samedi 7 décembre 2019

NINE INCH NAILS - The Downward Spiral

Ça faisait longtemps que je n'avais écouté The Downward Spiral. Cet album-culte des années '90 a véritablement marqué son époque et m'avait fortement ébranlé à sa parution le jour de mes vingt ans, le 8 mars 1994. Comme bien des jeunes de ce temps-là, c'était mon album quand j'avais envie d'avoir des frissons. C'était le genre d'album psychologiquement perturbé pour goûter à des sensations étranges, un peu comme 1000 Fires de Traci Lords (voir ma critique de 1000 Fires du 19 mai 2012) mais cent fois pire. C'était vraiment un album très controversé dans l'ancien temps. Trent Reznor, le musicien qui fait à peu près tout derrière le nom de Nine Inch Nails, y aborde des sujets sensibles comme Dieu, la douleur et la sexualité. Le tout est rendu musicalement avec une charge de violence et de défoulement sur fond d'atmosphère glauque et trouble. Ça faisait donc longtemps que je n'avais écouté cet album et étonnamment je n'ai pas du tout ressenti la même chose que quand j'étais jeune. Alors que mes souvenirs me rappellent à quel point j'étais effrayé ou que je me défoulais quand j'entendais The Downward Spiral, je trouve maintenant, avec l'évolution musicale que j'ai parcourue jusqu'à mon âge adulte actuel, que c'est un album presque cérébral. Certes, à cause de son style rock industriel, je décrirais The Downward Spiral comme étant une version plus tordue et agressive de Depeche Mode. Mais Nine Inch Nails semble pratiquer une distanciation émotionnelle qui s'apparente à une sorte de froideur intellectualisée. Je ne voyais pas cela quand j'étais jeune et con. The Downward Spiral, c'est donc de l'art rock avant d'être du rock industriel. D'ailleurs, Trent Reznor semble se servir du rock industriel pour dire ce qui l'anime au lieu de vouloir nous faire un autre album de rock industriel. Paradoxalement, The Downward Spiral est peut-être le meilleur album industriel de tous les temps. C'est en tout cas un des meilleurs albums des années '90, au même titre que OK Computer de Radiohead ou que Nevermind de Nirvana (voir ma critique de Nevermind du 15 octobre 2011). Pour être honnête, je le trouve même plus passionnant que OK Computer... On est scotché sur notre siège et on se demande ce que Nine Inch Nails va nous sortir à chaque nouvelle chanson pendant l'écoute de cet album. Ma préférée est Heresy même s'il n'y a pas eu de clip pour cette pièce. Il n'empêche que j'ai eu aussi bien du plaisir dans les années '90 à chanter le refrain "I wanna fuck you like an animal" extrait de Closer... Le clip censuré de la chanson est d'ailleurs un petit bijou artistique, un de mes clips favoris des années '90 avec Violet de Hole et The Hearts Filthy Lesson de David Bowie. Ce n'est toutefois rien à comparer avec le clip masochiste et ultra-violent pour la pièce Happiness In Slavery que l'on retrouve sur le EP Broken de Nine Inch Nails, possiblement le clip le plus controversé de toute l'Histoire de MTV! Quant à Hurt qui termine magnifiquement l'album The Downward Spiral, sa reprise par Johnny Cash sur l'album American IV: The Man Comes Around a décuplé sa popularité déjà grandiose (voir ma critique de American IV: The Man Comes Around du 24 novembre 2018). Bref, inutile d'insister: il faut avoir écouter The Downward Spiral de Nine Inch Nails au moins une fois dans sa vie. C'est l'un des albums les plus captivants et étonnants de toute l'Histoire du rock. Son originalité, son audace, sa violence en font un must qui transcende le rock industriel et même le rock tout court pour s'imposer comme un classique indémodable de l'Histoire de la Musique. Trent Reznor y atteint le génie en plus de faire un doigt d'honneur bien senti à la bienséance des bien-pensants...

COTE D'APPRÉCIATION PERSONNELLE: 19/20

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