samedi 27 juillet 2019

KONGOS - Lunatic

Dans ma critique de la semaine dernière pour l'album Black Star Elephant de Nico & Vinz qui était un hommage à l'Afrique noire (voir ma critique de Black Star Elephant du 20 juillet 2019), j'écrivais que je ne parlais pas assez de l'Afrique sur ce blog. Alors cette semaine, j'ai choisi un album qui nous provient directement de l'Afrique du Sud, je parle bien sûr de l'excellent album Lunatic du groupe KONGOS! On écrit le nom du groupe tout en majuscules et ça veut dire simplement que tous les membres du groupe ont le même nom de famille, un peu comme les Ramones. Ce sont en fait des frères de sang contrairement aux Ramones et il semble que le talent soit génétique dans leur cas puisque Lunatic est un album génial franchement sous-estimé. Certes, il a connu un grand succès commercial grâce au tube Come With Me Now mais le reste de l'album beaucoup moins connu est aussi excellent que ce tube, peut-être même meilleur. Il serait dommage de considérer KONGOS comme un "one hit wonder" car il mérite beaucoup plus que cela. La forte personnalité de ces frères ont réussi à créer un son unique et reconnaissable pour leur musique qui se présente malgré tout dans une belle diversité. On retrouve sur l'album une grande variété de sentiments et de genres, allant de pièces très rock à des ballades envoûtantes, montrant bien que le groupe est complexe et n'est pas linéaire. Les ballades sont magiques, comme Escape ou alors As We Are, mais surtout Traveling On qui est la meilleure de KONGOS et qui me donne des frissons à chaque fois que je l'écoute. Les chansons plus rock flirtent avec le kwaito qui est un style de musique africaine que je ne connaissais pas. L'utilisation de l'accordéon, notamment dans le succès Come With Me Now mais aussi sur d'autres morceaux de Lunatic, est assez extraordinaire. Le groupe KONGOS se démarque par ailleurs grâce à leur originalité musicale. Chacune des douze chansons de Lunatic est accrocheuse et fortement expressive, ne ressemblant à aucune autre. L'ordre des chansons est primordiale ici puisqu'elles participent à la structure de l'album, faisant en sorte qu'il y a une logique et une cohésion lorsqu'on passe d'une pièce à l'autre. Il faut toutefois avoir la version qui a été rééditée en 2014 par la maison de disques Epic et non pas la version d'origine de 2012 pour avoir le même ordre dans les chansons que sur l'album que je critique ici. C'est d'ailleurs pourquoi je classe Lunatic dans les albums de 2014 et non de 2013 ou 2012. Bref, sachez que l'album Lunatic de KONGOS est un de mes albums favoris de ces dernières années, me faisant dire que le rock est encore bien vivant même si les différents palmarès tendent à nous prouver le contraire. Il faut avoir l'esprit curieux et ne pas hésiter à aller voir plus loin que les tubes radiophoniques pour découvrir souvent des groupes qui sont trop souvents réduits à un seul succès. Dirait-on par exemple que Nirvana est un "one hit wonder" à cause de leur mythique Smells Like Teen Spirit? Ce serait ridicule car Nevermind est un album bien plus génial qu'un seul morceau (voir ma critique de Nevermind du 15 octobre 2011). Sans dire que Lunatic égale Nevermind, il faut néanmoins reconnaître le talent et le professionnalisme certains de KONGOS.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 20 juillet 2019

NICO & VINZ - Black Star Elephant

On ne parle pas assez de l'Afrique noire. Je suis moi-même coupable d'en avoir peu ou pas parlé durant toutes ces années où j'ai alimenté ce blog. Voilà que je corrige la situation en rectifiant le tir et en proposant un album d'afro-beat, l'excellent Black Star Elephant de Nico & Vinz (à ne pas confondre avec la chanteuse Nico qui a participé entre autres au premier album de Velvet Underground). La rencontre entre la musique africaine et la pop occidentale est parfaitement maîtrisée sur Black Star Elephant qui a sans surprise réussi à produire un succès planétaire avec la magnifique chanson Am I Wrong, une de mes pièces préférées à être sortie durant la décennie 2010. Il ne faut pas oublier non plus In Your Arms, chanson qui a connu un succès plus modeste pour Nico & Vinz mais qui a tout de même atteint les radios commerciales en Occident. C'est une bonne chanson mais il y en a des bien meilleures sur Black Star Elephant car en fait, cet album-concept n'a pour lui aucune mauvaise chanson, rien que l'on ne doive jeter aux ordures. L'inspiration musicale soutenue ainsi que les arrangements tout en finesse de Nico & Vinz font de Black Star Elephant un album dansant vraiment chouette à écouter. On y retrouve de la pop et du hip hop, beaucoup de percussions africaines mais surtout des paroles empreintes de la sagesse séculaire de l'Afrique. La pièce intitulée People a pour elle un court message en français dans son centre, inspiré par la Côte d'Ivoire. Pour une fois qu'un album en anglais n'a pas de paroles dans un français à chier avec un accent ridicule, cela méritait d'être dit et souligné... Par ailleurs, il y a aussi des paroles dans des langues autochtones que je ne puis déchiffrer, surtout vers la fin de l'album pendant les intermèdes, comme Lakota et Kokadinye. Il y a 21 titres inscrits à l'endos de cet album de Nico & Vinz mais seulement 14 sont en réalité de vraies chansons, les autres étant justement les fameux intermèdes qui participent au concept de Black Star Elephant. Il me serait difficile de comparer Nico & Vinz à quoi que ce soit que j'aie déjà critiqué puisque l'afro-beat est un style que je connais peu et que je n'ai donc jamais critiqué auparavant. Néanmoins, les arrangements percussifs et la texture sonore de Black Star Elephant évoquent pour moi Making Mirrors de Gotye (voir ma critique de Making Mirrors du 5 mai 2018). La comparaison est un peu boîteuse mais c'est le mieux que je puis faire en les circonstances. En tout cas, il est sûr que je conseille l'achat de cet album de Nico & Vinz, surtout si vous aimez Am I Wrong comme moi. Bref, l'album Black Star Elephant de Nico & Vinz, paru en 2014 sur l'étiquette Warner Bros. et pouvant dorénavant être considéré comme un classique de la décennie 2010, est absolument charmant et très bien fignolé, rappelant que le continent noir est une mine de trouvailles musicales à explorer davantage. Avec le décès récent de Johnny Clegg, grand pionnier sud-africain de la musique de son pays, on a encore une raison supplémentaire de s'intéresser à Black Star Elephant, si ce n'est déjà fait.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

samedi 13 juillet 2019

IMAGINE DRAGONS - Smoke + Mirrors

Les années 2010 ont été une décennie chiche pour le rock, la tendance étant dorénavant plutôt vers l'électronique. Imagine Dragons l'a très bien compris en délaissant les guitares et en prenant le virage musical qui a fait leur succès incontestable. En fait, il y a peu ou prou de groupes qui puissent prétendre aujourd'hui concurrencer Imagine Dragons. Bien meilleur que 30 Seconds To Mars ou que Coldplay, c'est en effet avec facilité que Imagine Dragons s'impose comme étant simplement le meilleur groupe rock de la décennie. Un album tel que Smoke + Mirrors est là pour prouver mes dires. Il s'agit de mon album favori du groupe et même un de mes préférés de la décennie, tous styles confondus. Il est paru au beau milieu de la décennie, en 2015, mais fait suite à un autre album de Imagine Dragons fort intéressant lui aussi que je n'ai malheureusement pas critiqué sur ce blog. En fait, tous les albums du groupe sont indispensables à une discothèque bien garnie. Imagine Dragons semble incapable de produire un mauvais album, leur talent culminant avec Smoke + Mirrors, quoi qu'en disent les mauvaises langues. Certains critiques ne seront peut-être pas d'accord avec moi mais je lui décerne conséquemment la même cote que j'avais donné à Amnesiac de Radiohead, rien de moins! Smoke + Mirrors partage d'ailleurs bien des choses avec Amnesiac, évidemment surtout le même goût pour les sons électroniques. Une comparaison avec un album tel que Amnesiac est certainement flatteur pour Imagine Dragons (voir ma critique de Amnesiac du 26 janvier 2013), mais je comparerais aussi Smoke + Mirrors avec l'album blanc des Beatles. On y retrouve des chansons qui vont dans tous les sens, très différentes les unes les autres, mais il y a davantage d'unité avec Imagine Dragons. Oui, Smoke + Mirrors est plus réussi que l'album blanc des Beatles... C'est une autre comparaison flatteuse pour Imagine Dragons qui les cumule aisément. Le génie singulier auquel on a affaire avec Smoke + Mirrors place Imagine Dragons parmi les groupes rock les plus importants du dernier quart de siècle! C'est bien meilleur que The White Stripes notamment... Smoke + Mirrors a connu deux succès radiophoniques pour les chansons Shots ainsi que I Bet My Life mais il y en a encore des meilleures sur Smoke + Mirrors, mes préférées étant Gold, Friction, Summer... Ce n'est pas la qualité qui manque! Je suis en amour avec Imagine Dragons depuis que j'ai découvert ce groupe, des chansons très accrocheuses, expressives, chacune étant unique et ne ressemblant à rien d'autre, le groupe ayant eu une influence immense sur la décennie 2010 (certains ont essayé de les copier comme X Ambassadors mais sans y parvenir), tout simplement brillant et génial. Certes, des génies comme Miles Davis et George Gershwin sont encore plus grand que Imagine Dragons mais ils ne jouent pas à la radio, eux...! Bref, achetez Smoke + Mirrors, c'est un ordre! Il est impossible que vous le regrettiez, à moins que vous soyez des andouilles et des abrutis! Grrr...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 17/20

samedi 6 juillet 2019

HEDLEY - Wild Life

L'album Wild Life marque un tournant dans la carrière de Hedley. C'est avec cet album paru à la fin de 2013 que le groupe a amorcé un virage vers le style EDM (Electronic Dance Music). Auparavant, Hedley avait déjà taquiné la pop et les claviers mais avec Wild Life, la chose est devenue manifeste et systématique. C'est très clair dès les premières chansons de l'album comme Crazy For You ou bien Headphones mais aussi avec Heaven In Our Headlights Hedley n'a pas pu résister à la tentation d'y aller avec sa chanson dans le même genre que Wake Me Up de feu Avicii, emporté par la vague déferlante suscitée par cette formule à succès dans les années 2010. Comme d'habitude, Hedley réitère également son talent pour écrire des ballades touchantes, telles que Pocket Full Of Dreams ainsi que la chanson éponyme Wild Life. Ça ne veut pas dire pour autant que Hedley se soit assagi, comme le prouve bien la chanson Anything dont le clip assez juteux et audacieux tranche avec ce que le groupe avait l'habitude de nous sortir jusqu'alors... Allez donc voir ça sur YouTube! Ma préférence va néanmoins vers la chanson Mexico, la plus "bizarre" de cet album malgré tout commercial, où Hedley explore les méandres de son inconscient musical. Il y a toujours une chanson un peu plus audacieuse que les autres sur les albums de Hedley et avec Wild Life, c'est la pièce Mexico. Cela côtoie cependant quelques chansons de remplissage, comme les malheureuses I'll Be With You ou encore Dreaming's For Sleeping qui ne sont guère mémorables... Par chance, l'album de Hedley se termine sur une belle note avec All The Way, autre morceau sensible de la part de la fameuse formation canadienne. Bref, Wild Life est-il un bon album? Hedley n'a pas encore atteint, avec Wild Life, le point d'excellence de son intéressant album Cageless de 2017 (voir ma critique de Cageless du 27 janvier 2018) où sa musique devient enfin sérieuse et sublimée. C'est toutefois un bel album, qui s'écoute d'une traite et sans temps mort, même si certaines chansons sont moins bonnes que d'autres, même si c'est bien sûr un album prévisible, certes un peu trop commercial à mon goût mais que voulez-vous, c'est du Hedley après tout... La bande à Jacob Hoggard ne réinvente rien mais se réinvente lui-même en allant vers un son plus contemporain, en y appliquant la recette gagnante qui a déjà fait ses preuves par le passé avec ses autres albums. On ne sera pas surpris que ça fonctionne et on aura l'impression d'avoir déjà entendu cela ailleurs... Pourquoi bouder son plaisir? Wild Life n'est évidemment pas un grand album mais il permet de passer un bon moment. Pourquoi en demander plus de la part d'un groupe qui ne prétend pas être autre chose que ce qu'il est? Hedley est fidèle à lui-même avec Wild Life. Soyons donc fidèle à Hedley...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20