samedi 13 avril 2019

PICASSO TRIGGER - Bipolar Cowboy

Cette semaine, j'ai pour vous un album d'une extrême rareté. Je n'ai vu cet album que deux fois dans ma vie entière, dont une fois où je l'ai acheté dans un magasin de disques usagés. L'album que j'ai acheté ne contenait même pas le livret, ce qui fait en sorte que je n'ai même pas la couverture illustrée ici. Je ne peux même pas vous garantir qu'il s'agit de la bonne couverture (certains albums sont d'ailleurs lancés avec des couvertures différentes selon le pays de parution). Il faut savoir que Picasso Trigger est originaire des États-Unis, plus spécifiquement de l'état de la Caroline du Nord; l'album a toutefois été enregistré en Arizona. Bipolar Cowboy est leur deuxième album studio, paru en 1995 sur étiquette Alias Records. C'était la belle époque du punk et de l'indie rock et effectivement, Bipolar Cowboy est un album punk assez anarchique qui cogne fort. Le son est volontairement lo-fi et mal enregistré; ça fait partie du choix artistique de Picasso Trigger qui ne fait jamais dans la dentelle. Ça ne passera pas à la radio, ça c'est certain! De fait, Bipolar Cowboy est bien plus crédible que l'album faussement punk intitulé Armed Love de la formation The (International) Noise Conspiracy que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de Armed Love du 6 avril 2019). Avec Picasso Trigger, on a enfin un album qui a des couilles! C'est chaotique, agressif, lo-fi, extrême: voilà du vrai de vrai punk comme ce doit de l'être! Les dix-neuf chansons de Bipolar Cowboy font approximativement deux minutes chacune mais la dernière piste contient une chanson cachée, après environ une minute de silence; cette piste dure donc plus de dix minutes et demie. Cette longue chanson cachée est parfaitement expérimentale et bruyante. Tout ceci ne va pas sans un leitmotiv tournant autour de Dwight Trash, pilote de course; on entend d'ailleurs sa voix à deux reprises sur l'album bien qu'il ne chante pas, et on entend également le son des engins de course à la fin de la plupart des chansons de Bipolar Cowboy. On peut entendre aussi de la trompette sur quatre chansons (The Towel Song, Coco w/ (S)kim Milk, Jerry Bomb et la dernière de l'album, Buckshot Goodbyes) car la chanteuse Kathy Poindexter joue aussi de cet instrument, de manière très bruyante; on est loin en effet de la musique raffinée d'un trompettiste comme Wynton Marsalis dont je critiquais l'album A Carnegie Hall Christmas Concert pour la fête de Noël de l'année dernière (voir ma critique de A Carnegie Hall Christmas Concert du 15 décembre 2018). On ne peut pas vraiment dire que Kathy Poindexter maîtrise son instrument mais Picasso Trigger ne fait tout de même pas de la musique classique... On ne peut même pas dire qu'il s'agit de free jazz. C'est juste du bruit, du chaos et de l'expérimentation sonore. J'ai bien aimé l'album Bipolar Cowboy de Picasso Trigger qui parvient à éviter l'ennui en variant ses chansons malgré ce parti pris assez manifeste en faveur du bruit. C'est un album résolument anticommercial et revigorant, qui fait du bien dans notre univers de conformité musicale mené par l'argent. Il est heureux que des albums comme celui puisse exister envers et contre tous. Il est seulement dommage qu'il soit aussi rare et difficile à trouver...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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