samedi 29 septembre 2018

MY CHEMICAL ROMANCE - Three Cheers For Sweet Revenge

S'il est un album typique des années 2000, c'est bien Three Cheers For Sweet Revenge. Cet album de My Chemical Romance paru au milieu de la décennie en 2004 semble incarner les diverses tendances du rock à ce moment de l'Histoire de la musique. Bien sûr, c'est un album emo (des titres de chansons longs comme You Know What They Do To Guys Like Us In Prison ou encore It's Not A Fashion Statement, It's A Fucking Deathwish sont là pour le prouver) mais contrairement à Fall Out Boy et bien sûr Panic! At The Disco qui se ressemblent, Three Cheers For Sweet Revenge a le même satané son de guitare que la chanson Fell In Love With A Girl par The White Stripes alors que la chanson à succès I'm Not Okay (I Promise) de My Chemical Romance qui a beaucoup tourné à la télévision sonne un peu comme si The Strokes avaient décidé de faire une chanson emo. Même l'interlude intitulée Interlude (My Chemical Romance a de la suite dans les idées) ressemble à du Radiohead des années 2000...! Three Cheers For Sweet Revenge est donc bien de son époque, même s'il peut paraître fort démodé aujourd'hui. C'est ce qui arrive souvent avec les albums trop ancrés dans une époque, regardez par exemple ce qu'il est advenu de Franz Ferdinand. Bref, on écoutera Three Cheers For Sweet Revenge de My Chemical Romance avec un insidieux sentiment de nostalgie pour ceux qui étaient adolescents à cette époque, ce qui n'est pas mon cas (je suis bien trop vieux pour ça). À vrai dire, je ne suis pas très porté sur la musique emo, encore moins sur My Chemical Romance (je préfère tout de même Panic! At The Disco). Je dois pourtant solennellement reconnaître la qualité de l'écriture des compositions de Three Cheers For Sweet Revenge, ma pièce préférée étant The Ghost Of You, une des moins agressive du lot. Il est vrai que le son sale des guitares de cet album peut être rebutant pour certains, alors que le chanteur crie souvent dans le micro. Cela n'empêche pas d'avoir des chansons très accrocheuses, comme Helena qui ouvre l'album de belle façon. Il est assez évident que cet opus de My Chemical Romance a marqué une époque au fer rouge, presque autant que son successeur The Black Parade dans un style pourtant fort différent. Même si nos comparses dans My Chemical Romance, dans une approche bien théâtrale, aiment vraiment se présenter comme des personnages à chacun de leurs albums (Three Cheers For Sweet Revenge par exemple se veut être comme un film), il en ressort néanmoins la personnalité du groupe et surtout de son chanteur à travers les divers albums qu'ils créent. The Black Parade se tourne ainsi vers les années '70 et pourtant, il y a le sceau unique, la signature stylistique du groupe qui transparaît et qui fait que l'on reconnaît immédiatement My Chemical Romance malgré tout (voir ma critique de The Black Parade du 8 juillet 2017). C'est le signe des grands artistes: ne jamais refaire la même œuvre et pourtant avoir assez de personnalité pour s'imposer à chaque nouvelle création. En somme, si vous vous intéressez aux groupes emo ou encore à la musique des année 2000 et que vous n'avez pas grandi avec Three Cheers For Sweet Revenge dans les oreilles comme toute une génération d'adolescents, il peut être important de découvrir cet album historique et de faire connaissance avec My Chemical Romance, un des groupes de rock les plus palpitants du nouveau siècle!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 22 septembre 2018

PANIC! AT THE DISCO - A Fever You Can't Sweat Out

S'il est une formation musicale marquante de la scène emo sortie tout droit des années 2000, c'est bien Panic! At The Disco. Le premier album du groupe, intitulé A Fever You Can't Sweat Out et paru en 2005, est non seulement le plus important de leur carrière, mais aussi un incontournable de la vague emo qui a déferlé sur les palmarès au milieu de cette décennie. Avec le clip très stylisé pour la chanson I Write Sins Not Tragedies, mais aussi celui de la pièce But It's Better If You Do inspiré des Années Folles, les libertines années 1920, Panic! At The Disco s'est imposé comme étant le groupe emo le plus mémorable pour ses excentricités vestimentaires. Il y a par ailleurs quelque chose de très théâtral chez Panic! At The Disco. Dans un sens, c'est dommage que Panic! At The Disco soit plus remarquable pour son image que pour sa musique, un peu comme c'est le cas de Duran Duran, alors que son album A Fever You Can't Sweat Out est pourtant aussi bon que celui de Fall Out Boy que je critiquais la semaine dernière par exemple. D'ailleurs, la musique de Panic! At The Disco ressemble assez à celle de Fall Out Boy, notamment en ce qui a trait à la voix des deux chanteurs. Ces deux messieurs ont le même timbre et chantent tous les deux des mélodies très travaillées qui occupent toute la place. Pourtant, en écoutant bien, on constate que les arrangements de A Fever You Can't Sweat Out expérimentent davantage que ceux de From Under The Cork Tree (voir ma critique de From Under The Cork Tree du 15 septembre 2018), avec entre autres des arrangements électroniques qui sont assez évidents sur la chanson The Only Difference Between Martyrdom And Suicide Is Press Coverage ou encore l'utilisation de l'auto-tune sur Nails For Breakfast, Tacks For Snacks. On notera en passant le même goût des deux groupes pour les titres facétieux et extrêmement longs, à l'image des paroles de ces similaires formations emo. C'est ainsi que Panic! At The Disco nous offre Lying Is The Most Fun A Girl Can Have Without Taking Her Clothes Off ou bien There's A Good Reason These Tables Are Numbered Honey, You Just Haven't Thought Of It Yet... ouf je suis essoufflé! Comme c'est le cas chez Fall Out Boy, les morceaux de Panic! At The Disco avec le plus grand potentiel commercial ont des titres courts et plus convenus. Bref, la musique de Panic! At The Disco est en définitive un peu meilleure que celle de Fall Out Boy, de même que son look, mais dans l'ensemble, ces deux groupes emo sont si semblables que je leur décerne la même cote. Avec une durée totalisant moins d'une quarantaine de minutes, A Fever You Can't Sweat Out propose onze chansons mélodiques à l'extrême qui raviront les amateurs de bonne musique comme moi. À noter qu'il y a en tout treize titres sur l'album mais que Introduction n'est pas une chanson mais sert plutôt à nous introduire dans l'univers de Panic! At The Disco au moyen de la radio alors que Intermission est curieusement construite en deux parties, la première avec de la musique électronique et la seconde avec un piano qui semble avoir été influencé par la musique classique romantique du dix-neuvième siècle... Tout ça sur un album emo! On ne pourra pas dire après ça que Panic! At The Disco ne démontre pas de l'originalité sur A Fever You Can't Sweat Out...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 15 septembre 2018

FALL OUT BOY - From Under The Cork Tree

Que se passait-il en 2005? On était en pleine vague emo! C'est d'ailleurs en 2005 que Fall Out Boy fit paraître From Under The Cork Tree, son album qui les rendit célèbre en même temps qu'il fit passer le style emo dans la sphère mainstream. Je me souviens que le clip pour la chanson Dance, Dance passait sans arrêt en boucle à la télé. Je n'avais pas du tout accroché à sa musique parce que je trouvais ça pas tellement rebelle pour du rock. En fait, il n'y a rien de rebelle ou de contestataire chez Fall Out Boy, même si leurs guitares électriques sont saturées au maximum. Il suffit d'écouter le début très pesant de leur chanson Sugar, We're Goin Down pour constater que Fall Out Boy ne lésine pas sur le son de ses guitares... La musique de From Under The Cork Tree est donc extrêmement énergique et mélodique, avec des morceaux étonnamment vivants et dynamiques qui ne font jamais baisser la tension que le groupe imprime à son album. Je ne l'ai constaté que tardivement, car j'avais passé outre à la découverte de Fall Out Boy à l'époque. Des années plus tard, je dois cependant avouer la très haute qualité de ses mélodies accrocheuses et son enthousiasme contagieux, au point de chanter à tue-tête les chansons une après l'autre... Certes, il est assez honteux de confesser que l'on aime la musique emo, mais dans le cas de Fall Out Boy, on doit faire une exception: le groupe transcende le genre pour créer des compositions impeccables et vraiment efficaces. On doit cet état de fait à Patrick Stump, véritable compositeur des mélodies de From Under The Cork Tree, et même dans un style complètement différent comme Soul Punk, le projet solo de Patrick Stump dans le style soul, on reconnaît la signature de ce musicien talentueux hors du commun (voir ma critique de Soul Punk du 17 février 2018). Entre la soul et le rock emo, il y a pourtant une marge colossale qui prouve la versatilité artistique de Patrick Stump. Sur From Under The Cork Tree, on a une grande cohérence stylistique, même si la pièce I've Got A Dark Alley And A Bad Idea That Says You Should Shut Your Mouth (Summer Song) a quelque chose de curieusement country ou bien encore que A Little Less Sixteen Candles, A Little More "Touch Me" soit celle qui se rapproche le plus du pop punk. Comme on le voit, les titres des chansons de From Under The Cork Tree sont souvent très longs et humoristiques, mes préférés étant Our Lawyer Made Us Change The Name Of This Song So We Wouldn't Get Sued ainsi que I Slept With Someone In Fall Out Boy And All I Got Was This Stupid Song Written About Me. Pour des raisons commerciales, Fall Out Boy a donné des titres plus conventionnels à ses extraits pour la télé. Bref, que dire de plus? From Under The Cork Tree est un album essentiel de la culture populaire du début du siècle en plus d'être un classique indémodable et ce, même si la vague emo s'est évidemment vite essoufflée pour disparaître, souhaitons-le, à tout jamais. From Under The Cork Tree de Fall Out Boy n'est pas un album politisé ou pertinent comme c'est le cas de American Idiot de Green Day paru à la même époque. C'est simplement un album qui se propose de faire de la bonne musique avec des mélodies impérissables. Mission réussie!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 8 septembre 2018

MOTION CITY SOUNDTRACK - Commit This To Memory

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne s'agit pas ici d'une trame sonore de film mais plutôt du groupe Motion City Soundtrack. C'est le nom du groupe. C'est un groupe pop punk qui a fait paraître l'album-double Commit This To Memory en 2005. En fait, la version originale n'est qu'un disque simple mais évidemment, moi je me suis plutôt procuré la version deluxe qui en plus de présenter une chanson supplémentaire, Invisible Monsters, contient en outre un DVD sur le "making of" de l'album et des clips qui lui sont associés. C'est l'ami Mark Hoppus du groupe blink-182 qui a réalisé l'album en plus de chanter sur la pièce Hangman. Je n'aime pas tellement blink-182 mais j'ai de la sympathie pour +44 qui est le projet solo de Mark Hoppus avec son album When Your Heart Stops Beating (voir ma critique de When Your Heart Stops Beating du 27 avril 2013). On sentait une fragilité et une urgence dans la musique de Mark Hoppus et il n'est pas étonnant de le voir à la barre d'un album tel que Commit This To Memory. En effet, il y a aussi une intelligence et une fragilité dans la musique de Motion City Soundtrack. Mais ce qui est le véritable point fort de cet album pop punk, c'est son inventivité mélodique, sa verve et son dynamisme. Motion City Soundtrack nous maintient en haleine jusqu'à la fin, sans que l'on ne puisse s'y ennuyer une seconde. Commit This To Memory est vraiment un bon album, au même titre que When Your Heart Stops Beating, et il allait de soi pour moi de lui décerner la même cote d'appréciation, alors que je n'apprécie pas beaucoup la musique pop punk habituellement. Ce style n'est à mon avis qu'une version diluée et édulcorée du punk véritable, même si le titre de la chanson de Motion City Soundtrack intitulée L.G. FUAD est composé des initiales de la phrase Let's Get Fucked Up And Die! Ça m'en prend tout de même un peu plus pour être choqué, même si le titre n'était pas censuré. Commit This To Memory est pourtant paru sur l'étiquette de disques Epitaph qui a signé des groupes punk respectés tels que Bad Religion, Descendents, Pennywise, Refused et Social Distortion. Pour du pop punk, Commit This To Memory est une œuvre de qualité, très agréable à écouter et infiniment accrocheuse. C'est un album verbeux, où les paroles prennent beaucoup de place, ce que le rapproche du style emo avec son penchant pour les propos pittoresques et la prose chantée. C'est ce qui fait l'étrangeté de ce genre d'albums: de longues phrases très articulées sur des mélodies très travaillées. En ce sens, on peut dire que Commit This To Memory est typique de son époque, et il peut rendre nostalgique si on le réécoute maintenant. Même si ce style emo est bien démodé aujourd'hui, il n'empêche que Commit This To Memory de la formation Motion City Soundtrack s'écoute toujours comme un charme et saura ravir les oreilles de tout un chacun, peu importe que l'on ait connu le groupe lors de la parution de cet album classique ou qu'on le découvre seulement présentement. Je suis bien content d'avoir fait la critique de cet album. Merci beaucoup.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 15/20

samedi 1 septembre 2018

ALL TIME LOW - Put Up Or Shut Up

Cet EP de 2006 de 7 chansons par la formation américaine All Time Low s'intitule Put Up Or Shut Up. Je n'ai pas l'habitude de critiquer des EP mais cet album est spécial en ce qu'il s'agit d'un réenregistrement de pièces parues sur l'album précédent du groupe, The Party Scene. À vrai dire, je ne connais pas les versions originales car je ne possède pas The Party Scene dans ma collection de disques; je ne peux donc pas vous dire si ces nouvelles versions sont meilleures. Je trouve néanmoins que la démarche de nous revendre cinq des sept pièces de Put Up Or Shut Up est discutable. Cela fait irrésistiblement penser au EP Seven Ways To Scream Your Name de Funeral For A Friend qui n'était qu'une reprise de pièces déjà disponibles (voir ma critique de Seven Ways To Scream Your Name du 3 juin 2017). Je ne comprends guère l'intérêt d'une telle démarche, tant de la part des musiciens que de leur auditoire qui achète ces EP de reprises. Certes, j'ai moi-même acheté le EP de All Time Low mais c'est parce qu'il était en solde et que j'ignorais qu'il s'agissait de réenregistrements. Avoir su, j'aurais vraiment mieux fait d'acheter The Party Scene directement... En vérité, je sais bien pourquoi, c'est parce que les groupes changent de compagnies de disques. Cela n'apporte toutefois rien d'intéressant pour le mélomane. Qu'à cela ne tienne, il est trop tard alors critiquons Put Up Or Shut Up! Le titre provient de la chanson Break Out! Break Out! (c'est la deuxième sur le EP). Il est bien difficile de ne pas comparer All Time Low avec Simple Plan. Les deux formations sont dans le même créneau pop punk pour adolescents et d'ailleurs, All Time Low a déjà fait la première partie de Simple Plan. La musique est pourtant bien différente. Les chansons de Simple Plan sont nettement plus pop et accrocheuses alors que All Time Low est davantage punk, avec des guitares saturées et des mélodies moins évidentes. D'un point de vue littéraire, All Time Low aborde des questions concernant les relations interpersonnelles intelligemment tandis que Simple Plan a des paroles sottes complètement ridicules. Le point faible de Simple Plan a toujours été ses textes qui s'avèrent invariablement catastrophiques. Sur les deux facettes de leur art, tant musicale que littéraire, All Time Low est supérieur à Simple Plan. Cependant, il y a moins de variété, de diversité chez All Time Low où chaque chanson est bien bonne mais ressemble aussi à toutes les autres. Put Up Or Shut Up est un album linéaire, sans surprise et finit par lasser. La palette des émotions chez All Time Low est réellement réduite au minimum. C'est dommage car leur style est bien meilleur que chez Simple Plan. Je n'ai pas toujours été tendre avec Simple Plan (allez consulter mes nombreuses critiques de CD du groupe québécois en faisant une recherche sur mon blog) mais je dois au moins leur donner ça: chaque chanson de Simple Plan a sa propre identité. Put Up Or Shut Up s'écoute quand même bien, assez agréable dans l'ensemble, et donne envie d'en découvrir plus sur le groupe. Bref, j'aime quand même All Time Low mais l'idée du EP, ce n'était pas très nécessaire. Ne faites pas comme moi et allez plutôt acheter The Party Scene à la place!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20