samedi 27 octobre 2018

LADY ANTEBELLUM - Need You Now

J'ai toujours vertement détesté la soirée des Grammy Awards. Cette cérémonie vieillotte qui récompense les meilleurs albums de l'année aux États-Unis place souvent des platitudes au rang de chefs-d’œuvre. Son manque d'audace dans le choix des nommés semble trahir sa volonté d'imposer des artistes formatés au grand public. C'est le cas avec l'album Need You Now que la formation de country pop Lady Antebellum a lancé en 2010 et qui a gagné de nombreux trophées. Lady Antebellum est un groupe de musique particulièrement léché et sans véritable substance, très radiophonique et délibérément commercial. On cherchera en vain une quelconque volonté de faire avancer la musique ou d'exprimer quoi que ce soit d'original. L'album Need You Now tire son titre de sa première chanson qui se trouve à être la seule bonne chanson du lot, à part peut-être la dernière qui s'intitule Ready To Love Again. La chanson Need You Now exprime assez bien le sentiment de solitude alors que Ready To Love Again se veut être l'expression d'un certain recommencement. Mais entre les deux, que de foutaises! Les chansons de Lady Antebellum ont des paroles simplistes et des mélodies faciles, pour ne pas dire candides, destinées à recueillir le maximum de succès auprès des auditeurs de la radio. Le comble de ce manque absolu de sincérité est l'affreuse pièce Stars Tonight, la pire de l'album, où Lady Antebellum a eu l'idée de faire une chanson à répondre pour embarquer le public durant leurs concerts. La chanteuse y va de ses "yeah, yeah, yeah" pas trop compliqués à mémoriser pour que le public chante avec eux... C'est tellement démagogique que ça en est honteux. La chanson est plate et vide, c'est carrément insultant à mes oreilles de mélomane. Les autres chansons sont sans âme et insignifiantes. C'est juste mauvais. La pièce Hello World, la plus longue de l'album, est située au mauvais endroit sur le disque et aurait dû se retrouver plutôt vers la fin. La pièce Perfect Day, qui n'a rien à voir avec le succès de Lou Reed, est sans intérêt. Susan Boyle avait repris la chanson de Lou Reed sur son album The Gift que j'ai certes critiqué jadis (voir ma critique de The Gift du 20 décembre 2014) mais cela est une toute autre histoire. Le batteur de Lady Antebellum est nul à chier, Ringo Starr est un génie du tambour en comparaison. Need You Now est tellement lisse et propret qu'il en est ridicule. Need You Now est un album stupide. Il n'y a pas grand-chose à ajouter, surtout parce que Need You Now de Lady Antebellum n'a rien à dire d'intéressant. C'est le genre d'album que l'on prend et que l'on dépose dans sa poubelle. Je vous incite donc à jeter tous vos albums de Lady Antebellum aux ordures, afin d'assainir vos discothèques. Quant à ma copie de l'album, je vais toutefois la conserver précieusement afin de me souvenir à quel point la musique country pop américaine peut être prévisible, convenue, formatée, lisse, vide et démagogique. C'est un rappel à ma conscience de la bêtise humaine. C'est un souvenir à ne jamais oublier. Voilà. C'est fini, un point c'est tout.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 20 octobre 2018

TAYLOR SWIFT - Red

Red est un album de transition pour Taylor Swift. C'est l'album qui lui a permis de passer de son statut de star de la country à vedette de la pop. On retrouve sur Red les premiers succès pop de la chanteuse, tels que I Knew You Were Trouble. ainsi que la chanson laconiquement intitulée 22 qui était l'âge de Taylor Swift au moment de la parution de l'album en 2012 (il semble d'ailleurs que Taylor Swift fasse une obsession sur son âge au travers de son œuvre discographique). Le changement de style est manifeste dès les premières mesures, avec le début de la pièce State Of Grace qui se rapproche plus du post-rock que du country... Quant à la pièce-titre qui suit immédiatement, elle débute avec du banjo mais dans un genre fort éloigné du bluegrass dans lequel il est trop souvent enfermé. En général, Taylor Swift explore divers styles, par exemple les deux dernières pièces sont fortement contrastantes, avec Starlight qui est du dance pop impossible sur ses albums précédents tandis que Begin Again est peut-être la plus country de tout l'album. Mais ça fonctionne car cette diversité passe très bien auprès de l'auditeur qui accueillera cette évolution musicale de manière positive. Le problème ici n'est donc pas le nouveau style de Taylor Swift, ni son éclectisme, mais plutôt cette volonté d'obtenir le succès commercial avec des chansons dont certaines sont tout simplement des erreurs. We Are Never Ever Getting Back Together est destinée à son public en bas âge mais en plus d'être démagogique et horripilante, elle cadre mal sur un album aussi mature et sérieux que Red. À la fin de Stay Stay Stay, Taylor Swift a un de ces rires niais tout à fait déplaisant et gratuit qui gâche la chanson. Cela côtoie une pièce aussi adulte que Sad Beautiful Tragic et on se demande quel est alors le but de Taylor Swift. La seule explication possible réside dans une volonté démagogique de succès. Taylor Swift étant trop sérieuse et raffinée pour un jeune public, elle doit s'abaisser pour plaire à la masse de ses fans. Cela est fort dommage car nous avons avec elle une véritable artiste intelligente et sensible, ce qui est assez rare de nos jours. Bien meilleure que Lady Gaga ou que Katy Perry avec laquelle elle partage d'ailleurs une inimitié, la nouvelle venue dans l'univers de la pop ne devrait pas en effet avilir ainsi son art... C'est une démarche artistique qui me rappelle en fait celle de la chanteuse Avril Lavigne avec son exécrable album The Best Damn Thing où elle jouait à la petite gamine (voir ma critique de The Best Damn Thing du 9 août 2014). Le paradoxe provient de sa chanson The Lucky One Taylor Swift se plaint de son succès alors qu'elle l'a pourtant cherché... Je ne m'attarderai cependant pas davantage car dans l'ensemble, Red est un album magnifique qu'il faut avoir écouté une fois dans sa vie, comme à peu près tout les albums de Taylor Swift. C'est un album fleuve de plus de 65 minutes comptant seize chansons si on possède la version standard, ce qui n'est évidemment pas mon cas puisque je suis collectionneur et que je me suis procuré la version deluxe avec un deuxième disque de six chansons en bonus. En fait, il y a trois nouvelles chansons, la version demo de Treacherous et de la pièce-titre, en plus d'une version acoustique de State Of Grace, ce qui fait six pièces supplémentaires. On a avec ce second CD une facette plus intimiste de la musique de Taylor Swift, de fort belles versions. Mais mes chansons préférées demeurent Sad Beautiful Tragic et Red qui sont brûlantes de passion et de désir... Notez enfin les collaborations de Taylor Swift avec le chanteur de Snow Patrol ainsi qu'avec la vedette internationale Ed Sheeran (qui était en 2012 bien moins connu qu'aujourd'hui). Cela nous donne alors de bonnes chansons, surtout celle avec Gary Lightbody. Bref, on en a pour tous les goûts avec Red, aussi je le suggère chaudement malgré ses quelques désagréables défauts...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 13 octobre 2018

HEDLEY - Storms

Il existe différentes versions de cet album. Je possède la version la moins intéressante malheureusement, celle contenant onze chansons qui est parue en 2011 (même s'il est indiqué 2012 à l'endos du boîtier). En 2012, Storms a été relancé avec la chanson Kiss You Inside Out en prime, un duo que le chanteur Jacob Hoggard de Hedley partage avec la belle Québécoise Andee. Ce n'est pas tellement grave en ce qui me concerne puisque je possède cette chanson sur un autre album, celui de Andee évidemment, album qui s'intitule Black And White Heart pour les curieux. Enfin, mentionnons qu'une version deluxe de Storms existe également, avec plusieurs chansons supplémentaires. Bref, cet album de Hedley a de quoi semer la confusion alors que j'aimerais bien posséder la version deluxe en tant que collectionneur de CD. Ce n'est pas que Storms soit un si bon album mais plutôt que je déteste rater des chansons. Je vais peut-être me procurer la version deluxe éventuellement si j'en ai l'occasion... Peu importe, je vais critiquer ici la version standard de onze chansons. Ce n'est pas la première fois que je critique un album de Hedley puisque j'avais inclus un album de ce groupe dans ma rétrospective musicale de l'année 2017, le merveilleux album Cageless (voir ma critique de Cageless du 27 janvier 2018). Storms est un album nettement moins intéressant. C'est un album trop confortable, alternant les ballades avec les chansons plus dansantes dans une formule prévisible, hélas! La recette fonctionne néanmoins, par exemple la pièce Beautiful, une magnifique ballade à la guitare acoustique, est suivie par un morceau entièrement contrastant, Bullet For Your Dreams, très électronique. Ce sont possiblement d'ailleurs les deux meilleures chansons de cet album de Hedley, si on fait abstraction de la dernière, mise à part sur l'album et intitulée I Won't Let You Go (Darling), une remarquable pièce pour piano de huit minutes et demie, très grisante et hypnotique. Heaven's Gonna Wait est aussi une ballade agréable, dans une moindre proportion il est vrai. Le reste de l'album Storms est cependant sans intérêt. Ce sont des chansons très ordinaires, qui n'ont rien de spécial et qui, même si elles sont accrocheuses, n'apportent pas grand-chose à la musique pop. Certes, elles forment un tout plus varié que l'album Move Along par The All-American Rejects que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de Move Along du 6 octobre 2018), mais elles manquent d'unité d'ensemble en dépit de leur thématique intempestive... En quelque sorte, Move Along est en noir et blanc tandis que Storms est en couleurs, mais ces couleurs sont dépareillées et bien ternes en vérité. Cet album de Hedley est inégal même s'il peut être agréable à écouter, ce qui me fait dire qu'il est aussi moins réussi que Move Along; il est trop disparate même si je le préfère à l'album de The All-American Rejects. En somme, à moins d'être un maniaque de Hedley ou encore de collectionner les CD de groupes canadiens comme moi, il n'est pas vraiment indispensable d'aller acheter Storms de Hedley, version deluxe ou pas. Quant à moi, je vais aller écouter Kiss You Inside Out sur l'album de Andee...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20

samedi 6 octobre 2018

THE ALL-AMERICAN REJECTS - Move Along

Dans une vie antérieure, The All-American Rejects jouaient du pop punk. Avec l'album Move Along paru en 2005, ils ont changé de style pour plaire à un plus vaste auditoire en gardant le "pop" mais pas le "punk". Move Along est en effet un album pop, avec de grosses guitares certes, mais très peu original. En fait, c'est un album de pop rock délibérément commercial. Il est difficile d'imaginer plus convenu, même si toutes les chansons évidemment accrocheuses de cet album sont indéniablement d'une efficacité redoutable. The All-American Rejects jouent ici la carte déculpabilisée d'un rock sécuritaire et sans aucune prise de risque, visant le succès auprès des stations de radio. Il faut dire qu'à cette époque, il était encore de bon ton de jouer du rock, alors qu'aujourd'hui, ce style est moribond. Plusieurs artistes ont chanté par le passé que le rock est mort mais maintenant, je crois que c'est finalement devenu vrai. Qui fait du rock comme The All-American Rejects en 2018? Personne, pas même Imagine Dragons... Même si Move Along utilise tous les artifices musicaux connus qui fonctionnaient il y a une douzaine d'années afin d'obtenir le succès commercial, il n'aurait peut-être pas le même temps d'antenne de nos jours. Avec cet album, on est en effet très loin de David Guetta et de Calvin Harris, pour ne nommer que ces deux DJ fort populaires par les temps qui courent... Pour cette raison, il est paradoxalement agréable d'écouter Move Along par The All-American Rejects. C'est un album sans surprises, mais qui me rend nostalgique. Comme il a été conçu pour ne pas déplaire à quiconque, il va de soi qu'il ne peut pas emmerder personne. The All-American Rejects ne font rien de nouveau ou d'inédit avec Move Along mais ce qu'ils font, il le font très bien. Ce n'est pas comme l'album Extreme Behavior de Hinder, paru la même année que Move Along et dans un genre similaire puisque lui aussi faisait dans le pop rock commercial (voir ma critique de Extreme Behavior du 5 avril 2014), dont le chanteur est tout simplement exécrable. Avec The All-American Rejects, on a heureusement un bon chanteur, Tyson Ritter, qui non seulement a une voix agréable, mais qui en plus a une belle gueule, ce qui n'est pas pour déplaire à la gent féminine dont je ne fais cependant pas partie! D'ailleurs, pour gagner la sympathie de ces dames, il y a les incontournables ballades It Ends Tonight ainsi que Straitjacket Feeling, mais ce ne sont pas mes préférées. J'aime plutôt Top Of The World, beaucoup plus rock et rapide, pour son élan irrésistible, et bien sûr la pièce maîtresse qui met un terme à Move Along, le morceau Can't Take It avec un orchestre à cordes et un style dramatique très éloigné du reste de l'album. En fait, la voilà la pièce originale que j'attendais sur cet album de The All-American Rejects...! Dans l'ensemble, il est facile d'aimer l'album Move Along puisqu'il a été pensé pour cela, mais je ne peux guère lui décerner une cote très élevée en raison de son manque flagrant d'originalité. C'est en somme un album absolument inutile et superflu, même sans les défauts de Extreme Behavior. The All-American Rejects est un groupe qui a connu du succès dans les années 2000 mais qui a aujourd'hui complètement disparu de la carte, pour des raisons assez évidentes...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 13/20