment cathartique de pur émotion avec un tempo large et des guitares fascinantes par leur côté grandiose, un summum d'une rare intensité. Ce climat extatique n'est pas sans évoquer pour moi les albums de Thrice, incroyablement intenses eux aussi, comme par exemple le génial diptyque The Alchemy Index que j'ai eu le privilège de critiquer auparavant (voir ma critique de The Alchemy Index du 23 juillet 2016 et du 30 juillet 2016). Avec Casting Such A Thin Shadow, il faut attendre presque quatre minutes avant que le chanteur ne se mette à décharger sa douleur en criant comme un pendu que l'on torture. Cela fait d'ailleurs en sorte que la chanson dure au total six minutes et quart de bonheur musical mais ce n'est toutefois pas la plus longue de Define The Great Line. Effectivement, la palme revient plutôt à la pièce de clôture, la dernière chanson qui s'intitule To Whom It May Concern et qui dépasse les sept minutes. Comme Underoath n'est de toute façon pas exactement le genre de groupe qui va passer à la radio, ce minutage exceptionnel n'a pas de fâcheuses conséquences sur leur popularité. Le message biblique de Define The Great Line non plus, d'ailleurs le propos n'est pas ouvertement religieux dans le sens où l'on peut écouter l'album sans s'apercevoir que le groupe est en réalité une formation chrétienne, chose qui est plutôt positive si on ne croit pas au Saint-Esprit comme moi. À l'exception du morceau Sálmarnir, qui de toute façon n'est pas récité en français, le discours n'est pas outrancièrement évangélique au point d'être envahissant alors je ne m'étais même pas rendu compte que Underoath chantait à propos de ses croyances métaphysiques. On peut donc bénéficier d'un excellent ouvrage de musique metal à saveur post-hardcore, peu importe ses convictions religieuses. Avis aux amateurs de ce style musical, Underoath est très certainement une formation redoutable qu'il faut absolument découvrir, si ce n'est pas déjà fait. Define The Great Line de Underoath n'est cependant pas un album à mettre entre toutes les oreilles, en raison de la brutalité avec laquelle le groupe maltraite ses instruments...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

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