samedi 7 septembre 2019

THE BLACK KEYS - Turn Blue

Il y a deux manières d'envisager le blues à notre époque: soit on est flamboyant et histrionique comme The White Stripes (allez donc écouter leur fantastique album Icky Thump pour vous en convaincre facilement (voir ma critique de Icky Thump du 7 juillet 2012)), soit on s'exprime avec plus de retenue si l'on est introverti comme le groupe The Black Keys. L'extraversion chez The White Stripes et l'introversion chez The Black Keys sont parfaitement antinomiques et également complémentaires. Même leurs noms de scène sont en opposition! J'ai fait la critique de nombreux albums pour The White Stripes mais jamais pour The Black Keys. J'ai donc choisi, pour remédier à cette injustice, l'album Turn Blue parce qu'il est mon préféré, même si en fait tous les albums du fameux groupe originaire de l'Ohio sont excellents. C'est aussi leur plus récent au moment d'écrire ces lignes, si l'on fait exception de leur tout nouvel album encore chaud intitulé Let's Rock et paru au mois de juin dernier. Je ne peux faire la critique de Let's Rock pour la simple raison que je ne l'ai pas encore acheté et que je ne le connais pas. Par contre, je connais Turn Blue qui est paru en 2014 puisque je l'ai souvent écouté. C'est l'album le plus léché que nous aient offert The Black Keys, en grande partie à cause de l'apport de Danger Mouse à la réalisation de l'album. Turn Blue est en effet extrêmement mélodique et léché, où même les riffs de guitares sont des mélodies en soi (allez écouter par exemple la pièce-titre)! C'est du blues rock très tranquille, au tempo modéré et tout en mezzo forte. Ceux qui aiment les décibels passeront donc leur tour ou écouteront The White Stripes. La pièce la plus échevelée de Turn Blue, si l'on peut dire, est peut-être Fever avec sa ligne de basse accrocheuse caractéristique un rien groovy incitant à la danse. C'est aussi le plus grand succès extrait de l'album mais il ne faudrait pas qu'elle fasse de l'ombre aux autres chansons de Turn Blue car toutes les pièces de cet album sont mémorables et excellentes. Il n'y a rien ici à jeter aux orties, juste des tubes accrocheurs et ultra-mélodiques. The Black Keys terminent leur opus avec Gotta Get Away, un southern rock entraînant tout droit sorti des années '70 qui est aussi dynamique que Fever mais dans un tout autre registre. Cette ultime chanson s'écarte sensiblement du style général de cet album très cohérent parce que présentant une forte unité de style, au point d'être presque un peu trop linéaire. Néanmoins, ce n'est pas ici un défaut car l'imagination mélodique de Danger Mouse et du groupe fait en sorte qu'on ne peut guère s'y ennuyer. Bien au contraire, on a avec Turn Blue un album parfaitement réussi, expressif et parfois mélancolique, toujours agréable et finalement assez extraordinaire dans son genre. Ce blues saura ravir même les gens réfractaires habituellement à ce type de musique. Bref, si le blues contemporain ressemble à Turn Blue, on peut alors dire que le blues se porte vachement bien! Je le recommande sans réserve, un des meilleurs albums rock de 2014 quant à moi. Merci The Black Keys...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 16/20

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