samedi 21 décembre 2019

THE JINGLE CATS - Meowy Christmas

Il y a environ un quart de siècle, quelque chose d'immense est arrivé dans le monde de la musique. Est-ce le suicide de Kurt Cobain? Ou l'arrivée du punk dans la sphère mainstream avec The Offspring et Green Day? Rien de tout cela. Ce dont je parle, c'est bien sûr la parution en 1993 de l'album Meowy Christmas par The Jingle Cats! Il s'agit d'un canular prétendant offrir vingt mélodies de Noël chantées... par des chats! Bien sûr, ce sont des miaulements enregistrés puis reproduits par des synthétiseurs grâce à des touches de clavier pour les différentes hauteurs des notes. À cause de la technologie de 1993, The Jingle Cats nous chantent Noël comme s'ils étaient des prodiges de la musique! Évidemment, il a fallu aussi que les chiens s'en mêlent eux aussi car on y retrouve également des aboiements! Le protagoniste de cette mauvaise farce s'applique vraiment avec minutie et professionnalisme afin de produire ce qu'il juge être de la musique de qualité. Il aurait peut-être mieux valu pour lui de se concentrer sur l'exactitude des divers minutages inscrits à côté des titres à l'endos de son album car plusieurs sont carrément erronés! De toute façon, l'idée de faire sonner des animaux en musique n'est pas entièrement nouvelle car je me souviens d'une certaine Symphonie des jouets attribuée jadis à un certain Leopold Mozart (l'attribution est aujourd'hui contestée). On retrouve dans ce chef-d'œuvre (je fais ici de l'ironie) toute la gamme des jouets imitant des cris d'oiseaux... Le résultat est fort peu édifiant et d'ailleurs, on ne peut guère comparer Leopold Mozart avec son fils ou avec Ludwig van Beethoven. Certains évoqueront également le Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns... mais on s'éloigne du sujet. Comme le créneau animalier en musique classique est propice à l'inspiration des compositeurs et arrangeurs, il n'est donc guère étonnant que The Jingle Cats croisent le fer avec certaines œuvres classiques du répertoire, notamment Jesu, Joy Of Man's Desiring de Johann Sebastian Bach, Ode To Joy de Ludwig van Beethoven et des extraits de la suite The Nutcracker de Piotr Ilitch Tchaïkovski dont Waltz Of The Flowers est le bouquet (sans jeu de mots) sur cet album éminemment... décoratif. Je me demande ce qu'aurait pensé les contemporains de Tchaïkovski de ce sacrilège... Imaginez, Tchaïkovski se fait miauler le ballet! Quant à Beethoven, il doit se retourner dans sa tombe d'entendre pareilles inepties... C'est d'autant plus vrai qu'il était sourd. En outre, le choix de l'instrumentation pour Meowy Christmas laisse parfois perplexe. Ode To Joy est repris à l'orgue alors que le traditionnel Oh Come All Ye Faithful est interprété... à l'harmonica. Avec The Jingle Cats, je vous assure qu'on n'est pas à un scandale près. Avec vingt morceaux, ça tire vraiment dans toutes les directions. J'ai même découvert de la nouvelle musique à l'audition médusée de Meowy Christmas. En effet, des chansons comme Up On The Housetop ou encore Go Tell It On The Mountain échappaient à ma culture musicale. Pourtant, j'avais déjà entendu Go Tell It On The Mountain sur l'album A Carnegie Hall Christmas Concert (voir ma critique de A Carnegie Hall Christmas Concert du 15 décembre 2018). Sûrement que le massacre de cette pièce musicale par ces chats de gouttières ne m'ont pas permis de reconnaître la précieuse mélodie...! Bref, je dois donc vertement dénoncer cette exploitation des animaux, chatons et chiots, qui ont contre leur gré participé à cette mascarade musicale qu'est Meowy Christmas! Je crois bien que je vais téléphoner à la Société Protectrice Canadienne des Animaux (SPCA) pour signaler l'abus qu'ont subi The Jingle Cats, de la même façon qu'on a abusé du bébé Jordy avec la chanson Dur, dur d'être bébé! à la même époque que la parution de Meowy Christmas... Oui, les années '90 furent fécondes en sottises musicales en tous genres. Vous souvenez-vous de la macarena?

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 0/20

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