samedi 31 août 2019

BON JOVI - Have A Nice Day

En 2004, les élections présidentielles américaines ont reportées au pouvoir George W. Bush. Il n'en fallait pas plus pour qu'en 2005, Bon Jovi lance son album Have A Nice Day dont la pièce-titre exprime toute la frustration et la rancune du groupe concernant ce choix certes démocratique mais assez discutable. Il faut écouter la chanson avec un second degré car bien sûr, Bon Jovi ne souhaite pas vraiment une bonne journée mais fait plutôt un doigt d'honneur aux Républicains ainsi qu'à ceux qui ont voté pour eux. L'intention est louable mais musicalement très prévisible, l'album Have A Nice Day n'apportant pas grand-chose de neuf dans le ciel bleu de Bon Jovi. Il faut bien le dire, Bon Jovi n'est pas le groupe le plus original au monde, avec sa musique formatée et ses paroles sombrant inévitablement dans les clichés les plus éculés. De plus, le passé glam metal du groupe est assez embarassant à porter sur les épaules et fait de Bon Jovi une formation bien peu intéressante pour le véritable mélomane que je suis. Have A Nice Day est donc un album que j'ai vraiment trouvé nul, avec ses refrains accrocheurs que l'on voit venir à deux kilomètres et ses paroles réellement ineptes. D'un point de vue sonore, c'est un album réalisé sans grande variété dans l'instrumentation, faisant en sorte qu'il est sans relief et tombe à plat. Bon Jovi emprunte pourtant différents styles sur Have A Nice Day, par exemple Who Says You Can't Go Home mélange le style country américain avec le pop rock tandis que la chanson Last Man Standing qui suit immédiatement après retrouve le style metal des années '80 dont Bon Jovi est issu avec Mötley Crüe et Poison dont je critiquais l'album Poison'd! la semaine dernière (voir ma critique de Poison'd! du 24 août 2019). La chanson Bells Of Freedom, farcie de clichés littéraires franchement douteux, rappelle l'époque de Blaze Of Glory, ce qui n'était pas vraiment nécessaire. La chanson Last Cigarette est toutefois la pire du lot, avec sa répétition du mot "cigarette" qui est ridicule et tape sur les nerfs. La chanson la plus saugrenue est malgré tout Complicated Jon Bon Jovi explique qu'il est quelqu'un de compliqué alors que je le trouve plutôt prévisible, simpliste et finalement assez commun. Bref, je n'ai pas du tout été impressionné par Have A Nice Day qui n'est pas le meilleur de Bon Jovi dans une discographie qui n'est déjà pas très reluisante... À noter que la dernière pièce de l'album est une reprise de Who Says You Can't Go Home en duo avec la chanteuse de Sugarland qui est un groupe que je ne connaissais pas et dont je me fiche éperdument de connaître. En terminant, je me dois de dénoncer cette imposture qui fait de Bon Jovi un des groupes les plus politisés aux États-Unis avec Bruce Springsteen, alors qu'en réalité il est carrément un non-sens d'associer ensemble ces deux artistes. Jon Bon Jovi n'a rien de la stature de Bruce Springsteen et n'a absolument rien de comparable avec ce géant de la chanson américaine. Arrêtez de les confondre et de les combiner tous les deux dans des rassemblements politiques, sinon je vais piquer une crise de nerfs.

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 11/20

samedi 24 août 2019

POISON - Poison'd!

Lorsque j'ai démarré ce blog il y a huit ans, je ne pensais jamais m'avilir à m'abaisser assez pour écrire une critique d'un album de Poison... C'est pourtant ce que je m'apprête à faire mais j'ai une belle excuse: il n'y a aucune chanson composée par Poison sur cet album de reprises intitulé Poison'd! et paru en 2007! On y retrouve plutôt huit nouvelles reprises de classiques du rock que le groupe affectionne particulièrement, en plus de cinq reprises déjà connues et enregistrées depuis un bon moment déjà. Ces cinq reprises sont placées après les huit autres et la cassure entre les deux groupes est assez marquée. Les huit premières sont plus matures tandis que les cinq dernières, dont la fameuse chanson Your Momma Don't Dance de l'album Open Up And Say... Ahh! qui est là pour nous rappeler que ce n'est pas une composition de Poison, sont beaucoup plus festives et axées sur le party. Écoutez par exemple Rock 'N Roll All Night de Kiss! Les plus intéressantes sont donc les huit premières et on est même surpris d'aimer certains morceaux, très bien rendus et interprétés par Poison. La sélection des chansons y est aussi pour beaucoup puisque l'on a vraiment du rock de qualité: Suffragette City de David Bowie, Dead Flowers par The Rolling Stones et j'en passe... Celle de David Bowie est énergique et assez semblable à la version originale où même la voix de Bret Michaels ressemble à celle du défunt rockeur. Quant à Dead Flowers, on bénéficie d'une version vraiment belle et superbe au point où l'on se demande si c'est bien Poison qui la joue; c'est ma favorite du lot. On a I Never Cry d'Alice Cooper qui est véritablement sensible et digne d'intérêt. On sent que Poison veut être pris au sérieux avec sa maturité nouvelle et son professionnalisme, aussi on doit reconnaître que la pari est gagné pour le groupe glam metal des années '80. Bref, je ne peux pas dire de mal de Poison'd! tant la qualité est surprenante mais manifeste. Bien sûr, les cinq dernières pièces gâchent un peu l'album mais on a tout de même une belle version du classique Squeeze Box composée par The Who alors que We're An American Band de Grand Funk Railroad qui clôture l'album est particulièrement pesante et intense. On ne peut donc pas comparer Poison'd! avec Feel The Steel de Steel Panther par exemple (voir ma critique de Feel The Steel du 13 juin 2015) car la démarche de Poison est sérieuse et respectueuse des œuvres originales qu'il interprète. De toute façon, toutes les chansons de Poison'd! remontent aux années '70 et n'ont donc rien à voir avec le glam metal qui nous a traumatisés dans les années '80. Si j'ai choisi de faire une critique de l'album Poison'd! de Poison, c'est parce que je crois vraiment qu'il s'agit d'un bon album. C'est peut-être même le meilleur album du groupe quant à moi... En tout cas, même si vous n'aimez pas vraiment Poison, vous devriez jeter une oreille attentive à leur album Poison'd! qui n'a rien de ringard mais démontre plutôt qu'il s'agit d'un groupe talentueux et sous-estimé quand il ne s'abaisse pas à nous livrer des pitreries comme Your Momma Don't Dance...!

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 14/20

samedi 17 août 2019

LIT - Atomic

Au tournant du millénaire, le rock se portait fort mal avec l'arrivée d'une multitude de groupes tous plus médiocres les uns que les autres. Lit est un de ces groupes. Qui se souvient encore aujourd'hui de leur album Atomic paru en 2001? J'aime bien dépoussiérer des albums relégués depuis longtemps aux oubliettes, alors pourquoi ne pas faire une critique de l'infâme Atomic, encore moins mémorable que l'album A Place In The Sun qui avait malgré tout fait connaître Lit à la fin des années '90. En fait, Atomic est le successeur de A Place In The Sun et on aurait donc pu s'attendre à ce que Lit nous offre quelque chose d'un peu plus substantiel. Ce n'est manifestement pas le cas... Voguant sur les différents courants de la mauvaise musique rock en vogue à cette époque frivole de la musique, entre pop punk et rock commercial (c'est-à-dire inepte), Lit n'hésite pas à emprunter la recette du succès éphémère avec un son prévisible qui a un arrière-goût de déjà-vu. Rien ne ressort vraiment de Atomic, qui n'a même pas été capable de produire un tube radiophonique. La seule chanson que j'aime un peu est Lipstick And Bruises, mais c'est bien peu. Le rock stéréotypé de Lit avec l'album Atomic évoque pour moi l'affreuse flopée de groupes glam metal qui sévissaient une décennie plus tôt... On a la même volonté de livrer tout un show, l'attitude grandiloquente des têtes brûlées tout droit sorties de l'an 1991. C'est aussi ringard et superficiel que Warrant ou que n'importe quel autre groupe que Nirvana a tassé pour le plus grand bien du rock! Atomic est tellement minable que je le trouve encore plus minable que l'album Smash Mouth que je critiquais la semaine dernière (voir ma critique de Smash Mouth du 10 août 2019). Bien sûr, on retrouve sur Atomic les indispensables ballades que se doit de comporter chaque album de rock commercial qui sera joué en concert, c'est-à-dire Slip ainsi que Live For This, des chansons mortellement ennuyantes. Le reste de l'album Atomic est plus enlevé, mais avec des tempos relativement contenus, avec des guitares certes saturées mais qui deviennent vite redondantes par le manque de variété dans le son et l'instrumentation. Bref, il ne se passe pas grand-chose sur Atomic et on comprend vite pourquoi il est tombé dans l'oubli. Atomic de Lit est un pur produit de son époque, ce qui nous rappelle à quel point on était tombé bas en 2001, au moment de la parution de cet album exécrable, et que le nouveau millénaire débutait décidément bien mal! Au moins, il y avait encore du rock à cette époque, chose qu'on ne peut même plus dire de la nôtre...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 10/20

samedi 10 août 2019

SMASH MOUTH - Smash Mouth

Si l'on se souvient encore aujourd'hui de l'album homonyme que Smash Mouth a lancé en 2001, c'est surtout pour sa belle reprise de la chanson I'm A Believer du groupe des années '60 The Monkees. En effet, Smash Mouth avait déjà entamé son déclin comme tout groupe éphémère qui ne vise qu'à divertir et non à faire réfléchir, ce qui était légion au tournant du millénaire. Il aura fallu attendre trois albums pour que Smash Mouth se décide pour un titre homonyme et c'est le signe de l'essoufflement de son inspiration musicale. Les chansons de l'album Smash Mouth sont certes distrayantes mais on ne saurait leur en demander davantage. À part I'm A Believer, rien de vraiment mémorable ne ressort de Smash Mouth, pas même la chanson Pacific Coast Party dont le clip est très léché et racoleur, nous présentant du bien beau monde sexy et attrayant dans des situations festives et drôlement ineptes (allez voir ça sur YouTube). Smash Mouth semble en panne d'inspiration, comme c'est le cas par exemple de Sister Psychic dont la mélodie est franchement pénible, comme si ça l'avait été fort laborieux de la composer. Le faible intérêt qu'on pourrait avoir pour l'album Smash Mouth ne réside sûrement pas dans ses mélodies mais plutôt dans les arrangements instrumentaux et le style inspiré des années '60 comme c'était le cas des deux albums précédents de Smash Mouth. Bien sûr, on ne peut pas dire que Smash Mouth soit un grand groupe mais il avait tout de même développé une formule musicale intéressante à la fin du siècle dernier, notamment avec sa chanson Walkin' On The Sun qui les a fait connaître. En outre, Smash Mouth a toujours eu un petit côté expérimental dans sa musique et c'est le cas aussi de l'album Smash Mouth, surtout avec sa pièce Keep It Down. Cette touche de rock progressif semble évidemment inspirée par les années '60, notamment par l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du célébrissime groupe The Beatles qui a évidemment aussi influencé The Monkees (voir ma critique de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band du 26 novembre 2011). Il y a enfin quelque chose de magique dans la musique de Smash Mouth qui fait en sorte que j'aimerais bien pouvoir les détester mais qui me fait craquer à tout coup. L'album Smash Mouth ne fait donc pas exception à la règle, fort heureusement, mais il faut aussi reconnaître que c'est quand même un recul musical pour le fameux groupe californien. Effectivement, la blague a assez duré et après trois albums, il devient manifeste que le groupe tourne en rond et ne va nulle part. Même s'il y a eu d'autres albums par la suite, Smash Mouth est le chant du cygne de Smash Mouth et on ne peut qu'admettre que c'est une bien triste fin pour un groupe qui aura marqué les années '90 au fer rouge avec ses acolytes de Sugar Ray et de Crazy Town...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 12/20

samedi 3 août 2019

KID ROCK - The History Of Rock

C'est la fiesta sur mon blog! Sortez le champagne tout le monde! En effet, on fête la 400e critique de CD avec cette critique-ci consacrée à cette merde qu'est la compilation de rap metal de Kid Rock parue en l'an 2000! Je ne me contiens plus. Pourquoi avoir choisi The History Of Rock? Parce que ma 200e critique a été écrite pour l'exécrable album Happy Hour de l'ami Uncle Kracker (voir ma critique de Happy Hour du 27 juin 2015). Comme on sait que Uncle Kracker est un bon ami de Kid Rock et que j'ai doublé le nombre de critiques depuis Happy Hour, il fallait bien que je choisisse un album de Kid Rock pour ma 400e. J'ai donc choisi le pire. C'est logique, non? Après l'incroyable succès de son album Devil Without A Cause de 1998, un album que je n'ai jamais critiqué et que je n'ai pas non plus l'intention de critiquer un de ses jours (The History Of Rock est mon premier album de Kid Rock que je critique et ce sera assurément le dernier aussi), le chenapan a cru bon de nous ressortir ses vieilles chansons rap pour nous montrer d'où il vient. Et je puis vous dire qu'il vient de très loin... L'extrême indigence musicale et littéraire de ses pièces de musique nous fait dire que ce n'était vraiment pas nécessaire! La vulgarité du discours, chose malheureusement répandue dans le rap, atteint sur The History Of Rock des sommets vertigineux. Par exemple, sur la chanson Paid, on peut tristement entendre la choriste chanter "Fuck Me Fuck Me Baby All Night Long"... Non seulement c'est dégradant pour la chanteuse qui est obligée de chanter ces paroles humiliantes, mais en plus c'est mauvais artistiquement. Du moins, cette chanson porte très bien son titre puisque il a sûrement fallu payer très cher la choriste pour qu'elle accepte de se soumettre. Kid Rock ne semble pas avoir une très haute estime de la femme, comme on peut le voir dans l'horrible clip misogyne et abrutissant de la chanson American Bad Ass que l'on retrouve également sur The History Of Rock. La pièce reprend un échantillonnage d'un classique de Metallica et il est impensable que le célèbre groupe thrash metal ait accepté de vendre ainsi sa musique au diable... Il est vrai que depuis l'épisode de Napster, on sait que Metallica est très près de ses deniers... The History Of Rock mélange par ailleurs le rock au rap sur des pièces telles que Dark & Grey ou encore Fuck That comme on peut s'attendre d'un artiste de rap metal de la fin des années '90 mais le rap demeure la dominante de cet album fait par un Blanc, c'est-à-dire plutôt ringard. Car à part les Beastie Boys et Eminem, il n'y a pas vraiment de Blancs qui aient produit de musique rap crédible et convaincante. Bon, d'accord, il y a peut-être aussi Macklemore. Mais certainement pas Fred Durst ou encore Kid Rock! Il faut plus que pousser des jurons et être odieux pour être un bon rappeur. Kid Rock me fait un peu penser à Steel Panther dont j'avais critiqué l'album Feel The Steel dans un moment d'égarement de ma part (voir ma critique de Feel The Steel du 13 juin 2015) pour les propos grossiers et indécents, sauf que Steel Panther était une blague, d'un goût douteux certes, mais une blague tout de même. Il est assez troublant de voir que Kid Rock se prenne au sérieux dans son personnage de redneck et de pimp sans éducation et stupide... Kid Rock partage le même public que celui de Donald Trump pour qui la réussite sociale passe par le narcissisme, le crétinisme et le sexisme. Rendu à ce stade, on n'a plus envie de rire du tout...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 3/20