samedi 31 mars 2018

BIG GRAMS - Big Grams

Un EP de hip hop. Voilà quelque chose que je n'avais pas encore critiqué depuis la création de ce blog en 2011! Il est vrai que le hip hop n'est pas un style que j'ai l'habitude d'écouter et des EP de pop et de rock, j'en possède très peu. De mémoire, j'ai tout de même fait la critique de For Now de Courage My Love ainsi que Seven Ways To Scream Your Name de Funeral For A Friend entre autres choses (voir ma critique de For Now du 20 avril 2013 et de Seven Ways To Scream Your Name du 3 juin 2017). Je préfère les longs albums de plus d'une demi-heure car j'en ai plus à me mettre sous la dent. Mais le EP de cette semaine est intéressant, aussi mérite-t-il une critique. Il s'agit de l'album homonyme de Big Grams, contraction de Big Boi et Phantogram. On connaît Big Boi pour sa participation dans le groupe Outkast, une formation rap qui ne m'a jamais allumé. On connaît moins Phantogram mais c'est pourtant un duo d'électro-rock fort intéressant, surtout connu notamment pour sa chanson You Don't Get Me High Anymore que j'adore et qui reste dans la tête. Le rappeur Big Boi et le duo Phantogram se sont donc réunis pour nous créer l'album Big Grams. C'est un album de hip hop avec Big Boi qui rappe son texte en alternance avec les mélodies chantées de Sarah Barthel, chanteuse de Phantogram. La voix féminine ajoute une touche magique à Big Grams et il est clair qu'il ne serait pas aussi intéressant si Big Boi en était le seul protagoniste. Le projet expérimental de réunir un rappeur avec un duo électro-rock vaut donc la peine d'être écouté à cause de Phantogram. Il y a, sur Big Grams, des chansons vraiment intéressantes, comme Run For Your Life qui démarre le EP, Drum Machine qui bénéficie de la participation de l'artiste-invité Skrillex dont la réputation n'est plus à faire, ou alors Fell In The Sun qui est la chanson la plus connue de l'album de Big Grams. C'est en tout cas ma préférée, quoique Goldmine Junkie soit assez rigolote du point de vue des paroles. Il me serait difficile de trancher quelle est la meilleure chanson de ce EP excitant, tant la musique m'excite du début à la fin. Il y a en effet quelque chose de sexy par rapport à Big Grams, probablement dû à Phantogram. Même une chanson comme Drum Machine, portant pourtant sur un sujet aussi froid que les instruments de musique et autres boîtes à rythme électronique dont se sert Big Grams, a curieusement du sex-appeal. L'étrangeté de Run For Your Life aussi, où l'on navigue dans un univers pour le moins curieux. En tout, il y a sept chansons totalisant moins de vingt-sept minutes et on ne s'y ennuie pas une seconde. Aucune chanson de remplissage donc, malgré le style ennuyant de Big Boi. Si vous aimez Phantogram comme moi, vous devez écouter le EP Big Grams pour la voix envoûtante de la chanteuse. Paru en 2015, cet album vous mettra sur la sellette lorsque vous le ferez jouer dans votre prochain party...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 24 mars 2018

GYM CLASS HEROES - As Cruel As School Children

Supertramp peut certainement dire merci à Gym Class Heroes pour avoir échantillonner sa chanson Breakfast In America dans sa pièce Cupid's Chokehold et ainsi avoir remis au goût du jour sa musique au milieu des années 2000. Cupid's Chokehold a été en effet un énorme succès extrait de l'album As Cruel As School Children, paru en 2006, mais il figurait pourtant à l'origine sur l'album précédent de Gym Class Heroes, un album moins connu intitulé The Papercut Chronicles. Je ne possède pas The Papercut Chronicles dans ma discothèque alors je vais critiquer As Cruel As School Children. Ce n'est guère un déplaisir car cet album hip hop est accrocheur du début à la fin. Même pour un mélomane réfractaire au hip hop comme moi, Gym Class Heroes parvient à m'intéresser avec des morceaux vraiment mélodiques et amusants. Je voulais choisir les meilleures chansons de l'album pour vous en faire un compte-rendu mais je me suis rendu compte en les choisissant que ce sont toutes des meilleures chansons! Elles sont toutes mes préférées alors je ne peux effectuer la sélection. Mentionnons tout de même Viva La White Girl, absolument magnifique, ainsi que Clothes Off!! qui bénéficie de la participation de Patrick Stump, chanteur du groupe rock Fall Out Boy. En outre, Patrick Stump a aussi co-réalisé l'album. Clothes Off!! rappelle la chanson She Wants To Move de N.E.R.D. à cause des paroles sexy mais surtout énormément l'album solo de Patrick Stump intitulé Soul Punk qui m'avait véritablement emballé (voir ma critique de Soul Punk du 17 février 2018). Par ailleurs, la soul est manifestement une inspiration majeure pour Gym Class Heroes puisque l'on retrouve cette influence tout au long de l'album, notamment sur It's OK, But Just This Once! qui est aussi une autre excellente pièce pour As Cruel As School Children. En fait, il n'y a aucun temps mort, aucune chanson de remplissage, rien de superflu et tout est agréable à écouter sur cet album qu'il ne faut pas sous-estimer. Cupid's Chokehold donne une mauvaise impression de l'album car c'est la moins bonne sur As Cruel As School Children, le reste étant bien plus raffiné. L'album comporte onze chansons mais il y figure aussi quatre interludes drôles et amusants où Travie McCoy, rappeur de Gym Class Heroes, raconte qu'il veut charmer une jolie fille. Je ne vous dévoilerai pas l'aboutissement de cette histoire farfelue... C'est à vous d'écouter l'album! De plus, chaque piste sonore est associée à une période de la journée dans une école, comme en une sorte d'album-concept. La démarche artistique de Gym Class Heroes est donc plutôt originale, mais ne vous y trompez pas: elle est sans prétention. As Cruel As School Children est léger, divertissant, voire humoristique et permet de passer un fort bon moment. Pourquoi demander plus à une œuvre qui ne prétend à rien de plus que de nous esquisser un sourire sur le visage? La qualité musicale étant au rendez-vous, c'est indéniable, on ne peut pas reprocher à As Cruel As School Children de Gym Class Heroes de n'être pas assez profond. C'est donc un album solide malgré tout, album qui plaira à tous ceux qui n'aiment pas le rap d'habitude. À mettre dans sa liste d'albums à écouter prochainement...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 17 mars 2018

HOLLYWOOD UNDEAD - Swan Songs

Le hip hop, depuis Eminem, est véritablement devenu le style musical de prédilection de la rébellion blanche adolescente. La révolte n'est plus l'apanage du punk ou du rock'n'roll, surtout depuis la musique édulcorée de blink-182. Cette nouvelle réalité, Hollywood Undead l'a bien comprise. En se déguisant avec des masques comme Slipknot, avec des paroles explicites rappant systématiquement avec les mots "fuck" et "bitch", Hollywood Undead a donc créé le groupe rap rebelle par excellence. Le marketing a fini le travail pour que Hollywood Undead devienne un des groupes les plus populaires de la fin des années 2000 auprès des adolescents. Paru en 2008, Swan Songs est le premier album de Hollywood Undead et a connu le succès presque instantanément. Ils ont beau rapper qu'ils se foutent de l'opinion des autres, il n'empêche que Hollywood Undead savaient très bien qu'en se présentant de façon aussi démagogique devant le public, ils connaîtraient la célébrité. Il n'y a rien de nouveau ou d'original chez Hollywood Undead; c'est la même recette dans l'industrie depuis des lustres. S'inspirant visiblement du rap d'Eminem, le groupe de MCs alterne les morceaux où ils se déclarent être très malheureux et malades dans leurs têtes, comme The Diary, avec des chansons de party à la ritournelle facile à mémoriser, comme dans une petite comptine pour enfants, sur des pièces vraiment simplistes et offensantes comme Everywhere I Go... c'est tellement cliché. Ainsi va la vie: il y aura toujours des gens peu scrupuleux pour exploiter la naïveté des jeunes afin de leur vendre leurs produits manufacturés. Swan Songs est évidemment une merde, mais une merde qui n'évite pas toujours le manque de talent chez Hollywood Undead. Par exemple, une pièce comme This Love, This Hate ressemble davantage à une chanson de remplissage qu'à n'importe quoi d'autre. Si au moins Hollywood Undead avait un peu de talent, on pourrait daigner considérer Swan Songs comme étant un album rebelle, même si on connaît déjà la chanson. Malheureusement, c'est peu crédible et parfois carrément hypocrite. Il est très douteux que Hollywood Undead parle au nom de sa génération quand il n'a même pas la sincérité requise pour exprimer ses vraies émotions. Comment peut-on croire ces rappeurs qui prétendent tant souffrir pour se donner une contenance ou une profondeur alors qu'ils ne cherchent qu'à faire de l'argent sur le dos de leur public-cible? Le roi est nu et même les jeunes ne sont pas tous aussi crédules pour gober leurs mensonges. Hollywood Undead me fait assez penser à Five Finger Death Punch, mais en version rap, pour que je me tienne loin de leur album Swan Songs... Je l'ai acheté, certes, puisque je ne critique que des albums en ma possession dans ma discothèque, mais ça ne veut pas dire que je l'écoute. Je ne fais que collectionner des albums populaires dans la société. Je me suis tapé Swan Songs pour cette critique mais ça suffit, je ne le réécouterai pas. Hollywood Undead et Five Finger Death Punch ne sont que des imposteurs, comme je l'avais écrit dans mes critiques de The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vols. I & II (voir mes critiques de The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, Vols. I & II du 3 et 10 octobre 2015). Bref, c'est révoltant. Hollywood Undead veut délibérément être faussement rebelle mais il est révoltant surtout pour son hypocrisie. Swan Songs de Hollywood Undead est un album misogyne, stupide, vulgaire, ridicule, sans talent, mais surtout hypocrite. Est-ce là tout ce que l'on peut espérer de la condition humaine?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 7/20

samedi 10 mars 2018

ASHER ROTH - Asleep In The Bread Aisle

Je ne suis pas un grand fan de hip hop. Je ne me sens pas généralement concerné par ce genre musical, peut-être parce que je suis un Blanc. C'est qu'en fait, j'aime le rap quand il est interprété par des Blancs, comme par exemple les Beastie Boys, House Of Pain, Eminem ou même Iggy Azalea... Il n'est donc pas étonnant que j'ai tout de suite aimé Asher Roth, même si c'est un style éloigné de mes goûts musicaux habituels. Son premier album Asleep In The Bread Aisle, paru en 2009, est en effet bien plus mélodique que le rap des Noirs, en plus de faire le tour de toutes les sortes de hip hop que les Blancs aiment. C'est surtout sa populaire chanson I Love College, véritable hymne de party sur les campus aux États-Unis, qui a retenu notre attention à la fin de la décennie 2000, mais il ne faudrait pas que ce succès triomphal détourne l'attention des autres chansons de Asleep In The Bread Aisle. I Love College est certes la meilleure chanson de l'album mais il y a aussi d'autres pièces vraiment très fortes avec de prestigieux invités, comme Be By Myself avec artiste réputé Cee-Lo dans le genre jazz rap, ou encore l'excellente Lion's Roar avec Busta Rhymes que les Blancs ont coutume d'adorer comme c'est aussi bien sûr mon cas. Il y a des moments plus faibles comme She Don't Wanna Man, trop idiote, ou encore Sour Patch Kids, ratant le coche en voulant montrer le côté engagé et conscientisé d'Asher Roth, mais dans l'ensemble, Asleep In The Bread Aisle est un premier album solide, chaque chanson de l'album d'Asher Roth présentant une facette de ce rappeur possédant un vrai talent. C'est le genre d'album où il est impossible d'y retirer une chanson car elles sont toutes essentielles à la compréhension de l'ensemble. Il y a en effet une logique qui unit chaque chanson à celle qui précède, faisant en sorte que Asleep In The Bread Aisle doit être écouté au complet pour y saisir toutes les dimensions que comporte la musique d'Asher Roth. C'est en fait plutôt paradoxal: l'album explore plusieurs styles parfois contradictoires tout en présentant une forte unité musicale. I Love College ne saurait donc représenter l'album et ce serait réducteur de définir simplement Asher Roth comme étant un étudiant attardé qui aime la fête. Asher Roth et son album Asleep In The Bread Aisle sont-ils au hip hop ce que Andrew W.K. et son album I Get Wet sont au hard rock, à savoir un ramassis amusant de chansons de party (voir ma critique de I Get Wet du 26 avril 2014)? Difficilement. Sur la pièce His Dream, très touchante et presque poétique, on voit le côté plus profond du fameux rappeur. C'est fort loin d'être le cas de Andrew W.K.... même si curieusement cependant, His Dream montre également que le reste de l'album d'Asher Roth est un peu trop léger et manque de substance. C'est un peu comme si Asher Roth avait voulu produire un album absolument commercial, tombant ainsi dans la démagogie. Néanmoins, je suis d'avis que Asleep In The Bread Aisle est un très bon album, très divertissant, surtout si vous ne connaissez pas trop le hip hop. Pour s'initier au genre, il peut être d'ailleurs une bonne idée de débuter par Asleep In The Bread Aisle, très facile à digérer. Il est en tous cas plus accessible que les albums d'Eminem auquel on compare Asher Roth trop souvent (il en explique d'ailleurs les fâcheuses conséquences sur la pièce As I Em). Bref, Asleep In The Bread Aisle d'Asher Roth est un album qui aurait mérité de connaître davantage de succès afin que I Love College ne le réduise point à un phénomène de "one hit wonder", un succès sans lendemain, hélas! L'album n'est plus aujourd'hui qu'une curiosité de l'Histoire du hip hop américain, mais j'éprouve pourtant encore bien du plaisir à l'écouter, même si j'ai passé l'âge depuis longtemps de fréquenter les collèges... Pour l'anecdote, sachez en terminant qu'à côté de chaque chanson, le minutage est inscrit mais il ne faut pas s'y fier car ils sont tous erronés! Ce sont des choses qui arrivent!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 3 mars 2018

3OH!3 - Want

3OH!3 est apparu dans le paysage musical à la fin des années 2000, en pleine vague déferlante de groupes pop, dance et rap faisant la fête de manière un peu trop compulsive, et a vite disparu des écrans radar. On se souviendra peut-être de leur succès Don't Trust Me, ou même de leur collaboration avec la chanteuse pop assez légère Katy Perry pour la chanson Starstrukk. La version qui figure toutefois sur l'album que j'ai dans ma discothèque se fait sans Katy Perry et se limite à douze chansons (en fait, je devrais dire onze chansons puisque la première, intitulée Tapp, ne dure qu'une minute de musique instrumentale et se veut être davantage une introduction). Je ne possède donc pas la version deluxe de quinze pièces qui contient la version de Starstrukk que l'on connaît par le biais du clip qui a beaucoup tourné du temps où il y avait encore des clips à la télévision. 3OH!3 a sensiblement dénaturé la version originale car celle avec Katy Perry est méconnaissable. Il vaut probablement la peine de se procurer la version deluxe, si bien sûr on s'intéresse encore à 3OH!3 de nos jours... Chose qui me semble hautement improbable. La minceur du propos et le manque général de subtilité rend Want définitivement caduc. Je trouvais la semaine dernière que Capital Cities faisaient dans la musique pas très subtile avec leur album In A Tidal Wave Of Mystery (voir ma critique de In A Tidal Wave Of Mystery du 24 février 2018), mais c'est du Mozart à comparer avec 3OH!3...! À vrai dire, Don't Trust Me ne représente pas bien l'album Want, beaucoup plus hip hop et avec de gros beats sales comme on en retrouve sur Chokechain et Holler Til You Pass Out. Il y a aussi des chansons pop entraînantes comme I Can't Do It Alone mais dans l'ensemble, on a véritablement affaire à une grosse plaisanterie. Il est difficile de prendre au sérieux 3OH!3 avec des pièces peu édifiantes comme Punk Bitch ou bien I'm Not Your Boyfriend Baby. Le comble du ridicule est atteint avec Still Around, une ballade que 3OH!3 a cru bon d'inclure sur leur album Want pour nous faire croire qu'ils ont aussi de la profondeur! Want est une merde, mais une grosse merde, du genre assez molle et grasse. Il vaut mieux en rire que d'en pleurer. C'est un album que j'aime écouter quand mon esprit se fait trop sérieux, ça déconne raide et c'est là le but assez simple de 3OH!3 évidemment. Si vous voulez vous dilater la rate, écoutez Want et tentez de ne pisser dans le pantalon. C'est tellement de la mauvaise musique que c'est drôle. En outre, la réalisation sonore est plutôt médiocre, comme si 3OH!3 disposant d'un budget modeste devait compenser le manque d'argent par de l'attitude. C'est hilarant! Want sonne cheap. Le succès inespéré de cet album a dû décontenancer 3OH!3 ou alors ils sont trop cons pour se rendre compte de leur chance. Le livret à l'intérieur de l'album est d'une indigence rare. On ne trouve aucuns remerciements, aucuns crédits pour le personnel ayant travaillé à l'album. Ce doit être uniquement le résultat des deux membres de ce groupe hip hop parfaitement oubliable... Want de 3OH!3 est paru en 2008 et représente malgré tout le climat très explosif de la fin des années 2000 très concernées par l'idée de faire le party. Heureusement que les modes sont faites pour être remplacées... On se dit à la fin que les années 2010 qui ont suivies ne sont pas si mauvaises que ça après tout... pourvu qu'on les compare à 3OH!3!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 5/20